Chapitre 40 : Un plan, un avenir
OLAAAA
Nouveau chapitre, un petit nouveau passage pour combler les trous, couper en deux par rapport au précédent (du coup le chapitre 41 suivra).
Bonne lecture !
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Chapitre 40 : Un plan, un avenir.
Etonnamment, la première semaine fut relativement apaisée pour Lucy. Les deux semaines de vacances avaient purgé l'esprit de tout le monde et ils s'étaient désintéressés d'elle, d'autant plus que l'ouverture de l'école ainsi que la présence quotidienne des Aurors rassuraient les élèves. A présent, les cinquièmes et septièmes années étaient obnubilés par leurs examens qui approchaient à grands pas, et le reste se contentait de colporter les nouvelles rumeurs que Poudlard offrait.
Evidemment, la nouvelle relation que semblait entretenir Lucy et Adam était sur les lèvres. Peeves, cet esprit frappeur si charmant, c'était fait une joie de les coincer dans le couloir désert du département de Métamorphose le deuxième jour de cours. Mais comme ils étaient discrets et que le nom de Lucy était encore quelque peu proscrit, on les laissait un peu en paix. Le point chaud de la semaine fut quand Montague apprit la chose, accompagné d'Eléonore, qui fut ravie et embrassa Lucy, et Will qui sautillait partout. C'était au petit-déjeuner, trois jours après la reprise, et Lucy avait craint qu'il ne désapprouve totalement et la jette dans le Lac Noir. Mais il l'avait surpris. Il s'était levé, et avait rejoint Adam, qui venait de sortir de la Grande Salle, Lucy, Luke, Eléonore et Will sur ses talons. Lucy s'était attendue à tout, sauf à voir Marcus Montague, celui qui lui avait donné tant de fil à retordre au début de sa carrière de Quidditch, qui avait passé des années à la regarder de travers, qui continuait à être d'une froideur gênante en tout temps, regardant Adam de haut, et jurant que s'il arrivait quoi que soit, physiquement ou moralement à Lucy, il aurait personnellement affaire à lui, à la façon d'un grand frère qui ne voulait pas montrer ses sentiments. Adam avait paru plus amusé qu'intimidé et avait donné sa parole à Montagne, devant les joues écarlates de Lucy. Les entrainements de Quidditch avaient repris, et Lucy devait souvent subir les taquineries de son équipe quant au fait qu'elle affronterait son petit-ami au prochain match. Louis et Roxanne étaient ravis de cette nouvelle et Lily leur avait sauté au cou quand elle les avait surpris en train de s'embrasser après un cours d'Arithmancie.
Elle avait été ravie de voir Lily si joyeuse et d'apercevoir un sourire sur les lèvres d'Albus. En revanche, elle avouait peiner à être naturellement amicale avec Rose, Hugo, et Dominique après ce qu'Adam lui avait raconté sur la fameuse réunion Weasley. Si elle pardonnait à Albus et Lily car ils avaient été durement touchés par les événements, le reste avait du mal à passer et elle évitait le reste de ses cousins. Elle vu très peu Jina, et celle-ci ne semblait pas vouloir s'approchait d'elle, ce qui fut comme un sortilège de stupéfixion en pleine poitrine. Elle entendait partout que son amie ne prévoyait même plus les entrainements de Quidditch, et que c'était Charles Corner qui s'en chargeait à présent.
Dès les premiers jours, une annonce avait été faite concernant les cinquièmes années : ils avaient rendez-vous avec leur directeur de Maison concernant leur avenir durant la deuxième semaine. Alexandra avait été l'une des premières convoquées par Greengrass et voulait réellement tenter d'intégrer le Conservatoire Magique de Londres. Henry Llod songeait après son entretien à devenir artisan dans une fabrique de balais, et même Adam, après son rendez-vous avec le professeur Londubat, avait avoué que quelques pistes évoquées par le professeur pourraient potentiellement l'intéresser. Lucy s'angoissait de voir ainsi tout le monde trouver sa voie, et alors la cherchait frénétiquement comme Luke, qui avait passé sa semaine le nez dans les brochures, si bien qu'il en oubliait de taquiner sa meilleure amie.
-Il n'a aucune idée de ce qu'il veut faire ? chuchota Adam à Lucy.
Ils étaient en cours de Sortilège. Depuis le début de la journée, leurs séances étaient de véritables moulins où les élèves se levaient pour se rendre à leur rendez-vous d'orientation. Si beaucoup d'enseignant avaient été agacés, ça ne paraissait pas décontenancé Bones qui leur continuait son cours en souriant à l'élève souvent anxieux qui revenait de son entretien.
-Non, répondit Lucy à voix basse après avoir copié la formule du sortilège d'allégresse. Je pense qu'il est un peu bloqué par ses capacités ...
-On a encore deux ans, il a le temps ...
-Mais ça se prépare en BUSE ...
-Et en parlant de BUSE, lança Bones d'une voix forte, les yeux rivés sur eux. Ce sortilège tombe très souvent à l'épreuve pratique alors si vous écoutiez ?
