Baiser.
C'était la rentrée. Enfin pas vraiment, cela faisait plus exactement un mois qu'ils avaient repris les cours, de philosophie pour Elias et de sciences pour Armède. Pour la première fois, les deux amis n'étaient pas dans la même classe, ni dans la même fac. Leur établissement respectif était à une bonne heure de train l'un de l'autre, ce qui compliquait les choses, surtout après être restés toutes les vacances collés comme des sangsues. A la rentrée, quand Armède était parti dans son nouvel appartement, payé par ses parents, Elias ne s'était même plus souvenu de la sensation qu'était de dormir seul.
— Dis Elias, tu t'es inscrit pour la journée d'inté ? fut-il interrompu dans ses pensées.
Le blond releva la tête et rangea la petite clé, avec laquelle il jouait, dans sa poche de manteau.
— Hein? répondit-il bêtement, n'ayant pas écouté ce que son nouvel ami lui avait dit.
— La journée d'intégration, tu vas y aller ? répéta-t-il, un petit sourire amusé sur les lèvres.
Et puis quoi encore ? Se faire bizuter par des deuxièmes années, très peu pour lui. Egalement car cela tombait un jeudi après-midi, demi-journée de libre pour chaque étudiant en fac, et donc, le seul après-midi qu'il pouvait passer avec Armède. Hors de question qu'un événement quelconque vienne entraver leur rencontre.
— Non, j'ai autre chose de prévu.
Il se leva et mit ses affaires dans son sac avant de le porter à son dos, pour ensuite se diriger vers la sortie de l'université.
— Oh s'te plait Elias, ça va être super cool, on va bien s'amuser ! En plus il y aura plein de jolies deuxièmes années, finit-il avec un clin d'œil qui se voulait charmeur, mais qui était plus du registre comique.
Boucle d'or ne put s'empêcher de rire devant l'air idiot de Clément. C'était la première personne à l'avoir approché, ils étaient rapidement devenus amis, alors qu'avant d'entrer en fac, Elias s'était dit qu'il était préférable qu'il reste seul, mais Clément avait persisté et le blond avait finit par l'apprécier.
— Ma sentence est irrévocable, monsieur Clément.
Le jeune homme fit la moue.
— Tu oserais me laisser seul ?
— Bien sûr que oui, si c'est pour aller voir Armède, je laisserai la terre entière s'il le faut.
— Ah, encore cet Armède ! J'aimerai bien voir qui est mon concurrent, tiens ! s'exclama-t-il de façon théâtrale.
Elias rit et Clément passa sa main autour de ses épaules. Ils papotèrent encore quelque instant avant de se quitter sur le quai de la gare, prenant des trains différents pour rentrer chez eux. Après vingt minutes de lecture d'un bouquin philosophique, son train annonça son arrêt. Il soupira en rangeant son livre dans son sac et descendit, puis rejoint sa maison à pieds. Comme ses parents travaillaient tous les deux, il devait encore se coltiner une petite trentaine de minutes à pieds pour rentrer chez lui, s'il prenait son temps. Fini les retours avec Armède, lorsqu'il le raccompagnait jusque devant sa maison, avant qu'il ne reparte chez lui. Un nouveau soupir.
Il aimait bien sa fac, ses professeurs étaient sympathiques et il arrivait à suivre pratiquement dans tous les cours, mais se retrouver sans la personne avec laquelle vous étiez H24 fourré ensemble, c'est très dure. De plus, Elias n'était pas si sociable que ça, et il n'avait pas envie de remplacer Armède. Jamais il ne pourrait retrouver une complicité comme celle-là.
Chez lui, il balança son sac dans l'entrée négligemment avant de rejoindre sa chambre d'un pas traînant. Il se laissa tomber sur son matelas, fermant les yeux, sentant la fatigue le tirer dans le monde des songes. Une petite sonnerie le fit sursauter, il frotta ses yeux tel un enfant à moitié endormi et jeta un œil sur son téléphone.
