Chapitre 37 :

Le soleil brûlant de juillet n'était pas à l'évidence assez présent, pour faire taire les oiseaux satisfait de cette belle saison. Il était encore assez tôt, et pourtant la luminosité du jour passait déjà à travers les volets entrouverts de la chambre. Légèrement entrebâillé, un filet d'air tout mince avait apporté une fraîcheur plutôt discrète au cours de la nuit.

C'était la dernière fois qu'ils dormaient dans la maison de Maître. Bientôt ce nid douillet dont ils avaient tant parlé, passerait du rêve à la réalité. A vrai dire l'un comme l'autre était assez pressé de débuter ce nouveau pan de leurs vies. Et pourtant, du moins pour le plus sensible des deux, un petit pincement au cœur s'élevait en lui, et faisait monter à ses yeux une certaine émotivité. Quand il réalisait qu'il allait quitter ce refuge où il avait vécu tant de chose forte bonne comme mauvaise, Eren se sentait comme émue et troublé. Avec une certaine forme de nostalgie, il se souvenait encore de l'impression qu'ils avaient tous eu la première fois qu'ils étaient entrés dans cette maison. C'était alors un mélange entre choque et dégoût.

La maison était alors d'une saleté telle que son alpha, as du ménage, en avait eu des palpitations d'horreur malgré ses côtes cassées à l'époque. L'air était alors envahi de poussière, et d'une odeur de moisie. Ils avaient tous tellement bossés pour assainir chaque pièce, et chaque recoin qu'ils en avaient eu des courbatures durant des jours. Mais à présent cette maison de nouveau belle et propre, et qui avait été leur petite cachette, et un peu leurs chez eux durant des mois, ils allaient la quitter pour une autre.

Était-ce une sorte de trahison ? D'abandon ?

Debout dans la cour fleurie et encore verdoyante, Eren observait la façade immense de la bâtisse. Pendant ce temps-là, son compagnon remplissait le coffre des derniers cartons qu'ils devaient à emmener dans leur future maison. La veille la journée n'avait été qu'une sorte d'éternel boucle faite de long, très long allée et retour entre les deux bâtisses. Là-bas déjà se trouvait bien des cartons qui ne demandaient plus qu'à être déballé.

Ici et là, lorsque Eren prenait le temps d'examiner le devant de la maison, il pouvait voir les nombreux impacts de balles laissaient par les sbires d'Octavia. Constatant cela, un souffle fataliste remonta à ses lèvres lorsqu'il se remémora cette journée, où il avait retrouvé sa liberté dans le sang. A l'époque, en réalisant qu'il n'était plus prisonnier "d'elle". Il n'avait pas comme dans les films et fiction, écarté les bras en se faisant le luxe d'un sourire immense. Il n'avait pas crié sa joie d'être libéré de sa tortionnaire. Au contraire il avait eu peur. Tellement peur de tant de choses qui l'avaient submergées en un rien de temps. Comme perdre son amant gravement blessé, mais aussi de ne plus savoir s'impliquer dans ce nouveau monde qui s'ouvrait sous ses pas, et qu'il ne comprenait plus. A ce moment-là, il avait eu terriblement peur de décider par lui-même, d'agir selon sa volonté, sans qu'on lui dise quoi faire, car il n'était plus habitué à agir ainsi. Les ordres prédominaient sa vie.

Silencieux, Eren resta encore un long moment dans son observation. Ses yeux restaient à demi dans le vague, tandis qu'un kaléidoscope d'images des derniers mois écoulés défilait devant ses yeux. Cette maison, l'avait vu évoluer et grandir en un certain sens. Sa main droite restait posée sur son ventre rond de quatre mois et quelques jours qu'il caressait lentement, l'autre retenait en arrière des mèches de cheveux qui cherchaient à passer devant ses yeux.

Erwin descendit les trois marches de l'entrée d'un pas plutôt aisé, puis s'approcha du jeune oméga au regard un peu perdu. Sans avoir besoin de lire dans ses pensées, le major paraissait comprendre le trouble qui envahissait Eren à cet instant. Restant silencieux durant quelques secondes, il suivi le regard vert qui à l'évidence observait la façade de sa maison.

- Vous serez toujours un peu chez vous ici, sourit-il tranquillement avant d'entendre un petit merci tout calme passer la bouche de l'oméga. Très vite il reprit.

- J'espère même que votre bébé passera autant de belle journée ici, que moi durant mon enfance.

- J'en suis certain. Cette maison représente beaucoup de chose pour moi tu sais, avoua le jeune homme en retirant de son poignet un élastique avec lequel il attacha ses cheveux en une haute queue de cheval. C'est quand même la maison de ma liberté retrouvée. Elle a vraiment une place très spéciale pour moi.

- J'imagine bien, comprit Erwin qui perçu comme des larmes d'émotions qui cherchaient à envahir le beau regard vert. Immédiatement, il chercha un moyen de faire si ce n'est rire l'oméga, du moins d'allégé son humeur.

- Alors ? Souffla-t-il en cachant sa bouche derrière sa main. Tonton Erwin n'a pas le droit d'avoir le privilège de savoir avant tout le monde, si c'est une petite fille, ou un petit garçon ? Questionna-t-il en baissant la voix, puis en pointant du doigts l'heureux ventre rond.

- Euh, fit Eren en clignant des yeux d'étonnement avant de sourire malicieusement. C'est un secret pour le moment, affirma-t-il.

- Donne-moi un indice au moins, insista le major surtout parce qu'il percevait dans le regard d'Eren, les larmes se tarirent.

- Ou là, non, nia le jeune homme en mouvant la tête de droite à gauche. Pour quelqu'un d'aussi malin que toi, le moindre indice même un peu compliqué, t'indiquerait aussitôt le genre du bébé. Non, non.