La classe partit d'un petit rire et Lucy rougit avant de replonger son nez dans son parchemin et de recopier toute la théorie. Même Adam pouffa à côté d'elle, mais le son était étouffé par la main qui couvrait sa bouche.
-Arrête, marmonna Lucy, écarlate.
-Ouh, une petite préfète qui n'a pas l'habitude de se faire gronder ...
Lucy écrasa ses orteils sous son talon et face à la douleur, Adam perdit le contrôle de sa plume qui traça un grand trait en diagonale sur son parchemin.
-Aïe ! Attention, si continues d'être méchante avec moi, je ne te donne pas les muffins que ma grand-mère m'a donné et que j'ai justement ramené dans mon sac !
Lucy esquissa un petit sourire, touchée par l'attention autant que par la référence. Elle vérifia que Bones ne les surveillait pas, mais il était occupé à discuter avec Athénaïs Stones, qui venait de revenir de son entretien avec Greengrass. Pour se donner l'air nonchalant, elle dessina une fleur sur le coin de sa page.
-Hum ... Je n'ai pas le droit de base à un pourcentage parce que je suis ta copine ?
Adam essuya un petit rire et d'un geste tendre, il effleura du bout du doigt la main de Lucy qui était occupée à dessiner. De nouveau, la jeune fille jeta un coup d'œil à Bones, toujours de dos de l'autre côté de la classe. Sous la main sur laquelle elle s'appuyait, elle sentit sa joue se réchauffer. C'était fou ce qu'un petit geste pouvait provoquer ... Elle songeait à prendre plus franchement sa main, malgré la classe, malgré le fait qu'elle devrait s'entrainer au sortilège d'allégresse mais la cloche sonna à cet instant et Adam replia immédiatement ses doigts sur sa paume.
-Parfait ! clama Bones pour couvrir le brouhaha ambiant. Devoir de la semaine (Il eut un grand sourire sadique). Oh, allez, une petite dissertation écrite ça faisait longtemps ! Disons, soixante centimètres de parchemin sur comment conjurer les effets du sortilège d'allégresse ?
-Oh non, soupira la moitié de la classe.
-Ouh mais qu'est-ce que j'entends ? Des protestations ? Vous préférez quatre-vingts ? Voire un rouleau complet ...
Bones mit une main derrière son oreille, un sourire aux lèvres, mais la classe ne pipa mot et se contenta de noter le devoir. Lucy rangea ses affaires et fut surprise de voir Adam sortir une boite de fer forgé de son sac. Il se leva et s'avança vers Bones, le couvercle ouvert.
-Tenez, professeur. Pour la taxe professorale ?
Mais quel fayot, s'amusa Lucy en secouant la tête, désabusée. Bones sourit et se servit sans vergogne dans la boite.
-Merci bien ! Est-ce que c'est pour avoir des tuyaux pour le devoir, aussi ?
-Pourquoi, vous en donneriez ?
Bones haussa les sourcils et son regard glissa de Adam à Lucy. La jeune fille baissa rapidement la tête. De ce qu'elle savait, Stephen Bennett n'était toujours pas revenu à Poudlard et elle ignorait si son professeur lui en voulait pour l'agression de son neveu.
-A vous deux ? Certainement pas, vous n'avez pas besoin de moi. J'attends même un devoir un peu plus long que la moyenne ... J'adapte mon jugement et mes conseils aux capacités. Et dommage pour vous, vous êtes très bons dans ma matière. Et Adam vous êtes même très très bon donc j'espère que j'aurais le droit au rouleau avec vous.
-Ah, lâcha Adam en se frottant la nuque. Donc ... Je ferais bien de m'y mettre maintenant.
-Ce serait mieux. Et oh, Lucy ?
Lucy, qui attendait quelques mètres plus loin, son sac à la main, se retourna vivement sur son professeur. Bones lui fit signe d'approcher et elle se sentit se détendre devant son sourire avenant. Elle avança de quelques pas et tenta de ne pas trop avoir l'air de se cacher derrière Adam.
-Comment se passe la rentrée pour vous ? s'enquit Bones avec douceur. Pas trop de remarques désagréables ?
Lucy échangea un regard avec Adam. En réalité, très peu : sa relation avec Adam et les vacances avaient en partie fait oublier qu'elle était suspectée dans l'affaire des agressions. C'était un cuisant rappel et son cœur se serra.
-Non ça va ... mais professeur, ce n'est pas moi qui ...
-Je le sais, je le sais, la coupa Bones en levant une main. Je le sais et je regrette de ne pas avoir pris le temps de vous le dire avant les vacances ... (Sa bouche se tordit). Je l'admets volontiers, j'étais quelque peu sous le choc de l'agression de mon neveu.
-Je comprends parfaitement, souffla Lucy. Mais ... merci.
Bones lui adressa un nouveau sourire et se passa une main dans les cheveux. La main gauche – celle que Lucy et Adam avaient vu trembler après l'épisode du dragon. Lucy tenta d'apercevoir un stigmate de la blessure qu'il avait pu se faire à ce moment là mais il l'avait déjà replongée dans sa poche.
