Nu.


        La porte du congélateur grande ouverte, Elias était posté devant dans l'espoir de refroidir son corps brûlant. Il sentait des gouttes glisser le long de son dos et son visage était moite de sueur. Il nageait dans sa propre transpiration alors qu'il ne portait qu'un short. Il était quatorze heure, le soleil touchait son zénith et il n'y avait pas un chat dehors. Ses parents étaient partis chez ses grands-parents paternels, il se retrouvait seul dans la grande maison désertique, où seuls le bruit du frigidaire et des mouches parasites se faisaient entendre. Son téléphone avait vibré à plusieurs reprises pour lui signaler des messages reçus, mais il était dans l'incapacité de de lever pour le consulter. 

Des gouttes d'eau venaient s'échouer au sol, signe que la glace du congélateur fondait, mais qu'importe, il était en train de mourir de chaud. Elias ne supportait pas la chaleur, il la fuyait comme la peste et chaque vacances, il se retrouvait dans un état semi-léthargique, le cerveau en compote, incapable d'aligner deux idées cohérentes. 

Le pire était qu'Armède avait été obligé de suivre ses parents en vacances en Angleterre, une grande première. Normalement, ils passaient toutes les vacances ensemble, mais cette fois, ses parents avaient fait un caprice. Il avait envie de pleurer rien que d'y penser. Deux semaines qu'ils ne faisaient que textoter, et là, quelques jours qu'il ne répondait plus à ses messages, engourdit par la chaleur monstrueuse qui assaillait la France. Quand il passait pas ses journées dans sa baignoire remplie d'eau froide, il les passait dans sa cave au frais ou bien devant son frigo à se gorger d'aire fraîche. 

Pourquoi il n'avait pas la clim ? 

Il continua de se morfondre avant d'entendre la sonnette de sa porte retentir, sûrement un vendeur. Il décida de l'ignorer. Son téléphone émit une musique, on l'appelait, et la personne derrière la porte continuer de tambouriner sa porte. Y avait-il un lien entre la personne devant chez lui et celle qui l'appelait ? 

Une lueur d'espoir naquit en lui, et si c'était Armède ? 

Il prit énormément sur lui, une douce sensation gagnait son ventre, et rejoignit la porte d'entrée, l'ouvrant avec hâte. 

— Eli, ça t'arrive de répondre aux messages, aux appels et chez toi ? le gronda la personne qu'il découvrit. 

Il fit aussitôt la moue, ne pouvant s'empêcher de montrer sa déception. 

Rémi. 

Il posa sa main sur le front du bouclé, comme pour prendre sa température et fit une grimace. 

— T'es malade ? lui demanda-t-il. 

Elias haussa les épaules, peut-être bien. Il était malade de ne pas voir son bouclette. 

— Merde je crois que tu fais une insolation, s'inquiéta Rémi. 

Fort possible. Mais il s'en foutait, il voulait juste revoir son ami, c'était beaucoup trop long, deux semaines sans lui. Il n'eut pas le temps d'anticiper, qu'il se retrouva dans les bras de Rémi, comme une princesse. Il n'eut même pas la force de protester et se laissa guider jusqu'à sa chambre, avant qu'il ne soit doucement posé sur le drap de son lit. Une vraie princesse, il aurait pu en rire s'il n'était pas aussi comateux. A peine sa peau toucha le lit, qu'il en eut des bouffées de chaleur, sa chambre était chaude et ses draps brûlants. Il se tortilla un instant. 

— Rém', c'est chaud ! se plaignit-il. 

— Attends Eli, lui répondit-il en s'éclipsant de sa chambre. 

Il revint quelques minutes après avec une petite bassine d'eau et un gant de toilette, il posa le tout sur son bureau et partit fermer les volets. Il redescendit ensuite et revint même pas une minute plus tard avec un grand verre d'eau où flottaient des glaçons. Il lui tendit le verre. 

— Tiens, bois tout, lui ordonna-t-il. 

Il s'exécuta, l'eau était bien froide, ça lui faisait un bien fou. Pendant qu'il buvait, il sentait le gant glisser sur une de ses jambes et il poussa un soupir. Il reposa son verre à côté et observait Rémi prendre soin de lui telle une petite maman. 

Il retint sa respiration en sentant le gant passer sur son ventre, des frissons apparurent sur son corps. Il se sentait bien, là. Il ferma les yeux un instant, mais les rouvrit en entendant le rire de son ami. 

