Le placard.
Elias était nerveux. Aujourd'hui, son professeur de philo allait lui rendre sa dissertation, auquel il s'était donné corps et âme afin d'obtenir la meilleure note, du moins, meilleure qu'une certaine personne.
L'attente était horrible, il vit passer monsieur Laurent dans les rangs, distribuant des copies tout en faisant des commentaires. Lorsqu'il vint enfin à leur table, ce fut pour tendre une feuille à Armède.
— Excellent travail, Armède ! Je n'ai rien à redire, votre travail est pointilleux, les définitions sont complètes et placées au bon endroit, votre vision est pile dans le sujet et en même temps vous élargissez vos horizons. Si vous me faites encore des travaux comme celui-ci, je demande les félicitations au prochain conseil.
Tout le monde s'était tourné vers la table des bouclés, curieux et surprit. Jamais, au grand jamais ce prof n'avait fait autant d'éloge à un élève. Elias en fut terriblement jaloux, et en même temps, il démoralisa. Il jeta un œil vers la copie de son voisin, où il vit écrit en rouge, tout en haut :
« 1,5/20 vous avez touché le fond, Armède, pensez à prendre une pelle la prochaine fois, cela vous évitera de vous salir les mains »
Elias explosa de rire, comprenant que leur prof avait été méchamment ironique. Encore une fois, les gens de sa classe le scrutèrent, se demandant pourquoi boucles d'or se tordait en deux.
Il s'arrêta net lorsqu'il sentit une main sur l'une de ses cuisses. Il baissa son regard sur ses jambes, fixant ces doigts qui remontaient lentement vers son entre-jambes, le souffle soudainement coupé.
— Elias.
Celui-ci releva sa tête vers Armède, qui arborait un sourire amusé.
— Tu trouves ça drôle ? murmura le brun, la voix lente et taquine.
Elias secoua la tête, craignant ce que bouclette était prêt à faire, étant proche de son intimité. Il savait très bien que Armède était capable de l'exciter, en plein milieu de la classe, sans aucun remord.
Le brun continua sa progression et cela commença à faire réagir le blond. Des frissons hérissaient ses poils et son cœur se mit à palpiter très rapidement dans sa poitrine.
— Sûr ? ajouta-t-il.
Cette fois-ci, Elias hocha de haut en bas la tête, confirmant dans la peur de ce qui pourrait arriver si le brun poursuivait.
Armède atteignit vite le haut de la cuisse d'Elias et celui-ci paniqua légèrement, mais à son plus grand étonnement, la grande main sur sa cuisse le pinça et se retira aussitôt.
Soulagé, le blond respira enfin.
Il sourit lorsqu'il vit sa copie, dix-sept sur vingt, avec écrit " travail correct ". Elias avait toujours les meilleures notes en philosophie, il avait un esprit fait pour cette matière, assimilant rapidement ce que lui disait son professeur. Tandis qu'Armède excellait dans les mathématiques, ayant un esprit plus scientifique et terre à terre.
Elias arbora un grand sourire triomphant.
— C'est moi qui donne le gage, bouclette, lança-t-il joyeusement à son ami.
Celui-ci claqua légèrement ses deux mains entre elles, applaudissant son vis-à-vis. Elias n'arrivait pas à déchiffrer le sentiment qui prônait en Armède. Était-il ironique ? Ou le félicitait-il réellement ?
— Que vais-je devoir faire ?
Le blond réfléchit à vitesse grand V, non pas qu'il cherchait un gage, ça, il en avait des tonnes en tête, il se demandait juste lequel il souhaitait voir se réaliser en premier. Et puis, au vu de son dernier gage, c'est-à-dire celui de la salle de bain, il fallait en trouver un à la hauteur.
— Ah je sais ! Je veux que tu portes un string pour la soirée de demain, finit-il par annoncer d'un air malicieux.
Armède ouvrit d'abord grand les yeux, surprit, puis éclata de rire.
— J'accepte.
Ce fut tout excité, qu'Elias avait retrouvé Armède pour aller dans un sex-shop.
Malgré sa gêne en y entrant, ainsi que le regard bourré de sous-entendu de la dame qui tenait ce magasin, Elias était pressé de lui trouver le bon sous-vêtement.
