Chapitre 22 : De l'autre côté du miroir
Moi-même, en direct de ma chambre avec vue sur mon étang pour vous livrer DEUX CHAPITRES WHAAA.
Non sincèrement il faut que je vous raconte : là où je vais en vacances depuis toute petite, on n'avait pas d'électricité. On vient juste de le mettre. C'est incroyable, de la lumière qui s'allume, sachez le !
BON CHAPITRE ! Vous allez vite le reconnaître. Peu de modifications. Bonne lecture !
***
Chapitre 22 : De l'autre côté du miroir.
Molly traversa les couloirs bondés à pas vifs, ses cheveux roux virevoltant furieusement autour de son visage. Ses talons claquaient contre le sol et les gens se retournaient sur elle pour la dévisager. Pourquoi la dévisageait-elle, c'était une bonne question. Parce qu'elle avait l'air d'une folle furieuse sortie du service psychiatrique de Ste-Mangouste ? Ou parce que en quelques jours, elle était passée d'employée modeste des Catastrophe Magiques à fille de la personne parmi les plus détestées de la Communauté ? Molly tenta d'ignorer tant bien que mal les yeux qui suivaient chacun de ses gestes et les mourus qui s'élevaient sur son passage, et s'engouffra dans l'ascenseur Ministériel. Elle y tomba nez à nez avec un visage familial, et fit un véritable bond.
-Teddy ! Tu m'as foutu la frousse !
-Désolé, s'excusa le métamorphomage en passant sa main dans ses cheveux bleus. C'était loin d'être mon intention. Tu vas où ?
-Département des Jeux et Sports Magiques.
Teddy dressa un sourcil, surpris, mais Molly se tut en s'avançant au fond de la cage, les bras rageusement croisés sur la poitrine. La porte se referma, et la cage partit brusquement en arrière. Teddy se rattrapa à une barre, titubant, ce qui arracha un sourire à Molly. Le journaliste lui jeta un regard noir.
-Ne te moque pas. Je ne viens pas souvent, ici.
-Alors qu'est-ce que tu fais là ?
-Boulot, répondit Teddy en levant des morceaux de parchemins. Je viens interroger Mr. Bletchley, au Département de la régulation des Créatures Magiques pour les relations qu'il entretient avec les Gobelins, s'il compte leur donné l'accès à la fabrication des baguettes magiques ...
-En faisant quoi ? rétorqua Molly avec amertume. Tu vas lui donner du veritaserum ?
Elle se mordit rageusement la lèvre et détourna les yeux. Ses poings se serrèrent. Elle n'avait pas à s'en prendre à Teddy, il n'y était pour rien, dans ses malheurs. Le jeune homme la jugea un instant de ses doux yeux ambrés, et posa sa main sur son épaule.
-Je me doute que tu ne dois pas trop tenir les journalistes dans son cœur, après l'article de la semaine dernière ...
-Tu crois ? grommela Molly en s'efforçant de s'adoucir. Désolée, Ted. Je ne veux pas être brutale ...
-Je comprends, t'inquiète.
Il eut un petit sourire et la lâcha, car l'ascenseur venait de connaître une nouvelle embarquée qui l'avait fait vaciller. Molly lui attrapa le bras pour lui faire garder l'équilibre, ayant plus l'habitude que lui.
-Je déteste cet ascenseur, gronda-t-il en ramassant le parchemin qu'il avait laissé tomber.
Molly ne répondit pas, et observa un instant le visage doux et les yeux chaleureux de celui qu'elle considérait depuis toujours comme son cousin. Il travaillait certes à La Gazette du Sorcier, mais il était l'un des hommes les plus droits qu'elle connaissait.
-Ted ?
-Oui ?
-Tu sais comment André Andros a eu le tuyau la liste du cabinet ministériel ?
Teddy posa les yeux sur elle, gravement, comme s'il s'attendait à la question. Et de fait, il devait sans doute s'y attendre, travaillant lui-même à La Gazette. Molly avait certes son idée sur la question, mais elle voulait savoir si son « cousin » pouvait la conforter.
-Je n'ai pas de certitude. Je n'ai pas de contact avec André Andros, je le méprise depuis l'enfance, et je fais tout ce que je peux pour l'éviter. En revanche, j'ai un peu fouiné, j'avoue. Tout ce que je peux te dire, c'est que sa source est au sein du Ministère.
Molly hocha la tête, hésitant entre soulagement et courroux. Voilà qui la confortait. Mais un autre journaliste lui avait donné des informations plus précises. Qu'elle s'apprêtait à vérifier sur le champ. La cage s'arrêta brusquement, et Teddy eut cette fois le réflexe de s'agripper à la barre pour ne pas vaciller.
-Département des Jeux et Sports Magiques, indiqua la voix féminine désincarnée.
-Je déteste cette voix aussi, marmonna Teddy. En fait, je déteste le Ministère.
-Et je déteste La Gazette. Je te laisse, Ted.
-A plus, Mollyly. Je te tiens au courant si j'ai du nouveau.
Molly eut un sourire prudent.
-Je pense que ça ne se servira pas à grand-chose, mais merci.
Et elle s'engagea dans le couloir, laissant la porte de l'ascenseur se refermer sur son cousin. Encore une fois, les gens qui venaient en sens inverses la dévisageaient ouvertement, mais elle les ignorait une nouvelle fois pour s'engouffrer dans un petit couloir et d'ouvrir une porte à la volée sans prendre la peine de frapper. Les deux garçons à l'intérieur sursautèrent violemment, pris de court.
-Euh, Mollyly, ton père ne t'a jamais dit qu'il fallait frapper avant d'entrer ?
Molly fusilla son cousin du regard, et Fred se tut, réduit au silence par le courroux visible de la jeune fille. Elle lui indiqua sèchement la porte d'un coup de menton.
-Tu peux nous laisser ? J'ai quelque chose à régler avec Erik.
Fred lui renvoya un regard surpris, mais prit docilement sa veste et sa baguette sur son bureau.
-De toute façon, je vois aller voir Lila, elle est de retour en ville pour quelques jours ... A plus !
La mention de sa petite-amie, Lila Jordan, jeune et talentueuse Poursuiveuse des Harpies de Holyhead, Molly fut partagé entre l'attendrissement car elle avait toujours aimé le couple qu'ils formaient, et le ressentiment car ils semblaient réussir où elle était en train d'échouer. Fred ferma la porte derrière lui avec soin, et quand il fut parti, Molly darda son regard sur Erik, toujours assis derrière son bureau, droit et fier, les cheveux noirs d'ébène plaqués en arrière. Il leva un sourcil, l'air étonné de l'humeur de sa petite-amie.
-Chérie ? Quelque chose ne va pas ?
Molly sentit les ailes de son nez frémir à la façon McGonagall. La rage qu'elle retenait depuis dix minutes finit par exploser.
-Ce qui ne va pas ? Vraiment ? Tu vas vraiment faire l'innocent encore longtemps ?
Erik eut le culot de prendre un air surpris qui agaça d'autant plus Molly. Elle passa une main nerveuse dans sa longue chevelure rousse qu'elle avait oublié d'attacher dans la précipitation. Normalement, elle ne travaillait pas aujourd'hui, mais cette affaire l'avait forcé à sortir de chez elle.