De Armède : Bien sûr que tu peux venir demain ! J'attends ça depuis qu'on s'est quittés. Viens dès que tu sors des cours, j'ai hâte <3
Elias sourit niaisement devant le message de son meilleur ami, lui aussi bouillonnait déjà à l'idée de le retrouver, alors que cela faisait deux semaines qu'ils ne s'étaient pas vus, Armède ayant déjà beaucoup de travail et Elias des livres à connaître sur le bout des doigts à l'appel.
Le lendemain, c'est la joie au ventre que le blond se rendit en cours avec deux sacs, celui traditionnel, qu'il prenait chaque jour et un autre qui contenait des vêtements de rechange car il allait dormir chez le brun ce soir. Après une heure et demi de cours, Elias et Clément partirent dehors pour que le plus grand puisse fumer sa cigarette.
— Ah ouais, Elias, j'ai oublié de te dire, finalement je n'y vais pas, cette après-midi. J'avais envie de rester avec toi, puis je veux voir qui est ce fameux Armède ! lança-t-il joyeusement.
Elias écarquilla les yeux, ne s'attendant absolument pas à... Ça ! Voulait-il réellement s'incruster chez bouclette ? Le blond réfléchit rapidement, comment devait-il lui faire comprendre qu'il ne voulait pas ? Et qu'Armède ne serait jamais d'accord pour qu'il l'emmène ?
— Euh, je crois pas que ce soit une bonne idée, tu sais... Armède est un peu misanthrope, moins il voit de gens, mieux il se porte, et si je te ramène comme ça, il va mal le prendre, tenta Elias.
Clément jeta sa cigarette dans la poubelle prévue pour et joignit ses deux mains, comme pour faire une prière.
— S'te plaît, Eli, je vais me faire chier tout seul, en plus je vais pas à cette sortie spécialement pour toi, et je reste pas longtemps ? Juste histoire de voir qui est ton pote, si ça s'trouve, il va bien m'aimer !
Elias tiqua à " il va bien m'aimer ", s'il voulait le convaincre avec ce genre d'argument, c'était mort d'avance. Il ne souhaitait tout de même pas qu'Armède ne l'aime pas, mais il ne désirait pas non plus qu'il l'aime. Il voulait qu'il lui soit indifférent, comme tout le monde, à part lui. Clément s'approcha encore plus et lui fit des yeux de merlans fris.
— Eli, s'te plait s'te plait s'te plait ! Me laisse pas dans l'ennui, je serais sage, je dirai rien de mal et je resterai pas longtemps.
Le blond tourna le visage. R'ah ! Il ne savait pas dire non, c'était son plus gros défaut.
— Très bien, mais tu repars le soir ! exigea Elias, sachant parfaitement que bouclette n'allait pas du tout aimer ça.
L'autre poussa un cri victorieux et enlaça boucle d'or par la même occasion, le serrant fort contre lui. Il lui déposa un baiser sur la joue et lui sourit.
— Merci mon pote, tu verras, on va bien s'amuser ! s'enthousiasma un peu trop Clément.
Il allait surtout se prendre les foudres du brun. D'ailleurs, comment lui annoncer ? Il avait peur de lui dire que, finalement, il ne serait pas le seul à venir et qu'il avait une petite surprise pour lui.
A la fin des cours, ils attendirent tous les deux le train en direction de la ville d'Armède, Elias triturant son téléphone entre ses doigts, incapable d'envoyer un message à bouclette. Au pire, il se pointerait là-bas avec, comme ça, il n'aura peut-être pas l'audace de le réprimander devant lui ? Oui, ça lui semblait être une idée correcte.
Après une heure de train et quelques minutes de marche jusqu'à son appartement, ils se retrouvèrent devant sa porte, Elias sonna et Clément derrière. Il avait le double des clés mais préférait prévenir que d'entrer comme chez lui.
Quand la porte s'ouvrit, Armède eut un grand sourire et tira rapidement boucle d'or à lui pour l'enlacer. N'ayant pas remarqué la présence de l'inconnu, il passa ses mains sous les fesses d'Eli et le souleva, il pencha sa tête dans son cou et posa ses lèvres sur sa peau.
