Chapitre 1.1

Partie 1

♪ : Hans Zimmer - Time


— Faire équipe ? Mais avec qui ?


     Il s'agissait de sa première désillusion. La femme à la tête du Conseil venait de lui annoncer que sa mission se ferait en binôme. Elle qui tenait à ses moments de solitude ne parvenait pas à cacher sa frustration. Aymee savait très bien comment elle réagissait lorsqu'elle était confrontée à une situation de coopération. Elle devenait inefficace et malveillante. Elle détestait quand les choses n'étaient pas réalisées à sa manière et pourtant, elle se trouvait obligée d'accepter cette mission. Quelle réputation se ferait-elle auprès des dirigeants si elle protestait ? La jeune femme attendait cette opportunité depuis des mois et elle devrait composer avec.


— Ce sera avec moi ! s'exclama le concerné qui venait de faire irruption dans la pièce, sans qu'elle ne s'y attende. Markus Thomsen.


    Aymee croisa les bras contre sa poitrine et son visage s'assombrit brusquement. Elle ne savait pas quelle était la mission, mais elle restait persuadée que, d'une manière ou d'une autre, ce travail aurait pu être accompli sans Markus. Cet homme avait une réputation qui le précédait. De deux ans son aîné, il avait frôlé l'excellence lors de sa formation à l'Institut et avait eu une attitude irréprochable.


— Aymee Clayton, marmonna la Gardienne entre ses lèvres, tout en tournant son buste dans sa direction.


     Son regard descendit en direction de la main qu'il lui tendait et, après un court instant de réflexion, elle la serra. Elle était une éternelle insatisfaite et elle le savait très bien. Cependant, Markus et elle allaient être amenés à travailler un moment en collaboration. Mieux valait que cela se fasse dans de bonnes conditions.

    Le premier élément qui la marqua fut la taille de son partenaire. Il devait mesurer une tête de plus qu'elle. Aymee continua de l'examiner longuement. Ses bras étaient parsemés de taches de rousseur, qui s'étendaient jusqu'à dans son dos. Les traits de son visage illustraient à la perfection les difficultés qu'il avait pu rencontrer au cours de sa vie. Sa joue était marquée par une longue balafre qui la fit s'interroger quant à son origine. Markus sembla d'ailleurs le remarquer, puisqu'il tourna le visage en direction de la dirigeante du Conseil, l'empêchant d'en voir davantage. Il avait la carrure d'un athlète et des cicatrices de combattant. À voir s'il ferait l'affaire...


— Bien. Je suis ravie de constater votre rapidité, commença la quinquagénaire, assise sur son immense fauteuil, le dos bien droit et le visage des plus sérieux. Nous avons rencontré une faille dans notre système hier soir.


     Une faille ? Cela ne présageait rien de bon. Le Conseil faisait toujours en sorte de surveiller le moindre élément pouvant devenir perturbateur et l'éradiquait bien avant que cela n'arrive. Aymee se raidit quelque peu et attendit d'en savoir plus.


— Trois de nos plus dangereux prisonniers sont parvenus à s'échapper. Nous ignorons encore comment ils ont pu traverser le portail, mais le fait est qu'ils sont actuellement sur une ou plusieurs des planètes qui constituent notre système.


     À l'entente de ces mots, le visage de la solitaire s'assombrit. Comment avaient-ils pu réussir à franchir les barrières pour accéder aux portails ? Ceux-ci étaient réputés comme impénétrables. Était-ce véritablement une faille dans leur système ou bien dans les personnes qui les entouraient ? Si ces trois prisonniers avaient traversé les portails, ils avaient pu se rendre dans n'importe laquelle des trois planètes.


     Pendant ce temps, la dirigeante du Conseil fit glisser trois dossiers sur son bureau, chacun composé d'un portrait et d'une description des personnes recherchées. Aymee reconnut immédiatement le visage sévère d'une femme aux cheveux roux, à qui il manquait un morceau d'oreille. Elle avait déjà entendu parler d'elle aux informations. Cette personne avait tenté de voler un produit dangereux dans un de leurs laboratoires, avec un des deux autres prisonniers.