- Erwin, non mais t'as pas honte ? les surprit Livaï qui était debout devant l'entrée encore grande ouverte. D'une main il tenait une lourde glacière et bien d'autres sacs remplies de courses, qu'ils avaient fait la veille en fin d'après-midi. De l'autre il portait sur son épaule, un carton plutôt lourd. Profiter que j'ai le dos tourner pour avoir des infos sur le bébé. Honte à toi !

- Je pouvais toujours tenter, répliqua Erwin en haussant les épaules, puis en approchant de son ancien collègue. C'est bon vous avez pris tout ce que vous aviez à prendre ? Reprit-il en s'approchant de la porte d'entrée, puis en sortant son trousseau de clé de sa poche.

- Ouais, tout est dans le coffre, assura le brun en se dirigeant vers la voiture dont le coffre bien rempli, était resté grand ouvert. Ah non, dit-il en voyant qu'Eren tenter de lui prendre la glacière. Pas question.

- Mais ce n'est pas si lourd que ça, tenta d'argumenter le jeune homme. Je peux quand même aider un tout petit peu.

- Oui, mais non, répondit simplement l'alpha.

C'était une négation simple sans haussement de ton, et qui pourtant était empreint d'une certaine fermeté impossible à braver. Comprenant et ressentant cela, Eren avança légèrement sa lèvre inférieure en marmonnant un peu, parce qu'il avait l'impression d'être un tir au flan qui se repose exclusivement sur les autres. Ce qui pour quelqu'un comme lui, et qui avait tendance à se plier en quatre pour son entourage, était diablement perturbant.

- Mon petit cœur, n'oublie pas que tu m'as promis de ne rien porter, lui rappela Livaï en fermant la porte du coffre arrière. Et puis tu ne seras pas inactif. Et tu ne regarderas pas les mouches voler si c'est ce qui te fait peur. Cuisiner pour tout le monde n'est pas selon moi, une manière de tirer au flan. Pas vrai ? Surtout que tu ne comptes pas faire simple, je me trompe ?

- Et bien non, quitte à inaugurer notre nouvelle cuisine, autant y aller à font ! Admit Eren en prenant place du côté passager. J'veux au moins faire ça comme il faut, avoua-t-il. En plus comme on va leurs annoncer le sexe du bébé, autant marquer le coup non ?

- Justement, c'est déjà pas mal de faire tout ça, insista Livaï en fermant la portière du jeune homme. Erwin, cria-t-il d'une voix plutôt forte. J'passe devant, t'auras qu'à me suivre. OK ?

- OK pas de soucis, assura le major en levant le pouce.

La voiture qui avait déjà tant avalée de kilomètre au cours de ces dernière semaines, recula un peu dans l'allée, et fit crisser les graviers sous son poids. La maison aux fenêtres closes cachées par leurs volets, semblait vouloir s'endormir. Eren l'observa tant qu'il put, lorsque le véhicule après être sortie, s'embarqua sur l'étroite route les menant au bourg du village. Lorsqu'elle fut cachée par les hauts arbres alentour, il cessa de chercher à se dévisser la tête, et posa son regard droit devant lui. Comme s'il affrontait ainsi son nouvel avenir.

- Tu as l'air chagriné, remarqua facilement Livaï qui observait de temps à autre, la voiture d'Erwin dans son rétroviseur.

- Aaah, souffla Eren avec lassitude et agacement mêlé. Ses doigts au même instant passaient sur son front. Je crois que c'est mes hormones qui me rendent si fragile émotionnellement. C'est qu'une maison, quand on y réfléchie. Et pourtant je me sens ému de la laisser derrière nous. C'est totalement idiot, hein ?

- Bof, je ne trouve pas, le contredit Livaï son regard bleue fixé sur la route. Arrivé dans le bourg, il avait freiné afin de laisser des passants hésitant traverser la route. D'un mouvement bref de la main il les encouragea à faire cela. On a vécu des choses de dingues là-bas. C'est assez étrange pour moi aussi de me dire que par exemple ce soir, on n'y retourne pas.

- Mais t'as pas envie de pleurer toi. Moi je me sens comme prêt à fondre en larme.

- Non c'est vrai, ne put qu'admettre Livaï. Mais tu sais, comme tu l'as dit. Tes hormones sont en pleines ébullitions. C'est normal que tu sois un peu plus sensible. Rassure-moi mon petit cœur, mise à part cette petite pointe de tristesse, tu es content de déménager, hein ?

- Oui, bien sûr, assura le jeune homme en entendant la sonnerie typique de son téléphone, et qui lui annonçait l'arrivé d'un SMS. Et c'est ça qui est agaçant, être heureux et triste à la fois. C'est n'importe quoi.

- Si c'est Hansi ne cède pas, OK ? Laisse-la mariner dans son jus, ricana-t-il avec une pointe de sadisme. Elle doit attendre comme tout le monde.

- Ah, ah, ah, Écoute ça.

" Allez mon grand, dit moi tout. Et je mimerai parfaitement l'étonnement quand vous ferez l'annonce. Livaï n'y verra que du feu, je te promets. Je me suis même entraînée devant mon miroir ce matin."

- Nan mais quelle gamine, constata Livaï. Elle n'a pas honte, sérieux ! Un rire suivi la fin de sa phrase. Je l'imagine bien s'entraîner devant le miroir à être surprise.

- Moblit m'a envoyé lui aussi un message.

" Elle t'a envoyée un message pour te tirer les vers du nez pas vrai ? Quelle tricheuse. Ne lui dit rien !"

- Bande de môme, se moqua Livaï dans un sourire discret. Je ne pensais pas que ça les tortureraient tous autant, de ne pas savoir.

- Je trouve ça trop mignon, murmura Eren dans un franc sourire attendrit.

