Partie 10
Avertissement : mon histoire est classée M (pour Adultes), ce n'est pas pour rien, notamment dans ce chapitre.
La scène de sexe est indiquée entre crochets [[ ]] si vous souhaitez l'éviter.
***
Drago est encore assoupi.
Je saute dans mes vêtements de la veille, les défroisse difficilement, aplatis ma tignasse en vain et transplane rapidement devant l'appartement de Ginny.
C'est sa colocataire Marissa qui m'ouvre. Elle est bien partie ce matin mais n'est pas repassée depuis.
Je ne m'éternise pas et transplane chez Ron et Hermione. Si elle n'est pas chez eux, je ne me sens vraiment pas prêt à aller toquer au Terrier et me confronter à Molly Weasley.
Hermione m'ouvre, une main sur son ventre rebondi et à son regard compatissant, je comprends que Ginny est venue se réfugier ici.
- Il faut que je lui parle...
- Elle est dans le jardin, mais tu devrais lui laisser quelques minutes le temps qu'elle... se calme.
Elle me sert une tasse de thé dans la cuisine et m'invite à lui raconter ce qu'il s'est passé.
- Drago a passé la nuit chez moi...
- Oh ?
Une rougeur lui monte aux joues, et je me corrige rapidement.
- Il ne s'est rien passé, figure-toi qu'aucune auberge ne voulait l'héberger, alors je lui ai proposé ma chambre d'ami...
- Par Merlin... Comment il va ?
Je hausse les épaules.
- Tu lui as demandé au moins ?
Je baisse les yeux dans ma tasse.
- Pas vraiment. J'étais impatient de le revoir, de passer du temps avec lui, mais j'ai l'impression qu'on n'arrive plus à se parler, que tout est difficile. On s'est engueulés...
- Oh !
- Et puis Ginny nous a trouvé endormis ensemble...
- Oh...
- Je dois lui parler, m'expliquer, lui dire la vérité...
Hermione hoche la tête compréhensive.
- Comment tu vois la suite toi ?
- Il m'aime, c'est certain, il n'a même pas besoin de le formuler, je le vois dans chacun de ses regards posés sur moi, et c'est... flippant, Mione ! Il est là avec son amour immense, sa foutue bienveillance, son calme incroyable... il veut nous donner une seconde chance...
- Et toi, tu veux quoi ?
- Moi ? J'aime... ce qu'il me fait ressentir et je crois que je pourrais m'habituer à ces sentiments qui reviennent, j'ai envie de m'y abandonner... j'ai juste peur que tout s'écroule... tout semble trop parfait pour durer Hermione, je redoute le moment où tout va s'effondrer, où il m'abandonnera à nouveau et où je ne saurai pas comment continuer seul...
Elle lève les yeux au ciel dans un mouvement exagéré.
- Parfois, tu es d'un dramatique Harry ! Une chose après l'autre, non ?
Je lui souris.
- Vous vous entendriez bien, tiens ! Il dit la même chose...
- Il a raison, ne sois pas aussi pessimiste en l'avenir, crois en lui, crois en vous...
- Je le voudrais Hermione, vraiment je ne sais pas ce qui cloche chez moi...
- Tu as peur, ça peut se comprendre Harry, tu es encore habité par les malheurs qui ont ponctués nos dernières années, et je sais que tu t'es persuadé que tu en es responsable pour la plupart... Tu te trompes Harry, et c'est derrière nous à présent. Il faut que tu avances, que tu acceptes que le monde ne repose pas sur tes épaules ! Tu dois vivre pour toi, pas pour les autres... Souviens-toi notre devise Harry : « si vous allez à Gryffondor vous rejoindrez les courageux, les plus hardis et les plus forts... » tu le sais mieux que moi, il faut parfois être audacieux Harry, prendre des risques pour se sentir vivant !
Utiliser les nobles valeurs des gryffondors pour étayer un argumentaire ressemble bien à Hermione et ça me fait sourire. Elle n'a pas tout à fait tort. La culpabilité me paralyse et cela fait longtemps que je ne prends plus de risques, que je me laisse porter dans une routine rassurante, comme si l'Après Guerre m'avait rouillé.
- Est-ce que tu penses qu'il est trop tôt pour vous inviter à dîner un de ces jours, toi et Drago ?