     Les deux garçons, grands et blonds, étaient d'une ressemblance frappante. En s'attardant sur leurs dossiers, Aymee comprit qu'ils avaient les mêmes parents. L'un d'eux n'avait pas apprécié que son frère soit enfermé et avait décidé de se venger en s'attaquant au Conseil. Pas étonnant qu'ils soient jugés comme dangereux. Ils avaient directement attaqué les sphères les plus sécurisées de la société. Ils avaient terni l'image du Conseil et des scientifiques qu'ils avaient embauchés pour travailler sur de mystérieux projets.


— Votre mission sera de les retrouver et de nous les ramener, vivants de préférence. Nous ignorons leur objectif et leur destination, mais vous devrez veiller à ce que le secret de notre existence ne soit révélé sous aucun prétexte, expliqua-t-elle en tapotant du poing sur la table, comme pour laisser sous-entendre l'ampleur de sa demande, et peut-être un peu de nervosité. Vous connaissez le protocole.


     Il était évident qu'Aymee connaissait le protocole. Son sac à dos était considérablement rempli de Phinie. Cette potion avait pour visée de supprimer tous les souvenirs d'une personne au cours des deux dernières semaines. Les laboratoires de la Capitale produisaient un travail intense et pointilleux, pour leur offrir les meilleurs gadgets à emmener en mission. Aymee était vraiment épatée par l'histoire de cette petite fiole bleue. Il y a quelques années, les chercheurs avaient tenté de créer un remède contre l'amnésie rétrograde, en réalisant une série d'expériences sur des habitants souffrant d'une lésion cérébrale et se trouvant dans l'incapacité de se souvenir de certains épisodes précédents ce trouble. À défaut d'avoir une solution, ils étaient parvenus à créer un liquide qui reproduisait le même phénomène : le Phinie. Ainsi, ils resteraient invisibles aux yeux des trois autres planètes qui composaient leur système.


— Vous pouvez compter sur nous. Nous donnerons le meilleur de nous-même sur le terrain, répondit son partenaire, la tête haute et un sourire déterminé aux coins des lèvres.

— Je n'en doute pas une seconde. Il reste, néanmoins, un détail. Ils sont partis avec un objet, une relique en forme de cube très importante et qui appartient au Conseil, clama-t-elle en croisant les bras sous sa poitrine. Votre mission risque d'être un peu plus longue que la normale. Vous devrez fouiller chaque centimètre carré d'Eyama. Soyez certains qu'il ne s'y trouve pas avant de revenir ici. Avez-vous bien compris ? 

— Oui ! s'exclamèrent en chœur les deux gardiens des mondes. 

— Bien. Je vous donne rendez-vous dans une heure au niveau des portails. Vous pouvez profiter de votre temps libre pour prévenir vos proches de votre absence.


     Après un simple hochement de la tête, Aymee quitta le bureau de la dirigeante du Conseil et ne prêta pas la moindre attention à son partenaire. Elle l'avait senti se pencher vers elle, avec un léger sourire, prêt à lui faire une remarque qui allait lui déplaire, sans le moindre doute. Elle s'en voulait de penser ainsi. Elle était persuadée qu'il devait être quelqu'un d'intelligent et gentil, au fond de lui, mais elle détestait que l'on marche sur ses plates-bandes. C'était plus fort qu'elle : elle était génétiquement programmée pour ne pas vouloir discuter avec d'autres personnes. Enfin... Aymee préférait cette version plutôt que de se dire que les événements passés avaient fait d'elle ce qu'elle était à présent.


     De toute façon, elle avait autre chose à penser. Elle devait appeler sa mère pour lui annoncer son départ précipité pour Eyama. Sheyna était la personne la plus importante de sa vie. Quelque part, elle l'admirait pour sa bienveillance et sa résilience. Sa mère avait affronté tellement d'épreuves avant d'arriver là où elle en était, notamment avec le décès de Thomas, le père d'Aymee, une dizaine d'années auparavant. Pourtant, elle avait beau avoir fait son deuil, elle pouvait ressentir son inquiétude à chaque fois qu'elle mentionnait sa profession. Si seulement cela ne relevait que d'une simple préoccupation maternelle... 


