~25~
Le petit garçon se mit à supplier le Monsieur en pleurant à chaudes larmes, tandis que celui-ci le traînait de force.
À cet instant Melysette accourrue dans leur direction et tout à coup, retira la main de l'enfant de la poigne de son bourreau.
Ce dernier se retourna soudain et vit là, une femme blanche le fixer intensément avec une lueur de colère au fond de ses yeux verts.
Elle serrait fort le petit garçon contre elle et celui-ci, agrippa sa jupe avec force en pleurant. Cet enfant avait mal, très mal et Melysette pouvait le sentir à travers ses pleurs.
- Et mais toi, pour qui...
- Vous allez vous taire ! S'écria-t-elle. Comment pouvez vous menacer un enfant comme ça, à cause de quoi au juste ?
L'homme à la peau hâlé essuya ses mains sur son tablier et s'exprima alors:
- Madame, ça se voit que vous êtes nouvelle dans ce pays. Est ce que vous savez que ces enfants sont de vraies plaies hein ?
Il passe leur temps à voler par ci par là et, ne pas les punir serait les inciter à voler encore plus; se plaignait-il.
- Mais il avait juste faim, vous trouvez donc normal de dire à un enfant d'à peine dix-ans que, vous allez lui couper les doigts ?
- Moi, je m'en fou hein. Maintenant dites moi qui va payer pour ses dégâts, dit-il en désignant la nourriture au sol.
Melysette souffla avant de lui demander le prix.
- Ça coûte vingt rands.
- Tenez, dit-elle en lui donnant une liace de billet. Gardez la monnaie.
- Eh, merci madame.
Cette dernière le regarda avec dégoût et ajouta ceci:
- Vous n'avez même pas honte, dit-elle avant de s'en aller avec le petit.
Le vendeur la regarda s'en aller et dit:
- Tchiiip elle croit qu'elle est toujours en Europe. Faut pas elle va se méfier hein hum, de toute façon c'est son problème.
Assise sur la terrasse d'une pâtisserie, Melysette regarda avec amusement le petit garçon manger. À chaque fois qu'il voulait prendre un gâteau, il jetait un coup d'œil à sa sauveuse.
- Allez, arrête d'être méfiant petit. Tout ça, c'est pour toi je te l'ai dit termine-t-elle en souriant.
- Ah bon Madame ? Merci beaucoup, dit-il de sa voix infantile.
- Comment tu t'appelles mon petit ?
- Je m'appelle Halioune.
- Il est beau ton nom.
Celui-ci rougit, avant de détourner son regard en mâchant lentement sa bouchée.
- Halioune, tu sais que voler ce n'est pas bien ?
Il baissa les yeux:
- Oui Madame, je le sais...mais j'y suis obligé par moment. Puis en essuyant une larme rebelle qui coula malgré lui, je sais que Dieu n'aime pas ça, mais j'y peut rien.
Melysette le regarda tristement.
- Mais où es ta maman ?
- Maman est partie...Termine-t-il avec une voix où perce la douleur.
Soudain, il sauta de sa chaise et remercia Melysette pour les gâteaux. Et l'informa qu'il devait rentrer.
- Mais attends, où vas tu dormir ?
- Chez la tantie qui...
- Il est hors de question. Elle va encore te maltraiter et je ne le tolérerai pas. Tu veux bien venir avec moi ? Dit-elle d'une douce voix.
- J-je ne peux pas. Je ne peux pas suivre les étrangers et je ne peux pas partir sans l'avoir trouvée.
Melysette s'approcha de lui puis, s'accroupit pour être à sa hauteur.
- Tu peux me faire confiance mon petit, je prendrais soin de toi et tu auras plein de petits camarades.
- Mais je dois la retrouver d'abord, dit-il d'une voix suppliante.
- Qui dois tu trouver d'abord ?
- Ma petite sœur.
Melysette lui proposa de l'aider à la rechercher si il venait avec elle. Il acquiesça et se saisit de la main qu'elle lui tend.
- Ne t'inquiète pas Halioune. Nous trouverons bientôt ta petite sœur. Puis en baissant le regard pour fixer le petit garçon, comment s'appelle ta sœur ?
- Ma sœur, et en lèvant la tête, elle s'appelle Olivia.