Je m'esclaffe. Il n'y a qu'Hermione pour se projeter dans ce genre de situation. Je nous imagine tous les quatre autour d'une table s'essayer à une conversation normale et la scène me paraît incongrue.
- Il dira sûrement non.
Elle hausse les épaules.
- Ça nous ferait plaisir de le voir... de vous voir, ensemble...
Je hausse les sourcils, elle rit. Vraiment.
- Je lui en parlerai... mais avant ça, je dois mettre les choses au clair avec Ginny.
Courage.
***
Ginny a emprunté l'un des balais de Ron. Elle vole en larges cercles autour de la maison, et je l'entends crier sa colère contre le vent, ses cheveux flamboyants fouettant derrière elle.
Elle revient à terre quand elle me voit poser le pied dans le jardin, elle a les joues rouges et le regard acéré.
Je m'assois sur les marches du perron. Elle pose son balai et me rejoint.
Le silence est inconfortable.
- Tu vas m'expliquer comment tu as fini par coucher avec un mangemort ou tu vas rester murer dans ton silence Harry ?
- Je ne couche... ce n'est pas un mangemort Ginny !
- Il a pourtant la marque des ténèbres tatouée sur son avant-bras, Harry !
Je me frotte les yeux pour rester concentré sur mes arguments.
- Drago a été innocenté, il a fait ça pour aider l'Ordre...
- Drago ? Il s'est passé quoi dans cette cellule Harry, il t'a jeté un sort ou quoi ?
Je comprends que tout semble si rapide vu de l'extérieur, sans les non-dits et sans évoquer la moitié de l'histoire.
- Drago et moi, on se connaît depuis longtemps Ginny, tu le sais... ce que tu ne sais pas, c'est qu'en 6ème année, juste avant le début de la Guerre, on s'est rapprochés... contre toute attente, on se comprenait comme personne ne nous comprenait, on s'est trouvés, on s'est aimés, puis la Guerre nous a séparé...
Elle écarquille les yeux en comprenant l'importance de notre relation.
- Ne me dis pas que tu es amoureux de lui...
Je hausse les épaules.
- Je l'ai aimé Ginny, oui avec l'énergie du désespoir quand tout semblait impossible, et là il revient après trois ans, et son retour ne me laisse pas indifférent, je dois le reconnaître...
Elle se lève brusquement.
- Je ne veux pas l'entendre ! Tu ne peux pas nous faire ça Harry ! Tu ne peux pas être réellement en train de me tromper avec un mangemort ! Dis-moi que je me plante, et que tu n'es pas en train de tirer un trait sur nous, sur notre relation ? Dis-moi que tu n'es pas en train de me quitter, bon sang Harry, parce que ça y ressemble !
- Je suis désolé Ginny...
- Mais qu'est-ce que je ferai sans toi ?! Je t'aime depuis toujours Harry, est-ce qu'il peut en dire autant lui ?!
- ... j'ai besoin de temps et d'espace pour y réfléchir...
- D'espace, vraiment ? Tu es en train de me dire que tu ne vas pas retourner directement auprès de lui après cette conversation ?!
Je pense à Drago, allongé dans les draps de la chambre d'ami et j'ai juste envie de retrouver ses bras réconfortants et partir à l'exploration de son corps avec mille baisers. L'envie est tellement grande que je pourrais en rougir.
- Je... je ne sais pas quoi te dire... peut-être... je ne peux juste plus te mentir...
- Bon sang Harry, qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Qu'est-ce que tu imaginais ? Que je te dise que je comprends et que je ne veux que ton bonheur ?! Je ne peux pas ! Je t'aime Harry, de toute mon âme ! Et on va se marier ! Je nous voyais passer le reste de notre vie ensemble et tu m'annonces que tu aimes les hommes...
- Je n'aime pas les hommes, c'est juste lui...
- C'est peut-être encore pire ! Pourquoi Malefoy ?
Il y a du dégoût dans la manière dont elle crache son nom, et elle n'attend pas de réponse.
- Comment veux-tu que je réagisse, bon sang ? Est-ce que tu m'as seulement aimé ?
- Bien sûr Ginny que je t'ai aimé ! Mais tu aurais préféré quoi, que je ne te dise rien, que je le vois en cachette ?
- Peut-être...
Elle a les joues rouges et les yeux humides, mais elle ne pleurera pas, je le sais.
Elle vient se rasseoir près de moi.