     En vérité, Thomas était un Gardien des Mondes, réputé pour le succès de ses missions sur Eyama, jusqu'au jour où le Conseil l'avait envoyé sur Hathion et qu'il n'était plus jamais revenu, comme le reste de son équipe. À cette époque, Aymee n'avait que onze ans et aucune conscience des enjeux qui se jouaient. À présent, avec toutes les cartes en main, elle était en capacité de comprendre que tous les départs vers la planète Hathion relevaient du suicide. Ils n'avaient aucune donnée les concernant dans leur système. Il s'agissait d'un véritable bunker et quiconque voulant s'aventurer sur ce terrain dangereux risquait de ne plus jamais revoir ceux qu'il aimait. Son père s'était lancé les yeux fermés et il en avait payé le prix, mais Aymee ne lui en voulait aucunement. Cela faisait en quelque sorte partie des dangers du métier. Elle-même savait que les choses pouvaient mal tourner et, même si elle comptait se battre jusqu'au bout, elle pouvait comprendre l'inquiétude de sa mère sans la moindre difficulté.


     Son cœur se compressa un peu plus dans sa poitrine à la simple idée de la peine qu'elle allait lui infliger. Elle la voyait déjà s'arracher les cheveux et se ronger les ongles, jusqu'à ce qu'Aymee revienne de sa mission, saine et sauve. Elle aurait aimé lui éviter cette angoisse, mais il aurait été encore plus inconvenant de ne rien lui dire. Les sourcils froncés, elle s'engouffra dans une petite ruelle de la Capitale, loin des bruits environnants. Ses mains vinrent se glisser dans les poches de sa veste, à la recherche de son Strick. Il s'agissait d'un petit bâtonnet métallique qui permettait de communiquer à distance avec d'autres personnes. Après l'avoir déverrouillé à l'aide de son empreinte digitale, Aymee fit défiler la liste de ses contacts jusqu'à ce qu'elle trouve les coordonnées de Sheyna, qu'elle appela sans attendre.


     Comme elle pouvait s'y attendre, sa mère ne mit pas moins de dix secondes à lui répondre et une représentation de son visage fit son apparition dans cette petite ruelle déserte. Sa chevelure brune toute décoiffée et ses petits yeux bleus rougis semblaient lui indiquer qu'elle venait de se réveiller. Ce n'était pas étonnant, puisqu'il s'agissait de son seul jour de repos de la semaine. Elle était un médecin très demandée, qui n'hésitait pas à se déplacer dans tout Probracia, pour venir en aide à ses patients. Ce matin, elle n'était très certainement pas à la Capitale et cela peinait sa fille unique qui aurait aimé la prendre dans ses bras avant de partir en mission.


— Aymee ? Tu m'appelles de bonne heure, constata-t-elle en sachant pertinemment qu'elle avait plutôt tendance à l'appeler en fin de journée. Que se passe-t-il ?

— Maman, j'espère ne pas t'avoir réveillée, répliqua la concernée, avec un léger sourire qu'elle peinait à contenir aux coins de ses lèvres.

— Eh bien, tu me sembles très heureuse. Dis-moi ce qu'il se passe !

— Le Conseil vient de m'annoncer que je partais en mission sur Eyama, dans moins d'une heure.


     Aymee était aux anges. Elle attendait ce moment depuis des mois. Elle était prête et, visiblement, bien plus que sa mère. Sheyna se figea sur place. Si la palette de couleurs que diffusait son Strick n'était pas aussi restreinte, elle aurait pu jurer qu'elle venait de virer au blanc. De toute manière, elle savait déjà à quelle réaction s'attendre de sa part et elle s'était préparée à ce qu'elle réplique avec son ton qui sonnait absolument faux.


— Je suis contente pour toi, ma chérie.

— Ne t'en fais pas. Je serai prudente et je rentrerai très vite à la maison, tenta-t-elle de la rassurer du mieux possible, avant de rajouter quelques mots avec son plus beau sourire. Et si le Conseil me le permet, je te rapporterai ces fruits que papa avait l'habitude de nous offrir lorsqu'il partait sur Eyama. Je te promets qu'il n'y a aucune raison de t'inquiéter.


     Thomas ramenait constamment des agrumes lorsqu'il partait en mission sur cette planète. Aymee était jeune lorsqu'il avait été déclaré mort par le Conseil, mais elle se rappelait la joie qu'elle ressentait à l'idée de le voir revenir avec ces petits fruits qui ne poussaient pas à Aphatis. Elle savait que cette proposition ne suffirait pas pour rassurer sa mère. Pour cette raison, elle faisait son possible pour la quitter dans les meilleures conditions possibles.


