Chapitre 11 Akurio
Point de vue Yakiro
Airy accrochée à mon bras, je me sens invincible. J'ai tellement de chance qu'elle soit ma partenaire ! Elle est belle, non, je me corrige, elle est absolument magnifique, intelligente, drôle, gentille, talentueuse, bon je vais m'arrêter sinon je risque d'y passer ma soirée.
Au fur et à mesure que nous nous rapprochons de la salle de banquet, le bruit des conversations emplit mes oreilles. À l'entrée, un valet tente de me faire lacher mon arc, un autre, qui manifestement n'a pas les yeux en face des trous tente de prendre les armes d'Airy.
- Tt tt lâchez mes armes !
- Mais ... le valet proteste
- Y a pas de ''mais'', un garde du corps sans armes ça sert à rien !
Comme d'habitude, mon aiji a le dernier mot.
Le jeune homme se résigne, je retiens à grand peine un sourire.
Nous passons enfin la porte et je suis instantanément happé par la chaleur de la pièce. La somptuosité de l'endroit me coupe le souffle. Des colonnes en marbre rouge et noir soutiennent une voute ciselée, de lourds tapis ornent le sol et les murs sont couverts par de riches tapisseries. Au centre de la pièce, se dressent des tables couvertes de mets exotiques et variés.
Je détaille les personnes présentent à cette soirée, les femmes ont le visage enfoui sous des couches de maquillage, elles sont ensevelies sous leurs robes chatoyantes et je me demande comment elles font pour respirer. Les hommes, quand à eux, portent tous des habits sombres, coupés élégamment. Ils ont tous le regard fixé sur Airy, ce qui a le don de m'agacer.
Les portes se referment en un claquement sec et les serviteurs allument des lampes à huile.
L'Imperator apparait. Il est entièrement vêtu de blanc. Sa tunique est brodée d'argent, son sourire chaleureux est démenti par le feux de glace qui brûle dans ses yeux bleus. Cet homme est cruel.
- Voilà donc mes nouveaux gardes du corps, enchanté de faire votre connaissance.
Sa voix dégouline de condescendance, je sens Airy se crisper. Comme le veut l'étiquette, je salue poing sur le coeur et ma partenaire plonge dans une profonde révérence.
L'Imperator claque ses mains l'une contre l'autre.
- Bien, bien, tout le monde, je vous en prie, prenez place à table.
Les courtisans se dirigent vers les chaises et s'assoient. Je les suis et me place à droite de l'Imperator, Airy à gauche.
Les serviteurs commencent par servir une soupe de bouijir, un plat rare que je n'ai jamais eu l'occasion de goûter. L'onctuosité du liquide et sa saveur délicate me ravit. Les valets enchaînent avec de l'arik grillé et une poelée d'irigo. La viande fond dans ma bouche et les légumes sont croustillants à souhait.
En dessert, un gâteau fondant de babo fourré aux grisilles. Je n'ai jamais rien mangé d'aussi bon.
Soudain, un noble se lève.
- Il paraît que les danseuses sont aussi entraînées pour des représentations, et que si un jour, elles décident de danser, on n'oublie jamais ce moment. Mais, je me demande si cette rumeur n'est pas surfaite.
Je ferme les yeux, résigné. Et effectivement ce que je craignais ne tarde pas.
Piquée au vif, Airy se lève.
- Imperator, ai-je l'autorisation de faire une démonstration ?
- Bien entendu.
- Très bien. Messire, préparez vous à regretter vos paroles.
Je suis consterné par son insolence, s'adresser de cette manière à un noble, il n'y a qu'elle pour faire ça.
L'imperator est ravi :
- Esclaves, musique !
Une jeune métisse commence à taper sur un tambour. Un autre esclaves rejoint, leur ressemblance est frappante. Ce sont des jumeaux, aucun doute possible. Il se met à jouer du pipeau.
Airy enlève ses sandales, ses bracelets tintent lorsqu'elle monte sur l'estrade.
La mélodie est lente, elle ondule doucement à son rythme, avance une jambe et salue.
Lorsqu'elle relève la tête un sourire de défi illumine son visage. Puis elle commence à danser. Un pas après l'autre, ses mains ondulent, traçant des arabesques mystérieuses dans les airs. Elle est si gracieuse que ses pieds ne semblent plus toucher terre. La musique s'accélère. Et sa danse avec elle. Elle est totalement concentrée, comme tournée à l'intérieur d'elle même. Quand Airy danse, elle n'est plus dans notre dimension. Elle se fige sur le dernier accord. Un grand silence fait place à la musique. Puis le noble qui l'a défiée se lève.
- Je n'oublierai pas ce moment. Dit-il.
Le public, sorti de sa stupéfaction applaudit à tout rompre, même l'Imperator est émerveillé.
Ma partenaire salue et vient se placer à mes côtés un sourire accroché aux lèvres.
La fin de la soirée se passe sans encombre, nous sommes autorisés à regagner nos quartiers. En sortant, j'attrape Airy par le poignet.
- Tu était magnifique.
Mes joues me brûlent je dois être en train de rougir bêtement.
Elle aussi rougit. Elle me fait un magnifique sourire et je suis pris d'une violente envie de l'embrasser. Je me retiens à grand peine et la regarde s'engouffrer dans sa chambre. Je regagne la mienne les joues encore écarlates.
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