De retour dans le présent...
- Whao, je savais qu'il avait été adopté et avait perdu sa petite sœur mais il n'a jamais voulu en parler.
- Tu connais maintenant une partie de son histoire. Et pour la suite, il faudra voir ça avec lui termine-t-elle avant de fixer sa montre.
Melysette dit au revoir à Coco avant de se précipiter vers la sortie un peu pressée.
- Mamie ? Où vas tu ?
- Nous devons préparer les enfants pour la fête et je peux te dire, qu'ils prennent tout leur temps ces petits.
- Je veux aider, dit-elle enthousiaste en se dirigeant vers "mamie"
Melysette accepte son aide avec joie et elles s'en vont alors pour la tâche ultime.
* *
*
Depuis tout à l'heure, Sun ne cesse de sourire en voyant Coco courir après les enfants. Ils sont tous très turbulents filles comme garçons.
Mais il ne fait pas qu'admirer le spectacle, il a aussi mit la main à la pâte. Ce dernier s'est enticipé en chef cuistot en ce jour.
Un peu plus tard, quelques parents commencent à arriver. Arrêtée devant la porte, Melysette les accueille avec un grand sourire.
Elle espère au fond d'elle, que tous les enfants aient la chance d'avoir un foyer aujourd'hui, tout comme Sun il y a de cela quatorze ans.
Le jardin est particulièrement animée. Certaines femmes s'approchent des enfants et se préoccupent de l'activité que fait chacun d'eux.
Tandis que les uns dessinent, d'autres jouent dans la piscine pleines de boules.
Il règne une telle gaieté à cette fête, qu'il est impossible pour personne de se sentir triste. Mais depuis tout à l'heure, Coco déambule dans la cour à la recherche de Sun.
Après plusieurs minutes, elle l'a enfin trouvé. Ce dernier est assis prêt d'un petit étang et tient dans sa main le petit bracelet -tissé de fils de couleurs rouge, jaune et verte avec des nuances argentées.
Halioune, c'est beau n'est ce pas, ce sera notre bracelet de l'amitié. Promets que tu l'auras toujours sur toi ?
- Sun ?
À l'entente de son nom, ce dernier sort de sa rêverie et lève la tête vers son amie.
- La fête est géniale et toi tu te mets à l'écart, poursuit Coco en penchant la tête sur le côté.
- Ah la fête...j'avais pas trop la tête à ça. Revenir ici, a réveillé des choses en moi dit-il un peu morose.
Coco s'assoit puis demande alors:
- C'est au cours de cette fête que ton destin a changé de direction n'est-ce pas ?
- Ouais...si on veut.
- Tu sais Sun, j'aimerais tellement alléger ta peine. Partager tes douleurs, tes joies être celle qui te remonte le moral quand ça ne va pas...tu sais que je t'aime et pas comme un frère.
- Coco tu ser...
Il n'a pas le temps d'en dire plus lorsque ses lèvres sont emprisonnées par celle de Coco.
Tout se passe en à peine cinq secondes. Le cœur de Coco s'emballe, elle se demande où a t-elle pu puisé ce courage pour se lancer.
Si cet instant pouvait s'éterniser tel est le souhait de Coco. Mais la réalité en a décidé autrement, car Sun lui attrape les épaules en la repoussant délicatement.
- Coco, tu n'aurais pas due faire ça.
Cette dernière a la tête penchée légèrement en arrière et ces yeux sont légèrement plissés. Elle se mordille la lèvre inférieure puis dit de sa voix cassante:
- Je te répugne tant que ça...
- Ne dis pas n'importe quoi Colombe.
- Ah maintenant...c'est Colombe, dit-elle avant de ricaner amèrement. Et en repoussant les bras de Sun, elle essuie ses larmes, je ne suis pas celle que tu veux embrasser j'ai capté.
- Coco, tu es mon amie et un peu comme ma sœur. Je ne me vois pas être en couple avec toi, je suis juste ton protecteur.
- Ah, donc tu vois en moi la sœur que tu n'as pas pu protéger.
Touché.
Sun l'a regarde surpris par sa réplique. Cette dernière se lève et croise les bras, détourne le regard en disant dans un souffle:
- Quelle chance j'aie moi...ramène moi à la maison s'il te plaît.
