~24~

      

         Il règne une bonne ambiance autour du dîner en ce réveillon de Noël chez les Zumas. Tout le monde mange dans la bonne humeur mais assez vite pour éviter d'être en retard à la messe.

Autour de cette discussion animée, le téléphone de Lya se met à sonner. C'est le nom de Lyne qui s'affiche sur son écran.

– Tu devrais décrocher, lui dit Inhlansi.

Elle reporte son regard sur son mari puis renchérit :

– Non...pas la peine. En plus nous sommes en plein dîner ce serait...

Injabulo rit doucement avant de lui dire ceci:

– Allez, va répondre à ton téléphone. Ça ne nous dérange pas.

– D'accord Papa, dit-elle dans un sourire avant de pousser sa chaise.

Lya se rend au salon, et là elle décroche.

– Ah enfin tu réponds. Toi tu viens tu ne peux pas venir nous rendre visite, hein.

– Bonsoir à toi aussi Lyne, dit-elle en roulant des yeux.

Qu'est-ce qu'elle lui veut encore ?

– Demain c'est Noël, n'oublie pas de m'envoyer des cadeaux. Je sais que tu as fait pleins d'achats lors de ta lune de miel, je te connais.

– Tu me fais rire. Tu as quel âge et je dois te faire des cadeaux. Tu n'as pas honte ? Au lieu de rester là, à me demander si où ça tu ferais mieux de te trouver du travail.

Lyne se redresse du fauteuil.

– Tu es trop une langue de vipère, toi là. Quand je pense que, tu te joues au fille sainte dans ta belle famille. Hypocrite termine-t-elle nonchalamment.

– Dit tout ce que tu veux, je m'en fiche. Donc tu m'as appelée pour ça ?

– Mais, oui !

– Écoute j'étais en plein dîner donc au revoir dit-elle en soufflant.

Lya raccroche. Dès qu'elle lève la tête de son téléphone, elle sursaute.

– Désolé je ne voulais pas te faire peur.

– N-Non ce n'est rien, dit-elle à Johnny.

– En fait, on s'apprête à aller à la messe. Je venais te prévenir.

– Ah d'accord, merci. Dit-elle en triturant ses doigts.

Quand il veut s'en aller, ce dernier revient sur ces pas et semble avoir oublier de lui dire un truc.

– Et Lya, fait attention quand tu es au téléphone. Qui sait si, un jour on te surprend entrain de dire une chose compromettante...

Elle n'y a pas penser.

– Ok, je ferais attention dit-elle avec une petite voix.

– Oli...je veux dire Lya, se reprend vite Johnny. On est amené à vivre ensemble et si tu évitais d'être tendue en ma présence s'il te plaît.

Lya souffle et dit d'une voix claire:

– Je ne suis pas sûre de pouvoir t'accorder cette faveur. Je dois y aller termine-t-elle en contournant le sofa.

Johnny réajuste ses lunettes et lui emboîte le pas.

*                *

*


Quelques heures plus tard...

Après avoir fini la messe et être rentré à la maison, Injabulo s'apprête à se coucher quand soudain son téléphone se met à sonner.

C'est le secrétaire général Dya.

– Oui Allô, Dya que me vaut un appel si tardive...

Suliah s'approche du lit —en continuant d'appliquer sa crème pour les mains— lorsque son mari se lève dans un bond.

– Quoi?! S'écrie-t-il étonné.

– Chéri, est ce que ça va ? S'enquiert-elle inquiète.

Ce dernier lève la main comme pour lui dire de se taire. Puis reprend la discussion.

– Comment cela est-il possible ?

    En effet, il s'avère que Monsieur Kerim Saat avait reçu un colis surprise dans lequel il y avait, soi disant les derniers relevés de compte du groupe Zuma. Et ces relevés montraient des chiffres déplorables, indiquant que le groupe était sur le point de faire faillite.

– Mais nous savons très bien que ces chiffres sont erronés. Nous n'avons aucun problème financier, donc pourquoi...

– Injabulo, nous lui avons dit cela mais ce dernier ne veut rien entendre. D'après ces dires, il veut faire examiner les documents par des experts, l'informe le secrétaire.

Injabulo se pince l'arrêt du nez et souffle d'exaspération:

– Très bien qu'il le fasse. Demain matin contacte sa secrétaire, pour prévoir un entretien sur Skype avec Monsieur Saat et les autres collaborateurs.

– Ok Injabulo, pas de problème.

Et c'est sur ces mots, que Injabulo met fin à l'appel téléphonique.
Suliah qui était restée en retrait s'approche de son mari. Celui-ci baisse légèrement les yeux pour fixer sa femme.

– Chéri ? Dit-elle tendrement en lui touchant l'avant bras.

Il se détend soudain en voyant le regard de sa femme. Il lui attrape les mains avant de dire:

– Ne t'inquiète pas. C'est un petit soucis que je vais régler très bientôt.