-Parfait. Maintenant, une seconde chose ... (Il désigna du menton le parchemin sur son bureau). Selon la liste que j'ai reçue, vous deviez avoir votre entretien après Miss Stones ... Vous n'êtes pas en retard ?
Lucy fixa la liste, puis agrippa le poignet d'Adam – elle ne portait jamais de montre, mais lui si. Son sang se glaça quand elle réalisa, en effet, qu'elle avait déjà plus d'un quart d'heure de retard.
-Oh par le caleçon de Merlin, gémit-t-elle, horrifiée. Oh par le caleçon de Merlin, elle va me tuer !
Sans prendre le temps de saluer son professeur ou Adam, elle fit prestement volte-face et s'enfuit à toutes jambes. Dehors, Luke consultait toujours une brochure et sa dernière note de Sortilège, et éclata de rire en la voyant fuser depuis la classe.
-En retard, Weasley !
-La ferme !
Greengrass combattait la tendance au retard de Lucy depuis sa première année, et c'était une femme exigeante et intransigeante. Ce fut donc avec appréhension et une boule de nerf au ventre qu'elle entra dans le bureau de Greengrass, essoufflée après avoir couru dans les couloirs pour limiter la casse. Mais au vu du regard acéré que la professeure de Métamorphose lui jeta par-dessus ses lunettes d'écailles, cela devait être rater pour elle.
-Une chose est sûre, Miss Weasley, c'est que ce ne sera pas contrôleur de train pour vous, maugréa-t-elle en se redressant. Asseyez-vous, je vous en prie.
-Excusez-moi, professeur, bredouilla Lucy en s'exécutant. Je suis sortie en retard de Sortilège ...
Greengrass balaya l'excuse d'un geste de main et sortit un dossier avec le nom de Lucy de ses tiroirs.
-Bien, entonna-t-elle doucement en feuillant les parchemins. Lucy Weasley. Excellents résultats scolaires. Moyenne oscillante entre Effort Exceptionnels et Optimal dans toutes les matières – sauf l'Arithmancie, mais tous mes élèves semblent avoir un problème avec cette matière ... (Elle sortit un parchemin plus brouillon que les autres, et le lut les sourcils froncés). Le professeur Hagrid semble faire votre éloge et réclame pour vous une carrière dans la Magizoologie ... (Elle consulta un autre parchemin, plus soigné) et le professeur Campbell vous recommande une carrière d'Auror ... (elle en tira un autre et Lucy reconnut sa propre écriture) alors que vous, Miss Weasley, vous prédisposiez en début d'année à une carrière Ministérielle.
Lucy se dandina sur sa chaise, mal à l'aise. Elle se souvenait du questionnaire que Greengrass leur avait donné en début d'année pour savoir vers quelles carrières semblaient s'orienter les élèves, et elle revoyait encore sa plume inscrire qu'elle souhaitait entrer en Ministère, sans vraiment y avoir le cœur.
-Et alors ? C'est irréalisable ?
-Vous savez, Miss Weasley, avec des notes comme les votre, tout est réalisable, évalua Greengrass en retirant ses lunettes d'un geste souple. Vous avez l'embarras du choix, et je dirais même que certaines filières s'arracheront votre candidature : vous êtes une jeune fille brillante, et de très bonne famille. Dans le cas présent, nous sommes là pour traiter de ce que souhaitez faire, Miss Weasley, plus que ce que vous pouvez faire.
Lucy se renfrogna dans sa chaise. Rien de ce que venait de dire Greengrass ne lui plaisait. Elle ne voulait pas être Auror, il en était hors de question. Son cœur battait pour les Créatures Magiques mais était-ce réellement raisonnable de s'aventurer dans une carrière aussi risquée ? Ne devait-elle pas privilégier la sécurité en entrant au Ministère ? Mais l'idée d'être vu au Ministère comme une fille-de, issue d'une famille influente de la Communauté Magique, et de surcroit brillante, ce qui ne faisait qu'ajouter à sa valeur, lui donnait la nausée. Greengrass eut un sourire triste.
-Bien Miss Weasley. Vous avez déjà des idées précises de carrière ?
-Euh. A part Ministérielle ?
-Même Ministérielle. Quel Département ? Justice, Jeux et Sport, Transports ?
Lucy resta coite, son cœur pensant lourd dans sa poitrine. Elle tordit ses doigts avec nervosité. Elle s'était déjà posé la question, mais rien ne s'était détaché.
-J'avoue n'en avoir aucune idée.
-En réalité, vous n'avez aucune idée de quoi faire ? devina Greengrass en avisant sa mine soucieuse.
Lucy secoua la tête avec un sourire coupable. Greengrass opina du chef, et sortit quelques brochures et en sélectionna une qu'elle confia à la jeune fille. Lucy la parcourut, et remarqua qu'il s'agissait de celle de Magizoologiste. Elle leva un regard intrigué sur son professeur.
-Vous essayez de me faire passer un message, madame ?
