La danse.



                    Elias se trémoussait sur la piste de danse, il souriait bêtement en fixant un point devant lui, qu'il ne quittait plus des yeux.

Il bougeait lascivement son bassin et basculait ses hanches sensuellement, levant les bras en l'air et laissant ses doigts glisser dans sa chevelure bouclée.

Il avait envie de faire regretter. Il avait l'envie irrépressible qu'il vienne finalement avec lui sur la piste de danse, au lieu de rester planter là, sur le canapé, avec une bière à la main. Lui aussi, avait un sourire goguenard et des yeux pétillants, signe qu'il appréciait ce qu'il voyait.

Elias décida de pousser plus loin, si ses danses n'arrivaient pas à l'attirer, alors il devait passer au stade supérieur.

Malicieusement, il s'approcha d'un homme, étant dans une boîte gay, une idée d'Armède, il savait donc, par déduction, que l'inconnu était attiré par le même sexe que lui. Il vérifia que son ami regardait toujours, puis il se mit en face du garçon et commença à se déhancher contre lui. Celui-ci n'avait pas l'air de détester, bien au contraire, il posa ses mains sur ses hanches et ils dansèrent en rythme.

Elias souriait toujours, alors qu'il tourna le regard pour observer Armède, il vit ses yeux plissés et ses sourcils froncés, l'air désapprobateur. Le bouclé aux cheveux blond fut satisfait et continua de danser sensuellement avec son inconnu.

S'il n'était pas content, il n'avait qu'à l'enlever des griffes de ce garçon et venir danser avec lui.

Après quelques minutes à se trémousser, il se retourna encore une fois, mais cette fois-ci, se fut lui qui fronça les sourcils de contrariété. Il vit Armède, accompagné d'un jeune-homme qui ne devait dépasser les dix-huit ans, en train de converser et s'échanger des regards et des sourires presque complices.

Elias sentit son sang bouillir et son cœur s'emballer dans sa poitrine. Ses joues prirent une teinte rosée, mais ce n'était pas de gêne, mais bel et bien de colère. Son sang ne fit qu'un tour.

Comment ose-t-il ?

Le blond décida de passer une autre étape, espérant que le brun le regarde. Il se mit dos à l'homme et colla ses fesses à son bassin, puis commença à bouger de façon explicite, mouvant ses fesses contre un homme et passa ses mains derrière lui pour le toucher, rapprochant leur corps.

Elias paniqua légèrement quand une chose dure pressa contre ses reins. Il se sentit mal à l'aise et absolument pas excité, plutôt extrêmement gêné.

Ce fut à ce moment précis, qu'il se rendit compte que ce n'était pas comme avec Armède. Quand Armède était excité, Elias le devenait également. C'était quelque chose de fort, de passionnel, de bouleversant entre eux. Quelque chose dont ignorait Elias, c'était un sentiment étrange qui les prenait au plus profond d'eux-mêmes. Elias était persuadé qu'il pouvait ressentir cette chose qu'avec Armède.

Il tourna la tête, mais encore une fois, il fut en colère, le jeune-homme aux côtés du brun avait posé une main sur sa cuisse.

De quel droit ose-t-il poser une main sur Armède ?!

Armède, sentant un regard sur lui, se tourna aussi et ouvrit grand les yeux devant la scène qu'offrait Elias. Il avait l'air choqué de voir son ami dans une telle position. Mais le blond, trop furieux, prit la main de l'inconnu et l'emmena vers les toilettes, sous le regard paniqué du brun.

À peine entré dans les toilettes, qu'il poussa l'homme en dehors de ceux-ci, lui signifiant qu'il voulait juste aller au petit coin pour s'y soulager. L'homme, déçu, repartit vers la piste de danse.

Elias partit ensuite s'enfermer dans une cabine, s'asseyant sur la cuvette et prenant sa tête dans ses mains. Il sentit des larmes menaçantes, il se rendit compte qu'il avait été un peu trop loin.

— Merde merde merde !

Qu'avait-il fait ? Il se ressassa l'expression choquée de Armède, il était persuadé qu'après avoir vu cette danse, le brun ne voudrait plus de lui. Il allait le voir comme un mec chaud, prêt à se faire prendre par le premier inconnu dans des toilettes miteuses d'une boîte gay.

Il n'eût pas le temps de réfléchir davantage, que la porte des toilettes claqua violemment suivit d'une voix.

— Elias ? Elias, putain, t'es où ? Elias ?

La voix semblait être un mélange parfait de colère et de peur : la panique.