— Je suis persuadée que tu donneras le meilleur de toi-même sur le terrain. Quant à moi, je penserai fort à toi jusqu'à ton retour.

— J'y compte bien. Je vais te laisser profiter de cette journée de repos, répliqua-t-elle en constatant que la nouvelle avait parfaitement réveillé sa mère. Je voulais passer voir Ash avant mon départ. Prends soin de toi, maman.


     Sur quelques salutations, la communication vidéo prit fin et Aymee rangea son Strick dans sa poche. Un profond soupir de soulagement s'échappa de ses fines lèvres rosées. Annoncer la nouvelle à sa mère avait été difficile pour elle, mais elle y était parvenue, non sans une douloureuse pointe au cœur. À cet instant, elle avait plus que jamais envie de retrouver son ami Ashton, dans la petite épicerie où il travaillait. Ils avaient suivi leur première année d'étude ensemble, à l'Institut, avant qu'ils se spécialisent pour des planètes totalement différentes. Si Aymee était tombée sous le charme du côté médiéval et magique d'Eyama ; Ash avait préféré le côté post-apocalyptique et mystérieux de Kolia. La jeune femme n'avait jamais eu d'atomes crochus avec cette planète, mais après tout, chacun avait ses préférences. 


     Machinalement, ses pas la rapprochèrent de la petite bâtisse où travaillait son ami. Elle était certaine que le jour où son statut de Gardien des Mondes serait activé, il serait le premier à arriver sur place. Il avait un emplacement des plus stratégiques et elle devait bien avouer qu'elle lui en était reconnaissante. Aymee aurait été incapable de partir sans avoir une petite discussion avec lui. Elle avait besoin de partager son impatience, son excitation et ses inquiétudes avec quelqu'un qui la comprendrait. Sheyna était peut-être la personne la plus importante de sa vie, mais elle restait sa mère et elle ne pourrait s'empêcher de s'inquiéter pour elle.


     Toutefois, quelque chose de magique se produisit au moment où elle pénétra dans la boutique de son ami. Son visage resplendissant suffit à l'apaiser et à lui faire oublier tous ses tourments suite à l'appel qu'elle venait de passer. Ashton avait le don de l'inonder de joie et de bonne humeur, même lorsqu'elle était dans une rage folle. Il suffisait qu'il la regarde avec le plus grand sérieux du monde, tout en tentant de camoufler ce sourire qui dessinait de petites fossettes au niveau de ses joues. Presque à chaque fois, ils finissaient par rigoler tous les deux, pendant qu'Ash passait sa main dans ses courts cheveux châtains pour les remettre en place. Ses petites manies, elle avait fini par les connaître sur le bout des doigts à force de le fréquenter. À l'Institut, ils avaient beau avoir des chambres séparées, quelques fois, ils leur arrivaient de passer des nuits entières à discuter jusqu'à ce que le sommeil les gagne de force. Leur complicité était indéniable et, à ce jour, il restait la seule personne capable de déceler qui elle était réellement derrière cette carapace de grincheuse solitaire. Pourtant, tout le monde savait que leur début avait été très compliqué.


— Aymee ! s'exclama-t-il un peu trop fort au goût de son amie, tandis qu'il déposait la caisse remplie de légumes qu'il tenait dans ses mains. Je suis content de te voir. Qu'est-ce qui t'amène dans le coin ?


     Encore une preuve incontestable qu'il la connaissait sur le bout des doigts. La jeune femme ne venait jamais le voir avant le début d'après-midi. Elle passait toujours ses matinées à s'entraîner et, quelques fois, il la rejoignait lorsqu'il ne travaillait pas. Cette petite boutique lui permettait d'avoir un revenu le temps qu'il soit activé pour une mission sur Kolia. Son amie était épatée par son efficacité à rentrer en relation avec d'autres individus. Il arrivait à chaque fois à les faire rire en quelques mots. Il s'agissait presque d'un don naturel chez lui. Aymee aurait aimé un peu plus lui ressembler, parfois. Ash diffusait de la joie et de l'amusement autour de lui, alors qu'elle se contentait de créer de la frustration et des tensions. La jeune femme avait conscience de ses défauts et elle voulait sincèrement travailler dessus, mais il y avait toujours quelque chose qui lui servait d'excuse pour arrêter tous les efforts en cours. Parfois, elle se demandait même comment il pouvait être ami avec quelqu'un comme elle.