La voiture continua son bonhomme de chemin, heureuse de profiter de cet été où les routes et les rues de la capitale, sont moins envahies de monde. Enfin cela dépendait toujours de certaines heures. Le soleil radieux ne perdait pas de temps pour accentuer la chaleur de ses rayons, et faire ainsi augmenter la température. Après s'être prit comme toujours une longue rangée de feu rouge, le couple ainsi qu'Erwin arrivèrent sur un parking situé non loin du magasin où travaillait Mikasa. Étant en vacances depuis la veille, cette dernière ne paraissait pas vraiment agacée à l'idée de subir dès son premier jour de repos, une journée de déménagement. Ils étaient réunis là, à bavarder tous ensemble en attendant leur arrivée.

- Aah les voilà, s'exclama Hansi en levant les bras. Youhou, ajouta-t-elle avec exagération tout en secouant les mains.

Des promeneurs qui passaient non loin d'elle, la regardaient faire tout en se demandant, pourquoi elle parlait si fort, alors que ses interlocuteurs étaient tout près d'elle.

- Toi ! Fit Livaï en la pointant du doigts, tandis qu'elle lui imposait une sorte de câlin de bonjour. T'es une vraie gamine. Aah, gronda-t-il en sentant la joue bouillante d'Hansi contre la sienne. Tu ne sauras rien, tant qu'on ne l'aura pas décidé.

- Erwin tu as bonne mine. Et en plus ça rime. Ah ah, ah, ! Ton repos à l'air de te faire le plus grand bien, dit donc, commenta Hansi en ignorant volontairement la bougonnerie de Livaï. Ça fait plaisir à voir.

- Ma nounou s'est très bien occupée de moi, plaisanta le major en pointant du doigts Eren qui saluait ses amis en leurs faisant de gros câlin affectueux.

Comme toujours Jean était décontenancé par ce débordement d'affection, et Armin lui sentait sur sa nuque le regard de Livaï, qui l'observait avec attention tout en gardant en tête sa réflexion pleine de maladresse.

- Alors ça c'est pas juste, reprit Hansi qui semblait être remontée comme une pile électrique. Moi aussi j'veux me faire dorloter par " maman".

- Maman ? Répéta Mike surpris.

- Maman ! Reprit Pétra en pointant du doigts le jeune oméga.

- T'es cinglé ma vieille, conclut simplement Livaï.

- Quand on sera installé comme il faut, tu pourras venir à la maison avec Moblit si tu veux, la rassura Eren en allant faire un gros câlin à Hansi. Vous êtes tous les bienvenues vous le savez déjà.

- Oh maman, plaisanta la doctoresse jamais à court de bêtises en appuyant la joue sur le torse "moelleux" du jeune homme qui se mit à rire.

Son but évidement était d'agacé Livaï, qui n'aimait pas du tout qu'on fasse la moindre référence à la poitrine du jeune homme. Constatant que son but était atteint au vu de la grimace qui s'afficha sur la bouche de l'écrivain, elle fit un geste de la main pour que Pétra s'ajoute au câlin.

- Arrêtez ça toutes les deux, marmonna Livaï en croisant les bras.

- Il est si adorable, répéta comme à chaque fois Pétra.

- Bon allez, ça suffit, intervient enfin avec sagesse Erwin, pendant que les autres s'amusaient assez de la situation. On devrait peut-être y aller non ?

- Ah merde oui ! S'exclama Livaï en jetant un coup d'œil à sa montre. Bon, reprit-il en prenant le bras d'Hansi pour l'éloigner une bonne fois pour toute de son compagnon. On vous à tous filé l'adresse, mais si vous préférez je passe devant, et tout le monde suit. Ça vous va comme ça ?

Il y eut alors une vague de mouvement de tête positif. A la suite de cela, chacun alla rejoindre son véhicule. Afin d'éviter d'en prendre trop à la fois, Pétra et Mike étaient monté dans la voiture bordélique d'Hansi. Armin et Mikasa quant à eux allèrent comme à chaque fois dans celle de Jean. Ainsi tous purent après quelques petites complications dût à la circulation, se mettre en route. Bien que personne ne le savait lorsqu'on les voyait se suivre ainsi à la queue leu-leu, on avait l'impression de voir une sorte de cortège.

Le soleil de juillet, la joie simple d'être ensemble, une sorte de petit bonheur mêlé d'euphorie semblait planer au-dessus du groupe. Les minutes s'égrainèrent tandis que petit à petit, la colonne de voiture s'approchait de son but final. Aucun d'eux n'avaient vu le domaine en vrai, mise à part quelques photos. Et lorsque Eren descendit du véhicule pour ouvrir en grand le portail fraîchement installé, il vit à chaque véhicule que le traversait, de grands yeux surpris et bon nombre de " ouah " à la bouche de leurs occupants. Lorsqu'elles furent toutes passées, il avait laissé le portail ouvert afin de faciliter l'entrée des camions à venir.

- Quel terrain de dingue, constata Jean en relevant sur son crâne la paire de lunette de soleil qui habillait son nez. Il y a de quoi faire avec tout ça.

- C'est aussi calme, que dans la maison de maître, réalisa Mikasa en observant de ses yeux sombre le paysage lointain fait de colline et de forêt. C'est super beau.

- Les parents d'Eren ont été d'une telle prévoyance, et d'une telle attention pour son futur, murmura Armin, qui avança lentement en direction de l'arbre énorme qui cachait en parti la bâtisse. Ouah, je ne la voyais pas si immense.

A quelques mètres de lui, il vit Livaï s'approcher d'Hansi, puis pointer du doigts une espèce de lac aux eau moyennement clair, et surmonté d'un ponton de bois. Lorsqu'elle le vit, Hansi poussa une franche exclamation de surprise. Peu après Moblit les avaient rejoints et parus tout aussi atterré qu'eux.