Il entendit ensuite toutes les portes des toilettes s'ouvrir avec contrariété.

Arrivé à la sienne, il vit la poignet se tourner mais il avait mis le verrou.

— Elias, je t'en supplie, ouvre-moi ! Elias, s'il te plaît, ne me dis pas que t'es avec ce connard ! gronda-t-il d'une voix rauque.

Elias se leva et enleva le verrou. A peine avait-il ouvert, que la porte fut poussée et qu'une paire de yeux l'examina, puis regarda dans les recoins, cherchant probablement une autre personne.

Elias fondit soudainement en larmes. Deux bras vinrent aussitôt l'enlacer, le serrant contre un torse qu'il ne connaissait que trop bien, ce qui les fit entrer tous les deux dans le toilette.

— Putain, Elias, je suis désolé, mais quel con je suis ! J'ai tellement eu peur, putain, j'ai eu la trouille de ma vie, j'ai cru que tu allais... avec ce... putain j'ai eu envie de le tuer !

Elias continuait de pleurer, sûrement accentué par l'alcool qu'il avait ingurgité et qu'il le rendait plus sensible, mais aussi par la peur immense qu'il avait ressenti à l'idée de perdre Armède.

Il se rendit compte qu'Armède était tout pour lui, un frère, un ami, un meilleur-ami, un confident, un petit-ami, un tout. Il n'était rien sans lui. Sa présence lui était définitivement vitale.

— Elias, pardonne-moi, tout à l'heure... Je ne voulais pas, jamais je n'aurais été avec ce mec, j'étais juste en colère et je voulais me venger... Excuse-moi, je n'aurais pas dû.

Elias enroula ses bras autour de la taille de son ami, dans l'optique de le rassurer et nicha son nez dégoulinant dans son cou.

— Ce n'est pas ta faute, c'est la mienne, réussit à articuler le blond entre deux reniflements.
— Non, c'est aussi la mienne.

Armède releva le menton d'Elias, qui avait honte de se montrer dans un tel état. Le brun lui offrit un petit sourire.

— On dirait un bébé, rit légèrement Armède.

Elias le suivit dans son rire, mais un son étrange sortit à la place, à cause des larmes qu'il avait versées.

Le brun plongea sa tête dans son cou et embrassa sa peau avec douceur et tendresse.

— On devrait rentrer. Viens dormir chez moi.

Le blond acquiesça, content de passer un peu plus de temps avec Armède, mais surtout heureux que celui-ci ne semblait pas lui en vouloir.

Armède se redressa et prit la main de son ami, tous deux se dirigèrent vers la sortie. Le brun appela sa mère pour qu'elle vienne les chercher, celle-ci acceptant directement malgré l'heure tardive.

Elle ne fit même pas attention aux doigts entrelacés des deux garçons et les ramenèrent tous chez eux, après que le brun eut informé sa mère qu'Elias dormait à leur maison.

Lorsqu'ils arrivèrent, la maman partit directement se recoucher après avoir souhaité bonne nuit aux deux garçons.

Quant à eux, ils se regardèrent avant de monter dans la chambre d'Armède.

— Va prendre ta douche en premier, dit le brun au blond.

Celui-ci hocha la tête et partit se laver. Il n'en ressortit qu'avec un boxer sur le corps, que lui avait donné Armède pour la nuit, ce fut ensuite à son tour et il en sortit dans la même tenue.

Dans le lit, ils se positionnèrent de façon non-commune pour de simples amis. Ils se mirent en cuillère, Elias de dos à Armède et Armède venant épouser le corps d'Elias, passant une main sur sa taille afin de les rapprocher un maximum.

Boucle d'or se sentait bien, au creux du corps de bouclette, bien au chaud et apaisé.

— Tu m'en veux, pour ma danse ? demanda timidement le blond.
— Non, on était tous les deux en tort, et puis j'aurais dû t'accompagner sur la piste, mais je voulais tellement te voir danser. Ne recommence pas Elias, parce que si ça se reproduit, je serais capable de tuer, prononça le brun comme une promesse.
— Jamais, je te le promets.

Et c'était vrai, il ne comptait pas recommencer, à part si l'homme devant lui était un brun bouclé portant le joli et étrange prénom de Armède.

Le blond fut tout de même surpris par le gage du brun. Il s'attendait à quelque chose de bien pire et ne pas juste aller danser dans une boîte homosexuelle.

Elias sentit une bouche sur son épaule, avant d'entendre une phrase murmurée qui lui injecta mille papillons dans le ventre :

— Il n'y a que toi, Elias.


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top