🧡chapitre 7🧡

🎃Ne jamais mettre une sorcière en colère au risque d'être foudroyer par son regard.🎃

Quand la sonnerie retentit, c'est une véritable délivrance que le cours d'histoire prenne fin. J'essuie discrètement la bave au coin de ma bouche, ne voulant pas que madame Pins découvre que je me suis endormi durant son monologue passionné sur l'Égypte antique. 
 
Ma main attrape mon sac que j'ouvre en grand, mettant toutes mes affaires à l'intérieur dans un beau désordre. Mes jambes sont engourdies d'être restées pratiquement l'après-midi, restant assis sur cette chaise peu confortable. Je m'empresse de suivre les étudiants partant déjà savourer la liberté de cette belle sérotinale. 
 
Hélas, madame Pins m'appelle de sa voix suppliante, n'ayant pas le cœur à me dérober. C'est doucement que je m'avance vers elle. 
 
En me demandant ce qu'elle peut bien me vouloir ? 
 
— Mon petit De Hallewin, est-ce que tu peux ramener ses livres à la bibliothèque, s'il te plaît ? Me demande-t-elle, prétextant d'avoir un rendez-vous important avec le directeur.

Je hoche la tête, ne pouvant pas décliner face à ses yeux de grand-mère gâteau.

Cette femme est redoutable, sachant parfaitement que personne ne peut rien lui refuser. Elle me remercie chaleureusement en m'indiquant la porte de sortie, signifiant que ma présence n'est plus requise.
 
— À demain, madame Pins, murmurai-je en prenant les livres qui pèsent une tonne, mine de rien, heureusement, la bibliothèque n'est pas loin du troisième étage. Je déambule dans les couloirs, faisant attention à ne percuter personne, concentré à sortir rapidement de l'établissement.

Un groupe de jeunes femmes glousse en me voyant passer près d'elles et une me fait un sourire charmeur ; je ne prends pas la peine d'y répondre.
 
— Ellie, ne fais pas cette tête, il t'a jeté un regard, c'est déjà bien. Dis-toi que demain, tu peux tenter ta chance en cours de biologie. 
 
Je fais semblant de ne prêter aucune importance aux mots que l'une des filles prononce pour consoler son amie Ellie effondrée dans ses bras.

Cependant, ça ne me plait pas énormément de savoir qu'elles sont dans mon cours de biologie, peut-être bien que demain matin, je vais continuer mes retards. 
 
Le directeur peut comprendre que ce n'est pas facile de gérer un club de groupies prêtes à tout pour m'avoir ? En plus souvent, elles sont dangereuses avec leurs manigances malsaines. 
 
Quand j'arrive à la salle de lecture, pas d'âme qui vive à l'horizon. Les étagères poussiéreuses sont remplies de vieux livres, rangés d'une manière étrange.

La plupart du temps, les étudiants se perdent dans les dédales sombres de l'immense salle éclairée par la luminosité des vitraux représentant des scènes d'histoire de l'époque.

Des tables rondes sont déposées dans chaque recoin avec des fauteuils confortables pour bouquiner au calme. Aucun signe de technologie n'est présent ici, même le téléphone rend l'âme à l'intérieur de cette pièce particulière. 
 
J'avance silencieusement, craignant de faire du bruit, ne voulant pas réveiller le gardien de ses livres. En posant les bouquins sur le bureau de madame Pippin, celle-ci a dû encore s'être évaporée mystérieusement à ses occupations, sans aucun doute.

Je prends un stylo à plume et une feuille pour laisser une note précisant que madame Pins a rendu les livres. Je m'en vais rapidement de cet endroit qui me donne toujours des frissons. 
 
Lorsque mes pieds se posent à l'extérieur, un courant d'air me revigore d'une manière à me faire ressentir bien. Les études et moi, on n'est pas fait pour s'entendre. Je préfère largement être dehors que d'être enfermée entre quatre murs pour écouter des personnes ennuyeuses.

Je vais vers le parking quasiment vide, heureusement la voiture d'Olwen est toujours garée, par contre celle d'Hélios n'est plus là. Cela signifie qu'il a dû faire une course pour raccompagner une seconde mademoiselle. 
 
— Sapristi maudit de vélo.
 
J'entends un bruit de ferraille après ce juron agacé que ma saloperie de sorcière a prononcé en colère, jetant son vélo au sol. Je m'approche, vérifiant les dégâts, mon regard fixe son pneu crevé que quelqu'un a dû s'amuser à percer avec un objet pointu. J'observe les alentours en sachant que le responsable de cet acte doit déjà être parti bien loin. 
 
— Si tu veux avec Olwen, on peut te raccompagner chez-toi, proposai-je gentiment en voyant à quel point elle est mal pour son véhicule de fortune qu'on peut réparer, à mon avis.
 
— Je vais me débrouiller toute seule, je n'ai pas besoin d'aide d'un type comme toi, laisse-moi et va rejoindre ton groupe de populaire.
 
Elle reprend son épave en ne m'adressant aucun regard, prête à partir. Mon sang bouillonne, n'aimant pas qu'on puisse me parler comme ça sans aucune raison valable. 
 
— C'est la dernière fois que je propose mon aide à des personnes de ton rang, tes pathétiques, ma pauvre fille, ta place n'est pas dans cette prodigieuse académie, une sorcière est juste bonne pour se cacher sa laideur dans sa cabane en bois, dis-je en ne réfléchissant pas une seconde aux conséquences de mes mots.