— Eli chéri, t'es enfin là, prononça Armède, dans l'optique de l'emmener dans sa chambre pour une séance de retrouvailles.
Un rire les interrompit aussitôt et bouclette se raidit, tournant le visage vers la porte d'entrée et découvrant une tête qui lui était inconnue. Toujours dans ses bras, Elias gesticula pour qu'il le relâche, trouvant la situation légèrement embarrassante.
— Armède, je te présente Clément, un ami de la fac, annonça Elias, gêné.
Bouclette lâcha enfin son ami, qui put reposer les pieds à terre, même s'il mourrait d'envie de savoir pourquoi Armède l'emmenait dans sa chambre et semblait si passionné.
Puis se fut le déclic.
— Tu m'as appelé comment ? demanda-t-il en se tournant vers Armède.
— Qui c'est ? Pourquoi il est là ? questionna le brun, ignorant sa question et revêtant son masque d'impassibilité.
Les problèmes débarquaient. Elias tenta de lui sourire pour lui faire intégrer l'information plus rapidement.
— Clément. Euh, normalement on avait notre journée d'inté aujourd'hui, mais on n'y a pas été et... Clém' voulait te voir, alors voilà, finit-il en détournant le regard.
Armède allait lui en vouloir, c'était sûr ! Devant le silence, il eut le courage de relever les yeux, vit Clément qui tendit sa main au brun pour le saluer et bouclette qui hésita. Finalement, Armède lui sourit et prit sa poignée de main.
— Armède, enchanté.
Elias était sur le cul. Depuis quand son ami paraissait si amical ? Il avait cru à un pétage de plomb, à du boudage, mais non, il semblait très social comme ça, ce qui ne lui ressemblait absolument pas.
— Allez vous asseoir sur le sofa, je vais préparer du café, ça vous va ?
— Parfait ! termina Clément.
Pendant que son ami partit leur préparer une tasse de café, Clém' le dévisagea sans un mot.
— Quoi ? s'énerva Elias, lassé d'être scruté de la sorte.
— Premièrement : vous êtes que des potes, hein ? Deuxièmement : ton pote est misanthrope, hein ? J'ai l'impression que ce n'est pas le même Armède dont tu m'as parlé, mon petit Eli. Serait-ce possible que tu essayais de le garder rien que pour toi, en me laissant croire qu'il n'aimait personne ?
Elias souffla et leva les yeux au ciel. Que pouvait-il répondre à ça ? Même lui ne savait pas d'où venait cette soudaine gentillesse de la part de son meilleur-ami. En ce qui concerne l'amitié.... Ils avaient toujours été très proches, donc là encore, rien à dire.
— Il est sous son beau jour, conclut Elias.
Clément lui fit une mine pas très convaincu, mais laissa couler. Lorsque bouclette revint avec deux tasses remplis, il les déposa devant eux, sur la petite table et demanda seulement à l'intrus s'il voulait du lait ou du sucre avec, laissant Elias se débrouiller et une idée germa dans sa tête. Était-il en train de lui faire payer en l'ignorant ? C'était une possibilité.
Cependant, cette idée s'intensifia et se confirma pendant l'heure suivante, où Clément et Armède discutèrent ensemble de tout et n'importe quoi, laissant de côté le pauvre petit blond. L'enfoiré, il se vengeait de sa décision !
Heureusement, Clément proposa de sortir et Armède les conduit dans un bar sympa. Encore une fois, il l'ignora tout bonnement et Elias sentit la colère monter en lui. Jaloux, il se dit qu'il aurait mieux fait d'aller à cette fichue journée d'intégration plutôt que de venir et de s'ennuyer à mourir, avec un meilleur-ami qui faisait la gueule.
Ils avaient même dansé, alors que bouclette détestait ça et qu'Elias n'arrivait jamais à le faire se lever pour le rejoindre. Il se rappelait encore très bien du jour où il avait dû danser collé/serré avec un inconnu pour que l'autre réagisse.
