J'ai gardé pour moi ta maladroite lettre
J'ai laissé mon âme s'allonger près de toi
Venus que tu es tu as envoûté mon être
Mes jours se déroulaient au rythme de ta voix

J'ai pensé bien trop vite à goûter à ta bouche
J'ai monté le décor d'une niaise illusion
J'y ai étendu mes bras pour que tu t'y couche
Tu n'es pas venue et moqueurs les gens dirons :

Voici plus de mille ans que la triste Ophélie
Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir;
Voici plus de mille ans que sa douce folie
Murmure sa romance à la brise du soir.

Je t'ai murmuré mes secrets les plus intimes
Tu m'a renvoyé un silence douloureux
Alors j'ai compris que t'imaginer m'abîme
Et qu'il faut maintenant que j'essuie mes yeux.

Si je pleure, si je hurle toi tu m'ignore
Alors plutôt que d'être morne j'oublierai
Oui, Je sais qu'il faut ce triste chapitre clore
Pour une autre déesse que j'adorerai.