— Je te laisse choisir, boucle d'or, murmura Armède à l'oreille du blond. Après tout, c'est toi qui ait gagné le pari et j'ai confiance en tes goûts.
Elias lui lança un sourire triomphant. Il scruta chaque sous-vêtement pour homme, parfois intrigué par l'enchevêtrement des ensembles qui étaient censés être sexy, mais qui le faisaient plus rire qu'autre chose.
Il finit par tomber sur deux strings qui lui plaisaient bien, enfin, l'amusaient plutôt, un rose à froufrous et dentelles, d'ailleurs cela surprit les deux jeunes garçons qu'un string de ce type était dans le rayon homme, et un autre plus classique, avec un imprimé léopard au-devant.
Il prit les deux dans ses mains, se demandant lequel serait le meilleur et ferait le plus sensation. Il reposa celui en rose, gardant celui léopard.
Le string rose lui avait inspiré un autre gage et il s'était juré mentalement de revenir le chercher, car le prochain gage qu'il donnerait, ce sera celui de s'habiller en fille, avec une jolie petite robe. Elias sourit de manière sadique.
— C'est bon, j'ai choisi !
Armède revint près de lui, il avait décroché et avait eu un soudain intérêt sur des ustensiles, tels que lubrifiants, huiles de massages, huiles comestibles, etc...
Il prit son gage en main.
— Parfait, lâcha-t-il.
Ils passèrent en caisse et rejoignirent la maison d'Elias pour se préparer.
Elias sortit de la douche avec une serviette autour des hanches et dit à Armède, qui était assis sur son lit, qu'il pouvait prendre la sienne. Le brun tiqua en le voyant et avant qu'Elias ait pu lui poser une question, il s'était déjà enfui dans la salle de bain. Le blond resta planté devant la porte pendant quelques secondes, intrigué, puis ouvrit ses armoires afin de s'habiller, oubliant ce regard étrange que lui avait lancé Armède.
Il enfila difficilement un jean slim noir, dû à l'humidité de ses jambes. Il mit une chemise blanche en satin, dont il laissa entrevoir le haut de son torse imberbe.
Il se regarda dans le miroir, content de la vue qui s'offrait à lui. Il passa ses mains dans ses cheveux pour les remettre en place et démêler les petits nœuds. Au même moment, Armède sortit de la salle d'eau, laissant apparaître son torse musclé que lui enviait le blond.
Il prit le string et l'enfila par dessous sa serviette, ainsi que son jean.
— Hey ! Je veux voir le string sur toi ! se plaignit le plus petit.
Le brun lui offrit un sourire narquois.
— Pas maintenant.
Elias acquiesça, sachant où voulait en venir Armède.
S'il avait tous les deux le même jean, Armède se différencia en portant une chemise noire qui lui donnait un air encore plus ténébreux.
Pour la dernière étape, Elias fit asseoir son ami sur son lit, se plaçant derrière. Il avait un tube de mousse avec lui et s'en étala les mains avant de les passer dans les cheveux bruns. Comme d'habitude, Elias les trouva étonnement doux et Armède soupira de bien-être, il adorait quand on caressait ses cheveux, au plus grand plaisir d'Elias qui adorait les toucher. Il les démêla et refit ses belles grosses boucles. Une fois fait, il se mit face à son ami et plongea de nouveau ses doigts dans cette chevelure, il remodela ses boucles de devant avant de les tirer légèrement en arrière, ce qui dégagea son si beau visage. Ensuite, il alla chercher un sèche-cheveux avec un embout spécial cheveux frisés et les lui sécha.
Pour finir, il prit un peu de cire à cheveux pour s'assurer que ceux-ci ne viendraient pas l'embêter, Armède détestait lorsque ses cheveux se collaient sur son front en sueur en fin de soirée. Quelques mèches rebelles dépassaient néanmoins, venant sur son visage et lui donnant un air indéniablement sexy. Elias le trouvait parfait.
Bouclette lui donna un baiser sur le front pour le remercier et ils se mirent enfin en route pour rejoindre leurs camarades.
Lorsqu'ils entrèrent dans ladite maison du rendez-vous, la fête battait déjà son plein et des lycéens se déhanchaient déjà sur de la musique populaire, tandis que d'autres étaient en train de discuter avec des verres d'alcool dans la main.
