🧡chapitre 4🧡
🎃mes rêves sont hanté
par
le parfum d'épice
de ma saloperie de sorcière 🎃
Je me tortille comme une anguille dans le fauteuil en essayant de trouver la meilleure position possible pour me rendormir profondément. Bien que les ronflements d'Hélios ne soient pas une douce berceuse à mes oreilles, avec le sifflement aigu d'Elouan, vraiment, ces deux-là peuvent créer un orchestre d'horreur. Je tire la couverture en laine jusqu'à mon menton pour me réchauffer un peu frileux par les chutes de température qui se produisent trop soudainement à mon goût.
Mon esprit papillonne d'un rêve à l'autre ; presque à chaque fois, ils sont marqués par la présence de cette sorcière rousse au prénom d'une épice parfumée d'un arôme ensorceleur. Je me berce dans ce monde de rêverie merveilleux jusqu'à ce que dans mes bras, elle soit remplacée par Olwen très en colère.
Un petit grognement mécontent s'échappe de mes lèvres en ne voulant pas du monsieur grinch aussi glacial qu'un glaçon.
— Erwan, réveille-toi, crie une voix détestable à mes oreilles, mes yeux s'ouvrent, troublés par l'environnement qui m'entoure et de voir Olwen pencher quasiment son visage vers le mien.
— S'il te plaît, n'embrasse pas, tu pues de la bouche, ronchonnai-je en me retournant contre le dossier du fauteuil pour me rendormir et retrouver la douce chaleur de ma saloperie de sorcière, mais Olwen décide autrement de bien me réveiller : une de ses mains vient tirer le bout de mon oreille.
Je sursaute en criant, ce qui réveille nos musiciens alertés par mes hurlements de détresse.
— Ça ne va pas la tête, tu es devenu fou, espèce de cerveau gelé, marmonnai-je d'une voix étranglée après cette séance de torture matinale.
Il se tourne vers Elouan qui a eu la jugeote de s'enfuir pour se cacher, mais bien sûr, le psychopathe nommé Hélios dénonce sa cachette, dans le placard à balais.
Je frotte mon oreille rouge vif en écoutant les cris d'Elouan mélangés au rire d'Hélios, heureux du petit spectacle avant d'aller à l'académie. Mon souffle fut coupé brutalement par le poids imposant d'Elouan qui s'affale sur ma personne en me prenant pour un coussin.
— Vous aviez réellement pensé que je n'allais pas remarquer que mon vase a été repéré de manière grossière ? Vous me tapez sur le système Erwan et Elouan, dit-il sévèrement. En posant son regard de glace sur nous qu'on n'arrive pas à soutenir au moins une seconde.
J'observe les traits tirés sur son front, signe qu'il réfléchit ardemment à des punitions pour se venger de nos bêtises.
Putain, ça sent mauvais là.
Qu'est-ce qu'il va encore nous concocter ?
Je me souviens encore de la dernière punition : nettoyer le toit de la demeure. Avec Elouan, on a passé pratiquement une semaine pour que ça puisse étinceler. Par contre, certaines pies n'ont pas apprécié d'être délogés de leurs nids. Mon corps porte encore quelques blessures de cette mésaventure périlleuse.
Oh non, il sourit, c'est de très mauvais augure, cela veut dire qui a eu une idée rarissime.
On est mort.
— Vous allez devoir ramasser toutes les feuilles du jardin à la limite du bosquet jusqu'à la fin du festival automnal, dit-il, ses yeux brillant de fierté d'avoir réussi encore une nouvelle fois à nous punir durement. Il se détourne pour partir dans la cuisine en chantonnant, joyeux de préparer le déjeuner qu'on va à peine toucher pour ne pas être intoxiqué.
Hélios se lève gracieusement en passant une main dans ses cheveux d'un blond californien aux reflets chauds sous les rayons timides du soleil qui s'infiltrent par les baies vitrées du salon donnant vue sur l'orée du bois sauvage.
— Faites attention de ne pas tomber sur un sanglier en faisant votre petite activité.
Il fit un sourire éclatant en observant Elouan exécuter un bond majestueux, se mettant sur son trajet entre la cuisine pour avoir de plus amples renseignements concernant les dangers qui peuvent roder dans ce sinistre endroit plein d'arbres crochus.
Ils partent ensemble, discutant sérieusement des risques qui me font bien rire en sachant bien qu'Hélios mène Elouan du bout du nez pour lui faire croire à n'importe quoi.
Ces deux-là sont de véritables enfants aux cœurs d'or.
Je me mets sur mes jambes endolories, chaque membre de mon corps me fait souffrir atrocement. Avec lenteurs, mes bras se lèvent pour m'étirer au maximum en faisant craquer mes muscles crispés.
