Chapitre 31: Naissance officiel d'un écrivain.
Chapitre 31 :
Le soleil dardait la maison de maitre de ses rayons printanier. Clair mais encore assez fraie, la luminosité ainsi diffusée, apportaient aux nombreuses pièces de la bâtisse une agréable clarté. L'herbe de la cour avait depuis sa dernière tonte avant l'hiver, prit quelques centimètres en plus et arborait un jolie vert tendre. Quelques petites pâquerettes avaient pris la peine de s'installer dans ce coussin naturel. Ici et là, il était possible de voir au milieux de cette étendu verte, de jolie petites tâches blanches dont le coeur jaune faisait le régale des abeilles.
Il était encore tôt, cependant ce n'était pas là le début d'une journée banal. C'était le grand jour tant attendu. Le début officiel d'une carrière que le plus jeune du couple percevait déjà comme prometteuse. C'était le jour où le livre de Livaï sortait. Dans le contrat que l'ancien caporal avait signé avec sa maison d'édition, il avait été convenu qu'il recevrait le jour de sa sortie, quelques exemplaires gratuits de son ouvrage. Et lui qui en temps ordinaire était d'une patience plutôt hors du commun, se voyait étrangement affligé d'un certain empressement quand à cette livraison qu'il attendait depuis son levé.
Chaque minute à attendre le facteur, lui avait semblé être l'équivalant d'une éternité. Afin de s'occuper l'esprit, et surtout pour ne pas ressembler à une sorte de félin tournant en rond dans sa cage. Livaï s'était imposé quelques corvées qui sauraient au moins occupé son esprit, mais aussi ses mains qui avaient tendances à se tordre entre elles. De son coté, son adorable compagnon qui semblait plutôt serein dernièrement, surfait sur les pages du Web et se laissait allez à quelques curiosités, en jetant un regard attentif à quelques catalogues en ligne de différents magasins de meuble.
Quelques jours auparavant, alors que l'un comme l'autre se faisait le constat fatal qu'ils avaient un peu de mal à trouver par eux même, la perle rare qui deviendrait leurs maison. Ils avaient été à un rendez-vous dans une agences immobilière. Cela s'était déroulé au court d'un après-midi assez maussade. La femme qui les avaient accueillie était d'une taille assez modeste puisque Livaï lui même baissait les yeux pour la regarder. Les cheveux blond court, rondelette et d'un optimiste quasi sidérant, elle souriait énormément et semblait être prête à gravir des montagnes si cela pouvait apporter en général satisfaction à ses clients.
- Vos critères ne sont pas aussi difficile que ce que vous semblait croire, les avait-elle rassurée le visage plein de certitude. D'un geste vif elle avait frappée sa poitrine du plat de la main, ce qui sur le coup avait étonné pas mal le couple. Je trouverai la maison de vos rêves soyez en assuré.
En ressortant de l'agence, le couple qui au fur et à mesure des jours passés avaient vu leurs espoir d'avoir un jour leurs chez eux diminué comme peau de chagrin, avait vu ce dernier se regonfler d'un bloc de par le simple optimisme de leurs agent.
Mais ce matin n'était pas centré sur leurs futur maison. Non, ce matin était plongé dans l'attente quasi enfantine de l'arrivée du facteur. Quelques minutes s'écoulèrent encore dans un silence un peu précaire, puisque à s'agiter dans tout les sens Livaï ressemblait à peu de chose prêt à une tornade hors contrôle. Bien souvent Eren avait détaché son regard de l'écran d'ordinateur, pour lever les yeux en direction du plafond avec quelques surprises dans ses prunelles vertes.
Plein de pensées diverses ne cessaient de s'entre choqué dans l'esprit du brun. Tout d'abord son envie de croire en son " talent " comme le lui avait si souvent dit et affirmé Eren. Mais aussi et surtout la crainte inverse. Son manque d'assurance dans ce domaine, le rendait comme souvent assez rude dans ses auto-critiques. Et là, où le jeune homme avait assuré que ce qu'il faisait était formidable, lui n'avait perçu qu'une adorable gentillesse offerte de sa part.
Son coeur depuis qu'il avait posé le pied au sol, n'avait cessé de battre d'une angoisse désagréable, qu'il jugeait même presque humiliante. Affronter les sbires d'Octavia et même Leroy, n'avait su lui procurer l'espèce de crainte qu'il ressentait à cet instant précis.