-Comment tu t'y es pris, hein ? Chance Liquide ? Vertaserum ? Ou c'est juste que je suis trop stupide ?
-Mais de quoi tu parles ?
-De la liste ! Tu étais le seul au courant, l'unique personne en dehors de ma famille ! L'unique personne qui ait pu le vendre à la presse ! Je ne sais pas ce qui m'a poussé à te l'avouer, bon sang alors dis-moi ! Aie le courage de l'admettre !
Erik la dévisagea un instant, l'air d'évaluer ce qu'elle savait réellement. Mais Molly n'avait aucun doute. Elle l'avait soupçonné dès le départ, car elle lui en avait en effet parlé. Elle lui avait parlé de la campagne, de l'implication de son père, de son incompréhension car elle avait pensé qu'il irait chercher le poste pour lui-même et non pour une autre. Pour montrer son soutien, elle avait travaillé sur la communication de la campagne avec Percy et elle avait ainsi pu avoir accès à la fameuse liste. Les noms pour les futurs postes clés qui étaient décidé en amont de l'élection ... Tous très bons, tous très bien placés, mais toute l'histoire avait fini par trop peser sur ses épaules. Ça lui avait tellement tourné dans la tête qu'elle en avait parlé à Erik, quelques jours après la rentrée.
Mais la liste avait fuité. Avec le nom de son père. Et on avait déterré de vieilles histoires ...
Quand l'article était paru, elle l'avait immédiatement soupçonné, malgré la douleur que ça lui causait. Mais elle avait attendu des preuves irréfutables pour l'incriminer. Elle les avait eues. Elle fourra la main dans son sac pour sortir un parchemin parcourue d'une petite écriture noire et soignée qui lui faisait maintenant horreur. Une lettre adressée à André Andros qu'elle jeta à la figure d'Erik.
-Tu vas me dire que ce n'est pas de toi, ça ?!
Erik rattrapa maladroitement le parchemin, et le lut avec précaution. A cet instant, son visage se durcit, et il lança un regard noir à Molly.
-Qui t'as donné ça ? Ton cousin ?
-Aucune importance ! Alors, maintenant tu vas l'avouer ? Que tu as trahie ma famille ?
Que tu m'as trahie ? songea-t-elle avec amertume. Elle attendit, les bras croisés sur sa poitrine, le menton haut. Il était hors de question qu'elle montre à quel point ça la touchait. A quel point elle avait envie de laisser les larmes couler après une désillusion pareille. Ils l'avaient tous prévenu : Lila Jordan, Fred, même Daphnéa ... Erik n'était pas stable. Erik n'avait aucune allégeance. Erik faisait ce qui était le mieux pour lui. Elle avait cru le changer. Elle s'était trompée. Et ça lui faisait mal. Ils s'affrontèrent un instant du regard, silencieusement, la tension à son comble. Puis Erik posa le parchemin sur la table et se leva.
-Je ne sais pas si on peut réellement parler de trahison ... Mais en effet, j'ai dit à André Andros que ton père allait avoir un poste si Hermione Granger devenait Ministre.
Elle avait beau d'y attendre, savoir pertinemment que c'était de sa faute, mais l'entendre de sa bouche avant tant d'indifférence qui donnait un coup de poing dans l'estomac. Ses yeux s'écarquillèrent.
-Mais ... Pourquoi tu as fait ça ? A André Andros ! Evidemment qu'il allait s'en servir contre mon père – et contre ma tante !
-Ce n'était qu'une liste, fit remarquer Erik, l'air surpris par la virulence de Molly. Cela n'engageait à rien, je ne suis pas responsable de ce qu'il a écrit ensuite ... La plupart des noms étaient même des plus évidents – une Bones à la Justice Magique, comme c'est original ...
-Et alors ?!
-Alors tout le monde aurait pu donner et spéculer sur cette liste ...
-Et alors ?!
-Alors pourquoi ce suspens ? Le monde mérite de savoir qui va se cacher derrière Hermione Granger. Une Ministre ne travaille pas toute seule : elle a une équipe autour d'elle.
Molly le contempla, incrédule. Le pire dans tout cela, c'était qu'il paraissait être sûr de son bon droit et surpris par la colère manifeste de sa petite-amie.
-Mais ... je ne comprends même pas pourquoi tu te justifies c'est ... Erik, tu n'avais pas à faire ça !
-C'était mon devoir de citoyen de prévenir la communauté sorcière de ...
-Et ton devoir envers moi ? Je t'avais demandé de rien dire !
Des accents plaintifs avaient percé sa voix à ce moment-là, et Molly se donna une gifle mentale. Il ne fallait surtout pas qu'elle craque maintenant, c'était hors de question. Elle se rattrapa en gratifiant Erik d'un regard incendiaire.
-Les gens ont passé leur semaine à me dévisager. Mes collègues me regardaient de travers – certains me demandaient ce que je faisais encore là, puisque visiblement être une Weasley appelait aux ascensions rapides. Mon père subit les assauts haineux de certains médias – même Le Chicaneur s'est demandé si l'esprit de Cornelius Fudge ne s'était pas réincarné dans son corps ! Et ma sœur ... Elle n'était pas préparée, elle ne savait rien, je n'ose même pas imaginer l'impact que ça a pu avoir sur elle à Poudlard !
-Elle savait qu'il entrait en campagne, non ?
-Mais pas qu'elle allait se prendre ce genre d'article dans la figure !
-Elle le savait, de toute manière, c'est juste qu'elle a mal anticipée ... et toi aussi.
Cette attaque à elle et sa sœur fit décisivement sortir Molly de ses gongs. Elle sortit sa baguette d'un geste vif et la pointa sur Erik avec autorité.
-Maintenant tu arrêtes de jouer et dis-moi : pourquoi tu as fait ça ?!
Erik lorgna la baguette avec suspicion. Il savait pertinemment que Molly était meilleure que lui en magie. Les doigts de la jeune fille se resserrèrent sur son manche.
-Et je veux la vérité. Si tu as un minimum de respect pour moi, tu me diras ce qui t'es vraiment passé par la tête quand tu as écrit cette lettre. Et je te promets, je te le promets sur la tête de ma petite sœur, si je sens que tu mens, je n'hésiterais pas à te jeter un sort.
Erik jaugea un long moment la baguette tendue vers lui. Molly avait vu furtivement sa main se glisser dans sa poche arrière et sans attendre, elle le désarma silencieusement. Les yeux d'Erik s'écarquillèrent quand sa baguette sauta de ses mains pour atterrir dans celles de Molly. La jeune femme haussa le sourcil d'un air suggestif.
-Alors ?
-Tu es sûre que tu veux la vérité ? Je ne suis pas sûr que ce soit agréable à entendre.
Le cœur de Molly se serra dans sa poitrine, mais elle hocha fermement la tête. Oui, elle voulait savoir, quoiqu'il en coûte. Erik se pinça l'arête du nez avec les doigts, les yeux sombres fixés sur Molly.
-Bien. Ça fait un an que je suis l'informateur de Andros au Ministère. L'année dernière, j'ai fait éclater le scandale de la soi-disant corruption de Gwenog Jones pour l'attribution de la prochaine Coupe du Monde, il était ravi, il m'a donné une jolie poignée de Gallion pour ça ...
