Chapitre 1
Cela faisait une semaine que tous cela avait commencé, je m'en sortais plutôt bien, à mon plus grand étonnement... J'avais dégoté un peu de nourriture, même si ce n'était pas énorme, je m'en contentais...
Le soleil était haut dans le ciel, indiquant qu'il devait être midi, une chance pour moi, je pouvais toujours le voir, malgré les nuages de fumées. Je me dirigeais vers la forêt qui se situait à une trentaine de kilomètres de la ville, ça peut paraître énorme, mais si on s'y mets à fond, le temps passe rapidement...
Je marchais depuis plusieurs heures, le soleil commençait à décliner, mais je ne m'arrêtais pas, sachant la forêt proche d'ici... J'avais l'impression d'être suivi, j'étais même certain de ce que j'avançais, j'entendais des feuilles mortes qui se faisait écraser, et d'autres bruits qui ne serait pas perçu avec une audition normale... La mienne était relativement élaborée, ça avait souvent étonné mes proches. Rien n'échappait à mon oreille attentive...
- Bon, ça commence à me saouler de me savoir suivi, je vous demanderai donc de venir me faire face !
J'attendis une minute pour finir par entendre un bruit de pas, une personne se dirigeait vers moi. À mon plus grand étonnement, ce fut une jeune fille qui devait avoir un peu plus de 15 ans qui sortit des broussailles...
La jeune fille émergea des broussailles, ses yeux grands et inquiets. Ses vêtements étaient en lambeaux, et elle tenait un couteau de fortune dans sa main tremblante. Elle avait l'air épuisée, mais sa détermination était palpable.
- Qui es-tu, demandai-je, mes sens en alerte. Pourquoi me suivais-tu ?
- Avec tous les autres survivants de cette catastrophe, nous nous sommes réunis dans une clairière qui n'est pas très loin d'ici, je t'y conduis ?
Elle avait délibérément ignoré ma question, certes, ça m'agaçait, mais j'essayais de passer en outre. Je la suivis sans poser de questions, tout en restant aux aguets, quand des personnes ont faim, elles sont prêtes à tous, y compris le cannibalisme... Au bout de 10 minutes à pied, nous arrivons enfin à destination, et en effet, une quarantaine de survivants étaient présents, elle ne m'avait pas menti... Pour la remercier, je sortis deux secondes de ma mine refrognée et lui adressais un rapide sourire...
- Tant que j'y pense, comment est-ce que tu t'appelles...
- Je m'appelle Cerise, s'il te plaît, ne juge pas mon prénom, mes parents adoraient les salades de fruits, une preuve, ma sœur s'appelait Pomme, ricana-t'elle.
- Pourquoi est-ce que tu parles à l'imparfait ?
- Ils sont morts...
- Oh, je suis tellement désolé, je n'aurais jamais dû te demander ça, c'est super indiscret et immature de ma part...
- T'inquiètes, et toi ?
- Quoi " et moi "?
- Bah, tu t'appelles comment, me répondit-elle comme si j'étais le pire des idiots...
- Zéphyr
- Oh ! Comme le dieu du vent d'ouest et le messager du printemps dans la mythologie grecque.
Je ne pus qu'être impressionné par ses connaissances, très peu de personnes savaient ça sur mon prénom avant même que je ne leur ai expliqué...
- Rassemblement général, cria le propriétaire d'une voix grave que je n'avais jamais entendue.
- C'est notre chef, me murmura Cerise. Il s'appelle Luc. Je ne l'aime pas du tout, tu comprendras bien vite pourquoi...
- Merci à vous tous survivants d'être venu, vous êtes des personnes fortes et je ne peux que vous admirez en ce jour pour toutes les épreuves auxquelles vous aviez dû faire face avant d'arriver ici... Cette nuit, reposez-vous et dans quelques jours, nous partirons pour un nouveau lieu, là où le monde sera meilleur !
Je n'étais pas d'accord avec ce qu'il avançait... N'avait-il pas conscience du danger qui courrait et qui nous menaçait à chaque instant ? De son point de vue, notre futur sera parfait, mais ce n'est pas vrai, comme dirait l'expression " après l'effort, le réconfort ", on galèrera bien avant de pouvoir trouver un lieu où nous épanouir...
- J'ai une question, intervins-je.
- Je t'écoute, me répondit le dénommé Luc.
- Comptes-tu organiser des tours de gardes ? Nous sommes vulnérables...
- Des rondes ? Et puis quoi encore, tu ne voudrais pas que je te lèches les pieds tant qu'à y être, répondit-il en se rapprochant de moi comme un fauve près à bondir sur sa proie...
- Ho, mais quelle bonne idée, répondis-je avec sarcasme.
Pour toute réponse, il m'assena une terrible gifle, ma tête partit sur le côté, mais je ne laissais paraître aucun signe de faiblesse...
- Puisque c'est ton premier jour, je suis encore clément, mais ce ne sera pas le cas la prochaine fois...
- Très bien, ne vous étonnez pas si vous mourrez pendant votre sommeil à cause de votre ignorance et de votre stupide optimiste...
À la fin de son discours complètement ridicule, Cerise et moi, nous nous réunissons près d'un buisson, loin des oreilles attentives... Son regard laissait paraître de la détermination et de la tristesse...
- Luc, me confia-t-elle, il parle d'un monde meilleur, mais je crains qu'il ne nous conduise droit vers la mort. »
- Je partage ton avis, mais pour l'instant, la seule chose que je ne puisse faire, c'est réfléchir à un plan... En attendant, dors, tu as l'air éreintée, je veillerais à ce qu'il ne t'arrive rien durant ton sommeil....
Elle se blottit contre moi, dans l'espoir de ce réchauffer un minimum et s'endormît rapidement...
Ça peut paraître bizarre puisqu'on ne se connaissait à peine, mais j'avais l'impression qu'un lien fort s'était formé... Je ressentais le besoin de la protéger au péril de ma vie, comme je l'aurais fait pour ma petite sœur, à la différence que je serais là pour la sauver dans les temps... Je n'arriverais pas lorsque ce sera trop tard...
Je baillais et mes yeux se fermaient progressivement, mais je ne pouvais pas me permettre de me reposer, je devais rester aux aguets, sans ça, je ne pourrais pas protéger Cerise, ainsi que les autres rescapés, puisqu'on a un imbécile qui nous sert de chef...
Mes pensées dérivèrent vers Marc, mon meilleur ami, nous sommes inséparables, mais je ne l'ai plus vu depuis l'apocalypse et je crains qu'il soit passé à la trape... Cette simple idée provoquait chez moi un étau qui resserrait mon cœur.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top