- C'est vraiment n'importe quoi, marmonnait-il à chaque fois qu'il en venait à ce constat.
Et puis il y eut enfin les bruits de pas typique sur le chemin de gravillon de l'allée. Une silhouette assez haute habillée de bleu et de blanc, couleur de la poste locale, démontrait enfin que l'attente arrivée à son terme. Eren qui l'avait vu passer devant la fenêtre de la cuisine, se leva de sa chaise, puis prit son portable. D'une voix forte car il ne savait trop où se situait précisément Livaï dans la maison, il l'interpela.
- Le Facteur est là ! Tu veux que j'aille lui ouvrir ?
La question n'était pas faite dans l'attente de l'accord de son homme, mais plutôt dans un but purement taquin, car très vite des bruits de pas pressées à l'étage firent grincer avec fureur le planché. Les marches de l'escalier subirent toutes un sort assez similaire, et tel une course digne d'une final olympique, Livaï traversa le couloirs à toutes jambes en répétant en boucle d'une voix un peu pressée.
- Non, non laisse moi ouvrir.
Souriant et amusé à la fois, Eren le laissa faire bien volontiers. Il le trouvait adorable dans cette sorte de petite perte de contrôle, qui était loin d'être coutumière à son alpha. La porte d'entrée s'ouvrit donc dans un léger grincement, et ceux avant même que le facteur n'ait eu le temps de frapper ou de sonner. Surprit comme on se l'imagine, les yeux marrons de celui-ci s'était écarquillé de surprise, tandis que ses cheveux châtain foncé s'agitaient un peu face à se déplacement d'air soudain. A l'extérieur, le nature s'agita dans un bruissement d'arbre que le vent se plaisait à martyriser.
- J'ai un colis pour Monsieur Ac..
- C'est pour moi, s'exclama Livaï qui à ce moment précis avait la sensation d'être extérieur à son corps. Il se voyait là, debout dans l'entrée, fébrile et impatient comme un homme incapable de garder un minimum son sang-froid. Et cette vision qu'il eut de lui même, ne lui plu pas du tout.
Voyant à nouveau la surprise se peindre sur le visage du facteur. Il passa brièvement une main gênée dans ses cheveux noir, tandis que dans son dos il n'avait pas conscience un seul instant que son oméga filmait l'événement.
- Voila pour vous, fit le facteur en lui tendant le colis, après lui avoir demandé de signer un papier.
Après quelques salutations faites sur un ton un peu fébrile, la porte d'entrée fut refermée dans un claquement qui traduisait ainsi un certain empressement.
- Oh sérieux, tu veux filmer ça ? Marmonna Livaï en levant l'un de ses sourcils fins, tout en contournant le violoniste afin de se diriger dans la cuisine, où le carton fut posée sur l'épaisse table en bois.
- Bha oui, car ce n'est pas un jour banal ! Répondit d'un ton joyeux Eren. C'est ton premier livre et je tiens à ce qu'on en ait un beau souvenir pour plus tard. Argumenta t-il en poussant doucement la main de Livaï qui tentait de l'empêcher de filmer. Oh arrête ça et ouvre plutôt...Enfin...je veux dire, s'il te plait, ajouta t-il au dernier moment.
- D'accord, mais ce que tu films reste entre nous ! Ok ? Ok ? Insista Livaï en faisant exprès d'approcher un peu trop son visage du téléphone, qui le filma en très très gros plan. Malgré le ton qu'il prenait, un rire discret se fit entendre de sa part, et alla se mêler à celui de son adoré.
Les mains toujours tremblantes d'une certaine impatience, Livaï coupa le scotch qui entourait le carton à l'aide d'un couteau. Après l'avoir posé sur la table toujours sans aucune douceur, il ouvrit ce dernier et chassa prestement les copeaux de polystyrène, qui protégeaient les précieux exemplaires de son bouquin. Certains tombèrent au sol dans une sorte de pluie étrange. Et pourtant lui qui aimait l'ordre et la propreté, n'y prêta pas attention. Ses mains impatiente et fébrile, plongèrent dans le carton où elles se saisirent rapidement d'un livre.
