Chapitre 13 Airy
Point de vue Yakiro
Je me réveille doucement, peu pressée de sortir de mon lit moelleux. Un douce odeur de miel et de babo flotte dans l'air.
Ce fumet à tôt fait de me mettre l'eau à la bouche. Je m'étire comme un chat et me décide enfin à émerger de sous ma couette. Il y a une jeune fille dans la pièce. Elle a la peau mate et les yeux caramels. Je reconnais l'esclave au tambourin d'hier.
Soudain, mon ventre émet un bruit peu distingué. L'esclave se retourne et un gloussement lui échappe. Elle porte aussitôt la main à sa bouche, horrifiée. Je met un moment avant de comprendre qu'elle a peur d'une represaille.
Je lui souris.
- Tu peux rire tu sais.
Elle hésite un moment puis un large sourire éclairé son visage et elle éclate de rire. Son hilarité est contagieuse et je suis bientôt pliée en deux, hors d'haleine.
- Comment tu t'appelles ?
La fille me regarde bizarrement. On ne doit pas lui demander son nom tout les jours.
- Mia.
Elle a une jolie voix.
- Voulez vous une tasse de babo danseuse ?
- Appelle moi Airy, j'ai l'impression d'être vieille sinon.
- Je ... d'accord.
- Et oui, je veux bien merci.
Mis m'apporte un plateau avec une tasse fumante et des gâteaux au miel.
- Tu en veux ?
Ma proposition à l'air de la surprendre.
- Il n'y a qu'une seule tasse dans... Airy.
Je saute sur mes pieds et vais farfouiller dans mes affaires. Je déniche un gobelet en métal dans le fouillis de mon sacs et le brandis fièrement.
Je m'approche de la babotiere et remplie le gobelet. Je tend la tasse à Mia et approche le liquide brûlant de mes lèvres.
- Tu peux s'assoit si tu veux.
Je tapote le lit à côté de moi.
Mis obtempére un peu génée.
- Tu veux bien me parler de ta vie au palais s'il te plait ?
Au début, Mia begaye un peu puis, au fur et à mesure, sa voix se fait plus assurée. Elle me parle des gâteaux qu'elle chapardait avec son frère, petite, de la cuisinière rougeaude et de sa louche sur leurs crânes quand ils se faisaient attraper. De son amie qui a été affranchie, des humiliations quotidiennes, de son envie de hurler quand les nobles traitent son frère comme un objet, des choses simples qui font sourire, de la peur de l'Imperator, aussi instable que cruel, et du beau soldat qui lui sourit discrètement tout les matins. Et puis, surtout, elle me parle de la musique qui fait battre son coeur au rythme de son tambourin.
Puis elle s'arrête et me demande si je veux bien lui parler de ma vie.
Alors j'inspire un grand coup et je me lance.
Je lui raconte mon enfance dorée, des serviteurs qui me saluaient, de ma mère, effacée et de mon père autoritaire. De ma dispute, de ma fugue. Je lui décris les années à l'école des danseurs, Akurio et la fossette de sa joue droite quand il sourit, de la chaleur qui envahit mon corps quand on est à côté. J'évoque même le gamin aux yeux violets, le visage barré d'une éclaboussure écarlate.
Quand je m'arrête, Mia sourit.
- Merci.
Puis elle saute sur ses pieds.
- Je dois aller travailler maintenant.
Et elle s'en va plus discrète qu'une souris.
Je m'habille et me dirige vers les appartements de l'Imperator. Moi aussi j'ai du travail.
La journée passe lentement, les nobles défilent dans les couloirs, et pas un seul assassin ne pointe le bout de son nez.
Au fil des jours, je glisse dans la routine. Les discussions avec Mia tout les matins et certains soir me permettent de ne pas trop m'ennuyer, toutefois, je ne vois Akurio qu'à la relève et cet éloignement me pèse.
Je sais que demain, le vrai travail commence et que je vais travailler avec mon aiji. Cette perspective me remet le sourire aux lèvres. Le banquet célébré en l'honneur de l'anniversaire de l'Imperator va attirer beaucoup de monde, pour une attaque c'est le moment rêvé. Je m endors sur cette pensée pas forcément très optimiste.
