Un match de baseball ?


Un blanc de plusieurs heures occupait la tête de la jeune fille, en cette nuit de 17 mars. Assise sur la planche de bois qui lui servait de lit, elle réfléchissait, essayant de se rappeler de son horrible journée. La douleur lancinante des plaies fraichement ouvertes par le fouet lui torturait l'esprit, mais une nouvelle souffrance, qu'elle n'avait jamais connue, s'ajoutait aux autres. Elle voulait savoir ce qui lui était arrivé cette journée, mais n'en avait pour le moment aucun moyen. La colère et la frustration lui tordait les entrailles, et elle éprouva le soudain besoin de hurler. Elle inspira profondément pour se calmer, et entendit une pluie soudaine tambouriner le toit. Pourtant, il avait fait un temps radieux tout le jour, elle n'avait pas vu un seul nuage dans le ciel. Des bourrasques violentes semblaient s'ajouter à la pluie, une tempête se déchainait. La rage bouillonnait en elle, et elle serra les poings. Elle se jura d'un jour mettre un terme à son calvaire, d'une façon ou d'un autre, seule.

* * *

Le ciel s'éclaircit brusquement. Là-haut, Satoru dominait du regard l'entièreté de la zone du tournoi. Il n'y décela que trois auras. La quatrième avait disparu, celle de l'adversaire d'Utahime. Il n'y prêta pas attention, et tourna la tête vers Yuji et Aoi. Devant eux se tenait l'un des fléaux qui l'avaient attaqué il y a quelques jours, mais les deux élèves avait l'air de se débrouiller face à lui, et sa cible fut alors décidée. Il se téléporta devant elle, et n'eut aucun mal à lui broyer les quatre membres.

- Occupe-toi bien de lui, papy, dit-il, fais en sorte qu'il ne meure pas, j'ai pas mal de choses à lui demander...

M. Gakuganji entendit ces mots, et la colère brûla au fond de lui. Mais il n'eut pas le temps de faire des commentaires que Satoru s'était volatilisé. 

De retour dans les airs, celui-ci sentit l'excitation monter en lui. Il pouvait enfin se défouler, et se prépara à lancer un sort. Il croisa les doigt, et un murmure s'échappa de sa bouche :

- Sort originel ; bleu. Sort inversé ; rouge. Équation imaginaire...

Le temps s'arrêta. Durant une fraction de secondes, plus rien ne bougea, plus aucun bruit ne retentit. Tout semblait s'être figé en plein mouvement.

- ...violet.

L'énergie accumulée se libéra. Le temps reprit son court. En un instant, une sphère violette, un grand bruit, et une faille gigantesque s'était formée, juste devant Yuji et Aoi. Elle avait tout détruit sur son passage, fauchant leur ennemi. La terre avait tremblé. La puissance du sort avait résonné en tout chose matérielle et immatérielle. Puis, le silence revint.

- Bon...

Satoru réapparut devant Imae.

- Voilà le sale boulot terminé.

* * *

Un peu plus tard, tous les professeurs furent convoqués pour le bilan des victimes.

- Il est très probable que le responsable soit le fléau combattu récemment par M. Nanami et Yuji, conclut Ijichi en rangea sa feuille de notes.

- Il ne vaudrait pas mieux partager ces informations avec les élèves et les autres chamans ? proposa Utahime en se caressant le menton.

- Non, il vaut mieux garder ça secret, répondit M. Yaga, il ne faut pas le fait que des reliques de classe S nous ait été subtilisée se divulgue.

- Avons-nous obtenu des informations du maitres de fléaux capturé ? demanda Imae.

- Il ne refuse pas de parler, mais il sort tellement d'absurdités que nous sommes obligés de faire le tri... s'excusa Ijichi, on sait juste qu'il a agit sur ordre, et dans le cadre d'un contrat. Il a parlé d'un enfant-prêtre avec des cheveux blancs coupés au carré.

- Hm... marmonna Imae.

- Quoi qu'il en soit, ça n'explique pas comment ils ont pu pénétrer la barrière érigée par Maitre Tengen, lança Mei Mei.

- Selon Aoi, l'un des esprit à la faculté de se mêler aux plantes...et la barrière n'agit pas sur les plantes, répondit Imeo.

- Hmmm... marmonna M. Gakuganji.

- Il est évident que nous devons interrompre le tournoi, affirma M. Yaga.

- Attendez un peu ! protesta Satoru, ce n'est pas à nous de décider de ça !

Tout le monde le regarda en penchant la tête dans un mouvement d'incompréhension, et la réunion prit fin.

* * *

- Un match de baseball ? s'étonna Imae, les mains sur les hanches.

