Chapitre 3-2 - Automne
Le lendemain, vers quatre heures du matin, nous devions déjà nous apprêter à partir.
Je déposai un baiser sur le front sans défaut de Moyil sur lequel se baladaient ses cheveux frisés. En tant que leader, j'appelai tous les combattants à se lever, réveillant au passage d'autres travailleurs qui se rendormirent immédiatement. Nous commençâmes à nous vêtir passant d'un pantalon souple noir, nous permettant d'être libres dans nos mouvements, à notre manteau de la même couleur composé de duvet pour nous protéger du froid. J'enfilai mes bottes toujours aussi sombres, puis me dirigeai au devant de la file de combattants.
Nous étions quarante, moins qu'auparavant car nous avions perdu beaucoup d'entre nous. Je fis signe de ma main à mes compères derrière moi pour leur montrer qu'il était temps de partir. Les nouveaux que j'avais pu entraîner, terrorisés à l'idée de se rendre vers la mort, oscillèrent d'un pied à l'autre. Lux, quant-à lui, plein de confiance, ne put s'empêcher de se tenir à mes côtés, me lançant constamment des blagues au cours de notre voyage. Je ne le montrais pas, comme à mon habitude, mais son attention pour nous apaiser me rendait extrêmement reconnaissante à son égard.
Nous parcourâmes le froid du royaume, escaladant ses petites montagnes dans lesquelles se cachaient les rebelles. Ce groupe de hors-la-loi était la raison pour laquelle le royaume avait besoin de nous. Ils contestaient le pouvoir en place, un pouvoir que nous aussi avions tenté de contrer. En vain.
L'hiver semblait supplanter l'automne puisque l'hiver commençait à se faire sentir jusqu'au bout de mes doigts qui peinaient à se faire sentir. Nous arrivâmes entre les branches, pas un bruit, à l'aguet.
Je posai ma main sur mon épée située près de mes hanches.
Et d'un coup je la sortis
. La bataille prit place.
Le bruit des épées s'entrelaçant, s'entremêlaient avec le cri des combattants. Un à un j'attaquai nos adversaires, un coup d'épée dans le ventre ou dans la gorge. Personne ne passait à côté de mon habileté que j'avais pris des années à perfectionner. Certains d'entre eux se trouvaient plus coriaces que d'autres, à terre, je tentais de me dérober de la force d'un ennemi en le frappant du genou dans son bassin.
Puis, deux secondes plus tard, mon épée se trouva enfoncée droit dans son cœur.
Son sang gicla sur mon visage recouvert désormais de la présence de la couleur rouge. Je passai ma main sur mon terrible profil, dégageant les cheveux de mes yeux, le temps pour moi de regarder ce qui se passait autour.
On était en train de perdre.
Cela ne pouvait pas être possible.
Je me lançai alors à travers les cadavres à la recherche d'une potentielle nouvelle proie. De nouveau, un à un les corps tombèrent à mes pieds. Des cris agonisants créaient une cacophonie. J'achevai les personnes dont la vie ne tenait plus qu'à un fil. Un coup puis un autre. Une vie puis la mort.
Quand soudainement, je me cognai à un corps qui murmurait mon prénom.
Je me rapprochai lentement de cet homme que je ne connaissais que trop bien.
Lux.
Il saignait tellement, un coup d'épée au ventre, que cette vue me donnait envie de vomir. Je pressai tant que mal sa blessure le tenant fermement l'empêchant de s'éloigner un peu plus de moi. Il tentait de me parler mais je ne pus l'entendre perdue dans un bourdonnement qui me fit vaciller. Il ne pouvait pas partir.
Pas à Lux.
Je sentis son dernier souffle contre mon cou. Incapable de lui dire un dernière parole, je restai les bras autour de son corps toujours dans l'espoir de le savoir vivant.
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