Chapitre 6 Ikar

Point de vue Akene'yre

Je m'inquiète pour Uki, il a maigri ces derniers temps et ils n'avait pas l'air bien ce matin. Il n'a même pas réagi devant les provocations de Ayron et il se fait de plus en plus souvent frapper. J'aimerais l'aider mais il se renferme dès qu'on parle de lui.
Je vois Kyon et les jumeaux rentrer, le grand brun a un oeil au beurre noir. Ça me fait sourire, pour une fois qu'Uki m'écoute...
Je ne le vois pas mais ça ne m'étonne pas plus que ça. Il reviendra sans doute un peu plus tard. Il commence à pleuvoir. Je continue de sculpter mon bout de bois, je ne sais pas trop ce que je compte en faire mais bon.

Ça fait un bon moment qu'il pleut et Uki n'est toujours pas rentré, j'aurais peut être du m'en inquiéter avant. Un peu alarmé, je part le chercher.
Je m'éloigne quelque peut et me rapproche de la rivière. Je ne le vois pas, ça commence vraiment à être inquiétant. Je l'appelle. Un gémissement sourd me répond. Je me met à courir vers la source du bruit. Je débouche sur une clairière où ce que je vois me met en fureur. Un petit tas de fourrure ensanglanté et trempé est affalé au pied d'un tronc et deux grands yeux bleus me regardent, emplient de douleur. J'ai envie de frapper quequ'un.

- J'ai essayé de me défendre je te jure ! Sa voix se brise, on dirait qu'il a diminué de volume.
- Ce n'est pas contre toi que je suis en colère. On dirait que mes mots le e rassurent.

Il essaye de se redresser mais retombe par terre aussi sec.

- Ne bouge pas.

Je m'approche de lui et le soulève sans effort. Il a vraiment perdu du poid, il faudrait que je le force à manger.
Je le charge sur mon dos aussi doucement que je peux. Un léger gémissement sors de sa bouche.

- Désolé.

Je le ramène au camp, sa respiration est faible et brûlante, il doit avoir de la fièvre.
Il fait presque nuit et des étoiles s'allument dans le ciel couleur lavande.
Uki tremble de plus en plus, ce n'est pas normal, il faut que je me dépêche. Ses mains s'ouvrent et il bascule en arrière. Je me retourne et le rattrape de justesse, il a les pupilles complètement dilaté et il est couvert de sueur, il est vraiment malade.
Je le prend dans mes bras:

- Allez petit frère, tient bon.

J'atteint notre tente et le dépose sur le lit. Il se cambre et ouvre la bouche comme pour hurler, j'ai du lui faire mal.

- Tiens tiens, tu as enfin trouvé le gamin, ricanne Kyon.

Un grondement animal sort de ma gorge. Je me retourne, prêt à le tuer.

- Sors d'ici. Ma voix est basse, dangereuse.

Il obtempère, sans doute conscient du danger.

Je me retourne vers Uki. Il est tout habillé,

- Tu peux pas rester comme ça, il faut que tu passes des habits secs, je peux t'aider si tu veux. Lui dis-je.

- NON ! Il a crié je ne comprend pas pourquoi.

- Très bien, c'est toi qui vois.

Il se lève et clopine jusqu'à la salle d'eau. Lorsqu'il ressort il nage dans des habits trop grands pour lui. Ses joues son rouges et il manque de s'écrouler. Je le rattrape in extremis, le dépose sur son lit et rabat la couette. Je me detourne mais il attrape ma main.

- Reste.

Il est brûlant, il a bien plus de fièvre que ce que je pensais. Ses yeux papillonent et il perd connaissance.

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