-Ne me dis pas que tu fais ça pour de l'argent ?!
-Bien sûr que non. Ses informations font avancer ma carrière. Andros a certaines entrées au Ministère, il s'entretenait souvent avec Ereba Millaners, et Jones. Ça m'était utile.
Un goût amer remonta dans la gorge de Molly alors qu'elle prenait la mesure que ce que cela signifiait. Erik n'était pas l'homme qu'elle croyait connaître. Il était celui contre lequel Daphnéa et Fred l'avait mise en garde. Mais pourquoi fallait-elle qu'elle n'écoute jamais personne ?
-Et moi ? Je faisais aussi ta carrière, c'est ça ?
-Quoi ? se récria Erik, l'air sincèrement surpris.
-Je joignais l'utile à l'agréable, c'est ça ? Tu te servais de moi pour avoir les informations dont tu avais besoin ? Tu ne m'as approché que parce que j'avais un père influent ? Bon sang comment j'ai pu être si stupide !
Erik paraissait sincèrement étonné par la tirade de la jeune fille. Il se leva prudemment, et faisant fi de la baguette que Molly pointait fermement sur sa poitrine, il s'approcha.
-Bien sûr que non ! Je pensais vraiment que ça pouvait marcher, entre nous, Molly. Tu étais une fille brillante, de bonne famille, promise à un splendide avenir ... Belle, intelligente et ambitieuse. Tu étais réellement parfaite.
Molly fronça les sourcils, essayant de discerner le vrai du faux dans les paroles douces et le visage contrit de l'homme qui partageait sa vie depuis des mois. Et force était d'admettre que ce n'était pas facile. Erik dû percevoir son hésitation, car il s'approchait de plus en plus.
-Je t'apprécie vraiment, Molly. J'aime vraiment ta compagnie, ce que tu es, ce que nous sommes. Tu es la première femme avec laquelle j'ai pu me projeter. La seule avec laquelle j'ai entraperçu un avenir. Et un bel avenir. Nous deux, ensemble, lié. Une belle carrière Ministérielle. Un bel appartement. Ou une maison. J'avoue ne pas avoir réfléchi au prénom des enfants, mais est-ce vraiment important ?
-Des enfants ?
-Quoi, tu n'en veux pas ?
A vrai dire ... Non. Molly n'avait jamais réfléchi à ça. A ce pan-là de son avenir. Quand elle prononçait ce mot, elle pensait avec horreur et délice au parcours qui l'attendait pour s'élever aux plus hautes branches de l'administration seule, en étant une femme, et fille de Ministre, tout tant ayant son trajet reconnu à sa juste valeur. Elle n'avait jamais songé à fonder une famille. Un appartement. Une maison. Des enfants. Tout simplement parce qu'elle s'était toujours imaginée seule, une famille comme sacrifiée à sa carrière. Si c'était pour qu'elle délaisse des enfants comme ses parents avaient pu la délaisser, est-ce que ça en valait réellement la peine ? Ses yeux retombèrent sur le parchemin qu'Erik tenait encore dans ses mains, et elle secoua la tête pour se remettre les idées en place. Elle était en train de se laisser amadouée, et il en était hors de question.
-Alors pourquoi ce coup de poignard dans le dos ? Si tu tiens vraiment à moi, pourquoi tu m'as caché ça ?
-Parce que tu aurais accepté ? ricana Erik avec dépit. Si je te disais que j'étais un informateur d'Andros, je te perdais.
-Bien vu, petit génie. Et tu aurais perdu aussi une de tes précieuses mines d'information, quel dommage ...
-Et une fille avec laquelle je me voyais faire ma vie. Je n'étais pas sûr d'être prêt à faire ce sacrifice.
-Alors tu voulais quoi ? L'ellébore, l'argent de l'ellébore et le sourire de l'apothicaire ? Ce n'est pas comme ça que ça marche.
-Molly ...
-Comment veux-tu que je fasse confiance à un homme qui me trahie pour de l'argent ? Pour l'avancement de sa carrière ? Je ne pourrais jamais rien te dire ! Jamais avoir confiance en toi !
Elle baissa sa baguette de frustration et passa une main fébrile dans ses cheveux flamboyants. Erik profita de son instant de faiblesse pour lui prendre la main, et avant qu'elle ne puisse protester, il dit :
-Je sais que cet article t'a blessé, mais je savais pertinemment que je ne pouvais pas me servir de toi pour avancer au Ministère, tu ne l'aurais pas supporté, tu tiens tellement à t'élever toute seule ... Alors je devais trouver un autre moyen, et cet autre moyen c'est Andros. Il a parlé à Jones la semaine dernière, elle risque de me promouvoir à son secrétariat, tu te rends compte de l'opportunité que c'est pour moi ?
-Et ça ne t'as pas posé un petit problème de conscience de devoir révéler une information que ta petite-amie t'avait supplié de garder pour toi ?
-Un peu. Mais je ne compte pas rester dans ce bureau toute ma vie, Molly.
Les mots glacèrent la jeune femme, et annihilèrent tous les efforts qu'Erik avait fait pour montrer qu'il tenait à elle. Elle retira sèchement sa main, et rangea souplement sa baguette dans sa poche.
-Et moi je ne compte pas rester ma vie entière avec un homme qui mettra sa carrière avant la confiance que je lui porte.
Et sans attendre sa réponse, elle sortit du bureau, sans un regard en arrière. Erik n'essayant pas de la retenir. Elle fit à peine attention aux gens qui la dévisageait encore alors qu'elle entrait dans l'ascenseur, ou à ceux qui chuchotaient sur son passage dans l'Atrium. Au milieu, une immense fontaine d'or trônait, un monument en hommage à ceux qui avaient péri lors des deux guerres représentait un sorcier, un gobelin, un elfe de maison, un centaure, et nouveauté, un enfant moldu. Sur le socle d'où l'eau se déversait, des noms gravés changeaient sans cesse, rappelant aux gens tous ceux qui avaient donné leur vie pour leur liberté. Une jeune femme regardait fixement ces noms de ses yeux verts, le visage grave. Molly la rejoignit rapidement, et elle vrilla ses yeux sur elle.
-Alors ? Comment ça s'est passé ?
Molly dévisagea un instant Daphnéa McColley. Elle n'aurait jamais cru quand elle l'avait rencontré dans le bureau d'Erik, mais elle avait fini par apprécier cette jeune femme au caractère bien trempé et au sourire espiègle. Quand l'article d'André Andros était paru, Daphnéa avait spontanément proposé d'enquêter sur la fuite, et elle avait fourni à Molly la lettre d'Erik au journaliste cet après-midi. Elles s'étaient aussitôt rendues au Ministère, et Daphnéa avait attendu la jeune femme. Molly résuma leur conversation en tentant d'avoir l'air neutre, et la journaliste hocha doucement la tête.
-Le snargalouf. Il n'a pas changé. Quand je suis sortie avec, en cinquième année, il m'avait quitté parce que je l'avais battu au Quidditch. L'ambition, c'est le maitre-mot d'Erik Kane. Très étonnant qu'il ne soit pas allé à Serpentard ... Mais je suppose qu'il manquait d'ingéniosité.