Il ne pouvait pas se laisser faire sans rien dire, il devait répliquer. Mais il savait qu'il ne devait pas refaire les mêmes erreurs que la fois précédente.
Il sourit en pensant à la façon dont il allait le faire céder. Lorsque Clément papillonnait autour d'une jolie demoiselle, il fonça droit sur sa victime. Il se mit dos à Armède et prit ses mains d'autorité pour les placer sur ses hanches, puis il colla ses fesses à son bassin et se déhancha contre lui de manière sensuelle, aguicheuse. Au début, Armède essayait de s'écarter de lui, mais Elias tenait ses mains avec tant de fermeté qu'il abandonna très rapidement et subit la douce torture que son ami lui infligeait.
Quelques minutes à peine plus tard, il put lâcher ses mains, elles tenaient d'elles-mêmes et il sentit les lèvres d'Armède sur sa nuque, ce qui le fit frissonner. Encouragé par le souffle chaud de son meilleur-ami et ses mains qui enserraient ses hanches, il ondula encore plus du bassin, sentant une chose dure contre ses fesses. Quand il se rendit compte de la nature de cette chose dure, ses joues s'enflammèrent et il pencha la tête en arrière, son propre entre-jambes se réveillant. Ils étaient dans une sacré merde, devant tout le monde et dans un bar hétéro, où certaines personnes leur lançaient des regards réprobateurs. Ce n'était pas dans leur nature, l'exhibitionnisme. Lorsqu'il baissa son regard, il tomba dans les yeux de Clément, qui tenait dans ses bras la jolie fille. Ils se sourirent mutuellement et Clément lui fit un clin d'œil.
Il soupira en sentant la bouche d'Armède embrasser son cou et descendre sur son épaule, il tirait sur son t-shirt pour déposer des baisers sur sa peau nue.
— Armède, susurra-t-il d'un ton plaintif.
— J'ai une idée pour le gage. Le premier qui arrive à se débarrasser du parasite que tu as amené, le donne.
Elias eut envie de rire. Alors il avait eut raison, Armède voulait simplement se venger, il n'appréciait pas Clément comme il le laissait paraître. Quel fourbe ! Désirant plus que tout gagner le jeu, il s'éclipsa des bras de bouclette et se dirigea vers Clément. Il lui murmura quelques mots à l'oreille et revint aussi vite se lover contre le brun, qui fronçait les sourcils.
— Voilà, j'ai gagné, déclara-t-il joyeusement.
Il reprit les mains pour les poser sur lui, mais Armède fut plus rapide et le fit basculer afin qu'ils se retrouvent face à face.
— Sérieux ? Tu lui as dit quoi ? s'étonna Armède.
— Que la fille semblait conquise et qu'il devait essayer d'aller chez elle, si tu vois ce que je veux dire, rit Elias.
— Et il a accepté ?
— Bien sûr. Donc, c'est encore à moi de donner le gage, on dirait bien ! s'enthousiasma le plus petit.
Armède fit la moue, mais finit par lui sourire. Elias rougit violemment en pensant à son gage, il crevait d'envie de lui demander, mais en même temps, il avait terriblement peur de se prendre un vent. Après tout, c'était Armède qui avait commencé, non ? Et puis, s'il ne se lançait pas, ils ne le feraient jamais. Il fixa son regard au sol, n'ayant pas le courage de le regarder.
— Je... Je veux que tu m'embrasses, bégaya Elias, son ventre se tordant dans tous les sens.
Aucune réponse. Il crut même qu'Armède s'était sauvé, mais non, il voyait encore le bas de son corps. Une montée de stress le prit.
— Pour le gage ? finit par demander Armède.
— Euh, ouais, répondit-il timidement.
— Je refuse.
Elias sentit ses yeux s'arrondirent et son cœur s'arrêter de battre. Est-ce qu'il venait de bien entendre ces mots ou les avait-il rêvé ?