- Tu sais Harry, tu pourrais nous avoir tous les deux... moi en public, pour la Gazette et les soirées, et lui en privé, je pourrais m'y faire tu sais, te partager pour ne pas te perdre, je pourrais le supporter...
Je réalise qu'elle le pense vraiment, qu'elle serait prête à se sacrifier pour ne pas me quitter.
Son dévouement m'horrifie et me rend triste pour elle. Je ne suis qu'un sale con.
- Non, Ginny... tu mérites mieux que ça. Tu mérites quelqu'un qui t'aime tout entière.
- Mais je ne veux personne d'autre que toi ! Ne casse pas tout Harry, je t'en supplie...
Elle me prend la main. Ses yeux sont suppliants
- Je ne veux pas te faire du mal Ginny, mais je dois penser à moi, prendre des décisions par moi-même pour une fois...
Elle se relève d'un coup.
- Alors quoi, tu me dis que tu as besoin de temps pour explorer ton nouveau penchant ? Je peux patienter le temps que tu te rendes compte de l'énorme connerie que tu es en train de faire Harry ! Combien de temps tu vas tenir avec ce secret ? Tu imagines les gros titres si ça se sait : « Un mangemort dans le lit du célèbre Harry Potter ? » Tu te rends compte que ça sera invivable ? Tu joues ta carrière et ton image publique, c'est insensé !! Mais moi, je serai là quand tu me supplieras de revenir à une vie normale, je peux te le promettre !
Ses mots sont acerbes et désespérés, et je ne peux pas lui en vouloir.
Je réalise que je mets ma vie publique dans une position compliquée, mais je secoue la tête à court d'arguments.
- Ne dis pas que c'est terminé entre nous Harry, tu n'en sais rien...
Je suis désolé Ginny, mais si, c'est fini.
Je crois qu'elle aurait pu me frapper, me coller une beigne, m'étrangler ou pire, mais elle empoigne le balai de Ron, tape d'un pied rageur pour s'envoler et s'éloigne loin de moi. Je l'entends hurler sa rage là haut dans les airs. Elle enchaîne les virages et ne semble pas décidée à redescendre tant que je suis là.
Je repasse par la cuisine, Hermione me serre dans ses bras sans un mot.
Je devrais sentir mon cœur en miettes, mais c'est le soulagement que je sens courir dans mes veines.
***
De retour à l'appartement, le cœur plus léger, le soulagement est de courte durée. De longues traînées de sang s'étirent sur le carrelage blanc et mon pouls s'accélère immédiatement.
Je sors ma baguette et m'avance prudemment dans le salon. Les traces continuent jusqu'à la salle de bains et soudain la panique afflue dans ma gorge déformant mes cris.
- Drago... Drago ?!
Je me précipite et le découvre dans la salle de bains, penché au-dessus de la vasque, les mains ensanglantées posées sur sa poitrine. Son t-shirt est barbouillé de sang, des traces maculent son visage jusque dans sa gorge et ses cheveux. Du sang, trop de sang, partout.
Je bats des paupières, mais la pièce se met à tourner et la panique me submerge.
Drago me parle mais je ne l'entends pas tant mes oreilles bourdonnent. Le sol tangue, Drago tend ses mains vers moi pour me rattraper, ses lèvres remuent mais mon cœur est assourdissant contre mes tempes.
- Ce n'est rien Harry ! Ce n'est rien ! Ce n'est pas le mien !
Le bourdonnement dans mes oreilles diminue, et je reprends ma respiration.
- Quoi ?
- Ce n'est rien ! C'est du sang de véracrasse...
- Je ne comprends pas...
- J'ai vu ton mot, je suis sorti acheter de quoi petit déjeuner, vu que tu n'as absolument rien dans tes placards, et on m'a balancé cette bombe de sang avec un lot d'insultes que je ne te répéterai pas.
Je m'approche de lui, le touche, vérifie qu'il n'y a réellement pas de blessures. Passe une main sur sa poitrine où le sang s'accumule, vérifie son cou, sa nuque, passe une main dans ses cheveux. Pas une blessure sous mes doigts, seulement sa peau tout entière, indemne, qui appelle des caresses de soulagement.