Je me mords la langue, regrettant immédiatement d'avoir prononcé ça. Son regard haineux me foudroie sur place en plein cœur. Elle m'observe avant de partir dignement à pied. 
 
Je ferme les yeux en souhaitant me réveiller de ce cauchemar. Quelle andouille. 
 
— Ah Erwan, désolé du retard, on peut y aller, me dit Olwen en arrivant, essoufflée en ne remarquant pas mes états d'âme que je dissimule derrière un faux sourire habitué à ne pas révéler mes émotions. 
 
On monte dans sa voiture en bouclant nos ceintures, il allume la radio en augmentant le son ; ses doigts tapotent le volant dans le même rythme que la musique. Le parking est désormais loin derrière, devenu une forme floue et devant un bouchon monstrueux qui ne nous permet pas d'avancer. 
 
— Alors, comment s'est passé le cours avec madame Pins ? Elle est toujours autant perchée ? Demande-t-il en changeant de fréquence, essayant de créer une bonne ambiance dans l'habitacle malgré les bruits des klaxons et des personnes désagréables.

Mes yeux sont fixés sur mes mains, me coupant du monde qui m'entoure, ne pouvant pas oublier le regard de ma saloperie de sorcière. 
 
— Elouan est parti acheter des plats à emporter chez miss Madeleine pour ce soir, j'espère qu'il ne va pas dévaliser la cafétéria, dit-il en essayant de plaisanter. Je ne réponds pas, préférant largement le silence qu'une conversation pleine de banalité avec lui.

Cependant, il est déterminé à poursuivre son monologue en me racontant ses cours et ses interférences avec certaines personnes de l'académie. Je prends mon sac en attrapant mon téléphone avec mes écouteurs : en quelques clics, ma playlist retentit dans mes oreilles.

M'installant confortablement dans le siège, mon esprit s'évade, m'éloignant du moment présent et des commérages d'Olwen. 
 
On met quelque longue heure à quitter les embouteillages, laissant Paris pour une petite ville calme où la nature règne paisiblement.

Quand on arrive devant chez nous, le soulagement m'envahit rien qu'à la pensée de me rouler en boule dans mon lit pour oublier ma saloperie de sorcière. Olwen se gare, faisant attention à rester assez loin du véhicule d'Hélios. 
 
— Erwan, est-ce que tu vas bien ? Demande-t-il sincèrement, inquiet face à mon mutisme, que je m'abstiens de continuer en sachant qu'il ne peut pas me comprendre.

Alors, je descends, prenant mes affaires, faisant attention à ne rien oublier. Ma main posée sur la poignée referme la portière dans un claquement grinçant. À grand enjamber, je parcours en quelques secondes les centimètres qui me séparent de la maison.

J'entre sans annoncer ma présence en me dirigeant vers les escaliers, montant pour me réfugier dans ma chambre où mon lit m'attend bien sagement. Je m'écroule comme une masse en cachant mon visage dans les coussins moelleux. 

Ce petit moment de répit me permet de remettre de l'ordre dans mes pensées et, reprenant mon téléphone en quelques clics, je suis sur les réseaux sociaux pour chercher ma saloperie de sorcière.

Hélas, je dois me rendre à l'évidence que celle-ci ne doit pas être friande de tout ça, car mes résultats font des choux blancs. C'est quand même bizarre qu'une personne en 2024 n'ait pas de compte social, ou bien qu'elle ait mis un pseudo. Cela est possible. 
 
Je me relève pour me changer de vêtements, mettant des affaires décontractées, et ceux qui sont sales rejoignent leurs copains dans la panière qui déborde. Je me rallonge dans mon lit, fixant le plafond morose, en ne cessant de tourner en boucle la conversation avec Cannelle. Je m'en veux. 
 
J'entends la porte s'ouvrir. En fermant les yeux, je prie silencieusement pour qu'on me laisse tranquille. Je sens qu'on s'installe à mes côtés avec une bonne odeur prévenant sans aucun doute de bons petits plats qui doivent être succulents. 
 
— Pour toute l'heure, tu m'en veux encore ? Demande Elouan mettant sa tête sur mon épaule, vraiment malheureux. Je souffle en murmurant un petit non, en étant incapable d'en vouloir à ce bouffon. 
 
— Elle nous manque à tous, Erwan.
 
La voix d'Hélios est légèrement brisée, cela me surprend, presque jamais il ne parle d'elle en évitant toujours le sujet. 
 
J'ouvre mes yeux légèrement larmoyant en me sentant sur le point de craquer, épuisé moralement. Cependant, mon état n'a rien à voir avec elle. Pour une fois, c'est une autre fille qui me chamboule et je n'arrive pas à gérer ça. 
 
— Tu sais que tu peux compter sur nous aux moindres soucis, on est là, dit Olwen assis contre le pied du lit, et nos regards se croisent en lisant la sincérité dans ses pupilles d'habitude glacées. Cela me pousse à expliquer aux gars ce que j'ai fait à ma saloperie de sorcière.

Ils m'écoutent silencieusement, mangeant, en m'obligeant aussi à grignoter quelque baigner de prédiction. Je souris faiblement en les voyant me donner plein de conseils pour me rattraper.

Même Olwen se propose de m'aider par rapport au vélo en étant sûre de trouver une roue. Vraiment, je ne les mérite pas, ses gars. 
 
Mes doigts touchent un papier à l'intérieur du beignet. Ma curiosité me pousse à le déplier, lisant la prédiction. 
 
« Méfiez-vous, les sorcières sont rancunières ».

🧡Nombre de mots: 1696🧡

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