Mais une phrase lui confirma que non, il ne les avait pas inventé.
— Choisis autre chose, lui demanda bouclette.
Le blond fut extrêmement gêné, au point qu'il souhaitait s'enfuir très, très loin d'ici, de la planète terre, même. Il tenta de reprendre contenance et se força à sourire.
— Je... Je rigolais façon, c'était... une blague, dit-il, n'assumant plus du tout ses mots.
Armède lui rendit son sourire et embrassa son front.
— Alors, ce gage ?
— Euh, je veux que tu danses très mal au milieu de la piste, que tu te ridiculises.
Le ténébreux se mit à rire et accepta son gage. Elias s'assit sur une chaise haute du bar et observa Armède, la honte peint sur le visage. Il commanda un shot de vodka pour faire passer ce sentiment et l'avala cul sec. Merde, c'était la première fois qu'il refusait un de ses gages, est-ce qu'il avait été trop loin, cette fois-ci ? Est-ce qu'ils n'étaient pas sur la même longueur d'onde ? Apparemment non, vu le vent phénoménal qu'il venait de se prendre de plein fouet. Quand Armède se mit à danser de façon ridicule, le blond ne sut même pas rire, ni trouver cela drôle. Il n'arrivait pas à digérer le refus. Après quelques minutes, il lui fit signe de revenir et le brun s'assit à ses côtés, encore en train de rire de la danse des canards qu'il était en train d'effectuer sur une musique de rap.
Bouclette lui passa une main dans ses cheveux.
— On rentre ?
Elias acquiesça de suite, désirant quitter cet endroit de malheur. Au final, le petit se demanda qui s'était le plus ridiculisé entre les deux ? Armède, qui avait fait rire pas mal de gens en dansant comme un fou, ou lui qui s'était pris un stop monumental ? La réponse lui parut évidente.
Armède passa son bras sur ses épaules et ils repartirent dans cette position, en silence.
Quand Elias passa la porte, il fut aussitôt plaqué contre le premier mur de l'appartement, des mains posées sur sa taille pour l'immobiliser. Le blond eut une mine lasse, il ruminait encore.
— Qu'est-ce que tu fais ?
— Elias, j'en peux plus, susurra-t-il.
Sans lui laisser le temps de réagir, il plaqua ses lèvres contre les siennes et l'autre eut un hoquet de surprise. Il se laissa finalement faire, pensant que bouclette allait s'arrêter à un simple smack, mais lorsqu'il sentit ses dents mordre sa lèvre inférieure, il poussa un gémissement et son dos se cambra aussitôt. Il posa ses mains sur ses joues et lécha à son tour ses lèvres sensuellement. Un feu lui irradia le ventre, il ne put réfléchir correctement et se laissa simplement emporter par les nouvelles sensations qu'Armède lui procurait. Cependant, il le repoussa un peu quand il sentit sa langue forcer le passage. Le brun fronça les sourcils, visiblement mécontent d'être interrompu dans un moment pareil.
— Attends, attends, reprit-t-il son souffle.
Il inspira un grand coup et caressa tendrement sa joue.
— Je croyais que tu ne voulais pas ? finit-il par demander.
— Elias, tu n'as pas compris ? questionna-t-il en s'éloignant de lui.
Boucle d'or fit une grimace, il ne voulait pas que sa source de chaleur s'éloigne de lui. Oh, comprendre quoi ?
— Je ne veux pas qu'on s'embrasse juste dans le cadre d'un gage, c'est trop sérieux et intime pour ça. Je veux bien faire tout ce que tu me demandes, mais pas t'embrasser ou quelque chose dans le genre.
Elias pencha la tête, ne comprenant pas vraiment là où voulait en venir son meilleur-ami, si l'on pouvait encore l'appeler ainsi. Armède s'approcha une nouvelle fois et encadra son visage de ses mains.
— Elias, tu sais que je t'aime, n'est-ce que pas?
Le blond hocha la tête.