Molly ne répondit pas. Maintenant que son affrontement avec Erik s'était achevé, elle se sentait vide de toute énergie, et fixaient les noms qui s'affichaient sur le socle d'un air vide. Amelia Bones laissa place à Marlène McKinnon. Qui fut remplacée par Fred Weasley. Daphnéa eut un vague sourire.
-Quoi, ton cousin est mort avant d'être né ?
-C'était mon oncle. Le co-fondateur de Farce pour Sorcier Facétieux. Il est mort pendant la Bataille de Poudlard.
-Oh.
Daphnéa eut l'air vaguement gêné. Ses doigts pianotèrent la besace qu'elle avait toujours avec elle, contenant son matériel de journaliste.
-Je ne savais pas. Désolée.
-Je ne l'ai pas connu, éluda Molly avec un vague mouvement d'épaule. Tout ce que je sais, c'est que Fred – mon cousin – lui ressemble beaucoup.
Daphnéa ne dit rien, et Molly n'approfondit pas le sujet. La mort de Fred Weasley Sr. était toujours un sujet presque tabou dans la famille. D'après les dires de Papy Weasley, le seul qui avait accepté d'en parler avec ses petits-enfants de cet oncle qu'ils n'avaient jamais connu, sa mort avait affecté et changé profondément la famille. A commencer par son jumeau, George. Et Percy, qui l'avait vu mourir, qui avait bercé son cadavre ... Tante Hermione lui avait raconté la scène, une fois, des larmes dans les yeux. Ce jour-là, la jeune femme s'était promis de ne plus jamais juger son père. Molly sentit son cœur se serrer et ça dû se lire sur son visage, car Daphnéa lui demanda :
-Ça va ? Tu as l'air toute bizarre ...
-Oui ... Je suis juste ... fatiguée.
-Dur d'être la fille d'un ancien collabo ?
Molly hocha doucement la tête. Oh que oui, c'était dur. Et ce n'était que le commencement.
-Je vais y aller. Encore merci, Daphnéa, pour la lettre. Je te dois une fière chandelle.
La journaliste lança un regard à Molly et elle vit une lueur de compassion y brillait. Elle leva un sourcil, et un demi-sourire espiègle releva la commissure de ses lèvres.
-Oh, de rien. Je te l'ai dit, mon boulot, c'est de fouiner. Tu es sûre de vouloir repartir maintenant ? Il est à peine cinq heures, tu pourras payer ta dette en me payant un verre.
-Je te l'ai déjà payé la dernière fois ! s'indigna la jeune femme en plissant les yeux.
-Hey ! Mon imbécile de petit frère avait volé mon porte-monnaie pour pouvoir s'acheter des friandises dans le train, je n'y peux rien ! Et puis, je suis sûre que vu comment tu es tendue, tu as besoin d'un verre, princesse. De te détendre.
-Ce n'est pas faux, céda Molly, qui ne se sentait pas d'avoir un interminable débat avec Daphnéa, débat que la journaliste aurait sans doute gagné. Mais tu me laisses du temps pour me reposer, ça aussi j'en ai besoin. Et me changer, je suis sortie en vêtement moldu – en fait ça doit être pour ça que tout le monde me dévisage ...
-Ça, c'est sûr que tu n'as pas la tenue la plus sexy, pouffa Daphnéa en avisant le jean et le vieux tee-shirt de Molly. Accordé. Mais en compensation, je te sors ce soir, tu as besoin de te changer les idées. Je viens te chercher vers vingt-heure, et tu as intérêt à être aussi apprêté que si tu te rendais à ton propre mariage, princesse.
Elle eut un sourire espiègle, et avant que Molly n'ait pu émettre la moindre protestation, Daphnéa transplana.
***
C'était une mauvaise idée, finalement. Molly le sentait alors qu'elle suivait Daphnéa dans les rues bondées londonienne, moulée dans une jupe qui lui faisait des jambes interminables, les cheveux roux tressés en une impeccable coiffe. La journaliste était vêtue d'une jupe noire et d'un haut crème qui soulignait l'éclat de sa peau, et d'une veste en cuir, dans un style mélange de décontraction et de classe. Elle respirait tellement l'assurance que Molly se sentait grande, lourde et cruche à côté. Et pourtant, ce n'était pas faute d'avoir fait un effort.
-Depuis quand Molly Weasley met-elle des jupes au-dessus du genou ? se moqua Daphnéa avec un sourire. Et depuis quand met-elle des escarpins ? Tu n'étais pas assez grande comme ça, il fallait que tu me regardes encore plus de haut ?
-Je ne te regarde pas de haut.
-Dans le sens littéral du terme, ma belle.
Il était vrai que sa grande taille était une caractéristique de Molly. Elle en avait toujours été complexée, car ses un mètre soixante-douze la rendait grande comme une tige, avec des jambes interminables et l'empêchait de mettre des talons. Mais ce soir, elle avait besoin de se détendre, de se sentir belle. Pas pour les autres, mais pour elle. Alors au diable la grandeur.
-Toutes mes excuses.
-Tu n'as pas à t'excuser pour ça, tu es sublime ! Tu devrais faire ça plus souvent. Jupe, approuvée. Talons, approuvés. La prochaine fois, je passe pour la coiffure et le haut, tu n'aurais pas pu mettre quelque chose de plus sexy qu'une chemise ? Je ne suis pas sûre que tu porterais une chemise pour ton mariage ...
-Je ne savais pas qu'on sortait draguer.
-Non, on sort s'amuser, mais ce n'est pas pour ça qu'on doit être fringuées comme un sac. Je ne te dis pas que c'est le cas, tu es belle. Mais tu peux mieux faire.
Molly lui lança un regard acéré que Daphnéa ignora. La journaliste accéléra le pas, ses boucles auburn d'irlandaise bondissant sur ses épaules à chacun de ses pas, Molly dans son sillage. Finalement, la jeune femme poussa la porte d'un bar moldu et elles s'installèrent à une table après avoir pris une bière pour Daphnéa et un vin blanc pour Molly.
-On sent qu'on a une éducation différente, princesse, rit la journaliste en levant son verre. A ton célibat ?
Molly eut un sourire crispé, et trinqua avec la jeune femme. Daphnéa babilla un moment sur le prochain match qu'elle devait couvrir pour La Gazette et sur le fait qu'elle y retrouverait sans doute Lila Jordan, la petite amie de Fred et son ancien adversaire direct au Quidditch avec laquelle elle s'était toujours bien entendue, ainsi que son ancien Capitaine Milo O'Neil qui jouait dans l'équipe des Chauve-Souris de Fichucastle avec sa petite-amie Felicity Bletchley. Voir tous ces noms du passé resurgir arracha un sourire étrange à Molly.
-Je vais sans doute aller voir mon frère le mois prochain, ajouta-t-elle après une gorgée. Il joue contre Poufsouffle, et la dernière fois que je suis allée le voir jouer, c'était à son premier match, l'année dernière – pas le plus mémorable, Marcus s'était pris un cognard, on avait perdu ... Bref.
Elle prit une nouvelle gorgée avec une grimace, comme pour faire passer les souvenirs de ce match atroce. Sa moue fit sourire Molly. Daphnéa vrilla son regard vert sur elle.
-Tu devrais venir, toi aussi.
-Pourquoi ? s'étonna la jeune femme.