Ce dernier la regarde s'éloigner avant de réaliser qu'il vient de blesser une des personnes les plus importantes à ces yeux. Il se lève et lui emboîte le pas.
Un peu plus tard...
- Comment ça vous partez déjà ? Dit Melysette en jetant un coup d'œil à la voiture.
Elle voit Coco, le visage fermé, la ceinture de sécurité mise et le regard vide d'émotions.
- Oui, dit Sun en se grattant la tempe avec un léger sourire crispé. Elle ne se sent pas bien et veut rentrer.
- Sun, tu sais ne la fait pas souffrir dit-elle avec un peu trop de sérieux dans la voix.
Ce dernier souffle puis répond ceci:
- Ce serait la dernière chose que je veux lui faire dit-il en soutenant le regard vert émeraude de Melysette.
Le temps que Sun monte dans la voiture, Melysette vient à la rencontre de Coco.
Cette dernière fait descendre la vitre et lève les yeux pour regarder la vieille dame.
- N'oublie pas ce que je t'ai dit ma petite...dit-elle doucement.
Coco hoche la tête en faisant remonter ses joues.
Et après ça, la voiture s'éloigne de l'orphelinat sous le regard de Melysette qui fait un signe de la main pour dire au revoir.
Coco regarde à travers le rétroviseur jusqu'à ce que Melysette ne soit plus dans son champ de vision.
* * * *
* * *
Coco passe toute la soirée avec un air complètement déprimé. Et cela Reinata l'a remarquée vu que sa petite Coco avait à peine touché à son assiette au dîner, de surcroît le dîner de Noël.
- Ah la la ma petite Coco, tu vois tout ce que tu as raté au dîner je te l'ai apporté. Au menu il y a...
Reinata commence à énumérer tous les plats sur le plateau.
Pendant ce temps, Colombe est allongée dans son lit, sa peluche en main, tandis que la voix de sa tutrice résonne comme des bourdonnements d'insectes. Elle redresse soudain et dit alors:
- Tata, je rentre annonce-t-elle.
- Si tôt, dit Reinata en venant s'asseoir sur le lit.
- Oui.
- Je sais que Sun est...
Coco l'interrompt.
- Tata, ce n'est plus la peine. Il faut que je prenne du temps pour moi et que je réfléchisse, à ce qui me rendra heureuse. Puis en essuyant les larmes de ses joues, je veux devenir une adulte responsable, une vrai femme dit-elle avant de jeter sa peluche sur le parquet en bois.
Reinata place une mèche blonde derrière ces oreilles et dit:
- Pas de soucis ma belle. Deviens cette femme fatale que tu veux être et fais moi le plaisir de montrer à Sun, plus tard, la chance qu'il a raté en te laissant partir.
Colombe, gonflée à bloc renchérit alors:
- Il va mal regretter de m'avoir sous-estimée.
- Tu vas me manquer, Coco dit Reinata émotive.
- Toi aussi Tata, termine-t-elle en se jetant dans les bras de sa tante.
Et c'est ainsi que le lendemain à l'aube, Coco s'en allait pour Lagos après avoir dit au revoir aux Mandela. Cette dernière snoba Sun délibérément pour faire entendre son mécontentement.
Pour Sun, c'était encore un de ses caprices. Il espérait juste que son amie trouve sa voix et soit épanouie en tant que femme. Le jeune homme regardait son amie s'éloigner avec sa valise et il savait très bien qu'il se revoierez assez vite.
Du côté de Injabulo, ces collaborateurs arabes lui mettaient de plus en plus la pression suite aux fameux compte de l'entreprise. Certes ce malentendu avait été réglé par le félin mais, ces derniers lui imposaient ceci:
- Cher Injabulo, je voudrais vous demandez de mettre de l'ordre dans votre entreprise et de savoir à qui vous accordez votre confiance. Car on ne tolèrera pas une autre blague de ce genre.
Là avait été la requête de Monsieur Saat. Et il n'avait pas tord. Injabulo décida personnellement de se charger de cette affaire.
Inkanyezi quant à elle, continuait ces traitements pour pouvoir un jour avoir des enfants. Pendant que celle-ci était entièrement impliquée dans ce projet, son mari Johnny n'avait pas l'air de s'y intéresser. Elle le trouvait préoccuper ces dernières semaines. Cette dernière sortait de ses pensées lorsque le docteur lui annonça ceci.