— Je ne veux pas banaliser un baiser, le mettre dans une catégorie " gage " alors que j'en meurs d'envie. C'est quelque chose de vrai, d'intense, pas simplement un jeu. Tu comprends ?
Elias venait de comprendre, Armède avait aussi envie de l'embrasser, mais il voulait le faire en tout bien tout honneur, pas simplement sous le prétexte d'un jeu, comme lui avait tenté de le faire. Il rougit de honte, encore une fois. Lui ne portait pas ses couilles de le réclamer sans jeu, tandis qu'Armède osait le faire sans gage. Merde, il avait encore plus honte.
— Alors, tu veux toujours m'embrasser, boucle d'or ? lança Armède, taquin.
Le blond, qui ne tenait plus, réduit la distance et reprit ses lèvres. Cette fois, il ouvrit la bouche pour laisser la langue d'Armède le pénétrer, et bon dieu ! Il en eut presque un orgasme tant son corps s'embrasa. Sans qu'il ne put s'en empêcher, il ondula son bassin contre le sien, posant ses mains sur les reins du brun pour le rapprocher encore plus, si c'était possible. Il sentit Armède gémir contre sa bouche et cela rendit son érection douloureuse.
Armède lui attrapa le dessous des cuisses et le releva contre lui, Elias s'accrocha à son cou, mouvant leur entre-jambes entre elles.
— Elias... Si tu continues, je vais... jouir alors qu'on a à peine... commencé, le prévint-il, le souffle coupé.
Le blond était dans le même état, mais merde, la langue qui caressait la sienne, ce petit jeu sensuel avec leurs lèvres le rendaient fou. Pourquoi n'avaient-ils pas fait ça avant ? C'était beaucoup trop bon ! Il hallucinait comme un baiser pouvait enflammer deux personnes, il n'aurait jamais pensé que ça pouvait exciter aussi vite. Il avait toujours pensé que c'était juste pour les amoureux, que c'était simplement une marque d'affection toute mignonne, pas un moyen de faire bander à ce point ! Il peinait à aligner deux pensées cohérentes et sans qu'il ne s'en rende compte, son corps partit en arrière pour retrouver un matelas dur sous lui. Il se releva pour chercher son amant et reconnecter leur bouche ensemble. Il n'arrivait plus à se décoller de cette chose si... addictive !
Il sentit des mains passer sous son t-shirt et caresser sa peau nue. Armède s'éloigna un peu et retira son t-shirt ainsi que le sien, puis vint se coller de nouveau à cette petite chose blonde totalement jouissive dans son lit. Il l'embrassa longuement, mais de façon moins empressé et plus sensuel, doux, tendre. Elias vint déboutonner son jean, et dans la foulée, celui du brun.
Armède se posa sur le côté et plongea sa main dans le pantalon de son ami, qui fit de même avec le sien. Ils continuèrent de s'embrasser en se touchant mutuellement, imprimant les mêmes mouvements. Le brun plongea son autre main dans les cheveux bouclés et plus long d'Elias, les replaçant vers l'arrière afin qu'ils ne se mélangent plus au baiser langoureux. Au fils des minutes, ils allèrent de plus en plus vite et leur souffle se fit de plus en plus rapide, rendant plus compliqué leur baiser, laissant passer plus de gémissements et de souffle entre-coupé.
Lorsqu'ils atteignirent le septième ciel, Armède déposa un dernier baiser sur les lèvres d'Elias et ramena sa main vers lui, l'essuyant sur le drap derrière le petit blond, l'attirant à lui pour l'enlacer.
— Oh bordel... c'est de mieux en mieux, c'était tellement bon !
— Tu crois vraiment qu'on est des meilleurs amis ? Moi je pense plutôt qu'on est né pour se donner du plaisir, rit Elias.
— Alors c'est gagné, le suivit Armède.
Alors qu'Elias se leva pour aller prendre une douche bien méritée, Armède le retint par le poignet et lui dit :
— Par contre, Elias, ne ramène plus personne ici. C'est juste toi et moi, personne d'autre.
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