- C'est totalement dingue, dit-il en posant les mains sur ses hanches. C'est exactement...ce que tu nous avais décrit à l'époque de ta cure de sommeil. Le ponton de bois, la maison au toit rouge...c'est fou.

- Comme si tu avais vu ton futur, murmura Hansi en tournant son visage en direction de son meilleur ami. Alors là, je ne sais vraiment pas comment expliquer un truc pareil.

- Moi non plus, tu penses bien, ne put que reconnaître Livaï. Je te laisse imaginer ma surprise quand j'ai vu tout ça. Je croyais être en train de dormir, et que bientôt j'allais me réveiller.

- C'est donc de ce fameux lac, dont vous m'aviez parlé tous les deux ? S'ajouta à la conversation Erwin, très vite suivi par Mike.

- Tu sais ça me fait penser à ce tableau qu'Eren à fait, celui basé justement sur ton rêve, se souvient par ailleurs ce dernier.

- Ouais c'est vrai, c'est très ressemblant.

Le petit groupe quitta son observation du lac, pour continuer à admirer le paysage naturel environnant. Faisant quelques pas en direction de sa voiture dont le coffre était ouvert, Livaï vit Jean passer devant son compagnon pour l'empêcher de porter la glacière, qu'Eren avait tenté de prendre. Gardant les lèvres fermées, Livaï s'arrêta un instant puis tendit l'oreille afin d'écouter la conversation qui débuta. Eren, avec un étrange culot affirmait auprès de Jean, qu'il pouvait bien porter un tel truc, et que ce n'était pas si lourd que ça. Doutant visiblement de cela, Jean qui portait toujours la grosse glacière d'une main, l'éloigna de l'oméga qui tendait la main, puis jeta un coup d'œil en direction de Livaï, qui nia de la tête comme pour répondre à une question muette.

- Ah je le savais que tu n'avais le droit de porter ça, conclut l'homme à la haute taille. Dit donc t'as essayé de m'entourlouper là.

-N...non pas vraiment, barbota l'oméga prit d'une petite vague de honte, sur cette sorte de petit mensonge qu'il avait tenté de faire. Mais..je suis enceinte pas handicapé, bouda-t-il un peu.

- On n'est jamais trop prudent, Eren, intervient Mikasa en lui tapotant l'épaule. C'est pour ton bien.

Toujours aussi solide et costaude, elle portait sur son épaule le même carton lourd que Livaï avait mis en dernier dans la voiture. Étant donné qu'il restait encore un peu de temps, avant que les camions n'arrivent, le couple fit visiter la maison à leurs amis. Ces derniers telles des touristes visitant un musée, avançaient en les écoutants tout en gardant les mains jointes, ou dans le font de leurs poches. Parfois un commentaire sur la prévoyance qu'avait eu les parents d'Eren, fut lancé ici et là.

La chambre du futur bébé, voyait contrairement à la chambre parentale presque terminée, ses murs encore dénuée de la moindre couleur. Pourtant il y avait sur l'un des pans de mur, une photo récemment récupérée dans les divers choses qui avaient été retiré du manoir, et qui n'avait que peu d'importance pour l'enquête. Elle représentait les parents d'Eren qui se tenaient en s'enlaçant et en souriant avec au creux de leurs bras unie, un bébé aux beau et grand yeux vert. En voyant cela, les deux meilleurs amis du jeune homme s'étaient rapprocher pour mieux l'observer. Eux aussi avaient gardé de bon souvenir d'eux.

Mikasa tendit la main et effleura du bout des doigts le cadre de bois claire. Immédiatement ses lèvres se pincèrent et une émotion vive la saisie. Grâce à eux, elle avait pu petite avoir de belles vacances que ses parents pourtant travailleurs n'auraient jamais pu lui offrir.

- Ils étaient vraiment merveilleux, bredouilla-t-elle en respirant un grand coup afin de se reprendre. Je l'ai aimé beaucoup.

- Moi aussi. Carla était si maternelle avec nous, ajouta Armin d'une pointe de mélancolie. Eren tient d'elle pour ça.

- Sans doute, ajouta celui-ci en entrant dans la pièce tandis que le reste de l'équipe jetait un œil à la chambre parental, ou le lit géant fut sujet de nombreux commentaire.

- J'ai oublié beaucoup de chose, à cause de ce que j'ai vécu, reprit le jeune homme en lançant un regard en direction de Jean, qu'il s'en voulait toujours de ne pas avoir reconnue aussitôt. Mais d'autre son resté gravé malgré tout. Comme notre séjour à la mer, on était encore en primaire. Vous vous rappelez ?

- Oh mais oui, s'exclama Mikasa en joignant les mains tandis que son compagnon venait la rejoindre, afin de tendre une oreille curieuse sur cette anecdote.

- C'était génial ! L'un des meilleurs souvenirs de mon enfance, assura Armin en hochant la tête de haute en bas.

- Si seulement tout ça n'était pas arrivée...murmura à voix basse la jeune femme. Comme si ainsi elle se faisait à elle-même une confidence.

Entendant cela Eren baissa la tête un instant. Sa main comme dans une sorte de petit toc adorable se balada un peu sur son ventre arrondit. Mais bientôt la voix des livreurs doublé au bruit typique des ronflement de moteur des camions, se fit entendre.

- Est-ce qu'il y a quelqu'un ?

La voix était roque et puissante. En quelques pas Livaï parcouru le couloir de l'étage, descendit l'escalier en visse, puis sortit de la bâtisse. Aussitôt il se présenta, discuta avec le livreur et le branle-bas de combats débuta.