Il s'écarte de moi doucement, se frotte les mains dans la vasque à l'aide du savon, enlève le plus gros, mais le sang s'accroche. Il retire rapidement son t-shirt. Le sang est poisseux et collant. Il enlève le reste de ses habits et s'engouffre dans la douche sous un jet d'eau chaude.
Il se frotte vigoureusement le corps avec une grosse éponge, passe ses mains dans ses cheveux blonds pour en retirer les caillots de sang de la mixture.
Je le regarde gêné.
Malgré la situation, mes yeux ne peuvent s'empêcher de parcourir son corps nu, et ce que je vois ne me laisse pas indifférent.
- Est-ce que tu peux m'aider ?
Il se tourne, me montre le sang récalcitrant qu'il n'arrive pas à atteindre dans son dos.
J'hésite, l'éponge à la main. Il remarque ma gêne et me lance un regard sérieux.
- Tu m'as déjà vu nu Harry, plusieurs fois.
Je tends la main pour lui frotter la nuque et les endroits où le sang a accroché.
- C'était il y a une éternité... et ça ne sera jamais aussi banal que tu le laisses entendre...
Je le vois sourire sous le jet d'eau.
Quand il est aussi propre que possible, je lui tends une serviette, récupère ses affaires ensanglantées et lui en laisse des propres.
***
Face à Londres qui s'étend sous mes yeux, j'essaie de me calmer. Tout va bien. Drago va bien.
Mais le savoir ne suffit pas à réguler mon pouls. Ma panique a du mal à se taire.
Et s'il lui était arrivé quelque chose ? A peine retrouvé, déjà perdu ?
L'angoisse de le perdre est bien plus forte que la culpabilité que j'éprouve quand je le vois. Je ne peux pas le perdre à nouveau. Je pose mon front contre la vitre et me force à inspirer calmement.
Malgré la peur qui me tenaille et les angoisses qui me grignotent, je suis sûr d'une chose : je ne veux pas le perdre. Et je redoute qu'à force de le tenir à distance de mes sentiments, ce soit moi qui le fasse s'éloigner.
Ce matin, face au silence, je touche du doigt une étrange sensation, celle de pouvoir faire un choix par moi-même. J'avais oublié ce sentiment, un mélange de bouffée de liberté et d'appréhension face à l'inconnu. Hermione a raison, ça fait longtemps que je n'ai plus été audacieux.
Ce matin, tout semble être possible. Sous mes paupières, tous les futurs possibles se rassemblent dans mes inspirations lentes.
Ce matin, je suis fébrile, je sais que c'est l'heure d'être adulte, le temps est venu de prendre des décisions par moi-même, d'arrêter de me laisser porter.
Je serre les poings, que le courage de Gryffondor me vienne en aide par Merlin !
J'entends Drago sortir de la salle de bains et s'approcher .
- Ce n'est pas ta faute Harry.
Ma culpabilité est-elle si évidente ?
- Tu dois arrêter de croire que tu portes la responsabilité du monde entier sur tes épaules... J'y survivrai, je te le promets !
J'ouvre les yeux et l'observe, il s'est arrêté à l'autre bout du salon contre la baie vitrée.
Je hoche la tête et me mords la lèvre.
Je pourrais m'habituer à ce qu'il lise en moi comme dans un livre ouvert.
Je réduis lentement la distance qui nous sépare.
Il me regarde, l'air soucieux. Il a les mains au fond de ses poches. Il va bien.
Ses cheveux humides lui retombent dans les yeux. Je tends la main pour les repousser derrière son oreille. Il ferme les yeux à mon contact et ses paupières tressaillent.
Mes doigts s'attardent sur sa joue et je me souviens de la douceur de sa peau. Je récupère ma main, fautif.
Il me regarde, attentif, infiniment patient. Il va bien et il est là.
- Est-ce que je peux t'embrasser ?
Ses lèvres tressaillent. Il hoche la tête.
J'avance d'un pas pour finir de réduire la distance entre nous et je m'approche avec une appréhension qui me tord le ventre.
Je pose enfin mes lèvres sur les siennes, avec la timidité d'un adolescent.
Je le sens hésitant, mais pour la première fois depuis longtemps je suis sûr de moi. J'appuie mon baiser. Et il n'y a finalement rien de plus certain à ce moment-là que moi suspendu aux lèvres de Drago Malefoy.