-Parce que c'est ta sœur qui joue. Quand tu es partie, elle soulevait la Coupe de Quidditch. Tu n'es pas curieuse de savoir ce qu'elle est devenue ?
-Je ne m'y connais pas en Quidditch, je ne saurais pas ...
-D'accord, mais tu ne penses pas que ça lui ferait plaisir de voir sa grande sœur dans les tribunes ?
Molly leva les yeux au ciel, mais un sourire passa furtivement sur ses lèvres. L'éclat triomphal dans les yeux de Daphnéa lui indiqua qu'elle l'avait vu, ce sourire.
-Le retour de Daphnéa, Sainte Protectrice des familles...
-Ça veut dire que tu vas venir ?
-Ça veut dire que je vais y réfléchir. Ça dépendra du boulot que j'ai.
Daphnéa eut un sourire entendu, et commanda une nouvelle bière et un nouveau vin pour Molly. Elles bavardèrent encore une heure, de tout et de rien, comme elles l'avaient fait quand elles avaient été boire un verre ensemble, après avoir reconduit leur frère et sœur au Poudlard Express. Daphnéa avait réussi à faire rire la jeune femme aux larmes, et cette entrevue avait réellement scellé leur amitié.
Daphnéa partit un moment aux toilettes, et Molly en profita pour regarder le bar. Il était branché, avec des néons et de la musique moldue sortait de ces drôles de boites noires installées aux quatre coins de la salle. Un groupe de quatre garçons moldus qu'elle avait déjà remarqué se retournait vers elle pour plonger leur regard dans le décolleté de Daphnéa ou, plus surprenant, sur les longues jambes de Molly, riaient à gorge déployé ; un petit groupe d'amis venait de commander une tournée pour l'anniversaire de l'une entre elle, et des filles au fonds étaient penchées l'une sur l'autre, comme comploteuses. De temps en temps, certains se levaient, parlaient au barman et disparaissaient dans l'autre salle sans revenir. Molly fronça les sourcils, et quand Daphnéa revint, elle pointa une fille en mini-jupe et haut en dentelle qui venait d'entrer dans le bar, et passant de l'autre côté du rideau sans même s'installer une fois dans la salle principale.
-Qu'est-ce qu'elle fait ?
Daphnéa eut un sourire entendu qui mit aussitôt Molly sur ses gardes. Elle prit son sac, et retira sa veste en cuir pour s'avancer vers le barman, fauchant au passage le coude de Molly pour la forcer à se lever.
-Tu vas voir, tu crois que j'ai choisi ce bar au hasard ? Hey, Stan ! appela-t-elle, accoudée au bar. Tu me gardes mes affaires ?
Le barman, un homme d'une quarantaine d'année au sourire avenant, sourit en voyant la jeune femme.
-Evidemment, Daph ! Tu sais comment faire ...
-Evidemment, fit la jeune femme avec un clin d'œil en confiant sa veste et son sac au barman. Donne ta veste, Weasley !
Avant que Molly n'ait pu protester, Daphnéa lui débarrassa de son manteau et mit son bras en dessous du sien pour lui faire passer le rideau.
-Stan, que tu as vu, est un sang-mêlé, révéla-t-elle avec un sourire. Et son bar est à son image, il y a un côté moldu ...
-Et un coté sorcier ? devina Molly alors que les deux jeunes femmes arrivaient au bout d'un couloir, ou un miroir prenait l'ensemble du mur.
-Exactement. (Elle se tourna vers le miroir, et sortir sa baguette pour le tapoter trois fois. Leur image se brouillait par vague pour leur faire miroiter une autre pièce). Prête à passer de l'autre côté du miroir ?
-Je suppose ...
Daphnéa sourit, et avança d'un pas, entrainant Molly avec elle pour les faires passer à travers le miroir. Molly ferma les yeux. Quand elle les rouvrit, elle se trouvait devant la copie conforme du bar moldu, si ce n'était que les verres se remplissaient seuls, que la musique était celle des Bizarr'Siters, et qu'un elfe de maison était en train de faire le show au milieu d'une petite piste de danse.
-Tanki est toujours là, remarqua Daphnéa en désignant l'elfe. Il était à la famille sorcière de Stan, et il lui a donné sa liberté, mais il refuse de quitter le bar. Alors Stan le paye. Hey, Tanki !
L'elfe cessa de danser, et accouru vers les jeunes femmes. Molly eut un vague sourire en le voyant affubler d'une veille salopette d'enfant, et d'une paire de radis qui ornait ses immenses oreilles de chauve-souris.
-Miss Daphnéa McColley ! Qu'est-ce qui vous ferez plaisir ?
-Deux Whisky Pur Feu, Tanki.
-Tout de suite, Miss !
L'elfe claqua des doigts, et disparut devant elle pour se retrouver derrière le bar. Molly tenta de capter le regard de Daphnéa, qui lui sourit d'un air rassurant avant de l'emmener s'assoir au bar. Tanki leur servit leur verre d'un claquement de doigts, puis retourna avec empressement sur la piste. Molly leva un sourcil.
-Il a l'air de s'amuser.
-C'est ce qui compte, non ? Ted Lupin a fait un article sur lui, une fois, et il a dit que plus d'elfe devraient être comme Tanki. Des elfes libres.
-Oui, je reconnais bien là Teddy.
Elles s'installèrent au bar et sirotèrent le whisky Pur Feu que Tanki leur avait apporté. Plus les minutes défilaient, plus les gens affluaient pour danser, et plus Molly se sentait mal à l'aise. Les hommes commençaient à les dévisager, elle et Daphnéa, leurs regards s'attardant de plus en plus et Molly détestait cela. Elle plongea les yeux dans son verre pour feindre de ne pas les voir. Daphnéa lui donna un petit coup de pied.
-Détends-toi, Molly ! Tanki ! (Elle pointa leurs deux verres avec autorité) Un deuxième, s'il te plait !
-Daphnéa, je ne vais pas tenir la soirée si tu continues !
-La soirée ? Moi qui pensais que dès que tu entrerais ici tu courrais vers la sortie ! Tu m'épates, princesse.
-Ce n'est pas l'envie qui m'en manque ...
Elle jeta un regard furtif aux garçons qui lui faisait toujours de l'œil, avant de regarder résolument son verre de Whisky Pur Feu de nouveau plein. Daphnéa se tourna pour les voir, puis donna un autre coup de pied à Molly.
-Ignore-les. Ou alors réponds-leur.
-Daphnéa, je ne suis pas venue là pour draguer. Je ne suis même pas encore sûre de ne plus être avec Erik.
-Oh, arrête, tu ne vas pas retourner avec un gars qui passe ton temps à faire le chien-chien d'un enfoiré comme André Andros ? Et tout le délire qu'il t'a fait sur sa « projection », tu y crois ?
-Je ne sais pas, fit Molly avec lenteur. Il avait l'air sincère. Mais je pense justement que c'est ce qui me fait peur.
Daphnéa dressa un sourcil, l'invitant silencieusement à poursuivre. Molly pesa intérieurement ses mots. Les mots d'Erik au sujet de leur avenir commun avaient causé une rupture entre eux, tout simplement parce qu'elle n'avait jamais conçu son avenir ainsi.