Si au début Eren avait craint d'être une sorte de petite chose inutile qui gêne plus qu'autre chose, il n'en fut rien. Avec les nombreux meubles et d'objets qu'ils recevaient ce jour-là, ils ne furent pas trop de deux pour indiquer où aller ceci, ou cela. Debout à quelques mètres de l'entrée, lui qui s'était sentis comme impropre et de condition trop " basse entant qu'oméga" pour parler aux autres sans y être invité, prouva à ses amis combien il avait évolué à ce sujet. Une main sur la hanche, il indiquait de l'autre auprès des livreurs ou déposer tel ou tel carton. Parfois il s'amusait de voir tous ces messieurs observer son alpha avec de gros yeux rond et surprit, quand il portait à lui seul des cartons censés être prit à deux ou trois.

Mais bientôt, l'heure tournant le mena à la cuisine, seul endroit paisible dans toute la maison qui raisonnait de voix, de crie pour se faire entendre, mais de rire aussi. A l'extérieur au cours de la semaine, ils avaient installé, enfin Livaï avait installé et monté une longue table de jardin en résine tressé, entourée de chaises du même type. Le jour suivant ils avaient été acheté deux bons gros parasols, afin de pouvoir dîner en toute quiétude sans prendre le risque d'une insolation ou d'un coup de soleil. Certes le terrain n'était pas aménagé, mais le panorama était d'une beauté telle que cela suffisait amplement pour le moment.

En peu de temps les meubles et carton furent livré, et disposé dans les pièces correspondantes. Mais au vu de la masse de montage à effectuer, une journée ne serait à l'évidence pas de trop. Quand les camions vident sortirent du terrain, Livaï alla fermer le portail sécurisé.

Pendant que tout ce petit monde s'agitait, Eren profitait avec joie de cuisinier pour la première fois dans sa belle et grande cuisine moderne et lumineuse. De temps à autre la tête d'un de ses amis apparaissait par-là, et lui leurs offrait volontiers un grand verre d'eau lorsqu'ils lui demandaient. D'autre fois, des regards gourmands se portait sur ce qu'il préparait, et dont les agréables odeurs envahissaient bien des narines. Ne faisant toujours pas dans la demi-mesure, chacun avait l'impression qu'il était en train de préparer un repas de fêtes. Ce qui était le cas en quelques sortes.

Gaspacho de tomate, carottes râpés au citron, quiche au saumon, (cuit comme il faut). Émincés de dinde au paprika avec pommes de terre sauté. Vérine de fraise à la crème chantilly.

- Oh là là, ça sent trop bon, commenta Hansi qui s'octroyait une pause.

Accoudée sur un comptoir de bois clair, elle avait pris place sur un tabouret en métal noir, et à l'assise relativement moelleuse. Ses joues paraissaient comme écrasées dans le creux de ses mains, et un sourire fendait son visage. Curieuse, elle regardait Eren préparer tous ces bons plats, qui lui donnaient une faim de loup, juste en les observants. Parfois elle avait le privilège de goûter avant tout le monde une préparation qui lui faisait rouler des yeux vers le ciel.

- C'est si bon. T'es vraiment trop doué ! Affirmait-elle à chaque tour. Je me demande comment Livaï fait pour ne pas devenir dodu à manger autant de bonne chose tous les jours.

- Il fait beaucoup d'exercice, expliqua Eren qui ouvrit et referma des tiroirs à la recherche d'un ustensile. Il s'y est remis dernièrement, pour se défouler. Mince, où est-ce que j'ai mis ça déjà..murmura t-il en ouvrant et fermant plusieurs tiroirs. Ah ! voila !

- Hum à ouais ? S'étonna Hansi. A quelques pas de là, Pétra qui s'était échappée à son tour, car l'odeur des bons petits plats d'Eren lui chatouillait trop le nez à elle aussi, arriva à leur niveau, et pris place sur un second tabouret.

- Ouais, répondit Eren en rougissant bien malgré lui, tout en sortant une pille d'assiette, qu'il posa sur un comptoir. Peu après, il sortit des couverts encore neuf qu'il posa en leurs creux. Des verres simples s'ajoutèrent au tout. Tu as besoin de quelque chose Pétra ? Questionna-t-il toujours prêt à rendre service.

- Non ça va, assura cette dernière en agitant vaguement la main. Je venais juste voir ce que tu es en train de nous préparer. Et je...

- Vous ne couchez déjà plus ensemble ? Lâcha si soudainement Hansi, qu'Eren passa du pâle au rouge en un éclair. T'es déjà dans la période, où tu veux le jarreter du lit ? Beaucoup d'oméga réagissent ainsi tu sais. Ils voient leur lit, comme une sorte de nid ou leurs "mâle " n'est pas toujours le bienvenu. Bon après ça dépend des personnalités de chacun c'est comme tout. J'ai raison ?

- Mais...mais....bredouilla le jeune homme aussi rouge que les tomates qu'il avait découpées, tout en clignant des yeux. Elle avait balancé et expliquée ça à une telle vitesse, qu'il ne savait trop quoi dire. T'es ...t'es...

- Indiscrète, conclus à sa place Pétra totalement atterré par le sans gêne d'Hansi...t'as pas de limite toi. Ça ne se pose pas ce genre de question...

- Ah désolée, s'excusa Hansi dans un petit rire d'excuse. Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise mon grand.

- Ah bah heureusement, marmonna ce dernier.

En bruit de fond du côté de la salle, on pouvait entendre Erwin lire les instructions d'un meuble, tandis que Mike qui l'ignorait à moitié, était en train de le monter. A quelques pas d'eux dans le salon, Livaï étendait sur un énorme canapé à deux d'angles une protection en plastique. Une fois cela fait, il s'attela au montage d'une énorme bibliothèque.

- Ce n'est pas moi qui ...bredouilla à voix basse Eren, qui avait l'impression que son visage était en train de cuire. Prudent il baissa encore plus la voix forçant les deux autres à tendre le cou. Il est..si attentif avec moi et le bébé..si plein d'attention, qu'il a...enfin mis en pause ça de lui- même....Mon petit bidon le freine beaucoup je crois....Ah ! Non mais qu'est-ce que vous me faite dire, se reprit-il en posant la main sur sa bouche.

