Chapitre 4 Airy
Point de vue Yakiro
Je suis chez moi, une tasse de babo fumante dans les mains, enfouie sous une tonne de couvertures,au coin du feu. Je porte la tasse à mes lèvres, me délectant par avance de la boisson quand quelque chose commence à me secouer sans ménagement. HEIN, ATTENDEZ, QUOI ?!
J'ouvre grand les yeux et saute sur mes pieds.
- Ah bah enfin ! S'exclame Akurio.
Je lui lance un regard noir :
- Je dormais !
- Ah ça, j'ai vu, s'esclaffe mon aiji *
- C'est pas drôle, je bougonne.
- Allez allez grouille ! C'est notre tour de garde.
- Sors, je me change.
Je me passe de l'eau sur le visage et me regarde dans le miroir :
J'ai de longs cheveux noirs et deux mèches blanches de part et d'autre du visage. Je souris à mon reflet et des paillettes d'or apparaissent autour de ma pupille.
J'attrape mon uniforme de danseuse guerrière puis avise le trou dans la toile de ma tente. Je me met dans un angle mort et m'habille. Mon sabre au côté et mon bâton dans le dos,je sors discrètement et tape sur l'épaule d'Akurio .
- Dis donc aigle qui voit loin, tu tiens à tes yeux ?
- Ah euh, j'ai rien vu promis ! Sursaute mon compagnon en décollant son oeil du trou.
Avec ses cheveux blonds ébouriffés, ses yeux bleus pétillants et son air penaud, Akurio a tout d'un petit garçon pris en faute.
- Bon on y va ? Je m'impatiente.
Je remarque qu'il a son arc en main. Au delà d'être un tireur d'élite, la grande tige qui me sert d'équipier a un sixième sens qui le trompe rarement.
J'empoigne mon bâton pour faire face à la menace qu'il a senti.
- Tu rêvais de moi ?
- Quoi? Nan mais tu rêves! je rétorque
- Bah tu souriait, c'était possible, me lance-t-il avec un air espiègle.
Je lui lance une bourrade et nous continuons notre ronde en silence.
Pour qu'Akurio m'épargne son lot de plaisanteries grivoises, la menace qu'il a senti doit être importante.
Au même instant, un cri retentit :
" AKENE'YRE !!"
Le hurlement "H'RIAR " suit.
Nous sommes attaqués par des assassins de l'empereur.
Je sers mon bâton plus fermement, les soldats se ruent sur leurs armes.
Akurio se place dos à moi.
Un gamin surgit brusquement en face de moi. Ses yeux violets m'interpellent. Néanmoins, je ne suis guère impressionnée par ce gringalet d'environ quinze gelées, couvert de fourrure.
- C'est donc ça les H'riars, je pense, légèrement déçue. Je balance un coup de coude à Akurio. Il comprend le message et s'éloigne en courant. Des soldats tentent de barrer le passage au gamin.
Dommage, j'aurai aimé l'affronter.
Je regarde le spectacle et une légère pitié pour le gosse m'envahi, le pauvre, être tué avant de... Le chant des lames e fait sursauter. Je ne l'ai pas vu dégainer. Les soldats sont morts. Ses deux lames étincellent, son visage est barré d'une éclaboussure écarlate. Ses yeux on viré au bleu sombres, c'est étrange. Je me met en garde et le fixe. Il s'avance lentement, sa démarche me fait peur. Il pose chaque pied avec assurance comme un félin en chasse. Je revois mon jugement trop hâtif, ces assassins méritent leur réputation.
Je fais tournoyer mon bâton. Il est légé mais son métal est hyper résistant. Avec un peu de chance le gamin sera déconcentré par le mouvement rotatif de mon arme et je pourrais attaquer.
Ma ruse ne fonctionne pas, il ne détourne pas son regard du mien, surveillant le bâton avec un instinct animal.
Je réalise alors que leur cible est le haut général du quatrième escadron.
J'ai relâché mon attention une seconde et le gosse a disparu. Je me met à courir vers la tente du général lorsque je vois ressortir mon adversaire, ses lames ensanglantés. Il pousse un sifflement strident et me lance un regard de défi :
On se reverra !
Je me jette sur lui et parvient à le toucher. Il pare de ses deux sabres et s'enfuit en courant.
Je me précipite sous la tente et y découvre un carnage sans nom.
Les trentes gardes du général sont morts, baignant dans leur sang aux quatre coins de la tente. Ils on échoué à protéger celui qui git à présent, un poignard en travers de la gorge, sur le tapis de la tente.
Le camp est dévasté. Je sors et m'appuie contre un poteau. L'odeur métallique du sang me rend nauséeuse.
C'est alors que je réalise que je ne vois pas Akurio. La panique me dévore les entrailles.
- AKURIO !!!
Je me met à pleurer. La réalité est bien loin de ce à quoi on nous préparait à l'école. Il n'y a pas de gloire ni de chants, juste le sang et la mort.
Une main se pose sur mon épaule.
- C'est pour moi que tu pleures ?
- Idiot, tu m'as fait peur ! Je me jette dans ses bras. Il est couvert de sang et moi de poussière mais je m'en moque.
- La, la.
Il me console comme un petit enfant pendant que je m'accroche à lui en sanglotant.
À la tension de ses épaules et à la manière dont il se tient à moi comme à une bouée de sauvetage, je devine qu'il est aussi sous le choc.
Nous titubons jusqu'à notre tente et nous nous écroulons sur un lit.
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