-Une maison ... Des enfants ... Bizarrement, je me suis toujours imaginée seule, dans un grand appart' avec une immense bibliothèque derrière moi, travaillant sur un important dossier ...
-De préférence à la tête d'un grand département ? se moqua Daphnéa avec mordant.
Molly haussa les épaules. Elle était aussi ambitieuse qu'Erik, il était inutile de le nier. Mais sa plus grande ambition serait de pouvoir dire à ceux qui la détractent « Je suis arrivée en haut. Et j'y suis arrivée seule ». Comme son père. Car on pouvait dire ce qu'on voulait de Percy Weasley. Mais il était l'homme qui était passé d'un enfant parmi d'autre dans l'une des familles les plus pauvres de la Communauté Magique à l'une des personnes les plus influentes du Ministère. Daphnéa fit tourner son Whisky dans son verre.
-Et dans l'idéal, ce serait quel département ?
-La Justice Magique, ou la Coopération Magique Internationale.
-Evidemment, deux des plus importants ...
-Pas que pour ça. Parce que ça m'intéresse vraiment, et que je pense qu'il faut véritablement des personnes compétentes et qui savent s'y prendre. Je pense que je pourrais y arriver. Si on me laissait ma chance. Mais on ne me la laissera pas, parce qu'où que j'aille, on dira que j'ai été pistonnée par mon père, et on ne croira pas en moi ...
Daphnéa but une gorgée avant de poser son verre et de planter son regard dans celui de Molly.
-Princesse, personne ne te donnera ta chance, dans la vie. Au bout d'un moment, ta chance, il faudra la provoquer, et ce ne sera pas en restant coincée dans ton petit bureau des Catastrophes Magiques à rédiger des rapports et lancer des sorts d'oubli que tu t'en sortiras. Prends ton destin en main, et prouve que tu peux être Molly Weasley sans être la fille de Percy Weasley.
Molly contempla la jeune femme, surprise par son air sérieux qui ne lui ressemblait pas. Elle avait parlé à Daphnéa la dernière fois, après le Poudlard Express, du ras-le-bol qu'elle avait de son travail.
-Quant à vos conceptions de la vie, c'est la preuve ultime que vous n'étiez pas fait pour être ensemble, conclut la journaliste avec bonhomie. Je trouve ça cool que tu veuilles être une femme importante, mais il faut que tu te donnes les moyens de tes ambitions. Et pour ça, arrête de t'apitoyer sur ton sort et épate tout le monde. Par contre, c'est triste que tu veuilles finir seule.
-Hum hum (Molly agita un doigt en signe de protestation parce qu'elle était en train d'avaler une gorgée avant de reposer son verre). Je ne dis pas que c'est ce que je veux, mais que c'est ce qui se passera. Qui s'intéresserait à une femme qui va vouer sa vie à sa carrière ?
-Ça ne veut pas dire que tu ne peux pas avoir une vie à côté.
-Personne ne s'intéresse à moi, Daphnéa. Je veux dire, je ne sais pas comment Erik a fait pour être avec moi ...
-Pour qu'on s'intéresse à toi, il faudrait peut-être que tu t'intéresses aux gens, ma grande. Sors, relâche-toi, vois du monde, drague ceux qui te plaisent ...
La dernière proposition fit rire Molly de bon cœur tant cela lui paraissait absurde.
-Je suis beaucoup trop prude pour faire une telle chose !
-Je te pensais trop prude pour montrer tes jambes en public, et pourtant te voilà en jupe, fit remarquer Daphnéa.
-Mais ce n'est pas la même chose. Je n'ai jamais dragué de ma vie. Ce n'est pas à dix-neuf ans que je vais commencer ...
-Alors tu ne commenceras jamais, et tu finiras vieille fille, et il est hors de question que je laisse ça arriver !
Devant l'air déterminé de Daphnéa, Molly hésita entre le désespoir d'avoir provoqué quelqu'un d'aussi tenace qu'elle, et l'envie de rire. Elle fit tourner lentement sa boisson ambrée dans son verre, avant de sourire doucement à l'adresse de son amie.
-Tu fais comment, toi ? Pour draguer les filles ?
Daphnéa gratifia la jeune femme d'un regard surpris. Molly lui avait fait comprendre la dernière fois qu'elle était au parfum de l'homosexualité de Daphnéa, et celle-ci lui avait comprendre qu'elle ne s'en cachait pas, bien au contraire. Mais c'était la première fois que Molly était aussi directe sur la question. Un sourire mutin retroussa les lèvres de la jeune femme, et elle gratifia Molly d'un clin d'œil.
-Je montrais peut-être. Tout un art, en finesse et en jeu.
-Je te crois sur parole.
-Tu ferais mieux. Hey, Tanki ! La même chose !
-Oh non ...
Mais Tanki leur resservit un verre sans prendre en compte le gémissement de Molly. A présent, la salle était bondée de sorciers. Molly était même sûre d'en avoir vu une sorcière accompagnée d'un vampire, et une dizaine de garçon étaient attroupés autour d'une femme aux allures de créatures mythiques qu'elle soupçonnait d'être une Vélane. Daphnéa but son verre cul-sec avant de se tourner vers Molly, un sourire espiègle aux lèvres.
-Règle numéro un, quand tu veux attirer le regard, il faut que tu te sentes belle et sexy ...
-Daphnéa, je t'ai dit que je n'étais pas venu pour draguer ...
-Tu viens de me faire une plainte comme quoi tu étais sûre que tu n'intéresserais personne, laisse-moi te prouver le contraire. On a la jupe, les talons, maintenant, fais-moi le plaisir de déboutonner un peu cette chemise, on dirait ma tante Gertrude à être boutonnée ainsi jusqu'au menton ... Hé ! protesta-t-elle en remarquant que Molly ne lui obéissait pas, préférant sourire d'un air désabusé. Ne m'oblige pas à le faire, princesse, et crois-moi, j'en suis capable.
Molly voulait bien la croire, et soupira profondément en déboutonna un bouton pour satisfaire la journaliste.
-Ça te va ?
Daphnéa secoua la tête, faisait voler ses boucles, et avant que Molly ne puisse protester, elle se pencha vers elle, vive comme une vipère, et retira un deuxième bouton qui fit apparaître la naissance de la poitrine de Molly.
-Beaucoup plus sexy, apprécia Daphnéa, récoltant le regard noir de la jeune femme. Tu es jolie, Molly : ce qu'il te reste à faire, c'est réveillé la beauté fatale qui est en toi ...
-Daphnéa ...
La journaliste eut un nouveau sourire espiègle, et recommanda un Whisky Pur Feu. Alors qu'elle vidait son verre à petites lampées, cette fois, Molly rajustait un petit peu sa chemise, et s'accouda au bar, le menton dans une main et le verre dans l'autre. Sans qu'elle ne s'en rende compte, son pied s'était mis à battre la mesure de la musique, et elle se surprit même à fredonner la chanson qui passait, un air gai et envoutant qu'elle appréciait. Elle surprit Daphnéa à la dévisager, le menton au creux de la paume, un éclair d'espièglerie étincelant dans ses yeux émeraude. Molly dressa un sourcil.
-Oui ? demanda-t-elle au moment où Daphnéa s'enquérait :
-La princesse veut danser ?
