Chapitre 3
« - Tu n'es pas prêt ! » S'agaça Glam Dicinn.
Lui et son maître argumentaient depuis plusieurs heures maintenant. Ils étaient à l'orée du bois qui les avait toujours abrité de la cruauté des moldus. Le visage de salazar était défiguré par des yeux bouffis et sa nervosité montait à chaque bruit qui se faisait entendre. Le serpent secoua une nouvelle fois la tête. Le jeune sorcier n'était pas encore assez mature pour parcourir le monde.
« - Je sais tout ce qu'il y a à savoir ! » Répondit sèchement Salazar. « Les moldus ne sont que des limaces répugnantes qui s'accrochent aux chevilles des sorciers pour mieux les dévorer et les écraser dans leur recherche constante d'ascension qu'ils ne méritent pas. »
Le dégoût dans la voix de son maître fit soupirer Glam.
« - Des limaces anthropophages ?
- Avec l'apparence d'un sorcier pour mieux tromper son ennemi.
- Tu es ridicule.
- ça suffit ! » Somma Salazar.
Glam ne pouvait plus lui répondre. Il détestait lorsque son jeune maître agissait ainsi. Ses yeux devenaient rouges, sa voix se faisait davantage dure et sifflante. Une force s'exerçait sur l'esprit de Glam. Il devenait alors impossible au serpent d'aller à l'encontre de sa volonté.
Salazar sortit de la pénombre de la forêt et fut aveuglé par la lumière du soleil. Il trébucha sur son propre pied et plaqua une main à terre pour ne pas s'effondrer de tout son long. Il releva difficilement la tête et vit une silhouette au loin. Elle accourait vers lui. Le jeune sorcier plissa les yeux. C'était un paysan robuste, une barbe hirsute mangeait la moitié de son visage. Il tenait à bout de bras une fourche encore recouverte de paille qui s'envolait à chacune de ses foulées.
Soudain, Salazar se vit au travers les yeux de cet homme. Un jeune adolescent étrange à demi nu, sale, recouvert de sang avec un bout de bois à la main. L'homme n'était plus qu'à quelques pas. Sa fourche au dessus de la tête. Salazar brandit sa baguette d'où jaillit une lumière blanche qui souleva le paysan dans les airs. Ce dernier se débattit en hurlant. L'adolescent balança son bras et le corps de l'homme fut propulsé à terre, au pied de la colline qu'il parcourait quelques secondes plus tôt.
À présent, il ressemblait à une poupée désarticulée d'où s'échappait un liquide rouge malodorant.
De nouveau, Salazar eut du mal à respirer. Il détourna les yeux et rencontra ceux d'un petit garçon. L'enfant s'approcha de l'homme. Il contemplait le corps inerte d'un air hébété, ne semblant pas comprendre. Les yeux glissèrent du mort au sorcier, du sorcier au serpent, avant de revenir sur Salazar.
« - Pourquoi ? »
La voix était calme, douce. Un murmure emportait par le vent. Salazar restait tétanisé.
« - Pourquoi ? » Reprit le garçon.
Cette fois, c'était un hurlement rempli de rage et de haine.
Salazar n'osait toujours pas bouger, ses traits étaient figés en une expression de profond désespoir, les larmes refusaient de couler malgré ses yeux humides. Celles de l'enfant ruisselaient à présent sur ses joues.
Le regard du garçon se durcit. Il s'empara de la fourche de son père et fondit sur Salazar en beuglant. Le sorcier resta immobile, impuissant face à la détresse de l'enfant. Ces yeux, cette haine, cette énergie inspirée par la rage. Salazar était semblable à ce jeune garçon.
Glam réagit en un éclair, se jeta sur Salazar et enfonça ses crochets dans son mollet. Le sorcier recula dans un cri de douleur.
L'enfant se stoppa, surpris par le geste du serpent. Une hésitation qui permit à Salazar de se ressaisir et s'enfuir.
L'enfant le poursuivit mais la fourche était trop lourde et l'encombrait dans sa course. Dans un dernier geste de rage, il lança la fourche. Ce dernière atterrit à plusieurs mètres de Salazar. L'enfant regarda le meurtrier de son père disparaître dans l'horizon puis s'effondra, inconsolable.
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