- Ce n'est peut-être pas plus mal pour toi qu'il fasse ça. D'après mes souvenirs. Que je n'aie jamais sur bannir de mon esprit, c'est sans doute une très bonne chose même.

La voix de Mikasa était apparue comme par enchantement. D'où venait-elle ? Car elle était, il a quelques secondes encore, à l'étage avec Jean et Armin. Aucun d'eux ne sut. Pourtant elle arriva à les surprendre assez, pour les faire crier de surprise. Amusée plus que fâché chacun avait ri face à ça. Livaï qui ignorait le sujet de conversation, trouvait cela assez touchant que les filles cherchent ainsi à tenir compagnie à son adoré. Néanmoins une sorte de soupçon inné naquit en lui, et fit se dresser le duvet de poile de sa nuque.

- Il a conscience, qu'il risque d'être un bon bout de temps avant de ..." jouer au docteur avec toi" ? Questionna Hansi toujours aussi direct sous les rires des deux autres. Je veux dire, ok c'est un homme, mais un alpha surtout....ça va vite lui taper sur le ciboulot à un moment donné, exagéra-t-elle comme si elle était en plein spectacle. Il va devenir zinzin, notre petit Hercule.

- Mais non voyons, le défendit Eren.

- 4..5..6 mois de potentiel abstinence, compta Pétra. C'est pas rien...

- Surtout aussi pour un dominant comme lui ? S'ajouta Mikasa assise sur le troisième et dernier tabouret de libre. C'était à croire qu'elles étaient toutes réunies dans un bar à discuter entre copine, et que Eren était un barman.

- Et bien comme tout, ça dépend des individus, expliqua Hansi en prenant des aires de professeurs. De plus il impose ça, en oubliant que "maman" n'est peut-être pas d'accord avec ça ? Hum ? Eren ?

- Je...je....suis occupé là, bégaya-t-il toujours aussi rouge, en s'occupant de la cuisson de ses pommes de terre sautées au paprika. Je...je ne veux pas répondre. Avoua t-il peu après.

- J'ai donc raison. Je suis doté d'une telle clairvoyance, exagéra Hansi d'une voix toujours aussi peu discrète tandis que les deux autres, lui demandaient de baisser le ton.

- De quoi vous parlez ?

Le ton était sévère, la voix basse et profonde à la fois. Un crie commun de surprise, agita les curieuses, tandis que l'oméga qui ne se défaisait pas de sa couleur tomate continuait de surveiller ses patates .

- Je venais mettre la table, arriva à trouver comme excuse Pétra qui se leva et prit la pile d'assiette. Mikasa elle s'empara des couverts et les désigna d'un simple regard, pour expliquer sa présence dans la cuisine.

- Moi, j'étais là pour les soutenir moralement, et jouer mon rôle de goûteuse auprès d'Eren, ria Hansi. Bon et bien si tu n'as plus besoin de moi, reprit-elle en direction du jeune homme qui nia de la tête. J'vais y aller.

- Hey minute papillon ! L'arrêta Livaï en la tenant par le t-shirt. Crache le morceau et dit moi pourquoi, Eren est tout gêné. Je sais qu'il est embarrassé et que c'est sûrement de ta faute. Tu as encore dû lui dire un truc gênant.

- Livaï, laisse-moi te dire que tu vas avoir des rides sur le front, si tu continues à bougonner comme ça.

- Ça m'étonnerais, Livaï a une peau de bébé, commenta avec amour Eren....Les filles dit-il en direction de Pétra et Mikasa, qui abandonnaient sans remord Hansi aux mains de Livaï. Vous pouvez dire à tout le monde que le repas est prêt....et..Oh ! s'exclama-t-il en écarquillant les yeux...mon dieu, mais c'est vrai que j'ai l'air d'une maman.

- Adorable, marmonna Pétra.

- Tellement, reprit Mikasa.

- Reste là, ordonna une fois de plus le brun sans lâcher prise pour autant. Allez Quatre yeux crache le morceau.

Un long souffle passa les lèvres d'Hansi qui ne tenta même plus de fuir. Erwin qui avait souvent jouer les arbitres entres les deux chamailleurs, s'était approché tandis que Moblit prêtait main forte à Mike qui continuer son jeu de construction.

- Je lui ai demandé, comment tu faisais pour ne pas grossir en mangeant ses bons petits plats. Et il m'a juste dit que tu avais repris le sport.

En soit même Hansi ne disait pas un mensonge. Tout au plus oubliait-elle un peu volontaire la suite de la discussion. Suspicieux, car Livaï n'arrivait pas à avaler une telle couleuvre. Il l'observa un instant, plissa ses longs yeux bleus, puis tourna son visage en direction d'Eren qui lui était parfaitement et totalement incapable de lui mentir. Le voyant rougir malgré ses tentatives pour se cacher, l'écrivain conclut qu'il y avait autre chose derrière tout ça.

- Quoi d'autre ?

- Mais rien ! Roh arrête de tirer sur mon t-shirt, tu vas l'abîmer.

- Vous n'êtes pas fatiguer de vous chamailler tout le temps pour un oui, ou pour un non, se désola en un sens Erwin. Faite un petit effort.

Tandis que ceux qui étaient à l'étage descendaient après s'être lavé les mains dans la salle de bain du haut. Mike et Moblit après avoir posé bien à plat sur le sol le meuble qu'ils avaient commencé à monter, sortirent à l'extérieur par la baie vitrée restée grande ouverte. Entre temps Pétra et Mikasa revenaient pour emmener les verres. Malgré ces vas et viens, Livaï et Hansi continuaient leur petit jeu d'usure.