-J'essaie de faire en sorte que vous ne vous fermiez aucune porte, Miss Weasley. Je vous propose toutes les formations auxquelles vous pouvez prétendre et qui vous irez. Magizoologiste vous irait comme un gant. J'ai appris que vous rendrez visite à votre parrain dans la réserve de Dragon en Roumanie ?
-Vous avez des espions partout.
Greengrass eut un sourire tenu et remit ses lunettes pour relire le parchemin chiffonné et brouillon.
-C'est le professeur Hagrid qui le dit dans sa note. Ce ne sera pas inutile : vous pourrez voir si vous êtes faites pour cela, ou non.
-Mais professeur ... Je ne peux faire ça.
Greengrass leva les yeux de son parchemin et contempla longuement la jeune fille de ses yeux sombres et insondables.
-Et pourquoi cela Miss Weasley ? lâcha la Directrice de Serpentard d'un ton sec. Vous trouvez qu'il s'agit d'un métier trop dégradant pour une fille de haut-fonctionnaires ?
-Non ! protesta Lucy en s'empourprant. Non bien sûr que non ... C'est un métier noble, et je respecte deux qui le font. Simplement ... Ce n'est sans doute pas pour moi.
Greengrass dressa un sourcil dédaigneux.
-Est-ce votre père qui songe cela ?
-Non plus, je ne crois pas ... Il a toujours eu du respect pour mon oncle alors je ne pense pas qu'il méprise les Magizoolistes...
-Alors quel est le problème, Miss Weasley ? Vous avez peur de décevoir vos parents en choisissant une voix dans laquelle aucun membre ne s'est engagé ?
Lucy leva des yeux coupables sur son professeur. La dureté s'était atténuée dans son regard et quand elle retira une nouvelle fois ses lunettes, son visage avait un air bienveillant.
-J'ai connu votre mère à Poudlard. Nous étions dans la même année, vous le saviez ?
Lucy secoua la tête pour signifier que non, interdite. Elle ne s'attendait pas à ce que Greengrass parle de sa vie privée.
-Vous savez que votre mère était la petite-fille de Nobert Dragonneau ?
-Bien sûr.
-Vous vous doutez donc que toute votre famille maternelle baignait dans les métiers qui attrayaient aux Créatures Magiques ?
Lucy opina du chef. Il n'y avait qu'à voir ce qu'était devenu Rolf Dragonneau, et par suite ses deux fils, et particulièrement Lysander. Elle fronça les sourcils en comprenant où venait en venir son professeur.
-Et pourtant ma mère a fait une carrière Ministérielle, acheva-t-elle avec un soupir. Donc on peut s'arracher à son milieu, c'est ça ?
-Par exemple, oui, fit tranquillement Greengrass en se levant de chaise.
Elle contourna son bureau et s'appuya sur le plateau. Elle planta son regard dans celui de Lucy, avec profondeur et sérénité.
-Ne vous bilez pas, Miss Weasley. La Magizoologie est une branche difficile et exigeante de la magie qui exige les meilleures notes et un comportement exemplaire. Ce n'est pas à la portée de tous les sorciers de s'occuper de Créatures magiques. Il faut des grandes compétences magiques, un amour pour les Créatures, et pour les plus dangereuses d'entre elle, il faut un sang-froid, de l'ingéniosité et une capacité à prendre des décisions rapidement. Un peu comme vous avez fait avec le Noir des Hébrides.
Lucy eut un sourire timide au rappel de cet épisode. Elle avait joué sur l'inconscience, mais son pari avait été victorieux.
-D'ailleurs, le dragon ? Que lui est-il arrivé ?
-On l'a envoyé dans la réserve du Pays de Galles. D'après nos dernières informations il allait bien. Votre parrain pourra vous emmener le voir, j'en suis persuadée.
Greengrass contempla longuement Lucy, si bien que la jeune fille se sentit quelque peu mal à l'aise, se dandinant sur sa chaise en fuyant le regard de sa directrice de Maison.
-Miss Weasley ... cet épisode a été la preuve pour moi que vous aviez les capacités, cran et la volonté pour faire ce métier. Ne gâchez pas tout en vous enfermant au Ministère.
-Ce dont j'ai peur au Ministère, c'est du regard des gens, avoua-t-elle en haussant les épaules. Et j'avoue que le fait d'être dans un lieu si fermé, mais à la fois si ... public. En plus au Ministère, il faut savoir être à l'heure.
Lucy eut un demi-sourire, à la fois gênée et amusée. Elle savait qu'elle n'était pas faite pour les bureaux exigus du Ministère, ni pour obéir sans réfléchir à un patron qu'elle mépriserait sans doute. Mais elle avouait que faire un saut de l'inconnu, sans un filet de sécurité, en allant gambader dans la Magizoologie, l'effrayait un petit peu. Pourtant, sa discussion avec Lysander, dans la forêt, résonnait toujours à ses oreilles : « Un jour tu t'en iras d'ici aussi. Et le monde s'offrira à toi. Fais attention à ne pas le louper ».
-Miss Weasley ... Les deux voies que vous envisagez sont aussi gratifiantes l'une que l'autre. Les deux nécessitent les meilleures notes aux BUSE et par suite aux ASPIC. C'est à vous de trouver pour quelle voie vous êtes faite.