Molly eut un vague sourire, car malgré les regards gênants qui persistaient et sa pudeur habituelle, elle devait avouer que la musique était attrayante. Sa tentation dû se lire dans son sourire, car Daphnéa finit son verre et donna un petit coup de pied à Molly.
-En tout cas, moi j'en ai très envie. Tu acceptes d'être ma cavalière ?
-J'ai compris, plaisanta la jeune femme en avisant le sourire provocateur et enjôleur de la journaliste. C'est comme ça que tu dragues les filles ?
-Exactement, rit Daphnéa, son sourire s'élargissant. Alors, tu viens ?
Elle se leva souplement, et tendit une main à Molly. La jeune femme contempla cette main qui l'appelait vers la piste, et soupira profondément pour mettre sa pudeur au placard. Après tout, elle était sortie le soir dans un bar, vêtue d'une jupe et de talon, pour la première fois de sa vie. Alors danser au milieu d'une foule, de manière anonyme, avec une amie, ça ne lui semblait pas si terrible. Elle rassembla son courage, et prit la main de Daphnéa avant de la suivre au milieu des sorciers se trémoussant au rythme de la musique. La journaliste se mit à bouger avec une certaine grâce, ses gestes toujours empreints d'assurance. Molly tenta de la suivre, tout d'abord avec une certaine prudence et timidité. Certains regards convergèrent vers elles, mais la jeune femme remarqua qu'ils s'attardaient surtout sur la très sexy Daphnéa, dont les boucles virevoltaient autour de son visage picoré de taches de rousseur. Molly se surprit elle aussi à la regarder à la dérobée, entre chaque mouvement. Daphnéa dansait, les yeux mi-clos, tournoyait, souriait à Molly, sans se souciait de tous les garçons qui bavaient sur ses formes. Molly les voyait, elle, et elle ne pouvait empêcher sa tête de tourner, d'observer ceux qui l'observaient. Quelqu'un lui prit la main, et elle fit volte-face pour voir Daphnéa la dévisageait avec un petit sourire. Elle se hissa sur la pointe des pieds pour lui dire à l'oreille :
-Détends-toi, princesse.
-Je suis parfaitement détendue.
Daphnéa éclata de rire.
-Tu es aussi tendue que le jour où tu as passé cet examen en Potion où tu y avais dû tout recommencer parce que ta partenaire avait oublié de retirer le chaudron du feu pour rajouter le crin de licorne !
-Comment tu peux te souvenir de cet épisode ?
La journaliste eut un petit sourire entendu.
-J'ai une excellente mémoire, princesse. Allez, lâche-toi. (Elle passa ses doigts dans la tresse de Molly jusqu'à détacher l'élastique et défaire la coiffe et étaler ses cheveux autour de son visage). Voilà. Beaucoup mieux.
Ses doigts descendirent jusque ses mains, et s'entremêlèrent aux siens. Daphnéa tenta d'entrainer Molly dans ses mouvements pour lui donner de l'assurance. Molly tenta de se dérober, mais les doigts de Daphnéa s'accrochèrent aux siens et la jeune femme céda en suivant les gestes de la journaliste. Elles dansèrent ensemble un moment, et la tension finit par quitter les épaules de Molly. Ses mouvements se firent plus libérés, plus empreint de spontanéité. La musique finit par l'étourdir, engourdissant une partie de son cerveau, la forçant à se trémousser à son rythme. Plus rien ne comptait, juste les battements, les mouvements, les mains qui tenaient les siennes, lui ordonnant silencieusement de continuer. Daphnéa sourit avec approbation à Molly et ses mains quittèrent les siennes. Elles dansèrent, se frôlant, riant, se faisant tournoyer l'une l'autre. Les cheveux flamboyant de Molly valsaient autour de son visage de manière folle et indomptée, comme elle ne les autorisait jamais à faire. Comme elle ne s'autorisait jamais à faire.
Mais là, tout lui semblait possible.
Alors elle agrippa les mains de Daphnéa, et cette fois, elle imposa son rythme à la journaliste. Son amie parut surprise, mais se laissa faire. Molly fit tourner la jeune femme, et sans le vouloir elle trébucha, se rattrapant à la jeune rousse en rigolant. Elle passa un bras autour de son cou pour se stabiliser, toujours hilare.
-Tu m'as faite tomber !
-Tu es tombée toute seule, protesta Molly en la redressant, une main sur sa taille. Je pense que tu as peut-être un peu trop bu, Daph, tu ne veux pas que je te ...
-Daph ? Tu m'as appelée Daph ?
Molly gronda sourdement. La bulle dans laquelle elle était plongée lui semblait soudainement avoir éclatée, la ramenant à la réalité. Elle avait alors lourdement conscience des regards qui pensaient à nouveau sur elle, de la main de Daphnéa qui enserrait sa nuque pour se maintenir debout, de la chaleur ambiante, de la sueur qui collait ses mèches rousses à ses joues. Daphnéa rit encore, et écarta une mèche moite du visage de Molly pour la mettre derrière son oreille.
-Conseil d'amie, la faire tomber en dansant et la rattraper, ça créait de la proximité et c'est aussi une bonne façon de draguer une fille.
Et elle fit quelque chose de complétement insensé. Elle agrippa plus fermement sa nuque, se mit sur la pointe des pieds, et effleura doucement les lèvres de Molly des siennes. La jeune femme ne réagit pas, sous le choc, et Daphnéa s'écarta, se remettant sur ses pieds. Sa main n'avait pas quitté la nuque de Molly. Et à la grande surprise de celle-ci, elle éclata à nouveau de rire.
-Waho ! Je n'aurais jamais pensé pouvoir dire une fois dans ma vie que j'ai embrassé Molly Weasley !
-Pour ... Pourquoi tu as fait ça ?
Daphnéa eut un petit sourire en coin, légèrement timide, ce qui ne lui ressemblait absolument pas.
-Euh ... Pour te draguer ?
La réponse désarçonna Molly, qui recula d'un pas. Les doigts de Daphnéa quittèrent sa nuque, caressant sa joue, puis sa main retomba mollement le long de son corps. La journaliste pencha la tête sur le côté, interloquée, et eut un petit sourire incertain.
-Ah ... ça te gêne, pas vrai ?
-Ça me ... non, ce n'est pas ça, c'est ... (Molly passa une main fébrile dans ses cheveux humides de sueur, le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. Elle se sentait perdue.) Daphnéa, je ... Je n'aime pas les filles.
Daphnéa eut un petit rire légèrement amer, et détourna le regard.
-Je déteste quand les gens disent ça. Comment tu sais que tu n'aimes pas si tu n'as pas essayé ?
-On ne parle pas de nourriture, Daphnéa, on parle d'amour !
-Et comment tu sais que tu ne peux pas aimer une fille ? Parce que tu aimais Erik ?
-Je ...
Molly se tut, dévisageant son amie en se mordillant nerveusement la lèvre. Une moue sceptique déformait ses lèvres, et la lumière du bar éclairait son visage aux taches de rousseur. Molly avait l'impression que son cœur allait sortir de sa poitrine. Tout la bouleversait, la musique, la chaleur, le baiser, la question ... Avait-elle été réellement amoureuse d'Erik ? Sa trahison l'avait blessé. Mais une trahison était toujours douloureuse. Elle s'était posée la question souvent de ses sentiments envers Erik. Souvent, elle s'était répondue qu'elle verrait plus tard. Qu'elle était de bonne voie pour être amoureuse.