Je passe ma main dans sa nuque pour le rapprocher de moi et quand j'approfondis le baiser en faisant jouer ma langue sur ses lèvres, il s'anime enfin, passe ses mains dans mes cheveux et m'embrasse comme s'il me découvrait pour la première fois, et c'est presque le cas.
Je sens des larmes salées se mêler à notre baiser et je voudrais rompre le contact pour le regarder et comprendre, mais je le sens sourire contre mes lèvres et passer ses mains dans mes cheveux. Impensable de s'éloigner plus que nécessaire de ses lèvres à ce moment-là. Il multiplie ses baisers sur mes lèvres, prend le temps de s'y attarder. Les mains en coupe autour de mon visage, il me couvre de baisers, de la commissure des lèvres, remonte sur ma mâchoire, pose des baisers sur mes pommettes, enfoui son nez dans mes cheveux et revient sur mes lèvres.
- Tu m'as tellement manqué Harry.
Je pourrais en pleurer, mais je l'embrasse avec faim pour lui prouver que je suis là, que je suis prêt à prendre des risques, et que tant qu'il sera à mes côtés, rien ne pourra nous arriver.
Je l'embrasse pour chasser mes regrets, pour faire taire la culpabilité de l'avoir laissé partir cette nuit-là. Je l'embrasse avec l'envie de dessiner un nouveau chemin pour nous deux. Je l'embrasse pour me donner du courage. Je redécouvre sa peau sous mes lèvres et j'en redeviens vite dépendant. Je ne vois pas comment je pourrais m'en passer à présent. Je l'embrasse mais j'en veux rapidement plus. Je parsème sa gorge de baisers, je passe mes mains sous le tissu fluide de son t-shirt. Je le serre contre moi comme s'il songeait à s'enfuir. Mais ce n'est pas le cas, il est là, ses lèvres dans mon cou, tout à moi, et j'en veux plus.
Je serre mon bassin tout contre lui pour lui faire sentir qu'il ne me laisse pas indifférent. Je le sens dur contre moi, et ce constat m'affole. J'ai envie de lui.
- Baise-moi...
- Ne parle pas comme ça Harry.
- Bordel, fais-moi l'amour Drago.
Il s'arrête dans ses baisers et me fixe le regard fiévreux et plein d'envies.
- Tu es sûr ? L'ancien Harry aurait voulu des pétales de roses rouge et une soirée romantique pour notre première fois...
- Pff, tu dis n'importe quoi, et je ne suis plus l'ancien Harry, je suis ici avec toi, et j'en ai envie... montre-moi à quel point tu m'aimes encore.
Une lueur de défi passe dans son regard.
- C'est un moment important Harry, je ne veux pas que tu le regrettes.
- C'est bien la dernière chose que j'ai peur de regretter aujourd'hui, je ne veux pas te perdre, je veux te sentir sous mes doigts, me sentir vivant sous tes caresses, j'ai envie de toi Drago...
Je le prends par la main et l'emmène dans la chambre d'amis.
Je nous déshabille rapidement en ponctuant mes gestes des baisers insatiables.
Une fois entièrement nus, je l'enlace contre moi pour que nos corps se frôlent et je dépose des baisers sur la ligne de son épaule. La sensation de sa peau sur la mienne fait rapidement enfler mon désir pour lui.
- Tu es sûr de toi Harry ?
Je n'ai jamais été aussi sûr de moi.
Je m'allonge dans le lit, essaye de ne pas être aussi maladroit que je me l'imagine, et me positionne à quatre pattes. J'ai envie de toi.
[[
Je vois passer du trouble dans le regard de Drago.
Il me rejoint dans le lit, mais au lieu de se positionner son sexe tout contre moi, prêt à me prendre, il m'invite à m'allonger sur le dos. Viens là. Il se place entre mes cuisses écartées et commence à m'embrasse tendrement tout en bougeant son sexe contre le mien. Il parsème mon corps de baisers et rien que sa bouche pourrait suffire à me faire jouir.
Ses caresses s'aventurent sur mon sexe en érection, sur mes cuisses et remonte vers ma virilité. Un de ses doigts s'égare entre mes fesses et je retiens ma respiration.
Il revient m'embrasser, me donner du courage et me rassurer.