- Exactement ! répondit Satoru. Il avait troqué son bandeau pour une paire de lunettes de soleil, et enlevé sa veste, ce qui le rendait terriblement séduisant, pensait Imae sans rien laisser paraitre.

- Quelle idée... je suis sûre qu'elle est de toi.

- Évidement.

Imae soupira, et sourit. Puis, elle suivit Satoru sur le terrain, et s'installa à côté des remplaçants. Puis, le match commença. Tout se passait - à peu près - bien, jusqu'à ce que ce soit le tour de Mechamaru, qui avait été détruit pendant le tournoi, de lancer la balle, remplacé par une machine à lancer. Nobara péta un câble, il fallut quatre personnes pour la calmer, et la partie reprit. Puis, Maki frappa la balle qui vint foncer pleine vitesse dans le visage d'Aoi, qui se la prit en plein dans la joue, et tout le monde félicita le lancer.

Finalement, l'équipe de Tokyo gagna le match, ce qui mit fin au tournoi sous les protestations de ceux de Kyoto, et une intervention de Satoru et Imae pour calmer les joueurs, et tout le monde quitta le terrain - dans la rage et la mauvaise humeur. Il ne resta plus que les deux professeurs.

- Bon, ben, c'est pas tout ça hein, mais j'ai des choses à faire moi, lança Imae. En vérité, elle n'avait strictement rien à faire, mais elle se sentait mal à l'aise, seule avec Satoru. Elle tourna les talons, mais l'autre la retint en posant une main sur son épaule.

- Je suis sûr que ça peut attendre...dit-il à voix basse. Un sourire plein de sous-entendus étira ses lèvres, et les battements du coeur d'Imae s'accélérèrent brusquement. Elle se sentit rougir légèrement, et pensa que, décidément, elle perdait tous ses moyens face à lui, depuis un moment. Elle décida de laisser se faire les choses.

- D'accord... et donc ? dit-elle, feignant l'ignorance.

Sans répondre, Satoru l'entraina hors du terrain, derrière un mur isolé du reste de l'école.

- C'est un peu cliché, tout ça, fit remarquer Imae, de plus en plus gênée. Elle faisait tout pour ne pas croiser le regard de Satoru, si bien qu'elle ne se rendit pas compte qu'elle était dos au mur avant d'en sentir la dureté contre son dos.

Parler lui semblait un bon moyen de retarder ce qui allait se produire dans une durée très courte, mais elle ne put continuer sa méthode lorsque, malgré elle, son regard entièrement bleu rencontra celui de Satoru, et s'y perdit comme dans un ciel sans limite. Son coeur battait de plus en plus vite, et elle était sûre d'être rouge comme une pivoine. 

- Tu sais que tu es très jolie...murmura Satoru, maintenant à moins de dix centimètres d'Imae. Elle pouvait sentir son souffle chaud lui caresser le visage. Coincée entre le mur et lui, aucun possibilité de fuite ne s'offrait à elle. Mais en même temps, avait-elle vraiment envie de s'enfuir ?

- Ah...ah bon ? répondit-elle stupidement d'une petite voix aigüe. Il était de plus en plus près, et Imae se résigna. Elle se détendit, et accepta son sort. D'un autre côté, elle aussi attendait ce moment depuis plusieurs jours.

Satoru ne répondit pas, et se contenta de sourire. Quatre centimètres seulement séparaient ses lèvres de celles d'Imae, et au dernier moment, celle-ci posa une main sur la bouche de l'exorciste. Elle sourit, et pendant un bref instant, l'incompréhension brilla au fond des yeux de Satoru, cachés derrière ses lunettes de soleil. Imae tendit la main, et lui ôta ses lunettes.

- Je n'embrasse personne sans pouvoir lire un amour sincère au fond de ses yeux...

Puis, elle enleva sa main, et brisa l'infime espace qui la séparait de Satoru, scellant leur lèvres dans un baiser plein de douceur et de passion. Elle ferma les yeux, et posa une main sur sa joue. Satoru posa une main dans le dos de la jeune femme, l'autre se faufilant dans ses cheveux, et approfondit leur échange.

Puis, ils se séparèrent à contrecoeur, et Satoru sourit.

- Si tu savais combien de temps j'ai attendu ce moment... murmura-t-il.

Imae fit semblant de réfléchir un instant, puis chuchota :

- Je crois que je l'ai attendu aussi.

Puis, elle l'embrassa de nouveau. Un nouvelle fois, ils se séparèrent, et Imae posa la tête sur le torse de Satoru, tandis que celui-ci la serrait contre lui. Elle ne voulait plus se décoller de lui, et ferma les yeux. Elle se sentait trop bien, en sécurité, avec lui. Et en cet instant, c'était tout ce qui comptait à ses yeux.

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