– Biensur que si je m'inquiète ! Injabulo j'ai un mauvais présentiment. Je crois qu'on veut te mettre des bâtons dans les roues.

– Je l'avais remarqué, quelqu'un se joue au plus malin avec moi. Mais je vais mettre la main sur ce petit singe je te promets, dit-il sur un ton clair à sa femme.

Cette dernière sourit avant d'enlacer son mari. Elle reconnaît là son lion féroce.

*                    *

*


25 Décembre 2009

Sandton, Johannesburg.

Toc toc, retentissent les coups sur la porte de Sun.

– Entrez, s'écrie-t-il depuis son dressing en faisant ses cols.

Coco rentre dans la chambre les bras croisés dans le dos. Cette dernière tient un petit coffret emballé, un cadeau.

Quand celui-ci revient dans la chambre, il aperçoit son amie avec un grand sourire.

– Bonjour Coco, dit-il dans un sourire.

– Joyeux Noël, s'écrie-t-elle comme une gamine en sautant dans les bras de Sun.

Il l'a rattrape sans grand effort et répond à son étreinte.

Quand cette dernière met fin à leur étreinte, elle tend le petit paquet vers Sun.

Sun surpris, sourit chaleureusement avant de prendre le cadeau.

– Qu'est ce que c'est ?

– Allez ouvre ! Dit-elle d'une voix pleine d'entrain.

Il finit par déballer le cadeau et reste subjugué.
Il s'agit d'une petite chaîne dorée mais pas n'importe laquelle.

– Mais...

– Oui, elle se ressemble pas vrai ?

Pour la petite histoire, quand il était plus jeune Sun avait une chaîne dont il ne se séparait jamais. En effet, c'était un cadeau de son amoureuse une certaine Naanou avant qu'il ne déménage. Le petit Sun avait connu son premier chagrin d'amour à l'âge de dix-ans et c'était le dernier souvenir qu'il lui restait d'elle.

Mais il s'avère qu'un jour, Coco avait coupé la chaîne par mégarde et celui-ci c'était fâché avec son amie. Il l'avait accusé. La petite fille qu'elle était, avait pris le soin de recueillir les petits morceaux. Et voilà, aujourd'hui elle a trouvé une chaîne qui y ressemble trait pour trait.

Sun l'a prend dans ses bras et l'a fait tournoyer dans les airs. Celle-ci rit aux éclats.

– Dépose moi Sun, s'il te plaît dit-elle dans un rire cristallin.

Il se ressaisit et la repose au sol.

– Ça à une grande valeur sentimentale pour moi. Merci Colombe.

– De rien Sunny, puis en essuyant une larme au coin de son œil, tu sais je trouve que tu t'attaches facilement aux objets pour un homme.

– Pas que je m'attache aux objets, juste que chaque objet que je conserve est un souvenir de mon passé. Termine-t-il avec une légère tristesse dans la voix.

Coco voit très bien où il veut en venir. Elle n'a pas le temps de renchérir que Sun la coupe.

– Je n'ai pas de cadeau pour toi, mais ça te dit de venir dans un endroit spécial avec moi.

Cette dernière penche la tête légèrement en arrière puis dit d'une voix niaise:

– Emmène moi où tu veux Sunny.

Sun sourit avant de lui taper le front.

– Ce n'est pas un rendez-vous Coco.

– Aye mon front, fait-elle la mine faussement boudeuse. Ok, je me ressaisis. Je m'en vais me  changer.

*

*                  *

Ça fait environ une heure que la voiture de Sun roule dans les rues de Johburg. Bientôt, les buildings laissent place aux arbres et Sun s'élance sur une route en pleine forêt.

– C'est beau la nature qu'en même, souffle Coco en regardant les arbres défilés à la fenêtre. Puis en se tournant vers Sun, pourquoi tant de mystères ?

– Ne soit pas pressée !  Renchérit ce dernier en ne quittant pas la route des yeux.

Coco s'affaisse dans son siège en soufflant. Et d'une voix boudeuse :

– J'espère que c'est un endroit incroyable, vu que je rentre demain à Lagos.

– Demain ?! Dit Sun un peu surpris.

– Et oui, je dois rentrer fêter et me préparer pour mon année universitaire. Tu as oublié, termine-t-elle en roulant des yeux.

Ce dernier ricane avant de dire :

– Je n'ai pas oublié...

Plusieurs minutes plus tard...

Ça y est on y est, annonce Sun.

Coco ouvre la portière et sort de la voiture. Une grande batiste, identique en pierres marrons se présente devant elle.

Mais l'endroit ressemble à...

– C'est dans cet orphelinat, que Papa et Maman m'ont rencontré.

Coco se retourne soudain vers Sun.