— T'aimes quand je touche ton ventre, Eli' ? sourit Rémi, en passant de nouveau le gant mouillé sur celui-ci. 

Elias ne put s'empêcher de retenir sa respiration, il n'y avait rien de sexuel là-dedans, juste une sensation étrangère. Il vit Rémi se mordre la lèvre inférieure avant de remonter enfin sur ses épaules et dériver sur ses bras. 

— Seulement Armède, précisa-t-il. 

Cela fit rire Rémi, qui n'ajouta rien. Il passa ensuite sur son visage et mouilla ses cheveux d'or avant d'embrasser son front, ce qui fit sourire Elias. Une maman, Rémi était une maman. 

Quelqu'un toqua à la porte, pour la deuxième fois de la journée. 

— Je vais ouvrir, en même temps j'irai chercher un ventilateur chez moi, je reviens tout de suite après, annonça Rémi avant de s'éclipser de la chambre. 

Elias en profita pour prendre le gant de toilette et se le passa encore sur le ventre. C'était vraiment un endroit qu'il aimait et qu'il le faisait réagir rapidement et qui le soulageait de la chaleur. Il exécutait le mouvement comme un automatisme et ses yeux s'alourdirent, il avait terriblement envie de dormir, il se sentait vaciller dangereusement. 

— Elias ! s'exclama une voix qu'il ne connaissait que trop bien et qui l'excita au plus haut point. 

Son corps réagit automatiquement devant la tête brune en face de lui qui se jeta sur lui, il ne cherchait pas à comprendre et entoura ses bras autour d'Armède fermement. Une vague de joie l'envahit de part en part, il était si heureux de le voir et de l'avoir contre lui. Son meilleur-ami lui embrassa le cou avant de retirer sa tête et de s'éloigner un peu de lui. 

— Qu'est-ce que Rémi faisait ici ? Et pourquoi est-ce que t'es à moitié nu et trempé ? questionna Armède, les sourcils froncés. 

Elias sourit tendrement, il avait l'impression que son ami était jaloux et s'imaginait des trucs. Il passa sa main sur sa joue chaude pour le rassurer. 

— T'es jaloux bouclette ? souffla le blond. 

— Très. 

Le brun passa ses doigts sur le ventre du blond, exerçant de doux petits cercles autour de son nombril. Elias soupira et plaça sa main sur la nuque d'Armède pour le rapprocher, il avait terriblement envie de ses lèvres, là, tout de suite. C'en était presque urgent, un besoin vital. Armède lui sourit malicieusement, il savait parfaitement qu'Elias voulait ses lèvres, alors il s'en amusa en les effleurant juste, le faisant languir.  Boucle d'or protesta en grognant, montrant son mécontentement, il était trop pressé pour jouer ! Il appuya plus fort sur sa main pour faire baisser son visage et releva le sien pour déposer ses lèvres sur les siennes. 

Cependant, une main qui sortit de nulle part, vint tirer son bras violemment pour le retirer de l'emprise de son ami. 

— C'est bon, t'es réveillé ? 

Elias ouvrit en grand les yeux, la respiration saccadée, comme lorsqu'il cauchemardait. Non ! Il venait de rêver ! Il ne s'était même pas senti partir, tout ça avait paru si réel ! 

— Je pars vingt minutes et tu en profites pour faire des rêves érotiques, rit Rémi à gorge déployée. Petit coquin va. 

— Quoi ? demanda Elias, incrédule. 

— Quand j'suis arrivé, tu soupirais de façon... suggestive, on va dire, et regarde où est ta main. 

Elias se releva la tête et vit sa main posée sur son bas-ventre, il la retira aussitôt en rougissant, surtout lorsqu'il se rappela qu'il pensait à Armède et qu'il l'avait... embrassé dans son rêve. La honte ! 


         Une semaine plus tard, toujours pas d'Armède, celui-ci lui avait envoyé une tonne de messages pour le prévenir que son séjour en Angleterre avait été rallongé, qu'il lui manquait et qu'il avait hâte de rentrer. 

