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Lya est surprise à l'entente de ce mot. Ses yeux se mettent à briller quand, soudain d'une voix à peine audible elle déclare en réculant d'un pas:
– Fiancée? Puis elle met les deux mains, sur sa bouche.
Inhlansi s'avance vers son père, la main dans la poche. Arrivé au niveau de son père, il sourit devant l'expression enthousiaste de celui-ci. En effet cela était prévu depuis le début. Inhlansi en avait parlé avec ses parents et avec leur accord, il s'est enfin jeté à l'eau.
Il tient un petit coffret rouge et dit en faisant la navette entre son père et sa mère :
– Papa, Maman aujourd'hui je demande de nouveau votre bénédiction. Êtes-vous d'accord avec mon choix ?
Inkanyezi se met à sauter de joie sur place en tapant dans ses mains. Elle se dirige vers la Lya tétanisée et la prend par les épaules pour la faire avancer.
Suliah regarde son mari avec un regard entendu. Tout deux hoche la tête en souriant.
Ils ont accepté.
Inhlansi se retourne vers Lya tandis que Kanye lâche cette dernière pour venir tenir sa mère.
Quand celui-ci fléchit un genoux devant Lya, cette dernière reporte une main tremblante sur son menton en penchant la tête légèrement sur le côté. Elle se mord la lèvre inférieure alors que son cœur commence à battre la chamade dans sa poitrine.
Inhlansi ouvre le coffret qui laisse entrevoir une bague avec un diamant scintillant au dessus. Il déclare alors:
– Lya, puis en souriant un peu plus, accepterais tu de faire de moi l'homme le plus heureux du monde, en m'épousant ?
Les joues de celle-ci sont légèrement rosées et elle dit un grand «Oui» avant que Inhlansi ne lui passe la bague sur le majeur. Tout le monde se met à applaudir.
Cette dernière fait un câlin à son fiancée en pleurant de joie.
– C'est si romantique, dit Inkanyezi en se dirigeant vers son frère les bras grand ouvert.
Elle fait un câlin à son frère et sa future belle sœur. Kanye rit légèrement en voyant à quel point Lya est émue.
Lya essuie le coin de son œil en souriant timidement, pendant que Inhlansi la rapproche pour lui déposer un baiser sur le front.
Injabulo s'avance vers eux, surtout vers Lya qui devient soudain embarrassée devant ce grand homme.
Celui-ci l'a bien remarqué et il se met donc à sourire, de telle sorte à rassurer sa belle fille.
–Tu n'as pas à avoir peur ma fille. Mon allure te trompe, je ne te mangerai pas dit-il en riant. légèrement.
Lya se détend et rougit timidement devant la gentille attention que lui donne son beau-père.
Il reprend donc:
– Bienvenue dans la famille Zuma, Lya...euh
Comprenant qu'il veut connaître son nom, elle dit assez rapidement :
– Diagne...Lya Diagne c'est mon nom complet, finit-elle en souriant un peu.
En effet, Lya est une peuhl du Sénégal d'où son teint plutôt claire.
– Enfin j'aurai une belle fille, je suis trop contente dit Suliah tout enthousiaste.
Elle vient faire un câlin à Lya avant que tout le monde ne se dirige dans la salle à manger. C'est quand même l'anniversaire de Inkanyezi tout de même. Vingt ans ça se fête n'est ce pas.
*
* *
Pendant ce temps...
Restaurant baie des méteores, 19h40.
Ce restaurant situé dans la banlieue chic de Johnnesburg a la réputation d'accueillir que les personnalités distinguées et, les gens de la haute société. La lumière jaune vieilli s'accorde à merveille avec les meubles en bois, vernis en marrons foncés. De la musique Jazz se fait entendre en arrière plan des bruits de couvert.
Un serveur en gilet noir et nœud papillon de la même couleur s'avance avec un menu entre les mains vers une table.
– Monsieur, le menu dit-il en tendant la carte à Johnny.
Johnny réajuste ses lunettes avant de s'en saisir pendant que le serveur s'éloigne.
Le jeune homme regarde sa montre quand soudain, la chaise en face de lui racle sur le parquet brun.
Il lève la tête quand une voix assez grave lui attribue des salutations.
Johnny met les coudes sur la table et entrelasse ses doigts. Il adresse un léger rictus au vieux grassouillet qui vient de le saluer.