-Je sais bien, professeur.
-Maintenant, ne vous mettez pas une pression inutile. Les BUSE ne sont qu'une étape qui se trouvera être une formalité pour vous. Essayez d'obtenir les meilleures notes possibles dans toutes les matières possibles, pour garder un maximum de porte ouvertes. Vous avez encore deux ans pour vous décider.
Lucy hocha la tête en signe de compréhension, soulagée par ce répit. Il était vrai que dans l'absolu, elle n'avait pas à choisir dans l'immédiat. Juste à avoir les meilleures notes possibles et songer posément à son avenir. Ça ne lui semblait pas irréalisable.
-Aller en Roumanie sera déjà un premier pas, éluda-t-elle doucement. J'aviserais à ce moment-là.
-Cela me semble sage, approuva Greengrass. Voyez vos impressions pendant votre voyage, comment vous vous sentez, si vous vous pensez capable de faire ce que votre oncle fait. Vous viendrez me faire le bilan à la rentrée et on avisera à ce moment-là. Qu'en dites-vous ?
-Je ne suis pas sûre d'avoir pris ma décision d'ici là ...
-Venez toujours me voir, je suis curieuse de savoir ce qui a pu résulter de ce voyage.
-Vraiment ? s'amusa Lucy.
-Vraiment.
Greengrass sourit et retourna à son bureau. Elle rechaussa ses lunettes sur son nez, et nota quelques notes sur un parchemin avant de relever la tête.
-Bien, Miss Weasley. D'autres choses à me faire part ?
-Oui, en réalité, avoua Lucy en prenant son courage à deux mains. Mais ce n'est pas concernant mon avenir. Où est-ce qu'on en est avec l'antidote ?
Le léger sourire qui flottait sur les lèvres de Greengrass s'effaça. Lucy savait avoir été un peu trop directe, mais il fallait qu'elle pose la question pour plein de raison différente. Son professeur plissa les yeux et fixa Lucy avec un mélange de désapprobation et de compréhension.
-Bien. Je suppose qu'avec votre cousin dans un lit d'infirmerie, il est naturel que vous vous inquiétiez ... Il est vrai que nous avons récupérer la potion au moment de l'agression de James Potter et il se pourrait bien que nous essayions de trouver un antidote.
-Essayions ? Cela veut dire que ... vous n'y arrivez pas ?
Le regard à la fois rageur, dépité et outrageusement déçu que lui renvoya Greengrass donna sa réponse à Lucy. Mais la professeure se voulut rassurante :
-Il n'y a pas un mois que nous avons retrouvé le Sérum de Basilius, Miss Weasley. Il faut laisser le temps aux professeurs de trouver la solution. Beaucoup des plus brillants sorciers de notre temps sont en train d'y réfléchir. Ils finiront bien par retrouver quelque chose.
-Mais vous n'y arrivez pas ?
Greengrass lança un regard ennuyé à Lucy, comme si elle ne voulait pas avouer son échec.
-Nous faisons notre maximum mais il se trouve que pour l'instant nos tentatives sont ... infructueuses. Mais ne vous en faites pas, Miss Weasley. Nous trouverons le remède, et nous trouverons le coupable.
Lucy s'efforça de sourire avec reconnaissance, mais intérieurement, c'était le doute le plus complet. Le fait que Greengrass reconnaisse que, malgré les efforts déployés, les tentatives de remèdes n'aboutissaient à rien, ne faisait que conforter ce que Lucy pensait. Et si toutes ces tentatives avaient simplement été sabotées ? Un instant, elle fut tentée de parler de ses doutes à sa directrice de Maison, mais se ravisa. Jamais un professeur de remettrait en doute un collègue sur des paroles d'un élève.
-Très bien, lâcha-t-elle en un soupir. Je ... vous fais confiance, je suppose.
-Oui, Miss Weasley. Faites-nous confiance et tâchez d'avoir les meilleures notes possibles en BUSE. Si vous n'avez pas un Optimal en Métamorphose, sachez que je serais extrêmement déçue.
Lucy sourit et assura à son professeur qu'elle ne comptait pas avoir moins, avant de se lever et de mettre son sac sur son épaule. Greengrass la salua d'un hochement de tête et Lucy partit en direction de la porte.
-Miss Weasley ?
Lucy tourna le visage vers Greengrass, la main sur la porte, perplexe. La Directrice de Serpentard la regardait par-dessus ses lunettes, les yeux sombres et graves.
-Que je ne vous prenne pas à jouer les héroïnes, sinon je vous assure que ce sera l'exclusion.
-Promis, madame.