Ses parents à lui étaient rentrés, et heureusement, sa mère pouvait s'occuper de lui pour ne pas qu'il refasse une insolation. D'ailleurs, il se rappelait de la dernière, deux jours cloué au lit car sa température augmentait et chutait successivement. Ses géniteurs lui avaient acheté enfin une clim dans sa chambre, ce qui lui permettait de jouer à ses jeux vidéos et regarder des séries, films toute la journée, refusant les invitations de ses amis. 


        Cela faisait maintenant un mois qu'il était parti et Elias désespérait. Armède lui manquait énormément, mais il était aussi très en colère contre lui de partir si longtemps, même s'il savait qu'il n'y pouvait rien. Il mit en pause son jeu sur sa PS4 et regarda son téléphone, ouvrant le message non-lu. 

De Armède :" Eli je suis enfin rentré ! Mes parents organisent un dînez avec la famille, mais tu peux venir, et tu es obligé de venir, d'ailleurs. Je t'attends, dépêche-toi <3 " 

Elias sauta presque de joie en lisant ce message, il fonça dans sa douche et se leva le plus rapidement possible. Il enfila une chemise blanche et un jean noir pour faire bonne impression auprès de sa famille, même s'il les connaissait presque tous, vu le nombre de fois qu'il passait avec bouclette. Il rit en se rappelant que sa mère faisait appel à lui dès qu'Armède refusait de la suivre, elle savait que si Elias venait, Armède allait rappliquer dans la seconde. Il sécha vite ses cheveux mais c'était trop long, alors il abandonna et sortit, les cheveux mouillés. De toute façon, c'était le soir, ça le rafraîchira. 

Arrivé devant le brun, il reçut un autre message. 

De Armède : " Au fait, le prochain qui donne le gage sera celui qui sait résister à l'autre, pas de touché, pas de câlin, rien. Le premier qui franchit le pas et qui ne tient plus, perd.  ;) <3 " 

Elias eut un sourire en lisant ce message, même si ça l'emmerdait clairement. Il s'apprêtait déjà à lui sauter dessus et l'inonder de baisers. Dommage... Mais il ne comptait pas perdre ce gage, il en avait trop perdu. Il allait devoir prendre énormément sur lui. 

Il sonna à la porte et ce fut la maman du brun qui vint l'accueillir, elle le prit dans ses bras et lui fit la bise. Sa mère avait toujours été très tactile avec lui, cela ne le mettait à l'aise. Son père suivit et lui serra simplement la main avec un grand sourire. 

— Enfin notre fils va arrêter d'être insupportable, rit doucement son père. 

Devant son air incompréhensif, sa mère reprit : 

— Armède n'a pas cessé une seconde de réclamer de rentrer à la maison pour te voir, il en est devenu un vrai enfant capricieux ! 

Elias rit en s'imaginant Armède rouler par terre en hurlant son prénom. Le brun fit son apparition à ce moment-là, tout sourire sur le visage. C'était rare de le voir avec un si large sourire, il paraissait heureux et cela attendrit Elias, qui avait terriblement envie de le prendre dans ses bras. 

— Hey, lança Elias. 

— Ça va ? demanda Armède en s'approchant mais en s'arrêtant à bonne distance. 

— Tu m'as manqué, avoua le blond. 

— Toi aussi, horriblement. 

Les deux se sourirent mais aucun ne se toucha. 

— Vous ne vous dîtes pas bonjour ou vous ne vous serrez pas dans votre bras ? questionna sa mère, dans l'incompréhension. 

— Nop, tu viens ? lâcha Armède, le plus naturel au monde. 

Eli hocha la tête et ils montèrent dans sa chambre. Une petite alarme alerte clignota dans sa tête : endroit potentiellement sensible pour un rapprochement. 

Armède s'installa sur sa chaise de bureau et Elias sur son lit. Le blond le détailla, aujourd'hui, il portait un large t-shirt avec l'inscription "half savage" en rouge, un pantalon noir, des chaussettes également sombres et aucunes chaussures. Il était canon même habillé aussi passe-partout.  Lorsqu'il remonta ses yeux sur le haut, il remarqua qu'il avait les cheveux un peu plus court qu'à l'accoutumé. 

— T'as coupé ? 

— T'as remarqué ? sourit celui-ci. 

Il hocha encore la tête. C'était horrible, il crevait d'envie de se jeter sur lui, de lui faire un énorme câlin, de passer ses mains dans cette touffe brune aux jolies boucles indomptables et d'embrasser ses joues à n'en plus pouvoir. Il rougit en repensant à son rêve d'il y a deux semaines, lorsqu'il l'avait embrassé. 