En une fraction de seconde Livaï eut l'étrange impression de revoir dans sa tête, les longues heures d'écriture qu'il avait passé devant son ordinateur. Il s'était vu affligé d'un épuisement extrême à cause de sa maladie, mais incapable de dormir pour autant. Il s'était vu roder dans son appartement de l'époque, à la recherche d'une solution pour débloquer une situation dans son récit. Il s'était presque entendu jurer en se traitant d'abruti, parce que parfois les choses n'avaient pas évolué comme il le voulait. Mais aussi parce qu'il n'était jamais enclin à se flatter sur son travail.
" Jamais je ne ferai lire cette merde."
Oui il avait dit ça..
Et pourtant son tout premier livre était là, juste entre ses mains. Du bout des doigts il caressa la couverture magnifiquement illustré, ainsi que les lettres du titre inscrites en dorées et dans de jolies courbes fines. Il vit son nom et prénom écrit de la même teinte, le tout accompagné du mot "auteur". Là, en lisant ça, il comprit qu'il n'était plus l'ancien caporal, mais bel et bien un écrivain. Une fierté qu'il avait eu bien du mal à ressentir, même lorsqu'il avait signé le contrat de publication, le saisie alors. Il sentait dans sa solide cage thoracique son coeur qui s'emballait sauter tel un jeune cabri.
- C'est dingue, souffla t-il d'un ton si bas qu'il ne fut pas vraiment audible.
Dans un murmure qui ressemblait presque à un vœux, Livaï répéta plusieurs fois cette simple lecture. C'était comme si il cherchait ainsi à se convaincre de la réalité de l'instant. Que ce livre qu'il tenait existait bien, et n'était pas issu d'un de ses nombreux rêves bizarre. Au bout d'un moment, un sourire immense étira ses lèvres pourtant peu enclin à faire un tel rictus. Lentement son visage se releva de sa lecture obstinée, puis son regard nuit se porta sur le visage de son oméga qui continuait de le filmer.
- Mon livre, murmura t-il en tournant l'ouvrage afin de le présenter à la " caméra". C'est dingue ria t-il nerveusement en repoussant une fois de plus sa sombre chevelure vers l'arrière...il est enfin sorti.....je veux dire, vraiment....C'est un truc de dingue...j'arrive pas à croire que j'en suis là...que j'ai réussi à faire publier mon livre..c'est totalement fou.
- Tu peux être fière de ton travail, lâcha d'une voix émue Eren en le voyant si heureux et si fière. Lui qui était bien plus émotif, sentit ses yeux vert se remplir de larme d'émotion. Moi en tout cas je suis très très fière de toi.
- Oh non, se désola en un sens Livaï. Pleure pas voyons..Faut pas. Si tu ne m'avais pas encouragé comme tu l'as si souvent fait,...tout ça, expliqua t-il en soulevant à nouveau son livre...ne serait jamais arrivé. C'est aussi grâce à toi, si ce bouquin à vu le jour. Alors merci d'avoir cru en moi.
- C'est des larmes de joie, le rassura le jeune homme en éteignant son portable qu'il posa sur la table, avant de venir chercher un simple petit bisou. Je suis si fière de toi, répéta t-il à nouveau.
Tranquillement ses bras passèrent autour de la taille du jeune homme, qui vient comme souvent lorsqu'une émotion forte le saisissait, loger son bout de nez dans son cou. Là, Livaï l'entendit respirer fort, un peu comme si Eren cherchait ainsi à s'enivrer de son parfum. Ses mains qui avaient été impatientes au point de trembler, étaient à nouveau fermes et maitresses d'elles même. Dans un geste mesuré, il caressa le dos du jeune homme.
Les jours et semaines qui suivirent la sortie officiel du livre de Livaï, ne furent que coup de téléphone d'ami qui souhaitait le féliciter. Mais aussi étrangement, d'anciennes connaissances de l'armée dont certains avaient été sous ses ordres, et qui cherchaient parfois à obtenir un ouvrage gratuit. Ces derniers doté d'un culot sans nom, en étaient pour leurs fraies car sans honte, ni le moindre tremblement dans la voix, Livaï leurs affirmait qu'il n'avait plus de bouquins gratuits. Vilain mensonge que voila, mais assez justifié tout de même. Les exemplaires qu'il avait reçu, il les avaient réservé exclusivement à ses amis les plus proches.