Sans l'être totalement.
Mais cela remettait-il réellement en question son orientation sexuelle ?
Elle en doutait. Mais l'étincelle dans les yeux de Daphnéa la troublait, bien plus qu'elle ne voulait l'admettre.
Elle détourna le regard, et Daphnéa comprit. Elle s'approcha à nouveau de Molly, et mit une main délicate sur sa joue pour la forcer à se regarder. Un sourire s'étirait sur ses lèvres.
-Ne te pose pas de question, Princesse. Essaie juste de vivre. Tu choisiras ensuite.
Et elle se hissa une nouvelle fois, lentement, comme pour tester Molly. Son cœur cognait fort contre sa poitrine, et elle songea un premier temps à se reculer, prise par la peur. Puis elle sentit le souffle de Daphnéa sur ses lèvres, et elle se figea. Elle leva les yeux sur elle. Son regard intense émeraude la clouait sur place. Alors elle ne bougea pas d'un pouce, et la journaliste franchit la faible distance qui les séparait pour l'embrasser doucement. Molly ne bougea toujours pas, prudente, analysant ce qu'elle ressentait. La chaleur, l'esprit encore engourdie, les lèvres chaudes et douce de Daphnéa sur les siennes. Un frisson inexplicable lui parcourut la colonne vertébrale. Comme elle ne s'écartait pas, Daphnéa dû voir un signe d'encouragement, et prit le visage de Molly en coupe pour approfondir le baiser. Son contact réveilla la jeune femme. Elle se sentit comme électrisée, ressentant en un seul baiser bien plus qu'elle n'avait jamais ressenti avec Erik. Spontanément, sans réfléchir, elle enlaça Daphnéa pour se rapprocher d'elle, et celle-ci plongea une main dans sa chevelure rousse. Leur baiser ce fit plus profond, moins chaste. Elles s'embrassèrent à perdre haleine. Une main sur perdit sur la peau d'un ventre. De violents frissons la saisirent quand leurs langues entrèrent en contacte. Molly passa ses doigts dans les boucles de Daphnéa. Elle perdait totalement le contrôle de ses gestes. Chacun d'entre eux étaient instinctifs, empreint d'une envie jusque alors inconnue.
Et elle adorait ça.
***
Molly ouvrit péniblement un œil. Elle avait l'impression qu'un lutin de Cornouaille s'était introduit dans sa tête et y avait fait un désordre incommensurable. Des flots de lumière entraient par les fenêtres, pourtant elle eut du mal à reconnaître sa propre chambre. Gémissant, une main frottant son visage pour se réveiller, elle rassembla le puzzle de sa soirée, mais son mal de crâne l'empêchait de réfléchir convenablement. Elle se concentra alors sur les évidences. Elle était nue dans ses draps, seule. Ses vêtements gisaient au pied de son lit. Et malgré son mal de tête, elle sentait étrangement bien. Soulagée. Apaisée comme elle ne l'avait rarement été. Elle posa sa main sur son ventre, où elle sentait une agréable chaleur, et tourna distraitement la tête vers sa table de nuit. Un papier y était déposé avec son nom dessus. Intriguée, elle se redressa tant bien que mal, et attrapa le papier. Elle le déplia en baillant. Le lutin de Cornouaille avait vraiment fait énormément de dégât dans sa tête. Une écriture ronde et féminine s'étalait sur le parchemin.
« Molly,
Tu te réveilles seule, tu as mal à la tête : c'est normal, c'est l'alcool et tu n'as pas l'habitude. Il faut dire que tu as une sacrée descente ... Bon, j'arrête.
Bon. Parlons sérieusement. Je suis presque certainement sûre ce que ce qui s'est passé hier soir s'est passée parce que nous avions bu. Un peu trop. Mais ça ne m'a pas empêché d'être relativement lucide, et je ne peux pas m'empêcher de dire que j'ai apprécié. Même plus que ça.
Je n'ai aucune idée si c'est ton cas. Je ne sais pas ce que tu ressens, et c'est pour ça que je suis partie. Pour te laisser le temps d'assimiler ça. C'est une très mauvaise idée de parler de ça au réveil, alors que tu ne te souviendras sans doute pas de pourquoi tu as fait ça ... Alors prends le temps de te souvenir, et pense à tout ça à plat. Réfléchis. J'aimerais savoir si je suis l'exception ... ou la règle. Si hier c'était un test. Une erreur. Ou un commencement. Quand tu auras décidé, j'aimerais que tu me le dises, quelque que soit ta décision.
Tu sais où me trouver.
Bonne journée, princesse.
Daph.
PS : tu es très belle quand tu dors ... Mais sache que tu ronfles. »
-Daphnéa McColley, gémit Molly en appuyant le front contre ses genoux.
Un autre gémissement suivit, à mesure que ses souvenirs lui revenaient en mémoire, réveillés par les mots de Daphnéa. La sortie au bar. Tanki, l'elfe libre. La danse. La main dans la sienne. Le baiser. La nuit qu'elle venait de passer avec Daphnéa McColley. Longue. Déroutante. Etrange. Agréable. Molly porta ses doigts à ses lèvres avec incertitude.
Merlin, Merlin, Merlin, Merlin.
Qu'est-ce que j'ai fait ?
Les pièces du puzzle se rassemblèrent lentement dans son esprit, et elle se surprit à glousser sourdement. Plus les secondes passaient, plus son rire devait franc, et elle finit par rire à gorge déployée, sans comprendre pourquoi. Elle retomba dans ses draps, euphorique, le cœur léger comme il ne l'avait jamais été. Daphnéa avait raison. Elle ignorait elle-même ce qui lui avait pris cette nuit. Ce qu'elle savait, c'était que ça avait été loin d'être désagréable. Qu'elle venait d'éclater de rire en y repensant. Et que maintenant que c'était fini, elle sentait bien.
Elle resta encore un moment dans ses draps, rêveuse, avant de se lever pour sauter dans sa douche, et de s'habiller rapidement. Elle se maquilla rapidement, et hésita avant de laisser ses cheveux lâchés, encadrant son visage pâle. Ses yeux brillaient d'un éclat étrange. Molly agrippa son évier en soupirant. Elle avait plusieurs choses à faire, aujourd'hui, en plus de voir Audrey.
-Voir Erik, et clarifier sa relation avec lui. Il était hors de question qu'elle reste avec un homme dont elle ne partageait plus les valeurs.
-Envoyez des lettres aux Départements de la Justice Magique ou de la Coopération Magique Internationale. Il fallait qu'elle prenne son destin en main.
-Envoyer une lettre à Lucy pour lui expliquer tout ça. Elle avait besoin de soutien, et elle savait que sa sœur comprendrait ça.
-Et réfléchir à la veille. A ce qui s'était passé. A ce qu'elle voulait.
Elle sourit à son reflet, sortit de la salle de bain, prit son sac et transplana au Chemin de Traverse où elle devait rejoindre sa mère. Reconnaissait sa chevelure rousse, les gens se mirent à la dévisager, mais cette fois, elle s'en moquait totalement.
Aujourd'hui, elle se sentait plus libre qu'elle ne l'avait jamais été.
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