Il écarte mes jambes et les surélève sur ses épaules, je rougis de m'offrir ainsi aussi impudiquement à son regard. Mais Drago est bien trop occupé à embrasser mon ventre et à descendre lentement vers mon sexe dressé. Il le caresse lentement d'une main, tout en aventurant son autre main entre mes fesses. Je suis terrifié, et il le sent, il lève son regard fiévreux vers moi et me sourit. Fais-moi confiance. Je fais de mon mieux pour me détendre et sens son doigt lubrifié s'insérer en moi. La sensation est douloureuse, mais le geste de Drago est doux et petit à petit, je m'habitue à cette étrange sensation. Je sens Drago insérer un autre doigt, et je suis sur le point de lui dire que ça n'ira pas, que ça ne passera pas, que quelque chose cloche chez moi, quand une sensation incroyable irradie mon bas ventre. Je renverse ma tête en arrière. Puis je sens le sexe de Drago tout contre moi, chaud et pulsant.
Il enlace ses doigts aux miens et insère doucement son membre dur en moi. La douleur me surprend, mais Drago patiente, le temps de m'habituer à lui en moi, et rien que de nous imaginer enfin réunis, mes tentacules se déploient, insatiables. Quelques secondes plus tard, je lui fais un signe de tête pour lire dire que tout va bien et qu'il peut continuer. Quand il commence d'amples mouvements de va-et-vient, je pourrais perdre pied de plaisir. J'ouvre les yeux pour voir le corps nu de Drago sur le mien en train d'aller et venir en moi. Le spectacle est étourdissant. Il lève les yeux vers moi, un sourire aux lèvres, et amplifie un mouvement pour venir m'embrasser.
Je l'attrape par les fesses et commence à bouger au même rythme que lui, à intensifier le mouvement pour le sentir profondément en moi. Comment j'ai pu survivre jusque là sans cette intense sensation ?
Drago finit bientôt par gémir sous le coup de la jouissance, et retombe à mes côtés, repu. Je pose ma main sur mon sexe enflé et douloureux, et sa main m'y rejoint rapidement. Il n'a que quelques mouvements à faire pour me libérer à mon tour de cette douloureuse jouissance.
]]
***
Dans les draps froissés, nos corps nus sont entrelacés, repus de plaisir, je m'abandonne à ses caresses rassurantes. Sa tête est posée sur mon ventre, mes doigts caressent ses cheveux blonds. Le temps semble suspendu dans cette bulle et je pourrais m'y habituer.
- Comment tu vas Drago, je veux dire, vraiment ?
- Je n'ai jamais été aussi bien je crois. Je suis vivant et avec toi.
Je pourrais presque l'entendre ronronner.
Il se redresse et vient s'allonger à mes côtés, un bras plié sous sa tête. Il sourit.
- Je suis heureux que tu aies fait le premier pas...
- Tu en as fait mille avant moi, tu es revenu, tu as cru en nous, tu as supporté mes colères, tu es resté malgré mon caractère de merde, tu as une patience que je te connaissais pas...
- C'est l'espoir de retrouver ton fichu caractère qui m'a fait tenir Harry !
Il rit.
Il est beau quand il rit, quand il abandonne son masque de glace et que ses yeux et sa bouche se partagent cet éclat de rire simple.
Il me regarde d'un regard amoureux qui me fait frissonner.
- Tu te souviens ce que je te disais lors de notre dernière nuit à Poudlard ? Je voulais qu'à mon retour je puisse prendre ta main dans la rue et t'embrasser sans crainte...
- Je me souviens...
Il se penche pour m'embrasser.
- C'est toujours d'actualité... Et si on partait Harry ? Loin d'ici, loin des médias, des fantômes du passé ? N'importe où, loin de Londres...
Il a le regard sérieux et je sens la panique soulevée ma poitrine.
Ses caresses sur mon corps sont douces et tentent de me rassurer, mais je bredouille.
- Je... je ne sais pas si j'y arriverai Drago... ce n'est pas si facile... tout me pèse, le poids des apparences, le poids des conventions, du rôle qu'on m'a toujours donné.. je ne suis pas sûr d'arriver pas à y échapper. Et je ne suis pas sûr de supporter un autre abandon...
Il enlace mes doigts aux siens.
- Je n'ai jamais voulu t'abandonner Harry, je pensais agir pour le bien à ce moment-là.
Je me tourne vers lui et me plonge dans ses prunelles grises soucieuses.
- J'aurais jamais du te laisser partir cette nuit-là, j'ai tout gâché, j'aurais te du sauver et te garder auprès de moi, tout alors aurait été différent, j'ai été qu'un con...