- J'ai surpris ma secrétaire entrain de lire ton bouquin pendant la pause déjeuner. Elle avait l'air très absorbée, lui raconta une fois Erwin.
" Les yeux de Circé." Très douée dans le marketing et la publicité, lui téléphonaient assez régulièrement pour lui faire des comptes rendu. Proche de leurs écrivains ils avaient pour habitude, de tenir régulièrement leurs auteur au courant de l'évolution des ventes. D'ailleurs ils n'avaient pas lésiné sur les moyens, et avaient réussi le tour de force de mettre en avant le livre de Livaï, dans toutes les revus spécialisé en littérature, et même dans quelques émissions télévisé. Des exemplaires gratuits avaient été envoyé dans l'espoir certain que des articles seraient écrit dessus, ou même qu'un mot à son sujet serait dit dans certaine émission. A l'évidence la maison d'édition visé avec ardeur le succès.
Et si certain critique avait cru au début, que l'ancien militaire s'était pressé d'écrire un livre dans le but unique de surfer sur la popularité de son compagnon afin de se faire de l'argent. Beaucoup pour pas dire la plupart, furent prit de remords en réalisant qu'ils avaient jugé avec un peu trop d'empressement l'ouvrage. Ce livre n'était pas une histoire banal écrite à la va vite. C'était un ouvrage de qualité écrit avec réflexion, intelligence, émotion et surtout avec beaucoup beaucoup de talent.
" Un petit conseil de lecture pour le Week-end Évelyne ? " Entendit on un jour dans une émission matinale extrêmement connu dans le pays.
" Oui, tout à fait. Je vous conseil plus que vivement le livre de Livaï Ackerman."
La présentatrice avait dit ça en exhibant l'ouvrage sur le coté de son visage.
" Je tiens à prévenir avant tout chose que son bouquin ne parle absolument pas, de l'histoire de son compagnon Eren Jeager et de ce qu'ils ont vécu tout les deux. Je crois que tout le monde ici connais plus ou moins cette histoire. Mais croyez moi, vous n'allez pas vous ennuyer. J'ai dévorée son livre en quelques petits jours ! C'est magnifique, prenant et l'univers décrit est incroyablement riche...Vraiment lisez se livre."
Un article d'ailleurs ne tarda pas non plus à paraitre aussi, et débuta avec des excuses en direction de Livaï, car le critique littéraire avait avoué avec une honnêteté sincère, qu'il avait eu bien des aprioris à son sujet.
" De part mon métier, j'ai lu des quantités de livres dont certains ont failli me dégouter de la littérature à tout jamais. Mais celui de Livaï Ackerman a eu l'effet inverse et m'a redonné le gouts de lire. Ainsi Monsieur, je vous le demande ouvertement et de la manière la plus humble qui soit. Pour les passionnés de belles lettres et de belles histoires, continuez à nous enchanter de votre imagination, et de votre talent. Vous êtes un élément de fraicheur dans cet univers qui commençait à moisir sous la poussière des ans..."
- J'ai toujours du mal à réaliser que mon livre plait au point, qu'on me fasse de telles éloges, commenta pour lui même Livaï qui venait tout juste de lire la critique. C'est très déstabilisant, mais pas désagréable non plus.
- Je veux qu'on encadre cet article, réclama Eren qui lisait par dessus son épaule. Tu veux bien ? S'il te plait.
- Si ça te fait plaisir, souffla celui-ci qui s'amusait de voir son compagnon collectionner tout les articles qui avaient pour sujet son livre.
Parfois des critiques bien moins élogieuses que celles nommées naissaient ici et là, car bien évidement, il était impossible de faire la parfaite unanimité. Mais Livaï prenait ça avec philosophie en se disant avec une certaine justesse, qu'à partir du moment ou son bouquin n'avait pas fait un gros bide, il n'avait pas à rougir de quoi que ce soit. Et si certains n'aimaient pas son travail, et bien c'était la vie, c'était comme ça.
- Tu veux bien me faire une dédicace ? Quémanda un jour Hansi lorsqu'avec Moblit, ils étaient venu passer un petit Week-end au vert dans la maison de maitre.
Éberlué, et prêt à croire qu'il s'agissait là d'une blague dont son amie quatre yeux avait le secret. L'écrivain l'avait observé durant quelques instants avec bien des doutes à l'esprit. Comment allait-elle faire pour le mettre en boite. Comprenant que ses blagues multiples se retournaient en un sens contre elle, Hansi avait insisté en cherchant de son mieux à prouver sa sincérité.