Ça ne va pas être un non pour une bonne douche chaude, cela va me permettre de dénouer ses nœuds de stress à l'intérieur de mon être. Je ne me presse pas de grimper les marches pour rejoindre ma chambre éclairée de la douce lumière du soleil levant, il est encore tôt.
Les placards de mon armoire ouverts, mes mains prennent les premières affaires qui me tombent dessus : un pantalon noir avec une chemise blanche.
La porte de la salle de bain se referme derrière mon dos pour m'isoler un instant du monde qui m'entoure. Mon pyjama fétiche à carreaux rejoint la tour de vêtements sales bientôt prêt à être expédié dans la machine à laver.
Le contraste entre l'eau chaude dégoulinant sur mon corps frigorifié est saisissant : en quelques minutes seulement, mes membres sont réchauffés. Je penche ma tête en arrière, appréciant cette solitude permettant de me ressourcer loin de la civilisation lourde à supporter certains jours.
Ce sont mes quelques heures de répit pour me préparer mentalement aux semaines à venir à l'académie. J'aime bien mes études qui me donnent la chance de me perfectionner dans le basket pour peut-être un jour être sélectionné pour les régionales.
Cependant, je ne suis pas friand de ma popularité devenue pratiquement étouffante au fil des années en étant moins amusante qu'au début de mon insouciance d'avoir eu la pensée saugrenue que cela puisse être juste un jeu, de devenir mon propre calvaire.
Je regrette l'époque de l'anonymat en étant seulement un fantôme dans les couloirs bruyants, invisible aux yeux des autres, sans avoir l'obligation d'être toujours parfait et libre de faire ce qui me plaît.
Ma vie d'avant me manque atrocement. Est-ce que je pourrais un jour goûter à nouveau à la liberté d'être réellement moi-même ?
Je me sèche avec une serviette traînée sur le sol glissant sous mes pieds nus. Ne perdant pas une minute, c'est d'un geste vif que mes vêtements sont mis à la hâte pour ne pas redevenir un vrai glaçon.
Mes mains boutonnent les derniers boutons de ma chemise en passant une main dans mes cheveux légèrement humides ; mes yeux me fixent dans le miroir recouvert de buée, rendant mon reflet flou et déformé.
Cela représente harmonieusement le chaos qui règne à l'intérieur de mon être à l'instant même qu'elle est partie dans un autre univers, étant dans l'incapacité de la rejoindre.
Le dos de ma main écrase une larme sur ma joue pour l'effacer, ne laissant qu'une trace presque visible. D'un pas silencieux, quittant mon cocon protecteur prêt à retourner dans le salon animé par les blagues matinales d'Elouan, en m'asseyant à ma place habituelle face à la baie vitrée entrouverte, laissant un courant d'air frais s'engouffrer dans l'habitacle avec quelques feuilles d'une couleur orangée.
J'écoute d'une oreille discrète la conversation animée entre Hélios et Elouan concernant les meilleures farces dans le but de piéger encore les professeurs durant les quelques mois à venir.
Qui va être leurs victimes pour cette nouvelle saison ?
Madame Bureau, la professeure de théâtre un peu péché dans les nuages ? Monsieur Navale, toujours incapable de faire une expérience non explosive ? Ou bien notre cher tortionnaire prénommé Monsieur Chevalier qui aime concocter diverses punitions de manière à nous faire passer l'envie d'enfreindre le règlement ?
Je me sers un verre de jus de pomme, évitant de boire le café trop amer qu'Olwen a l'habitude de préparer. J'entends du brouhaha venir de la cuisine en me questionnant sur ce qui peut bien se préparer à l'intérieur de la petite pièce ?
Une odeur nauséabonde flotte formant un petit nuage noir de mauvais augure au-dessus de nos têtes. Je jette un regard en coin vers Hélios et Elouan, jugeant des possibilités de nous enfuir avant que ce soit trop tard.
Ainsi, on se lève silencieusement sur la pointe des pieds, ne faisant aucun bruit suspect ; c'est lentement qu'on se dirige vers le hall, prenant nos sacs. C'est en file indienne qu'on sort discrètement par la porte d'entrée entrouverte, d'un coup de pied, se referme dans un léger claquement.
Maintenant, l'ultime épreuve est de parcourir la cour parsemée de gravillons qui peuvent révéler notre évasion. On retient notre respiration, fesant attention comme si on marchait sur des œufs. Encore quelques centimètres nous séparent du véhicule garé sous la voûte des arbres aux feuillages revêtus de leurs palettes, de leurs couleurs dorées, légèrement orangées et rougeâtres.
La lumière du soleil s'y reflète pour créer une belle harmonie entre ses coloris qui se marie parfaitement d'une manière presque féerique.
Un vent se lève emportant une odeur d'épice en une fraction de seconde mon esprit m'impose le visage souriant de ma saloperie de sorcière. Ce n'est pas possible qu'elle me hante a ce point ou bien elle m'as ensorcelé ?
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