– Bonsoir à vous aussi, Monsieur Kollins. Dit-il d'une voix pleins de sous entendu.
Monsieur Kollins qui ne l'oublions pas est l'avocat attitré de Injabulo et bien-sûr un de ses amis de jeunesse. Le vieux retire le bouton de son ventre qui laisse entrevoir son ventre tout rond. On croirait même qu'il porte une grossesse.
– Alors, mon cher directeur des opérations dit ce dernier avant de faire signe au serveur de s'approcher.
Quand il finit de passer sa commande, Kollins s'empresse de s'enquérir sur sa présence dans ce restaurant.
Johnny lui dit qu'il y a rien de grave bien, au contraire. Il voulait d'après ses dires juste avoir un dîner amicale avec ce dernier.
– Ecoute mon cher Johnny, je ne suis pas né de la dernière pluie. Donc qu'attends tu de moi alors? Dit-il en regardant Johnny avec un air suspicieux.
Johnny retire ses lunettes et son regard est méconnaissable. Il pourrait même donner des frissons à qui conque croisent ses pupilles devenues légèrement sombres.
Notre chère Kollins desserre sa cravate rouge avant d'avaler difficilement sa salive.
Le serveur vient posée leur commande puis dépose un seau de glaçons contenant une bouteille de vin rouge.
Le serveur verse le vin avant de se retirer. Johnny prend une gorgée tandis que Monsieur Kollins regarde sa coupe avec méfiance.
Quand Johnny finit de s'abreuver du liquide rouge il dit à son interlocuteur après avoir déposer un dossier devant celui-ci:
– Je suis au courant de tout ce que vous faites Monsieur, le très respecté Avocat.
Johnny se saisit de sa fourchette et son couteau avant d'entamer ses spaghettis bolognaises.
L'avocat dirige une main tremblante vers le fameux dossier, quand Johnny le regarde du coin de l'œil tout en mangeant une boulette.
Quand celui-ci ouvre le dossier, il se fige soudain et un drap de sueur froide élu domicile sur son front malgré la climatisation. Ses yeux grands ouverts sont semblables à deux ballons de basket. Le dossier comporte des clichés l'avocat frappant une jeune fille d'à peine dix-huit ans. La tirant par les cheveux puis la faisant monter dans une fourgonnette.
Il reporte son regard sur le jeune homme. Il remue plusieurs fois la bouche mais ne prononce aucun mot.
Comment ce petit con a fait pour réunir toutes ces informations.
Johnny s'essuie la bouche avec la serviette blanche. Quand il la repose près de son assiette, il lâche:
– Ça vous étonne n'est ce pas. Comment un avocat aussi respecté que vous, oblige des jeunes filles à se prostituer ? Franchement, finit-il en soutenant sa tête avec son point gauche.
En effet, Monsieur Kollins utilise son rang pour masquer ses salles affaires. C'est-à-dire qu'il possède plusieurs bordels dans le pays, et fait en quelque sorte du traffic de jeunes femmes.
Que se passerait il si tout le monde était au courant? Il peut dire adieu à la vie de luxe et son nom sera traîné dans la boue, et bien sûr il fera un tour au trou.
Il avait pourtant réussir à conserver son secret jusqu'à aujourd'hui.
Il faut que je me débarrasse de ses preuves se dit il intérieurement.
Ce dernier se saisit du dossier et commence à le déchirer avec rage. Johnny incarne à cet instant la sérénité même. L'avocat Kollins se stoppe quand il voit l'inactivité de Johnny qui est toujours dans la même position, et remarque les regards surpris de quelques clients.
– Tu me prends pour un amateur dit Johnny avec un rictus mauvais. Tu me sousestimes à ce point. Quel insulte! Finit-il en mettent une main sur sa poitrine théâtralement.
L'avocat fronce ses sourcils avant de replacer sa veste lorsque le serveur l'avertit de son comportement qui, n'est pas très approprié.
Il abat son poing doucement sur la table. Ce qui fait vaciller le vin dans la coupe.
– Que me veux tu enfoiré ! Dit il entre les dents.
Johnny essuie ses lunettes avant de les remettre puis dit tout souriant:
– J'aurai besoin de votre aide.
