Je soupirais et lui jetais un regard noir pour cacher le trouble qu'il faisait toujours naître en moi.

-Écoute t'as quand même du culot pour te présenter comme ça 14 ans après et à une heure si tardive, tu crois pas Drago ?

L'homme blond pousse un soupir et se retourne vers moi.

-Crois moi c'est tout sauf un plaisir pour moi de te rendre visite.

-C'est ça j'allais te le dire... Bon explique toi s'il te plait.

Il prend une grande inspiration. Je remarque que ses yeux jettent des regards furtifs un peu partout dans cette maison qui pour lui est si familière.

-Dumbledore veut que tu sois enseignante en métamorphose à Poudlard et il veut qu'une certaine Elyana rentre à l'école.

-Et pourquoi c'est toi qu'il envoie ? m'exclamais-je avec un air suffisant.

-J'en sais rien. Mais il a voulu.

-Très bien. Et bien dis lui que je refuse catégoriquement.

-T'as pas bien compris on dirait, ricane-t-il, C'était pas une question.

-MAMAN ! C'EST QUI ? crie Elyana en dévalant les escaliers.

-Un connard que ta maman déteste ! rétorque Drago.

-Met la en veilleuse un peu Drago.

Ma fille comprend vite qu'il ne vaut mieux pas être dans les parages et remonte bien vite dans sa chambre. Je continue donc à batailler à voix basse avec Drago mais au bout d'un moment ç'en est trop. Je lui jette un regard dur et lui attrape fermement le bras pour le mettre à la porte.

-Dis à Dumbledore que je vais réfléchir.

Sur ce, je ferme la porte et soupire. Elyana est revenue dans le salon en entendant la porte se fermer et me jette un regard interrogateur quand j'y rentre à nouveau.

-C'était qui lui maman ? demande-t-elle.

-Personne ma chérie... Ne t'en fais pas pour ça...

-Maman tu veux que je range ma chambre c'est ça ? demande mielleusement mon adolescente.

-Oui ! Et tu as intérêt à t'y mettre rapidement !

-D'accord mais je veux que tu me raconte encore une fois l'histoire de papa et toi !

-Oh... Elyana... Je te l'ai déjà racontée des centaines de fois !

Devant son insistance je fini par céder et je m'écroule sur le canapé. La pâte à crêpe renversée dans l'entrée est toujours dans un coin de ma tête mais je préfère remettre ça à plus tard. Elyana s'assoit confortablement à côté de moi. Ses grands yeux bleus me fixent avec intérêt et elle enroule une de ses longues mèches lisses et blondes autour de son doigt.

-Alors ? me tanne t'elle avec impatiente.

-Oui oui...

Je m'éclairci la voix et commence mon récit.

-Il y a longtemps, papa et moi on allait à l'école ensemble. On s'entendait très très mal et on passait notre temps à nous chamailler. Mais quand nous avons eu autour de 17 ans, nous avons étrangement commencé à nous tourner autour. Tontons Harry et Ron n'aimaient pas trop ça d'ailleurs. Néanmoins, nous avons fini par nous mettre ensemble après de longs mois de séduction. C'était très compliqué au début mais nous avons fini par nos entendre à merveille. Nous nous sommes mariés à l'âge de 19 ans et nous filions le parfait amour ! Mais... Tout ça s'est dégradé. Un an après notre mariage, papa a perdu son papa... Il le haïssait mais au fond il l'aimait quand même... Sa mère n'a pas supporté et elle est morte de chagrin... Papa n'étais plus le même après ça... Ça lui a fait beaucoup de mal tout ça tu sais... Dès lors il n'était plus que l'ombre de lui même. Je faisais tout mon possible pour l'aider même si ça ne changeais pas grand chose... Et un soir je suis rentrée du travail... Et il n'étais plus là... La maison était vide... Depuis ce jour je ne l'ai plus jamais revu... Mais lorsque nous nous sommes séparés, ce que je ne savait pas c'est que j'avais une petite graine au fond de moi qui dormais. Cette petite graine c'était toi ma jolie... Tu es donc née huit mois plus tard... Je suis désolée que tu n'ai pas connu ton père. Malgré son incartade c'était un homme formidable...

Je voyais que mon histoire avait comme d'habitude plu à ma petite blondinette et qu'en raison de l'heure tardive elle commençait à glisser dans les bras de Morphée. Je souris donc et lui caressai la joue.

-Maman... Le monsieur là... C'était papa pas vrai...? demanda-t-elle d'une voix lointaine et endormie.

-Oui ma chérie...

Elle s'endormit et j'esquissai un sourire contrit avant de la soulever grâce à un Wingardium Leviosa et d'aller la poser dans son lit. Le rangement n'était encore pas pour aujourd'hui mais... Tant pis... L'essentiel c'était que ma fille soit heureuse même sans son papa.
Son père... Le revoir m'avait fait ressentir comme un électrochoc... Car même après notre brusque rupture je n'avais pas réussi à refaire ma vie sans l'homme qui faisait encore et toujours battre mon cœur...