- Mademoiselle Zuma, vos examens sont positifs. Vous pouvez à tout moment venir pour une insémination artificielle.
Kanye se levait dans un bond. Son visage s'illumina et elle souria de toutes ses dents. Combien de fois avait-elle priée pour que son traitement puisse porter des fruits ?
- Pour de vrai docteur, dit-elle alors que des larmes de joie lui montaient aux yeux.
- Oui, poursuivit le docteur dans un sourire sincère avant de se lever de sa chaise.
- Je vous donne rendez-vous pour le seize Janvier.
Kanye acquiesça puis le docteur termina en lui disant ceci:
- On peut dire que c'est un cadeau pour la nouvelle année. Ah oui, bonne année !
- Merci docteur.
La jeune fille était assez impatiente d'annoncer la bonne nouvelle à son mari.
C'est ainsi que les jours s'écoulaient. Rien de nouveau sous le soleil comme on dit.
Jusqu'au jour où tout bascula...
Lundi 11 Janvier 2010
Centre commercial au Sud, 15h30
Aujourd'hui, Inhlansi s'occupe enfin de superviser son premier projet sans l'aide de personne. En vue d'agrandir le centre, ce dernier s'y est rendu.
Muni de son casque de sécurité orange et de son gilet, il est assez impatient car c'est sa première fois sur le terrain. Le soleil brille à l'horizon et il regarde un peu le lieu.
Les grandes machines, le bâtiment inachevé les ouvriers qui se pressent un peu partout sur le chantier.
En effet ceux-ci ont été appelé à rencontrer le grand patron. Donc le chef de chantier les appelle pour venir à la rencontre de ce jeune prodige, futur PDG de groupe.
À peine avoir lancé l'appel, les ouvriers se regroupent devant le Patron et leur chef de chantier.
- Bonsoir tout le monde, commence Inhlansi avec un ton chaleureux.
- Bonsoir Monsieur, répondent à l'unisson les ouvriers.
Ces ouvriers sont tous âgés d'environ une trentaine et quarantaine d'années.
- Merci bien les gars d'avoir répondu présent à mon appel. Aujourd'hui nous avons l'honneur d'avoir la visite de notre patron. Il a tenu à venir vous soutenir et voir l'avancé des travaux.
Soudain le chef de chantier s'arrête et interpelle les deux ouvriers qui accourent. Ils sont en retard.
En s'excusant auprès de Inhlansi, ce dernier s'écrie en direction des deux retardataires.
- Non mais, ce n'est pas serieux...les gars un retard encore dit-il exaspéré.
- Monsieur c'est leur habitude à Lamine et Diallo toujours à papoter comme des filles, intervient un homme dans le public.
Et les autres se mettent à rire.
- Désolé patron, s'excuse le prénommé Lamine.
Ce dernier s'arrête nette, lorsqu'il croise le regard de Inhanlsi. Il détourne soudain le regard en se grattant la tempe.
Inhlansi le regarde, abasourdie. Il n'en croit pas de ses yeux, il a le souffle coupé. Il chuchote ceci:
- Non ce n'est pas possible. Que fait L'oncle de Lya ici ?
Il n'a pas le temps de s'enquérir que le chef de chantier l'informe:
- Désolé boss, en fait ce sont de nouveaux employés que j'ai recruté récemment dans une agence.
Toujours fixant avec insistance le fameux oncle Moussa ou doit-il dire Lamine.
- Puis-je parler à cet homme, Lamine ?
Tout le monde prend une expression de surprise. Inhlansi s'éloigne comme un robot et va s'arrêter un peu plus loin.
- Ah d'a-d'accord Patron. Et en s'adressant à Lamine, tu as entendu le patron veut te parler. Va le rejoindre.
L'homme d'une quarantaine d'années s'approche doucement d'Inhlansi en retirant son casque - le regard au sol.
Inhlansi porte son regard sur lui et demande ceci, avec un sourire amer sur le visage:
- Comment devrais-je t'appeler ? Lamine ou Oncle Moussa ? Termine-t-il avec une voix forte.
☆
À suivre....
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