Chapitre 4
Salazar courait à perte d'haleine. L'herbe, trempée de la rosée du matin, le fouettait à chaque pas. Les pierres et des brindilles blessaient ses pieds meurtries. Salazar se sentait rejeté par cette nature domptée par le Moldu. Il avait peur d'être poursuivi par des villageois en colère. Au loin il vit les ruines d'un château. Il accéléra sa course et s'y engouffra. Le jeune sorcier se glissa dans un trou formé par l'effondrement du terrain. À l'intérieur du petit trou humide, Salazar put enfin se détendre. L'odeur de terre trempée lui rappelait son foyer.
Le marais...
Il ramena ses jambes contre sa poitrine et posa sa tête sur ses genoux. Il laissa enfin échapper un long sanglot silencieux, tremblant aux souvenirs des événements d'aujourd'hui.
Un frôlement lui indiqua que Glam l'avait retrouvé. Le serpent ne bougeait pas aussi vite que son maître mais parvenait toujours à le rejoindre. Qu'importe l'endroit, qu'importe le temps. Salazar ne releva pas la tête. Il avait besoin de réconfort, ce que le serpent n'était pas disposé à lui donner. Un craquement réprobateur se fit entendre.
« - Tais toi ! » Commanda Salazar avant que Glam ne puisse parler.
Mécontent, le serpent obéit et s'enroula autour du frêle corps du petit sorcier afin de le protéger du froid.
Même si Glam ne pouvait pas s'exprimer, Salazar percevait ses pensées de manière limpide. Ses réflexions piquèrent son esprit à vif et s'infiltrèrent en lui.
Ils n'auraient pas dû partir aussi tôt. Salazar était encore trop immature, rempli de haine et de peur pour évoluer aisément dans le monde moldu. Cet homme ne méritait pas de mourir. Le jeune garçon se rebella face à cette pensée. Il avait assez pleuré sur cette erreur. Maintenant, son caractère d'adolescent révolté se laissait consumer par la colère et une forte volonté de s'opposer au serpent.
« - Il allait m'attaquer ! Qu'aurais je dû faire ? Le laisser me tuer ? »
On ne savait pas ses intentions, peut-être accourait il pour t'aider après ta chute.
« - Ne sois pas stupide ! Les Moldus ne sont pas aussi cléments que tu sembles le croire. »
Glam secoua la tête face à l'obstination de son maître.
Un grattement se fit entendre. Le bruit venait de l'extérieur.
Salazar retint son souffle et passa discrètement la tête à l'extérieur. Il n'avait pas peur des morts, mais des vivants qui pouvaient roder autour.
La nuit était tombée, la fraîcheur du soir fit frissonner le sorcier et le serpent resserra son étreinte.
Il vit une fine silhouette gratter la terre avec le pied puis se pencher pour récolter les fleurs qu'elle trouvait.
Glam sortit à son tour du trou et s'éloigna pour émettre un craquement sonore dans l'obscurité. La silhouette releva la tête et Salazar put voir son visage.
C'était une jeune fille, de quelques années plus vieille que lui. Une peau aussi lisse qu'une perle, des cheveux ébènes parfaitement nouées en une coiffure sophistiquée, une robe élimée mais de bonne fracture. Elle était magnifique. Son regard transpirait l'intelligence, son menton était volontaire, sa stature témoignait de la haute lignée dont elle descendait.
Salazar écarquilla les yeux. Un brouillard argent et d'étoiles azurées l'accompagnait dans ses mouvements.
Elle balaya des yeux les horizons, Salazar baissa la tête dans son trou. Quand il la releva, la jeune fille était partie.
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