Durant quatre heures, les deux jeunes hommes alternaient successivement entre danser et s'asseoir sur les nombreux canapés du salon, toujours un verre à la main. Plusieurs filles s'étaient approchées, mais les deux déclinaient toujours très poliment une conversation et un possible rapprochement.
Puis vint enfin le moment des jeux, Elias s'en réjouit d'avance.
— On commence par le jeu du placard.
Tout le monde était partant. Le jeu du placard consistait à désigner une personne, qui se mettrait en sous-vêtement et qui irait dans l'armoire. Pour trouver la seconde personne qui irait la rejoindre, on disposait trois shots de vodka devant cinq personnes, elles-aussi désignées, le premier à avoir tout bu, devait aller dans l'armoire, accompagnée de l'autre personne. Ils devaient y rester dix minutes.
Généralement, le jeu se finissait dans les chambres.
Lorsque l'on décida pour savoir qui irait dans l'armoire, Elias cria le nom d'Armède et tous furent d'accord, au plus grand plaisir de celui-ci. Enfin son gage allait être exécuté.
— Pour les cinq, moi je dis Laurine ! lança une petite brune.
— Florent aussi, Manon, Hélène et...
— Elias ! Comme tu es si enthousiaste que ton pote aille dans le placard, sourit Clément, l'organisateur de la soirée.
Elias fit la moue. Alors que les autres leur préparaient leurs shots, il entendit une copine de Laurine parler.
— Allez Laurine, à fond ! Depuis le temps que tu baves sur lui.
Le petit groupe rit, mais pas Elias. Il ne sût pourquoi, mais cela le dérangeait. Il regarda Armède qui avait l'expression impassible et il se demanda si cela plairait au brun de se retrouver avec cette fille.
Il chassa rapidement cette pensée de son esprit, pas sûr de vouloir connaître la réponse.
Une fois les shots prêts, quelqu'un siffla le départ et tout le monde s'empressa de boire cul-sec, sauf Florent, qui n'y trouvait pas d'intérêt. Elias se surpassa, et au plus grand étonnement de tous, il finit premier, Laurine était passée à deux doigts de le rattraper. Ce fut soulagé, qu'il se dirigea vers l'armoire accompagné de son meilleur-ami.
Lorsqu'ils déboutonnèrent leur chemise, des sifflements se firent entendre. Mais quand vint au tour du jean, des rires et des exclamations de stupéfaction prirent place, amusant grandement le blond. Quant à Armède, il avait un sourire amusé lui aussi, visiblement pas gêné pour un sou de cette situation.
Armède entra le premier, laissant le loisir à tous de regarder son postérieur mis à nu. Elias ne put s'empêcher de penser qu'il avait un joli fessier. Il rougit à cette pensée.
Le blond vint le rejoindre et ils fermèrent les portes. Ils étaient très serrés à l'intérieur, se faisant face, mais ils se voyaient à peine, juste un rayon de lumière réussissait à entrer par le verrou.
Alors qu'au dehors, les adolescents faisaient du bruit, les deux jeunes hommes restèrent immobiles.
—Tu l'as fait exprès ? murmura Armède.
— De ?
— Gagner.
Le blond sourit dans le noir et essaya de se repositionner afin que ses jambes lui fassent moins mal.
— Tu crois ? le taquina-t-il.
Un silence s'installa, jusqu'au moment où une main tâtonna légèrement pour trouver ce dont elle cherchait. Elle s'arrêta enfin lorsqu'elle entra en contact avec de la peau.
— Armède... Qu'est-ce que... Qu'est-ce que tu fais ? murmura faiblement le blond, qui sentait des doigts sur l'une de ses cuisses.
Un petit rire se fit entendre.
— Stresse pas, je ne vais rien te faire, du moins, que tu ne veuilles pas.
Le plus petit eut une multitude de frissons, il se sentait bizarre, dans ce placard, confiné avec son meilleur-ami. L'air était chargée en tension qu'Elias ne sut reconnaître.
Il remua légèrement, se sentant mal à l'aise. Pire encore, il s'imagina des scènes... pas très catholiques avec le brun, ce qui eut le don de réveiller légèrement la partie inférieure de son corps. Il plaqua directement ses deux mains sur son boxer, priant pour que ça disparaisse avant sa sortie.
