Sous les coups
Ce soir, j'entends encore des éclats de voix à travers les murs fins de ma chambre. Je sers un peu plus mon doudou contre moi en me cachant sous ma couverture. Mes parents se disputent et tout à coup, j'entends un grand bruit suivi des sanglots de ma mère sous les injures de son mari. Je sais que demain maman aura des bleus qu'elle cachera, mais ce soir, je sors de mon lit et me dirige discrètement vers les adultes de la maison. Je me place dans l'encadrement de la porte et mon cœur rate un battement.
Ma mère est allongée au sol et elle ne bouge plus pendant que celui que j'appelais «papa» la frappe encore et encore. Cette vision d'horreur me fait réagir d'un coup, je me précipite entre les deux adultes. Mon géniteur hurle pour que je me déplace, mais comme je refuse, il finit par me donner une droite qui m'éjecta contre le mur.
Ma mère se releva d'un coup pour venir me protéger et elle me prend dans ses bras. Je ne peux plus bouger, je suis trop sonné par le coup. Ma maman se précipite chercher sa valise et la mienne sous les insultes de mon " père".
Quand je me réveille, je suis dans un lit d'hôpital et ma mère dort sur mes genoux. Elle se réveille doucement et commence à m'expliquer qu'elle va s'occuper de moi maintenant. Elle m'annonce aussi qu'elle attend un enfant, je ne comprendrai que bien plus tard que c'est mon géniteur qui l'avait violée plus d'une fois.
Depuis ma mère fut quelqu'un d'exemplaire, elle s'occupait de nous le jour et travaillait la nuit. Je la remercie tellement pour toutes les fois où elle a dit qu'elle n'avait plus faim quand on avait pas assez à manger, de travailler d'arrache-pied pour qu'on ait des cadeaux de Noël, de nous avoir fait des vêtements, car ceux des magasins étaient trop chers et d'avoir toujours pris soin de nous quand on était malade même si elle l'était aussi.
Et là, je me retrouve comme un con devant la tombe de ma maman. Elle est partie à cause d'un cancer, car elle travaillait trop. Je sais que maintenant je peux survivre seul, depuis que nous sommes partis quand j'avais 7 ans , elle n'a que fait que de nous apprendre à être autonome, ma sœur et moi.
Aujourd'hui, j'ai 23 ans, je me rappelle encore que quand j'étais petit et qu'on me demandait ce que je voulais être plus tard, je répondais:
«Je veux être fort comme ma maman!»
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