- C'est pas une blague, je suis sérieuse, affirma t-elle en prenant son exemplaire qu'elle tendit devant elle en direction de son meilleur ami. Vraiment ça me ferait très plaisir, car j'adore ton livre.
- Oh la, oh la. Fait pas cette tête sérieux c'est trop bizarre. Capitula rapidement Livaï en voyant la doctoresse prendre des airs de chat poté.
Rouge car, il se sentait un peu intimidé de faire ça, il avait réussi après quelques minutes de réflexion à faire une petite signature aux lettres arrondies, et qu'il ne jugea pas trop moche. Celle-ci avait été accompagnée d'un petit mot, la remerciant pour son amitié.
- Non, non non, bredouilla t-il en posant avec empressement ses mains sur celles de sa meilleure amie, quand elle voulu lire ce qu'il avait écris. Tu liras ça chez toi ok ?
- Ça t'intimide, que je lise ça devant toi ? Comprit Hansi dans un large sourire. Sérieux ? Oh que c'est adoraaaaable.
- Arrête ça, j'suis pas adorable..bougonna Livaï qui n'avait pas bougé ses mains. Et promet de faire ce que je te dis. Attends d'être chez toi.
- Si tu l'es, s'exclama Eren de la cuisine ou ils étaient tous les quatre réuni. Je veux dire..adorable, reprit-il attendrit.
- Allez, intervient à son tour Moblit qui voyait sa compagne prête à faire une grosse bourde qui mettrait sans doute Livaï très mal à l'aise comme toujours. Fait ça pour lui.
- Bon, bon très bien, accepta la doctoresse en levant les mains en signe de capitulation.
Exprimer ouvertement ses sentiments, qu'il soit d'amour où d'amitié n'était pas un exercice dans lequel Livaï excellait. Ou ni même il se sentait à l'aise. Sans doute était-ce parce que depuis qu'il était môme, il avait jugé le fait d'être impassible comme la meilleur des armes pour lui.
Le soir lorsqu'elle fut de retour chez elle. Hansi après s'être installée dans son divan, où elle dut repousser de la main deux trois fringues qui trainaient par là pour pouvoir s'installer, s'accorda enfin le droit de lire la dédicace. Elle qui l'avait souvent vu comme un être rude, et peu enclin à la délicatesse, car rien ne tendait à cela chez lui, surtout pas quand on entendait son jargon parfois grossier, fut touchée parce qu'il avait écrit.
" A toi qui a toujours su me soutenir et me maintenir la tête hors de l'eau. A toi qui a sû me supporter dans les moments les plus terribles de ma vie. A toi qui es sans aucun doute la plus précieuse de mes amies. A toi qui fais parti des êtres les plus cher à mon coeur. Bien que ce soit d'amitié je t'aime fort, et espère du plus profond de mon coeur que tu feras parti encore longtemps de ma vie.
Tu es un trésor entant qu'ami, et entant qu'être humain.
Avec toute mon amitié, Livaï Ackerman. "
- Oh mais quel idiot, bredouilla t-elle en souriant doucement, tandis qu'une petite larme émue glissait sur sa joue. Aah non, il a réussi à me faire chialer ce petit crétin.
Elle avait beau mimer l'indignation et faire quelques éclats de voix, au final Hansi était profondément touchée par ces mots qu'il lui avait offert. Plusieurs fois elle relut ces quelques mots, en se sentant émue comme rarement elle ne l'avait été. Sans doute, cela la touchait d'autant plus, parce qu'elle savait que pour Livaï dire de telles paroles n'était simple. Surtout pas pour quelqu'un qui comme lui, était peu enclin à exhiber ses émotions. Sans attendre car, elle était ainsi faite elle avait saisi son portable, tandis qu'elle rassurait Moblit sur ses quelques larmes qui n'avaient rien à voir avec de la tristesse, puis envoya un SMS à Livaï.
" Merci petit idiot."
Certains auraient pu voir là, des paroles froides sans âme ni saveur. Mais Livaï la connaissait trop bien pour se méprendre ainsi. Il percevait dans ces quelques mots l'émotion qu'avait dû provoquer son message plein de sincérité. A nouveau ses lèvres s'étaient étirées dans un sourire simple et heureux.