Armède vint s'asseoir à ses côtés et lui montra les photos qu'il avait prises en Angleterre. Il lui raconta ensuite tout ce qu'il avait fait et laissa la parole à Elias, qui au final, n'avait pas fait grand chose durant ce mois. Ils furent interrompus par la voix de la maman  d'Armède, qui leur informa qu'ils allaient bientôt manger. Ils finirent leur discussion et descendirent. Il y avait beaucoup plus de monde que d'habitude, à tel point que tout les petits étaient rapatriés dans le salon pour manger et la table de la salle à manger avait été agrandie pour l'occasion. Ils passèrent un temps incroyable à dire bonjour à asa famille et Elias dut se présenter à ceux qu'il ne connaissait pas. 

     Une fois attablé, ils se mirent tous à parler, même lorsque le dîner arriva. Elias écouta Armède parler avec ses oncles, mais son cousin le détourna de son ami en entamant la conversation. Il ne le connaissait pas, alors celui-ci lui demanda comment il avait connu Armède, s'il était dans le même lycée, s'il allait dans la même université maintenant qu'ils étaient bacheliers et Elias se prêta au jeu des questions. De temps en temps, il retenait son souffle lorsqu'Armède l'effleurait sous la table et le poussait sans le faire exprès pour prendre la cafetière d'eau, même si le blond savait qu'il provoquait ces petits rapprochements. 

Arrivé au déssert, Elias, n'y tenant plus, allait poser sa main sur la cuisse d'Armède quand la mère de celui-ci s'adressa à lui. 

— Ah oui c'est vrai, Elias, Armède t'a dit qu'il avait rencontré une fille là-bas ? annonça celle-ci d'un grand sourire. 

Automatiquement, il suspendit son geste et ramena sa main à lui, son teint était devenu livide en trente secondes, le temps que l'information lui monte à la tête. Armède avait... rencontré une fille ? Comment ça ? Une petite-amie ? Une copine ? Une simple amie ? 

Vu le sourire de sa mère, c'était plus du genre petite-amie... 

Elias commença à se sentir mal, il fit un effort surhumain pour lui répondre. 

— Ah oui ? dit-il la gorge nouée. 

— Oui ! Elle est formidable ! Je suis sûre que tu l'apprécierais, elle a de longs cheveux châtains, plutôt grande, un magnifique sourire et des yeux à tomber ! Armède est tombé directement sous son charme ! s'exclama-t-elle, visiblement heureuse de ce rapprochement. 

Les personnes autour de la table commencèrent à le charrier sur ça. Mais Elias n'entendit plus rien, il voyait flou, il avait mal au cœur. Était-ce pour ça qu'Armède avait lancé ce gage ? C'était parce qu'il ne supportait plus le toucher ? Parce qu'il avait trouvé une petite-copine ? Il eut soudainement des envies de vomir. 

— Excusez moi, je reviens, lança-t-il avant de déguerpir dans la salle de bain à toute vitesse. 

Il se pencha sur le lavabo, il avait des nausées. Une envie de pleurer le prit, mais il se força mentalement à ne pas craquer, pas maintenant. 

— Eli ? l'appela Armède derrière la porte. 

— C'est bon, je vais sortir, balança Elias. 

Non ! Il n'avait pas envie de sortir. Il voulait rester ici et pleurer toutes les larmes de son corps. Il venait d'apprendre qu'une fille allait lui voler son meilleur-ami, comment pouvait-il bien le prendre ? En plus, celle-ci vivait en Angleterre, est-ce qu'Armède allait partir là-bas et l'abandonner... ? Un puissant sentiment de tristesse l'assaillit et il se passa de l'eau sur le visage pour empêcher ses larmes de couler. 

Tout à coup, il sentit des doigts s'enrouler autour de son poignet et le tirer en arrière. Il sursauta, il ne l'avait pas entendu entrer. 

Il fut pousser doucement contre un mur et une main vint relever son menton, plongeant ses yeux dans ceux envoûtants d'Armède. 

— Eli, ça va ? demanda-t-il tendrement. 

Elias avait envie de lui répondre que oui, tout allait parfaitement bien, mais il était incapable de sortir un mot. S'il ouvrait la bouche, il savait qu'il allait s'effondrer. Des images d'Armède lui faisant ses adieux dans sa tête le rendaient encore plus mal. 