Lucy sortit alors du bureau de la Directrice de Maison, sachant pertinemment qu'elle ne tiendrait pas la promesse qu'elle venait de lui faire. Tant pis si cela lui coûtait sa place à Poudlard, ça pourrait peut-être sauver la vie de James. Elle referma la porte derrière elle et se tourna vers le banc d'en face, où, selon toute vraisemblance, devait attendre le dernier à passer. Mais il n'était malheureusement pas seul et Lucy se figea totalement sur le bas de la porte, perplexe. Luke Zabini était bien assis sur ce banc, oui. Mais était en grande conversation avec Adam Scampers. Elle les observa, abasourdie. Elle avait l'impression qu'une éternité s'était écoulée depuis qu'elle les avait laissé en classe de sortilège.
-Euh. Il suffit que j'aie le dos tourné cinq minutes pour que vous deveniez potes ?
Les deux garçons tournèrent la tête vers elle. Si Adam se frotta la nuque comme à son habitude, Luke lui servit un grand sourire sarcastique.
-N'exagère pas, Weasley. On parlait juste de ton plan stupide.
-Chut, le pressa Lucy avec un coup d'œil sur la porte. Et ce n'est pas si stupide.
-C'est juste inconscient, laissa échapper Adam.
-Un peu comme se mettre à la poursuite d'un dragon ?
Adam jeta un regard peu amène à Luke qui emplit Lucy de désespoir. Les deux garçons étaient sur la même ligne d'égalité à présent, en ce qui concernait les informations : elle avait passé une soirée complète, assise au coin du feu, à raconter tout ce qu'elle avait appris pendant ses vacances au Pays de Galles, tout en taisant la particularité de Gethin. Bien sûr, Luke avait demandé d'où venaient ces informations, mais elle avait prétendue ne pas les connaître. Elle leur fit un signe de tête pour qu'ils s'éloignent du bureau de Greengrass et ils se rassemblèrent au bout du couloir.
-Quoi que tu aies à dire, grouille, marmonna Luke. J'ai rendez-vous avec le dragon dans cinq minutes.
-On a besoin de mon « stupide plan », enchérit-t-elle alors précipitamment. Ils n'ont pas avancé dans la conception d'un antidote.
Les deux garçons se tendirent, l'air tout ouïe. Lucy résuma sa conversation avec Greengrass, et le visage d'Adam s'assombrit.
-Oui, c'était à prévoir, marmonna-t-il en passant une main dans ses cheveux. Si un prof est impliqué, les tentatives ont forcément été sabotées.
-Mais les meilleurs maitres des Potions doivent être sur le coup, protesta Luke en levant les yeux au ciel. Comme ça se fait qu'ils ne comprennent pas ça ?
-Peut-être que c'est subtil, songea Lucy avec un haussement d'épaule. Toujours est-il qu'ils n'y arrivent pas. Et autant dire que s'ils n'ont pas de piste maintenant, ils n'y arriveront jamais.
Luke inclina la tête sur son épaule, l'air de lui concéder ce point. Adam se prit la tête entre les mains, l'air de réfléchir profondément à la situation.
-On est des gamins, souffla-t-il en se redressant. Comment des gamins peuvent faire mieux que des maitres en Potions ?
-Déjà on n'a pas de saboteur, fit remarquer Lucy avec confiance. Peut-être que sans ça, l'antidote n'est pas si difficile à concocter.
-Weasley, gronda Luke en plissant ses yeux sombres. Greengrass vient de te dire que tu serais virée si tu jouais aux héroïnes. Elle me dira sans doute la même chose dans deux minutes, c'est trop risqué.
-Et mon cousin qui reste dans le coma, c'est quoi, normal ? s'agaça Lucy en le fusillant du regard. Et comment tu sais que Greengrass m'a dit ça, je ne vous l'aie pas raconté ...
Adam et Luke échangèrent un regard, et d'un air coupable, le Gryffondor sortit une ficelle couleur chair de sa poche. Lucy écarquilla les yeux et sentit une colère froide l'envahir.
-Non mais vous êtes sérieux là ?! Des oreilles à rallonges ? Vous m'espionnez ? Pas question que vous jouiez aux petit-ami et meilleur ami parfaits !
-T'inquiète pas, je suis loin d'être parfait et je l'assume, répondit Luke avec un sourire narquois. Et d'ailleurs, ce n'est pas moi qui aie eu l'idée.
-Je plaide coupable, avoua Adam sans sourciller. Je voulais juste savoir si tu parlerais à Greengrass de la Potion, savoir où les profs en étaient. Je n'ai pas osé en parler à Bones ...
-D'ailleurs, je suis entièrement d'accord avec tout ce qu'a dit le dragon : envoie balader ton père et va vivre avec les dragons. Au moins tu pourras me divertir quand tu reviendras.
-Ce n'est pas exactement ce qu'elle m'a dit, bougonna Lucy en dardant un regard noir sur les garçons. Et je vous déteste.
-Oui, je pense qu'on est tous les deux habitués à ce que tu nous dises ça, railla Luke. Maintenant si ça ne te dérange pas, je vais aller voler vers mon avenir – sans doute moins brillant que le tien, mais il m'en faut un.
Il remit la lanière de son sac sur son épaule et tapota la tête de Lucy avec condescendance.
-Et soyez sage. Pas de bêtise, on est plus au Pays de Galles.
-Luke ! l'appela Lucy, les joues rougissantes, alors qu'il s'éloignait dans le couloir. Qu'est-ce qu'on fait ?