— Elias, ça va ? s'inquiet le brun.
— Oui, pourquoi ? mentit tant bien que mal celui-ci.
— Parce que tu n'arrêtes pas de gesticuler. C'est mon string qui te fait tant d'effets ?
Elias pouvait sentir son ami sourire malicieusement, ce qui augmenta la chaleur de ses joues.
La main, qui était toujours posée sur la cuisse, se mit à bouger. Elle remonta lentement vers le haut et Elias commença à paniquer, mais fut soulagé lorsqu'elle dévia son entre-jambes et remonta plus haut. Elle passa au-dessus de son ventre, d'un téton et suivit l'arrondie de son épaule pour longer son bras et venir se loger dans sa main.
Le corps du blond était maintenant recouvert de frissons.
— Armède... soupira Elias.
— Ne dis rien, répondit-il doucement.
Son autre main se posa directement sur son épaule, puis il la glissa elle-aussi le long de son bras, pour finir sa traversée dans la main de boucle d'or.
Il tira d'un coup sec dessus, rapprochant suffisamment leur corps. Comme Elias était plus proche, Armède pût passer ses mains sur ses hanches. Leurs jambes se touchaient, leur donnant la chair de poule.
Tout à coup, Elias sentit un souffle chaud dans son cou, lui provoquant de délicieuses sensations, mais pas autant que lorsqu'il sentit des lèvres effleurer sa peau. Il ne désirait qu'une chose : que cette bouche l'embrasse, de partout.
Une minute... Qu'elle quoi ? Le blond vira au rouge pivoine et il était heureux d'être dans le noir. Une petite voix en lui, sortie d'on ne sait où, lui intimait d'en profiter, et de le toucher. De toute manière, c'était Armède qui avait commencé.
Les lèvres du plus grand se posèrent doucement sur la peau de sa clavicule et le plus petit frissonna. Instinctivement, Elias leva une de ses mains et la plongea dans la touffe de cheveux brun, caressant lentement, ce qui soutira un soupir du propriétaire.
Sa bouche, poussée par les caresses, se posa plus franchement et déposa un baiser humide.
Il remonta ses lèvres jusqu'à l'oreille de son ami et murmura d'une voix étonnement très sensuelle :
— Elias, comment ça se fait que tu arrives autant à m'exciter ?
Elias se figea. Il ne savait que répondre, mais aussi que penser. Son cerveau surchauffait. Était-ce normal que son meilleur-ami lui dise ça ?
Les souvenirs de la salle de bain lui revinrent en tête. Lui, au-dessus d'Armède, nu, se mouvant sur ses cuisses, cherchant à atteindre la jouissance. Les lèvres chaudes du brun dans son cou, embrassant et léchant d'une façon si excitante sa peau brûlante de désir.
Sans s'en rendre compte, il avait rejeté sa tête en arrière, offrant son cou. Il n'en pouvait plus, il ne désirait qu'une chose : être touché par l'homme en face de lui.
— Armède, arrête...
— Arrêter quoi ?
D'être aussi excitant, aurait-il voulu lui répondre, mais le son de sa voix mourut dans sa gorge.
Cette fois-ci, ce fut sa langue qui se posa sur son cou, partant de la base pour remonter sur sa mâchoire et Elias en gémit.
— Arrêter quoi, Elias ? Ça ? dit-il en donnant un autre coup de langue sur sa peau devenue hypersensible.
Les mains d'Armède descendirent sur ses cuisses et y appliquèrent de fines caresses.
— Non...
— J'arrête, alors ? rit doucement le brun.
— Non, soupira-t-il.
Elias déglutit. Se laisser faire voudrait dire accepter totalement son excitation envers son meilleur-ami, et ça, Elias n'était pas sûr de l'encaisser. Mais après tout, il avait beaucoup bu, alors peut-être était-il si excité à cause de l'alcool ?
Il s'en servit d'excuse pour laisser le brun lui appliquer des caresses sensuelles de ses mains et sa délicieuse bouche qui faisait des miracles sur sa peau.
— Les dix minutes sont passés ! prévint l'un des garçons, ouvrant les petites portes.
Oh... dommage, pensa Elias.
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