— Blackwell, comment vas-tu ? Je venais t'annoncer une grande nouvelle, commença-t-elle avec un léger sourire avant d'être interrompue brutalement par son ami.

— Ce n'est pas vrai ! Le Conseil t'envoie en mission, c'est ça ?


     Il claqua dans ses mains, incapable de ne pas partager l'engouement d'Aymee. Elle se sentit d'ailleurs quelque peu coupable, parce qu'elle était certaine qu'à sa place elle aurait été jalouse de le voir partir en mission avant elle. Néanmoins, ces petites prises de conscience lui permettaient de se remettre en question. Si seulement il avait pu être son coéquipier... Elle se retrouvait incapable de camoufler sa moue, ayant toujours à l'esprit qu'elle devrait accepter de faire cette mission avec Markus, qu'elle le veuille ou non.


— Que se passe-t-il ? répliqua-t-il en croisant les bras sur son torse, forcé de constater son côté maussade.


     Il devait très certainement se dire qu'Aymee était irrécupérable, malgré tous les efforts qu'elle entreprenait pour ne pas qu'il le pense. Enfin... Il lui permettait sans cesse de se remettre en question et de devenir une meilleure version d'elle-même. Elle lui en était reconnaissante pour ça. Ainsi, la jeune femme lui offrit son plus beau sourire et espérait lui faire oublier tous les défauts qu'elle pouvait avoir.


— Je me disais simplement que j'aurais préféré réaliser cette mission à tes côtés.

— Comment ça ? Tu veux dire que le Conseil t'a mis en équipe avec quelqu'un ? répondit-il en haussant un sourcil d'étonnement, incapable de contenir son rire. Ce n'est pas vrai ! Toi, l'asociale, obligée de collaborer. Pardonne-moi, mais je peine à t'imaginer avec un coéquipier.


     Il avait bien raison, d'ailleurs. Il suffisait de regarder cinq ans en arrière, au moment où ils venaient d'intégrer l'Institut. De toute évidence, Aymee ne l'avait pas ménagé lors de leur premier entraînement de défense. Ils ne se connaissaient pas le moins du monde et Ash avait tenté de lui lancer une petite remarque amusante qu'elle avait pris au premier degré. La seconde suivante, il s'était retrouvé le visage écrasé contre le sol, pendant que sa partenaire lui faisait une clé de bras. Le pauvre n'avait rien demandé et avait subi les moqueries de quelques camarades masculins le restant de la journée, alors qu'il tentait de s'intégrer de la façon qu'il jugeait la plus simple, à savoir l'humour. Le lendemain, Aymee avait eu tellement de regret qu'elle avait fini par aller le voir et s'excuser. Ensemble, ils avaient trouvé un compromis : elle l'aiderait à peaufiner ses techniques de défense et il l'aiderait en langues étrangères. Depuis ce jour, ils étaient devenus inséparables et la jeune femme était presque parvenue à maîtriser les langues parlées sur la planète Eyama.

     Quoi qu'il en soit, Ashton était le mieux placé pour savoir à quel point former une équipe n'était pas naturel chez elle. Elle était incapable de le faire sans résistance. La gardienne des mondes avait conscience de son individualisme, mais elle ne jugeait pas bon de travailler sur ce trait de sa personnalité. Elle se débrouillait très bien seule et ne voyait pas bien l'intérêt de dépendre de la présence d'autrui pour parvenir à réaliser une tâche. Elle était obstinée et donnait toujours le meilleur d'elle-même pour y arriver. Ash en connaissait un rayon et avait pu voir que toute coopération la ralentissait dans ses démarches et l'agaçait lorsqu'ils étaient à l'Institut.  


*


Hello ! J'espère que ce nouveau chapitre vous aura plus ! J'ai été obligée de le scinder en deux, parce qu'il faisait 6000 mots sur mon document libre-office. Je sais qu'un chapitre aussi long peu dissuader. Alors pour votre propre confort, j'espère que cette initiative vous plaira. Quelle taille préférez-vous pour les chapitres ? :)

Comment se passe le confinement de votre côté ? J'espère que vous êtes tous en parfaite santé et vos proches également ! Sur ce, rendez-vous mardi prochain !

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top