– Tu n'as jamais voulu que je t'accompagne. Pourquoi ce changement d'avis ?

Sun rabat sa portière et s'avance vers son amie en disant:

– Ça fait bientôt six ans, que je ne suis pas venu ici. J'avais besoin de quelqu'un pour m'accompagner termine-t-il en faisant un clin d'œil complice à Coco.

Elle se rapproche de Sun, s'accroche à son bras et ajoute ceci en le regardant dans les yeux:

– Donc ça veut dire que je suis spéciale à tes yeux ? Dit-elle sur un ton un peu trop sérieux.

Celui-ci n'a pas le temps de répondre, qu'une femme blanche de peau l'interpelle en descendant les marches, accompagnée d'un sourire chaleureux.

La dame a l'aspect d'une mamie avec sa robe verte —à imprimée de dessins de petits chats— et ses mocassins marrons. Son chignon coiffé décoiffé laisse échapper, quelques mèches grises.

Plus elle se rapproche, plus elle ouvre grand les bras:

– Sun...mon petit, dit-elle d'une voix douce où perce une joie immense.

Sun s'éloigne de Coco et se rapproche de la dame. Dès que leurs corps se rencontrent, la respiration du jeune homme devient ample et calme.

– Melysette tu m'as trop manqué dit-il dans un souffle.

– Toi aussi mon petit, dit-elle avant de mettre fin à leur étreinte. Puis en lui attrapant les avant-bras, regarde comme tu as grandi. Ça doit faire quoi ?...Cinq ans qu'on ne s'est pas vu.

Sun acquiesce, puis soudain se souvient de Coco qui est restée en retrait. Il se retourne et tend la main dans sa direction.

Cette dernière se rapproche de lui  et se saisit de sa main, avant de monter les deux marches.

– Bonjour Madame, je m'appelle Colombe mais vous pouvez m'appeler Coco.

– Oh...dit-elle avant de lancer un regard plein de sous entendu à Sun. Tu as décidé d'envoyer ta petite amie avec toi, c'est chou tu sais.

À l'entente de "petite amie" les yeux de Coco sont soudain remplis d'étoiles.

– Non non ! C'est l'amie dont je t'avais parlé, tu t'en souviens ? Dit-il à l'encontre de Melysette.

– Ah oui, je vois.

Coco retire sa main et croise les bras sur sa poitrine en détournant son regard, boudeur. Et là pas faussement.

*           *

*

      Marchant tous les trois dans le long couloir, Sun discute avec Melysette tandis que Coco reste en retrait— juste derrière eux. Depuis tout à l'heure, cette dernière est restée un peu trop calme. Elle regarde actuellement, les enfants dans le couloir le regard pratiquement désintéressé. Pendant que les uns courent un peu partout, d'autres dessinent.

Certes Sun lui a toujours dit qu'il l'a considère comme sa petite sœur, mais cette fois-ci ça lui a fait un peu trop mal. Elle sort de sa rêverie quand une petite masse la percute.

Coco baisse les yeux et aperçoit une petite fille d'à peine quatre ans à ses pieds. Elle regarde soudain sa longue jupe blanche couverte de peinture rouge et jaune. On dirait que la petite fille est une artiste en herbe, vu l'état des mains de la petite.

– Eeeh ma jupe, s'écrie-t-elle surprise.

La petite fille sursaute un bon coup et l'expression de son visage change. Elle s'apprête à pleurer.

Coco se reprend vite et s'accroupie un peu paniquée.

– Oh non, petite ne pleure pas euh calme toi...dit-elle en lui attrapant les épaules de part et d'autre, ne sachant pas trop quoi faire.

Et c'est perdue, la petite fille se met à pleurer attirant ainsi l'attention de Sun et la directrice— qui étaient un peu loin devant.

La directrice accourt vers elles.

– Oh Ashley, dit-elle avant de prendre la petite dans ses bras. Arrête de pleurer hein, calme toi.

– Je suis désolée Madame je ne voulais pas...

– Ce n'est rien Coco, elle a pour habitude de tout salir ici répond-elle dans un sourire à La jeune fille.

Coco se redresse et se mordille l'intérieur des joues.

– Ne t'en veux pas petite, ajoute-t-elle. Puis en se tournant vers la petite fille qui triture à présent ses doigts, elle doit aller prendre sa douche et s'apprêter pour la fête de Noël.

– Je vois que la tradition perdure, dit Sun en se rapprochant.

– Oui oui et comme à l'accoutumé, ce sera une journée porte ouverte pour l'orphelinat.

Sun a soudain un sourire mélancolique et un peu lointain.

–...une journée porte ouverte.

Pendant que Melysette donne la petite Ashley à une de ses nounous, elle propose à Coco de changer ses vêtements.

*


Colombe assise sur le lit regarde depuis tout à l'heure, la vieille femme fouiller dans son armoire.