- Ooh bon ça va ! J'abandonne, leva les mains la doctoresse. Je l'ai fait parler bien malgré lui, et j'ai conclu que tout ce sport que tu faisais, s'était parce que tu le touchais plus...parce que parfois au cours de leurs grossesse, il n'est pas rare que les oméga virent leurs alpha du lit conjugale et ferme " la salle de fête." ...Voilà ! Mes conclusions étaient surtout purement scientifiques..au départ.

- Et après t'as fait ta maline en collant ton pif dans nos affaires intimes. Non de dieu c'est pas vrai ça ! Va falloir que tu arrêtes ça Hansi ! S'agaça Livaï en la relâchant. Pourquoi tu fais toujours ça hein ? C'est fatiguant, et énervant. Tu n'as pas à savoir ce qui se passe dans notre intimité. Tu n'as pas non plus à plaisanter dessus...C'est...C'est privée merde !!!

- Je me suis juste laissé un peu emporter, avoua Hansi en croisant les bras.

- Vous n'allez pas vous disputer quand même, intervient Erwin.

- Bah voyons, ronchonna Livaï en levant les yeux vers le ciel, j'aimerai bien te voir à ma place toi. Qu'est-ce que ça peu foutre, que je décide de ne plus toucher mon oméga, pour qu'il vive tranquillement sa grossesse hein ? Pourquoi ça doit être un sujet de plaisanterie.

- Parce que les plaisanteries cochonnes sont toujours les plus drôle ! Reconnais-le ! Argumenta la doctoresse...qui à cette simple phrase fit pousser un long souffle fataliste à Livaï.

- Rah, tu m'énerves, marmonna Livaï en agitant la main comme pour la faire fuir. Arrêtons là. Soulageait de ne pas voir ses deux amis se chamailler, Erwin poussa un long souffle satisfait puis après avoir proposé son aide pour emmener quelques choses à l'extérieur, en l'occurrence le plat de carpaccio de tomate, il sortit rejoindre tout le monde.

Un peu tendu parce que son alpha s'était légèrement énervé, Eren sentait sur son front quelques gouttes de transpiration glisser. Prenant un mouchoir en papier, il l'essuya puis le jeta à la poubelle, avant de se laver les mains. Bientôt Livaï arriva derrière lui et le ceintura avec prudence. Sa joue se posa sur le dos de son compagnon, puis il lâcha d'une voix discrète et sérieuse à la fois.

- Désolé je viens de comprendre que mon petit pic de colère, t'as un peu tendu.

- Juste un petit peu, souffla le jeune homme. Mais ça va déjà mieux. Tu veux bien faire quelques choses pour moi ?

- Oui bien sûr, assura l'écrivain qui avait posé les deux mains sur le ventre rond. Hum ce petit ventre adorable...

- Tu veux bien sortir de quoi préparer les boissons apéritives ? Je ne voudrais pas me fouler le poignet en portant une bouteille, tu comprends, osa-t-il ironiser dans un sourire un peu nerveux, car Eren n'arrivait pas à voir si son " humour " était bien dosé.

Un rire discret mais sincère, répondit à sa question muette. Après un court baisé échangé, Livaï alla accomplir la "mission" qui lui était ordonné. Pendant ce temps Eren prenait dans une main le saladier de carotte au citron, puis de l'autre un plateau de petit bol remplie de petites choses à grignoter. A peine fit quelques petits mètres que Jean qui était entré à nouveau dans la maison pour donner un coup de main, lui prenait le plateau. Mikasa lui "vola " le saladier, et lui resta à nouveau debout les bras ballants.

Être dorloté il voulait bien, mais être hyper couvé peut-être un peu moins. Serrant les lèvres car s'opposer à tout le monde n'était toujours pas possible pour lui, malgré tous les efforts fait depuis ces dernier mois, Eren sortit enfin sur la terrasse, et observa la longue table dressée. L'ombre des deux parasols ouverts n'était pas de trop, loin de là. Au loin il admira à nouveau le bel horizon naturel.

- Oh aller, installez-vous, dit-il en posant les mains sur ses reins puis en se cambrant légèrement vers l'arrière. Je vais bien, je vais pas me casser en deux ! Coupa-t-il tout net en voyant une nuée de regard intrigué.

Bientôt des verres remplies d'alcool léger ou fruité, apportaient de belles teintes colorées à la table simplement dressée. Au milieu de celle-ci en plus des plats, se trouvait une pile de serviette en papier. Sur leurs dessus la corbeille de pain, avait été posé afin qu'aucune d'entre elles ne se fassent embarquer par le moindre souffle de vent.

- Alors bon, fit Livaï qui était en bout de table, près de lui bien évidement son oméga était installé et entendait son estomac faire de tel gargouillement, que son visage avait un peu rougie de honte. Sans attendre il prit son verre de whisky qu'il leva et reprit.

- Qui d'entre vous avez parier, un garçon ?

Là quelques mains se levèrent en s'observant tel des élèves doutant sur la bonne réponse à donner. Les yeux vert d'Eren les observaient mais pour une fois, rien ne se lisait sur son visage. Sa volonté de ne pas trahir ce petit secret qui n'en serait bientôt plus un, arrivait à lui faire commettre un tel miracle.

- A présent, qui pense que c'est une fille ?

D'autre main se levèrent, et prouva ainsi qu'aucun de leurs amis étaient dans le flou, et avait un avis bien précis sur le sujet. Posant les mains sur ses accoudoirs, Eren se releva se mit à sourire en voyant la main libre de Livaï se poser sur son ventre. La tension était aussi palpable que les dernières minutes d'une grande compétition sportive. Les nombreux regards étaient braqués sur eux, et le silence aurait pu être parfait sans les heureux bruits de la nature.

- C'est,..commença Eren avant d'être interrompu.