Le matin, Mia passe en coup de vent, on a besoin d'elle en cuisine. Le palais fourmille.
J'erre dans le château comme une âme en peine, à la recherche d'une occupation potable.
La salle des fêtes est somptueusement décorée, les tables dressées et le parquet ciré. Des odeurs alléchantes montent des cuisines mais je me fais refouler avant même d'y avoir poser un bout d'orteil. Le soir arrive avec une lenteur telle que l'on dirait qu'il me nargue. Enfin, la nuit tombe et les nobles et autres hauts fonctionnaires commencent à arriver. Environ une heure plus tard, tout les invités sont la. Les femmes rivalisent d'élégance et les hommes de stupidité. Ils comparent leurs techniques de combat qui avoisinent celles d'un poulet anémique. Je retiens difficilement un rire en passant à côté d'eux.
Pour la première fois depuis plusieurs jours, Akurio me rejoint. Je suis heureuse de sa présence. Nous plaisantons allègrement tout en surveillant la salle du coin de l'oeil. Ce soir, pas de tenue d'apparat pour nous. Mon bâton est à portée de main et je sais qu'en une seconde, Akurio pourra bander son arc. Sa présence est rassurante, c'est bon de le revoir.
L'Imperator entre. Instantanément, Akurio arrête d'imiter les jeunes nobles et mon rire s'étrangle dans ma gorge. Je vais me placer à la droite de notre employeur, Akurio à gauche.
La fête bat son plein, les esclaves font tourner les plats et jouent de la musique. J'aperçois Mia. Elle rayonne avec son tambourin. Je la trouve belle.
Mon esprit commence à s'évader lorsqu'une femme se met à hurler.
- Assassins !
Aussitôt, c'est la débandade. Les esclaves se replient, les femmes s'évanouissent, engoncées dans leurs corset et les hommes ont vite oublié leurs rêves de gloire.
Je brandis mon bâton et me met en garde, tentant de repérer les assaillants.
Mes yeux parcourent la foule et, soudain, je le vois. Le gamin aux yeux violets.
Quelque chose me dérange dans son manège, je ne tarde pas à trouver quoi. Il ne frappe pas pour tuer. Toutefois, la précision de ses mouvements et le souvenir de notre dernière rencontre me pousse à ne pas le lâcher des yeux. Ce n'est pas un simple assassin. C'est un H'riar.
Je me rapproche de l'empereur, sans lâcher le gosse des yeux. Son allure de félin lui donne une prestance terriblement dangereuse. Il a pourtant l'air si jeune sous ses couches de fourrures. Je me force à détacher mon regard de lui et élargis mon champ de vision. Quatre autres assassins sont présent dans la salle. Deux sont rigoureusement identiques, le seul moyen de les différencier est leur arme. Le premier manie une épée bâtarde et le second une hache à double tranchant. Il y a aussi un grand costaud, il couve le gamin d'yeux plus froids que la glace tout en tuant méthodiquement tout ce qui lui tombe sous la main. Ajouté à ça, ses cheveux bruns et raides lui donnent une tête de tueur.
Le dernier assassin est plutôt mince et pas très grand. Ses yeux verts doivent pouvoir être très chaleureux, mais pour l'heure, une concentration et un détermination êxtreme brille dans son regard.
J'essaye d'analyser leur tactique : ils ne semblent pas vouloir de mal à l'Imperator. Je pense qu'ils ne veulent pas lui faire du mal mais juste l'intimider. Ce qui n'a pas l'air de marcher. Un sourire sarcastique aux lèvres, mon employeur contemple le chaos à deux doigts d'éclater de rire.
- Allez essayer d'en attraper un ! Nous ordonne-t-il.
Je m'apprête à protester quand il ajoute.
- Ils ne me toucheront pas ne vous en faites pas.
J'obeis et me dirige droit vers le gamin aux yeux vi ...
Minute ! L'éclairage n'a pas changé et ses yeux sont maintenant d'un gris d'orage.
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