Ses doigts passèrent sous ses yeux, comme effaçant des larmes invisibles. 

— Eli, parle-moi, t'es pâle... dit-il sur un ton suppliant. 

— Une... Copine ? réussit à dire Elias, la voix partant dans les aiguës. 

Armède vint enlacer boucle d'or fermement contre son corps et posa son menton sur le bout de son crâne. 

— Je m'en doutais, je l'avais dit à ma mère de ne rien dire.

Cette phrase lui fit l'effet d'un couteau dans le cœur et il craqua, ses larmes brûlantes dévalèrent ses joues. 

— On a rencontré un couple là-bas avec leur fille, elle a dix-huit ans aussi. Mes parents ont sympathisé et ma mère est tombée littéralement sous le charme de leur fille, elle s'est donc mise en tête que j'allais sortir avec elle, alors que je ne suis absolument pas attiré par elle et jamais je ne voudrai être avec. C'est complètement absurde, cette histoire. Mais au bout d'un moment, ayant marre des demandes de ma mère, on a accepté de nous voir, d'aller au resto, mais c'était en tout bien tout honneur. Elle non plus ne voulait pas de moi, elle est tombée amoureuse d'un gars de son ancien lycée, alors je l'ai aidé à envoyer des messages et séduire ce gars pour elle. Sauf que ma mère a cru qu'on sortait ensemble. Voilà l'histoire. 

Armède s'écarta un peu de lui pour le voir et écarquilla les yeux en voyant le visage mouillé d'Elias. Il posa ses lèvres chaudes sur ses paupières trempées.

— J'suis désolé de t'avoir fait pleurer mon cœur, s'excusa Armède, le regard attristé. 

Elias se sentit extrêmement soulagé en entendant ses mots. Il reprit bouclette dans ses bras et le serra fortement contre lui, il sentit les lèvres de celui-ci embrasser délicieusement la peau de son cou, ce qui lui offrit une tonne de frissons.

— Tu m'as tellement manqué, souffla Armède d'un air plaintif, comme s'il se rappelait de la torture du manque. 

— Toi aussi, Armède. 

Elias le repoussa légèrement et déposa plein de bisous sur ses joues, faisant rire la victime.

— Au fait, t'as perdu ! Tu m'as touché le premier, c'est moi qui donne le gage ! annonça gaiement Elias, enfin bénéficiaire de ce jeu. 

— Oh, et quel est mon gage ? s'amusa Armède. 

Le blond sembla réfléchir. Il avait bien une idée, mais il n'avait pas le courage de dire " embrasse-moi ", ça le mettait vraiment trop mal à l'aise et son ventre se contracta rien que d'y penser. Il voulait tellement qu'ils s'embrassent de nouveau depuis qu'Armède l'avait fait au parc. 

— A la fin de ce repas, je veux que tu fasses le tour de la quartier à poil, finit-il par se décider. 

Armède rit et accepta de suite. Il n'était absolument pas pudique, alors se foutre à poil à trois/quatre heure du matin, ça ne le dérangeait absolument pas. Bouclette claqua un baiser sur la joue d'Elias avant de lui prendre la main et de repartir à table. Comme le gage avait été donné, le brun se permit de poser sa main sur la cuisse de son meilleur-ami, ne risquant plus rien, et cela plut à Elias qui trépignait d'impatience. 

Lorsque tout le monde fut parti, Armède se mit nu et courut dans les rues sombres à peine éclairées par les lampadaires, sous le rire incessant de boucle d'or, qui avait des crampes à force de rire. 

Lorsqu'Armède revint, il sauta sur Elias et se plaqua à lui, nu comme un ver. Ils montèrent ensuite dans la chambre du brun et se couchèrent, Armède toujours en tenu d'Adam, ayant la flemme d'enfiler un boxer, tandis que le blond gardait son sous-vêtement. Avant de s'endormir, Armède se pencha sur son ami et déposa un léger baiser sur ses lèvres, ce qui fit tourner la tête d'Elias, qui sentit ses joues et son ventre chauffer instantanément. C'était dangereux, ce petit jeu entre eux. Il le serra ensuite fort contre lui. 

— Je te l'ai déjà dit Eli, il n'y a que toi.  


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