- On devrait peut-être attendre, le dessert pour le dire, non ?

Son visage était loin d'être neutre, et montrait un sourire discret, mais empreint d'une certaine forme de sadisme quand des " oh " presque scandalisés s'élevèrent. Les bougonneries et indignations qui suivirent tout cela, donnait l'impression d'être pour l'écrivain une sorte de nouvelle forme de nourriture qu'il avala avec gloutonneries. Eren coupé dans son élan, donnait l'impression d'avoir avaler sa lèvre inférieure. Comme s'il avait un mal fou à retenir l'annonce qu'il avait pourtant failli faire.

- Ah non hein, s'insurgèrent les filles tel une seule voix. C'est abusé là.

- C'est à vous de voir, lâcha Jean qui tentait d'être plus neutre que le reste du groupe. Mais c'est un peu frustrant quand même.

- On ne joue pas avec les nerfs des gens, ce n'est pas bien ! Un minimum de savoir-vivre mon vieux, s'exclama Hansi, sous les regards surprit de son compagnon qui la trouvait un peu gonflé.

- C'est toi qui dis ça ? S'offusqua Livaï dans un souffle presque coupé, en écarquillant les yeux. T'es sérieuse !?

- Ouais, très !

- Ah non mais toi, répliqua l'écrivain son verre toujours à demi levé.

- Ce n'est pas vrai, ça recommence, marmonna Mike en fixant son verre qu'il avait quand même bien envie de goûter, après tous ces exercices effectués depuis plusieurs heures.

- Erwin fait quelque chose ! Demanda Pétra.

Celui-ci levant ses yeux bleu clair au ciel, haussa les épaules et nia lentement la tête de droite à gauche. Lui aussi avait ses limites. Après une trop courte pause, Livaï et Hansi reprirent leurs habituelles chamailleries. Les autres témoins de cela, restaient silencieux voir même fataliste. Parfois une réplique bien sentit les faisaient rire et apportaient un air joyeux à l'ambiance qui avait failli se tendre. Les ripostes sonnaient telles les cloches d'une bataille en court, et à l'évidence les deux "belligérants" prenaient un plaisir presque excessif dans cette escarmouche un peu trop longue, pour l'un d'entre eux.

Près d'eux une cocotte minutes prête à exploser, était restée assez silencieuse pour le moment. Lui qui ne s'imposait encore que très rarement, sentait ses émotions vives et prêtes à partir dans tous les sens au moindre soucie, montrer dangereusement le long de ses nerfs. Il soufflait et respirait afin de ne pas leurs céder, mais son petit plaisir tout simple de faire cette annonce, qu'ils voulaient tous temps savoir, avait coupé si soudainement qu'il en fut agacé.

- Quoi ? Qui me parle, où est ma loupe Moblit que je le vois un peu mieux que ça ? Avait renchérie la doctoresse après avoir entendu, une réplique bien sentit sur sa voix peu discrète.

- Roh, sérieux, murmura celui-ci...

- Ah ouais ? Et toi..

- Ça suffit ! S'écria d'une voix vive Eren les mains crispées sur les accoudoirs de sa chaise, car il avait pris le parti de s'asseoir à nouveau. Ses nerfs toujours à fleur de peau, tremblaient d'agacement.

Des larmes incompréhensible coulaient le long de ses joues. Cette fois-ci sans doutes, les fausses disputes de son compagnon et de Hansi ne l'avait pas faire rire. A être ainsi coupé dans son élan, surtout pour qu'une nuée de bêtises envahisses l'espace verbale, l'avait fait se sentir un peu bête. Planté là debout, à attendre le droit de dire quelque chose qu'il avait tant envie d'annoncer, et qui pourtant ne voyait aucun créneau se libérer avait mis en ébullition son émotivité. Oui il avait évolué, mais un rien était capable de décontenancer.

Et être debout là, comme une courge sans pouvoir parler, sans pouvoir intervenir, car même ses petites tentatives de les calmer avaient été ignoré, l'avais mis dans un certain mal-être. Devenu mal à l'aise par se débordement d'émotion, Eren avait renifler bien malgré lui assez fort, afin peut-être de ravaler ses larmes qui accentuaient son impression d'être idiot.

- C'est une fille, lâcha t-il entre deux hoquets tandis que mortifier Livaï se courbait sur la chaise de son oméga pour le prendre dans ses bras. A son oreille il murmura une excuse, tandis que le groupes d'ami n'osait réagir.

- Une fille ? Répéta enfin Mikasa, qui observa la doctoresse faire le tour de la table pour venir s'excuser en un petit câlin honteux auprès d'Eren, qui tapota son dos.

- Oui, une petite fille, pardon je n'aurai pas du m'énerver. Mais..mais...

- On est casse pied. Pardon mon petit cœur, répéta Livaï vraiment honteux.

" Docteur, je voudrai avoir une famille."

C'est ce qu'il avait dis à sa psy, et là malgré sa réaction qu'il trouvait exagéré mais qu'il savait aussi être incontrôlable. Il avait senti son cœur débordant d'amour, s'emplir de ce beau sentiment, quand tous ses amis, sa famille en un mot, était venu lui faire une sorte de câlin commun, face à cette heureuse nouvelle. Leur petite fille, leur petite amour, ne serait pas dénué de famille loin de là. A présent en plus de ses futurs parents, bon nombre d'oncles et tantes attendaient sa venu avec impatience.

( ce genre de fanart illustre parfaitement le genre de vacheries qu'ils peuvent se faire).

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Et voila pour le chapitre 37, ou j'ai eu un drôle de bug d'affichage. Genre des phrases qui se coupaient et revenaient à la ligne en leurs milieux. Que des trucs bizarre comme ça.

Si il y en a encore n'hésitez pas à me le signaler svp. Sinon merci pour votre lecture.