– Essaie cette robe pour voir, dit la dame en se rapprochant de Coco.

– Ah merci dit-elle un peu surprise.

Melysette ricane avant de dire ceci:

– Je suis peut-être âgée mais je ne peux pas te remettre une de mes robes de mémé. Ce serait méchant.

Coco rigole à son tour:

–Vous êtes drôle mamie, dit-elle en commençant à se déboutonner.

Melysette la regarde s'habiller puis dit ceci:

– Tu es amoureuse de mon petit Halioune ?

Colombe se retourne soudain.

– Qui est Halioune ?

– Il ne s'est pas toujours appelé Sun, tu sais. Il a eu...une vie avant.

Coco baisse soudain les yeux et remet sa fermeture éclaire. Elle porte une robe lilas qui lui arrive au dessus des genoux, volante et centrée à la taille.

– Oui, je suis très amoureuse de lui. Au début je croyais juste l'aimer comme un frère mais je me suis rendue compte que je l'aimais plus que ça, termine-t-elle avec une voix cassante.

Melysette s'approche d'elle et à cet instant, Coco ne peut retenir ses larmes.

– Hey hey, dit-elle en relevant le menton de Colombe. L'amour n'est pas censé être un sentiment qui doit te faire pleurer de tristesse mais plutôt de joie.

Colombe secoue la tête en souriant puis essuie ses larmes.

Melysette reprend :

– Tu as pu voir qu'il est quelqu'un de très renfermé, et ne parle pas beaucoup de son passé. Accorde lui du temps et soit à son écoute et, peut-être bien qu'il t'ouvrira les portes qui mènent à son cœur, petite.

– Vous croyez ?

Melysette secoue la tête dans l'affirmative en lui souriant chaleureusement.

– Dites Mamie je peux vous posez une question ?

– Oui oui.

– Comment vous avez connu Sun ? Ce sont ses parents biologiques qui l'ont laissé ici ou bien...

Melysette pousse un long soupir avant d'aller s'asseoir sur le lit.

– Si seulement ce n'était que ça, commence-t-elle.

Décembre 1993

C'était un dimanche et, j'étais partir faire des courses.....

– Vous êtes sûre que cette courgette est bonne, parce que la couleur vraiment, dit Melysette hésitante à la commerçante.

– Madame, toi même faut voir mes légumes sont de bonnes qualités.

Tout à coup, une petite voix les interrompit. Celle d'un gamin d'à peine dix ans, le visage recouvert de terre et les vêtements sales.

– Tantie —s'adressant à la vendeuse— j'ai fini de livrer les légumes au tonton du kiosque...j'ai un peu faim et..

– Et puis quoi hein ! S'écria-t-elle ce qui fit sursauter le petit garçon. Et les autres là hein, dit-elle en désignant une pile de sachet, qui doit aller les donner aussi. Moi peut-être ?

– N-Non tantie, c-c'est moi se mit à bégaier l'enfant.

– Tiens, dit-elle en lui donnant un sachet assez lourd contenant des pastèques des melons et des courgettes. Et fait vite hein, sinon tu peux dire adieu à la nourriture.

Le petit s'en saisit avec un regard triste, en luttant de toutes ses forces pour soulever le sachet. Ces yeux noirs croisaient un court instant ceux de Melysette. Dans ce petit lapse de temps, elle vit en eux un besoin d'aide.

Melysette le regarda s'éloigner et se tourna vers la femme noire, l'air révolté.

– Ça veut dire quoi tout ça Madame ! Un enfant, vous n'avez pas honte de le maltraiter comme ça ?

– Eh oh toi la blanche là pardon hein. Tu es du service social ? Ce n'est pas toi, qui va m'apprendre à gérer mon business et mes employés.

– Et vous employez ce terme sans gène. Ce n'est qu'un enfant voyons ? Vous auriez pu..

– Et puis ? Ce n'est pas mon problème. Il m'a demandé du travail et je le lui ai donné. Si tu ne veux pas mes courgettes, dégage ! s'emporte la femme noire.

Melysette sentit ses joues devenir rouges :

– Tiens, garde tes courgettes je n'en veux plus. Dit-elle avant de prendre son sac de course à ses pieds.

– Bon débarras, va loin.

La jeune femme blanche marmona ceci dans sa gorge : ce sont les gens comme celle là qui salissent le nom des africains.

Je me suis mise inconsciemment à la recherche de cet enfant. Je longeais les rues du marché quand un bruit attira mon attention.

– Eeh petit voleur là !

La voix entrecoupée par les larmes:

– Tonton ils avaient fini de manger déjà, je n'ai rien volé dit-il alors que ses larmes ruisselaient sur ses joues.

– Je vais t'apprendre les bonnes manières, dit le monsieur en lui attrapant durement la main. Quand je vais couper tes petits doigts on verra comment tu vas voler.

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