Luke se retourna sans s'arrêter, sa cape sur une épaule, son sac sur l'autre et un sourire éternellement sarcastique sur ses lèvres.
-Je te suis, Weasley. Mais je te préviens que si on se fait choper, je dirais que c'était de ta faute.
Et il entra résolument dans le bureau en effaçant son sourire. Lucy fut soulagée de la réponse de Luke et se tourna alors vers Adam, qui s'était trouvé un soudain intérêt pour le portrait d'un sorcier aux lunettes rondes et opaques lisant de vieux grimoires. Sans préambule, Lucy lui donna une tape sèche sur la poitrine.
-Hey !
-Tu m'as suivie jusque mon entretien, je rêve !
-Mais Lucy ! Je voulais vraiment savoir où en étaient les professeurs. Je suis désolée, je ne voulais pas t'espionner. Simplement, je voulais savoir ce qui se passerait.
-Si j'évoquerais Gethin ?
Adam écarquilla les yeux, pris de court.
-Non ! Bien sûr que non, tu m'as donné ta parole, je te fais confiance ...
-Assez confiance pour m'espionner ?
Lucy croisa les bras sur sa poitrine, et Adam lui lança un regard peiné. La jeune fille plissa les yeux, et finit par soupirer. Il ne pensait pas à mal, elle le savait, mais elle refusait catégoriquement qu'il surveille ses faits et gestes.
-Ça va, maronna-t-elle. Mais ne recommence pas.
-Promis, sourit Adam. Alors, elle t'a poussé vers les dragons ?
Lucy se renfrogna et ils allèrent s'asseoir à côté d'une fenêtre, à terre. Elle avait promis d'attendre Luke, et Adam décida de lui tenir compagnie. Lucy s'adossa au mur et se prit le visage entre ses mains.
-Mais qu'est-ce que je vais foutre de ma vie ?
-Les dragons, ça me semble une bonne solution.
-Très drôle, Scampers.
Adam eut un petit sourire et se frotta la nuque, le regard perdu dans le couloir. Lucy le dévisagea un instant, regrettant de s'être emportée et s'enquit :
-C'était hier, non, ton entretien avec Londubat ? Comment ça s'est passé ?
Il était vrai que, paralysé par son propre entretien avec Greengrass, ça lui était complétement sorti de la tête. Adam ne parut pas se formaliser de cela et eut un petit sourire, à la fois triste et songeur.
-Je pense qu'il a dû me dire la même chose que Greengrass t'a dite ... Que je pouvais faire ce que je voulais avec mes notes, qu'il fallait juste que je trouve ma voie, tout ça ...
-Et il t'en a proposé ? Des voies ?
-Quelques une. Médicomage mais je ne pense pas être fait pour ça, une carrière au Ministère mais très personnellement ça me saoulerait assez. En fait, il n'y en a que deux qui ont vraiment attiré mon regard : Auror et Briseur de Sort.
Lucy eut un sourire entendu. Ça ne la surprenait pas, elle avait déjà songé à ces deux métiers lui iraient bien – bien que celui d'Auror l'effrayait quelque peu.
-J'ai deux oncles qui sont là-dedans, lança-t-elle alors. Harry est Chef du Bureau des Aurors, évidemment, et mon oncle Bill – le père de Louis – travaille comme Briseur à Gringrott. Tu devrais aller leur parler.
-Moi, aller parler à Harry Potter, pouffa Adam en secouant la tête. Bah bien sûr.
-Hé ! se hérissa Lucy en lui jetant un regard peu amène. Ils ne sont pas leur poste, ou leur influence ! C'est ma famille ! Alors si juste parler au grand Harry Potter te semble impossible ...
-Arrête Lucy, même si ça avait « que » ton oncle, ça aurait été embarrassant. Être le « grand » Harry Potter n'est qu'un facteur aggravant ...
-Mon oncle n'est pas une légende, soupira Lucy avec agacement. C'est un homme comme un autre qui essaie d'oublier la guerre comme il peut, et qui est parfaitement accessible. Il ne va pas voir de différence entre toi et lui. Alors je t'assure que tu peux aller lui poser des questions.
Adam réfléchit un instant et finit par soupirer, cédant ainsi à Lucy. Celle-ci rumina en silence. Elle détestait qu'on mette sa famille sur un piédestal, une famille à part et inaccessible que personne n'osait approcher car ils semblaient trop grand. C'était faux. Elle avait vu oncle Harry faire les pires pitreries avec oncle Ron et l'influent George Weasley se rouler dans l'herbe avec sa fille. Ils étaient des hommes comme tout le monde, alors il fallait cesser de les considérer comme des légendes.
-Je verrais, dit Adam au bout de quelques minutes. Mais je pense qu'on va attendre que James aille mieux.
-S'il va mieux ...
-Quoi ? s'amusa Adam en lui donna un coup de coude. Tu n'as plus confiance en ton plan ?
Lucy grommela dans sa barbe, le poing sur la joue.