– Quel genre d'aide? dit l'avocat en levant un sourcil.
D'une voix déterminée Johnny affirme avec rage:
– Je veux la ZumaCorporation !
Kollins sursaute à cette annonce.
– Comment ?!
* *
*
Après avoir coupé son gâteau à la vanille, c'est l'heure des cadeaux. Injabulo est le premier à donner le sien. Quand Kanye ouvre la boîte, elle fait un grand «whaou».
La boîte contient une montre Rolex dorée. Elle se jette dans les bras de son père avant de lui dire merci. Quand elle ouvre le cadeau de sa mère, elle se fige immédiatement. Le paquet contient des chaussons beiges d'enfants.
– Mais...Maman !
– Ne dit rien avant, je voudrais que l'année prochaine à la même période tu sois mère.
Inkanyezi humidifie ses lèvres avant de dire un "merci" à sa mère, un peu mélancolique.
Son frère et sa future belle sœur lui ont offert une chaîne, où il y a son nom écrit dessus.
– Tu te souviens un jour, alors qu'on était dans une bijouterie tu t'es pleins de ne pas trouver de chaîne avec ton nom complet "Inkanyezi" inscrit. Donc Lya et moi avons vu un bijoutier qui nous l'a fait en un rien de temps, dit Inhlansi.
Celle-ci a des larmes au coin de l'œil et fait un câlin à son frère assis près de sa fiancée.
– Merci, frangin. Tu t'en es souvenue.
– Biensur princesse, comment oublier !
Après les cadeaux, les parents de Inhlansi s'empressent de s'enquérir sur la famille de Lya.
Pour le mariage il faut bien sur que les deux familles se rencontrent et s'entendent sur les démarches et les dépenses tout ça.
– Alors Lya, parle nous de ta famille, commence le père.
Lya baisse timidement la tête lorsque Inhlansi pose sa main sur la sienne pour la rassurer.
Elle sourit doucement et dit:
– En fait, je suis originaire du Sénégal. Ma mère se nomme Rockya Tiekoura et travaille dans le prêt-à-porter. J'ai une sœur aînée qui quant à elle est dans le domaine de l'esthétique. Et concernant...mon père...eh bien il est mort quand...j'étais plus jeune.
À cette dernière annonce, tout le monde la réconforte et elle leur dit de ne pas s'en faire qu'elle a surmonté cette épreuve.
Lya est tellement émue et a très vite adoptée la famille comme eux ils l'ont fait. Entre ses beaux parents gentils et accueillants et sa belle sœur tout aussi gentille et belle comme une déesse, Lya la prend déjà comme modèle, une metite sœur, même s'il n'y a que deux ans entre elles.
Suliah touche la cuisse de son mari avant de dire en souriant :
– Ah oui, chéri et si nous rencontrions la famille de Lya pour discuter de la dot ?
Lya sursaute surprise.
– Oui c'est une bonne idée ! Alors ma petite Lya qu'en dis tu ? Demande Injabulo.
– Euh... je trouve que c'est une bonne idée, dit-elle d'une petite voix.
– Et si on déjeunait Dimanche sa mère. Puis en se tournant vers Lya, qu'en dis tu Honey ? poursuit Inhlansi.
Celle-ci remue la tête, dans l'affirmative.
Après cette discussion, Inhlansi et Lya disent au revoir à la famille aux environs de 21h30 car ils étaient revenues directement de l'aéroport. Donc il va la raccompagner à son hôtel.
*
* *
Après une demi heure en voiture...
67 Jan Smuts Avenue, Randburg, 22h
Inhlansi vient de garer la voiture noire de son père devant l'hôtel Four Seasons Hôtel The Westcliff.
Ceux-ci descendent et pénètre dans le hall somptueux de l'hôtel.
Un portier en uniforme rouge bordeaux se courbe respectueusement quand les portes automatiques s'ouvrent. Il récite machinalement cette phrase:
– Bienvenue, à The Westcliff
Inhlansi et Lya hôchent la tête comme pour dire merci pour la bienvenue.
Les tourtereaux s'arrêtent à quelques pas de la réception. Inhlansi tient les mains de Lya et attrape le menton de cette dernière pour lui lever la tête de telle sorte qu'elle le regarde.
Cette dernière rougit à au contact de son pouce sur son visage.
