Chapitre 4 :
Cela faisait quelques heures que Shane et Lilaï descendaient dans la montagne. Leur vitesse, décuplée par l'aegian, leur avaient permis d'aller particulièrement vite.
Dans leur course silencieuse, leurs pensées étaient presque semblables.
Les deux jeunes filles pensaient à Cassandre. Pourquoi les avaient-elles aidées ? Quelles raisons avait-elle d'avoir fait tout ça pour elles ? Ça n'avait aucun sens !
Tandis qu'elles traversaient chemins et villages, elle observaient le paysage. Le monde défilait sous leur yeux. La seule chose observable assez longtemps pour bien la distinguer était le ciel. Il était recouvert d'un voile sombre, clairsemés d'étoiles, comme si la montagne était recouverte d'un drap troué. La lune, en demi croissant, avait des airs d'oreiller. Par endroits, les trous d'étoiles se rebouchaient, cachés par des nuages, doux et cotonneux.
Malgré leur vitesse extrême, les deux jeunes filles étaient de plus en plus fatiguées et chacune des touffes d'herbe sombre leur semblait idéale pour se coucher. La nuit était douce, l'air lourd et le sommeil les appelaient.
Il était plus de minuit quand elles décidèrent de s'arrêter sur un plateau.
— Je suis épuisée Lili. On fait dodo ?
Son amie bailla en hochant la tête, comme pour répondre à l'affirmative.
Elle posèrent leurs sacs pour récupérer leur tente mais le aegian de Cassandre fut plus rapide. Il se détacha de la main de Shane et fit grandir autour d'elles des murs lumineux. Les jeunes filles ouvrirent grand les yeux. Cet objet faisait aussi tente ? Combien de choses pouvaient-il faire ? Comment Cassandre, simple habitante d'Helyha, pouvait-elle possédait un tel artefact ? Et pourquoi les avaient-elles laissé partir ?
Dans ce qui semblait être une tente lumineuse à ciel ouvert, l'atmosphère se réchauffa. Les jeunes filles sortirent leurs matelas de campement, enroulés sur le bords de leurs sacs respectifs. Elles s'allongèrent.
— Le ciel est sublime.
— T'as raison Lili.
Les étoiles, brillaient tout aussi fort que tout à l'heure. Les nuages, eux, se répandaient, comme si un enfant fatigué avait laissé tomber de l'encre par mégarde.
— Je comprends toujours pas ce qui s'est passé tout à l'heure n'empêche. Pourquoi maman nous a aidé à partir.
— Je l'ignore Shane, je l'ignore. Mais dormons un peu, nous réfléchirons demain.
La brune hocha doucement la tête.
Grâce à la chaleur du aegian et à la puissance de leur fatigue, les deux jeunes filles n'eurent aucun mal à trouver le sommeil.
Dormant à poings fermés, elles ne virent pas les nuages noirs mangeant le ciel. Elle n'entendirent pas le bruit du tonnerre. Elle ne sentirent pas la pluie qui tombait en trombes du ciel. Elle n'humèrent pas le parfum des flaques. Elles ne virent pas les éclairs zébraient le ciel, partout sur la montagne. Elles ne virent pas celui qui frappa leur tente de plein fouet.
Le lendemain matin, l'orage s'était arrêté.
Shane, encore à moitié prise par les affres du sommeil ouvrit doucement les yeux. Les murs de lumière autour avaient disparu.
Lilaï s'éveilla aussi. Elle bailla et s'étira. Elle sembla aussi surprise que Shane.
— Mais où diable cette tente s'est t-elle volatilisé ?
Shane, assise en tailleur sur son matelas, proposa.
— Peut-être qu'elle se trémate le matin ? De toute façon faut qu'on reprenne notre route. Je vais me le rattacher.
À ses mots, la jeune fille se leva et regarda autour. Tout le plateau autour était détrempé, l'herbe verte recouverte par d'énormes flaques. Seule la zone où se trouvait autrefois la tente de lumière était encore sèche. Entre ces deux parties, Shane finit par retrouver l'artefact donné par Cassandre.
Grillé.
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