Deux pétales.

Deux mois que ma tête s'est écrasé sur le trottoir... La première chose que j'ai vu lorsque j'ai ouvert les yeux c'est mon corps inerte, un béton rouge, des cris. Un temps à jamais arrêté. Depuis je passe mes journées à veiller sur ma sœur.
Jeanne est une fille frivole au caractère doux et assumé, elle a toujours trouver matière à rire fort.. Mais de nous deux, c'est elle qui tiens le moins à la vie. Mais ça personne ne le comprend.

Au fil des jours j'ai remarqué quelque chose, chaque fois que mon enveloppe astrale s'approche d'elle, elle se met à pleurer. Je suis le présence qui la fait se retourner brusquement, le vent glacé dans son cou. Mais sait-elle que c'est moi ? L'infini de la mort passe très lentement, des va et viens dans sa chambre interminable, entre elle et la fenêtre. Comme si mon monde s était résumé au sien.

Mon père a installé un mémoire à l'entrée de la maison. Prêt des escaliers, une photo de moi, de l'encens, un carillon. Il a beaucoup changé et ne fait que méditer ou se lamenter. Accro au ménage, tous les jours il nettoie sans relache la maison de fond en comble, ses mains usées par les les produits saignent parfois.
L'appartement quant à lui à beaucoup changé. Rideaux tirés, bougies allumées, une pénombre constante. Tous les soirs, avant d'aller se coucher, mon pere parle à ma photo, se posait des questions... Me pose milles questions auxquelles je ne peut pas répondre le laissant seul face à se tourments. Il y avait un énorme vide d'interrogations autour de ma mort, de qui j'étais, personne ne peut imaginer que je me serais jeté du dixième étage.
Ma mère, elle, alcoolique à ses heures creuses depuis peu, est devenue bien plus mauvaise qu'avant, une hystérique qui ne faut surtout pas déranger. Elle est devenue agressive avec tout le monde mais surtout ne supporte plus la présence de ma sœur dans la maison, elle doit trop lui rappeler que je ne suis plus là, bien qu'elle ne faisait pas vraiment attention à moi... Jour après jour, elle fait part du mépris qu'elle pouvait avoir pour ma sœur, les liens du sang semble inexistant.

A force d'errer, j'ai établis une charte de règle à ne jamais enfreindre.

Première règle : Ne toucher personne.
J'ai eu l'horreur de voir ce que cela avait fait à mon père, il n'avait pas bougé du canapé durant une journée ou il avais pleurer sans s'arrêter

Deuxième règle : Contrôler mes émotions.

Mes émotions impacte mon environnement : J'ai déjà fais trembler l appartement plus d'une fois .

Troisième règle : Je ne peut pas quitter la maison.
Déjà essayé à maintes reprises, pitoyables essais. Je suis comme emprisonner entre les murs.

Quatrième règle : Les animaux me voit
Ça ne m'étonne pas... Il ont un sens en plus que nous.

Cinquième règle : Ma sœur ressent ma présence je ne dois pas rester trop longtemps dans la même pièce qu'elle

L'appel de ma sœur m'a sortis de mes pensées. Quinze minutes que Jeanne discute au téléphone, elle porte déjà sa tristesse quotidienne, mais essaie tant bien que mal de rassurer quelqu'un depuis déjà deux jours. Elle patiente plusieurs minutes avant de pouvoir répondre par de courtes répliques.
- Hum, ok..
Elle reste de longues minutes à écouter la personne en acquiesçant. Lorsqu'elle raccroche, elle se dirige rapidement vers la porte d'entrée, vers l'arrêt de bus.
Depuis la fenêtre de la chambre je vois qu'elle regarde les horaires, puis accélère vers le parc derrière l'arrêt de bus. Je devrais attendre patiemment son retour mais j'ai un mauvais pressentiment et je suis coincé ici.
La nuit est tombé, mon père comme tous les soirs essaye de comuniquer avec moi devant mon portrait. Ce soir je ne l'écouterai pas, toujours les mêmes questions, toujours les mêmes réponses que je murmure près de son oreille... Toujours les mêmes larmes chaudes sur ses joues. Toujours la même chose et le temps qui ne passe pas.

" Tu ne comprendrai pas... "

Jeanne n'est toujours pas rentré. Le chat et le chien n'ont toujours pas mangé. Ma sœur ne rentrerai-elle pas ce soir ? Personne ne semble s'inquiéter de son sort, elle pourrait être n'importe où en ce moment. Personne ne penserai à elle. Avant de m'enfuir de leur réalité, nos parents ne s'occupaient déjà pas vraiment d'elle. Notre mère s'enfermait souvent dans son travaille sans se préoccuper de nous et développait des tocs plus exotiques les uns que les autres.
Quant à mon père, il me couvait trop, j'étais son préférer mais semblait avoir oublié que j'avais une jumelle, quelques minutes plus jeune que moi. Ma sœur s'était forgée presque seule. J'étais quand même là pour elle avec ses amis. La seule personne avec qui elle était chaleureuse restait moi. Mais elle était très souvent isolé dans sa chambre ou à éré en ville. Nous sommes arrivé dans le même endroit, et pourtant son monde à toujours été radicalement différent du mien.

Après une longue nuit d'inquiétude, Jeanne a finit par rentrer au petit matin. Couverte de bleus. Les murs gronde, le voisin tapa sur les murs. Elle a les cheveux en pagaille, la lèvres éclatées, personne n'est là. Juste mon âme debout dans sa chambre. Les murs grondent encore, le voisin tape à nouveau. Je n'ai aucun moyen de savoir ce qu'il s'est passé. Elle s'allonge, s'emmitoufle sous sa couette et se met à pleurer. Je l'observe et me rapproche doucement d'elle, j'en ai besoin de cette proximité. Les premiers centimètre la font froncer les sourcils, comme si ma présence la gênait. Quand je m'immobilise, elle se détend, je continue donc à grignoter les centimètres jusqu'à être à côté d'elle. Je me pose lentement sur son lit. Son visage n'est pas visible, je n'entend que ses sanglots, elle, quasi immobile, quelques sursauts d'épaules de temps à autres, rien de plus.

<< Ellan.., dit-elle entre deux reniflements.
Elle se retourne étouffée par sa couette, les yeux entre ouverts et colants, de la morve, des larmes. Le tableaux des débris d'une âme en peine.
- Je suis là, hâtelé-je en vain.
Elle ferme ses yeux doucement. En observant de plus près, je remarque qu'elle tiens toujours ce chapelet. Elle ne l'a plus lâché depuis qu'elle est revenue de la cérémonie à l'église. Peut être se sent-elle protégé, elle pense que se remettre à un dieu l'aidera sûrement...
Quel drôle d'idée. Et puis... où est Dieu ?

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