Elle sourit timidement et Inhlansi dit alors:
– T'es toujours surprise à ce que je vois. Tu ne t'y attendais pas n'est ce pas.
– J-je suis...puis en mettant sa main sur sa tempe, je suis dépassée.
Inhlansi lève un sourcil, puis dit d'une petite voix:
– Tu ne voulais pas...tu trouves que je t'ai forcé la main?
– Non, non ne dit pas ça. Dit-elle en lui touchant la joue. Je suis très heureuse tu ne sais pas à quel point, j'ai juste peur que tu ne regrettes ton choix, c'est tout termine t-elle en regardant ses chaussures.
Il l'attire vers lui pour lui faire un câlin. Il en profite pour lui chuchoter à l'oreille qu'il ne regrette rien. Que c'est elle son âme sœur et pas une autre.
À ses mots, celle-ci sourit et est en partie convaincue. Elle est tellement mignonne pas seulement à cause de sa petite taille mais plus pour sa silhouette fine. Elle lève la tête puis fixe Inhlansi dans les yeux.
Quand celui-ci veut l'embrasser, elle le bloque directe en regardant un peu partout. Il y a des clients qui se baladent un peu partout dans le hall.
– Il y a des gens qui nous regarde Inhlansi. Pas ici, dit-elle avec une mine légèrement embarrassée et son visage vire au rose.
– Tu as raison. Allons dans ta chambre alors, dit-il en lui faisant un clin d'œil.
Celle-ci ouvre grand les yeux tandis que sa bouche forme un O parfait.
– Arrête rit-elle, avant de replacer une mèche derrière son oreille. Non, tu n'y rentreras pas de si tôt.
–Ok ok, dit Inhlansi en levant les mains en l'air. J'y vais. Tu vas quand même, me faire une bise sur la joue.
Puis il tend sa joue droite les mains croisées dans le dos, et s'incline légèrement pour être à la hauteur de sa fiancée.
Elle lui dit que non, mais il ne bouge pas et reste dans cette position alors que ses lèvres s'étirent.
Lya finit par accepter. Il voit de son angle mort que celle-ci s'approche de son visage et là il pivote à temps et reçoit la bise sur la bouche.
Un baiser volé, bien joué Inhlansi.
Quand ils se séparent.
– Je t'aime Honey. On se voit demain, dit-il avant que Lya ne revienne à elle pour le sermonner.
Celle-ci avance d'un pas, mais trop tard il est parti. Elle se touche la poitrine comme pour dire à son cœur de se calmer.
Quand Inhlansi quitte l'hôtel, Lya se dirige à son tour vers la porte, sous le regard interrogateur du portier. Elle lui adresse un sourire crispé avant de quitter le hall de l'hôtel.
Elle se dirige vers la route et s'engouffre dans un taxi après lui avoir donné une autre adresse.
Plusieurs minutes plus tard, le taxi se gare devant une cour commune, dont les murs de la façade sont peints en rouge délavé. Certains locataires ont accroché des vêtements sur leur clôture même en pleine nuit.
Il y a des vendeuses de poissons braisés un peu partout aux alentours. Ces femmes vendent des mets délicieux qui les rendent populaire auprès des jeunes couples du quartier. En faute de moyens, ces couples venaient manger de bon plats et à prix bas et profitent de la musique que propose le DJ du petit maquis.
Un peu plus loin, des enfants jouent sous les lampadaires qui, diffusent une lueur orangée.
Elle soupire un bon coup et monte deux marches, sa valise en main avant d'ouvrir la porte de la cour. Devant elle, se présente un long couloir qui a de part et d'autre, des portes en fer de couleur mauve foncée.
Quand elle arrive à la troisième porte à droite du couloir, elle klaxonne.
Elle stresse à l'idée de revoir cette femme.
La porte s'ouvre sur une jeune fille d'environ vingt-trois ans. Elle porte un pagne qu'elle a noué au niveau de sa poitrine. Elle sourit quand elle voit Lya avant de tourner son regard vers la porte du salon. Elle dit de sa voix guillerette :
– Maman ! Viens vite, Lya est de retour. Puis en se retournant vers Lya, allez rentre.
Elle prend la valise de cette dernière avant de refermer la porte fort.
– Bonsoir Lyne, dit Lya avant de s'engouffrer dans la maison.
☆
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