- C'était peut-être une erreur de te laisser seul, j'aurais peut-être du rester à tes côtés, mais on ne le saura jamais... Ressasser le passé ne sert à rien Harry, et là aujourd'hui je ne veux qu'une chose, être avec toi, si c'est au-dessus de tes forces, au-delà du possible pour toi, dis-le moi clairement et je ne m'accrocherai pas, je m'éloignerai de toi, promis...
Je ne veux pas qu'il s'éloigne. Je le veux à portée de caresses et de baisers pour le restant de ma vie.
Je veux juste claquer des doigts, changer les choses pour que chaque matin ressemble à celui-là avec Drago dans mon lit. Mais le chemin pour y parvenir me semble insurmontable, le regard des autres est un poids trop lourd qui m'empêche d'avancer...
- Tu sais, j'ai survécu aux punitions de Voldemort, aux tortures des Aurors, à la solitude et à la folie qui menaçaient... Je me fiche bien des ragots, de la presse et du qu'en dira-t-on de tes amis. Après 3 ans de survie, aujourd'hui je veux juste vivre Harry, et avec toi à mes côtés de préférence. Je peux survivre à Londres, c'est juste que j'ai l'impression que ça serait plus simple de recommencer ailleurs, avec toi...
Son sourire me rend amoureux.
- Je ne veux que ça Drago, mais il me faut du temps...
Il porte ma main à ses lèvres et m'embrasse doucement l'intérieur du poignet.
- Tu te souviens à Poudlard quand on est sortis de la grotte et que je te haïssais pour ce que tu me faisais ressentir. J'étais perdu, je me détestais, je détestais ces nouveaux sentiments, ces choses que je ressentais à cause de toi... Je t'ai méprisé, je t'ai frappé, quel con j'étais, mais tu étais là. Tu te souviens de nos nuits sur la tour d'astronomie, tu me répétais que tu patienterais et que t'attendrais le bon moment...
Les souvenirs qui remontent sont doux.
C'était il y a une éternité, une autre vie, Poudlard, mais ils sont bel et bien réels, et je souris en repensant au début de notre étrange relation.
- Cette fois c'est moi qui suis prêt à t'attendre. Parce que je t'aime Harry Potter.
Mon cœur rate un battement quand il approche ses lèvres des miennes et y dépose un baiser tendre.
Je pourrais fondre sous ses lèvres et ses déclarations. Une chaleur agréable se répand dans mon ventre.
Comme pour ne pas me presser, il s'éloigne de moi tout en gardant ma main dans la sienne. Il lance un sort à la baie vitrée pour lever le rideau magique et profiter de la vue imprenable depuis le lit défait.
Ma main dans la sienne, je me dis que je ne voudrais que des moments comme celui-ci, dans un cocon, sans l'appréhension du monde extérieur et du qu'en dira-t-on. Je sais qu'il me donnera du temps, le temps fait des miracles, mais je sais aussi que c'est à moi de faire le premier pas, de fournir le premier effort.
- Hermione nous a invité à manger, je dis innocemment, mais je peux trouver une excuse pour que tu n'aies pas y aller.
- Vraiment ? Ils sont au courant pour... moi ?
- Si on veut... Hermione s'en doutait évidemment, même si elle n'avait pas tous les éléments, et on en a beaucoup parlé... et Ron, je lui ai tout confié il y a quelques jours...
Il hausse les sourcils.
- ... enfin pas tout, mais le principal...
Je m'attends à ce qu'il botte en touche, qu'il préfère ralentir notre nouvelle relation naissante et éviter une rencontre gênante.
- Ça me plairait de rencontrer tes amis Harry, en espérant que Weasley ne veuille pas m'étriper...
- Vraiment ?
- Je ne veux plus vivre dans l'ombre Harry, et cette bulle avec toi, si charmante soit-elle, ne peut pas être éternelle. Je veux recommencer à vivre normalement, et ça pourrait commencer aujourd'hui si tu le veux...
***
Comme d'habitude, je suis curieuse de vos retours ! :)
Qu'en avez-vous pensé ?
Il reste à vue de nez 2 ou 3 chapitres avant le point final de ces 3 tomes (ça me fait tout drôle et je traîne un peu des pieds pour boucler définitivement leur histoire !)
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