-C'est vous qui ne me faites pas confiance ... Vous vous êtes mis à deux contre moi, je ne pensais pas que ça arriverait un jour ...
Adam rit et enlaça la taille de Lucy pour l'attirer à lui. Contre son gré, la jeune fille laissa aller son front contre son épaule, le cœur battant.
-On s'inquiète juste, c'est normal Lucy. Surtout après ce que Greengrass t'a dit. Tu risques le renvoie – et ce sera le cas de tous ceux que tu impliqueras.
-Ils ne seront pas obligé d'accepter. Et tu n'es pas obligé non plus. Mais en ce qui me concerne, je ne veux pas prendre le risque de voir James dans cet état pour toujours.
-Moi non plus, avoua Adam en caressant les cheveux de Lucy. Je n'arriverais pas à ne rien faire alors que la solution est potentiellement entre nos mains.
-Entre les miennes, d'après Gethin. C'est Gethin qui l'a dit, Scampers.
Le Gryffondor secoua la tête et Lucy sentit ses épaules se tendre. Elle caressa doucement les doigts des siens pour qu'il se détende.
-Je ne dis pas que ce que Gethin est faux, fit-il alors. Mais il faut faire attention avec ce que disent les Voyants. Ça n'a d'importance que si on leur en accorde. Ce que dit mon frère peut parfaitement ne pas se réaliser.
-Pour les prophéties, je suis bien d'accord. Mais là il s'agit plus d'une intuition.
-Mais si tu t'étais inventée une solution ?
Lucy se détacha et dévisagea Adam avec incertitude. Le jeune homme lui renvoya son regard et finit par soupirer profondément.
-Désolé. Ce n'est pas ce que je voulais dire. Simplement ... j'ai tellement peur qu'on se goure et qu'on fasse pire que mieux ...
-On fera attention. Très attention, je te le promets.
Adam riva son regard noisette sur les pierres du château, comme si les compter une à une pourrait le détendre et effacer définitivement ses doutes. Cela dut être efficace car un instant plus tard, il tourna le visage sur Lucy et l'embrassa tendrement sur les lèvres.
-Je te fais confiance, souffla-t-il en se détachant. Mais je veux qu'on soit prudent.
-On le sera. Promis.
Lucy sourit avec soulagement et embrassa la joue d'Adam pour le remercier de la confiance dont il faisait preuve. Les lèvres du jeune homme s'étirèrent en un menu-sourire et il se pencha pour poser ses lèvres sur celles de Lucy, mais un regard au-dessus de la tête de la jeune fille le suspendit net dans son geste. Il s'écarta et rougit pour bredouiller :
-Bonjour monsieur Potter.
Lucy se retourna vivement pour voir effectivement son oncle, ses cheveux noirs, ses cicatrices et ses incroyables yeux verts qui venait vraisemblablement de tourner vers dans ce couloir. Elle rougit violemment. Elle n'avait pas songé que ce nouveau changement de régime puisse faire intervenir sa famille dans sa vie privée. Elle se releva et se força à sourire avec une certaine nervosité.
-Bonjour oncle Harry.
Elle ne s'élança pas vers lui comme elle aurait pu le faire. Elle ignorait ce que le père de James pensait de toutes les rumeurs qui courraient à Poudlard, et son absence de réaction dans un premier temps la glaça. Mais un authentique sourire fendit son visage et il marcha sur elle.
-Comment tu vas, Lucy ? sourit l'Auror en embrassant sa nièce sur le sommet de crâne.
La jeune fille sentit ses épaules s'affaissaient de soulagement. Lui, de toute évidence, n'allait pas bien. Ses traits étaient tirés, ses yeux marqués par de nombreuses cernes et son visage plus pale qu'à l'accoutumé. Le grand héros que semblait imaginé Adam n'était pas tellement impressionnant. Lucy eut un petit sourire.
-Je vais bien. Et toi ? Tu arpentes les couloirs de ton ancienne école ?
-C'est toujours ressourçant de revenir à Poudlard, rit Harry, un rire légèrement forcé. Je passais voir Daphné Greengrass, nous devons nous organiser pour les différentes rondes qui va avoir lieu dans l'établissement.
-Ça va être à ce point ? s'étonna Lucy.
-Lucy, un criminel arpente l'école en laissant derrière lui des victimes et des dragons, rétorqua durement Harry. Alors oui, des rondes seront faites jour et nuit par les Aurors jusqu'à qu'on prenne cet homme. Et par soucis de sécurité, les préfets seront déchargés des leurs.
Lucy opina doucement du chef, comprenant que cette décision soit prise, même si ça ne lui plaisait pas du tout. Ils échangèrent un regard avec Adam et ils durent lire la même chose dans le regard l'un de l'autre : qu'ils devraient redoublés de prudence, pour échapper à la fois au suspect, mais également aux Aurors. La jeune fille finit par faire un sourire angélique à son oncle, pour éloigner la discussion du sujet épineux qu'était cette affaire – et l'éloigner de James.
-Greengrass parle avec Luke. Et justement on avait besoin de toi. Tu as deux minutes à accorder à Adam ?
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