Mars s'acheva avec l'anniversaire d'Eren qui fût fêté en grande pompe dans un restaurant. Tout ceux qui représentaient ses amis et en quelques sortes sa nouvelle famille, avaient répondu présent. Et en toute franchise le jeune homme qui n'avait souhaité qu'une seule chose en guise de présent et qui était de passé une bonne journée, avec un bon repas, fût gâté au delà de ce qu'il aurait pu s'imaginer. Aimant de plus en plus porter quelques bijoux, il arborait depuis ce jour anneau en or à l'un de ses doigts.
Avril était bien entamé quand Eren à présent âgé de 21 ans, dût aller a un rendez-vous important, et que jadis sa tortionnaire avait craint. En cette matinée ensoleillée et au température si douce qu'ils s'autorisèrent à porter quelques vêtements pâles et léger, le couple dût se rendre chez le Notaire qui avait en sa possession le testament de l'oméga. Bien loin de le faire sourire, car il connaissait parfaitement la réalité des choses. Eren avait accueilli le rendez-vous chez le notaire comme une parfaite perte de temps.
Très certainement, il aurait préféré rester chez lui à confectionner un bon gâteau gourmand qu'il dégusterait avec sa moitié à l'heure du thé. Mais les choses de la vie en avaient décidées autrement. Aussi était-ce avec une mine un peu grincheuse, chose rare chez lui, qu'il était monté dans la voiture avant qu'ils ne prennent la route. Tout le long du chemin, Livaï s'était autorisé à l'occasion à lui jeter quelques coups d'œil.
Rapidement il remarqua plusieurs choses. Tout d'abord un air fatigué semblait alourdir un peu le beau regard vert. Ensuite la chemise blanche qu'avait choisi le jeune oméga qui aimait de plus en plus s'apprêter, paraissait légèrement trop petite en niveau de la poitrine. Lui qui s'observait de plus en plus dans le miroir quand il se préparait le matin, n'avait-il pas remarqué ce léger détail ? C'était tellement pas son genre, de ne pas faire attention à cela.
Constatant que son compagnon était d'une humeur plutôt moyenne, l'ancien militaire préféra garder ces petits détails pour lui.
- Franchement, murmura le musicien dans la voiture qui venait enfin de trouver une place où se garer, après avoir tournée en rond durant dix minutes. Il pouvait pas me dire par téléphone que je n'avais plus rien à hériter de mes parents ? C'est vrai quoi...." elle " m'a tout pris, pas besoin d'un rendez-vous pour ça, marmonna t-il en avançant sa lèvre d'un air boudeur.
- Je ne connais rien dans ce domaine. Mais peut-être a t-il autre chose à te communiquer ? Peut-être que..hum je ne sais pas moi..Oct...
- Ne dit pas son nom..
- Qu'elle ne t'a au final pas tout prit ? Supposa Livaï en éteignant le contact puis en détachant sa ceinture de sécurité.
- Hm...peut-être bien, même si ça me surprendrait à vrai dire, admit le jeune homme qui poussa un long souffle las. Mais j'avais envie de rester à la maison.
- Tu n'as pas envie de sortir ? S'étonna Livaï en levant un sourcils fin, tout en verrouillant les portes de la voiture dans un bip sonore. Moi qui pensais faire un tour, après avec toi, ajouta t-il en rangeant les clés dans la poche de sa veste légère.
- Un tour où ? Questionna le jeune homme le teint un peu pâle, d'un geste un peu nerveux il passa la main sur son estomac, puis tira sur sa chemise comme si il cherchait ainsi à l'agrandir. J'ai pas fait attention...Mais elle est trop petite...je l'ai mal choisi en l'achetant.
- Tu es sûr que ça va ? Se soucia un peu Livaï. Tu as l'air si fatigué.
- Oui ça va. C'est juste un petit coup de pompe, éluda Eren en allant s'agripper comme toujours au bras de son alpha. Mais tu sais, j'avais vraiment pas envie d'y aller. Vraiment, vraiment pas....Il va me dire que mes parents sont mort il y a plus de dix ans, que j'avais une fortune et que je n'ai plus rien. Je suis sûr que c'est parce que j'aurai surtout des fraies à payer qu'il me fait venir....Si c'est ça, c'est bon...pas besoin d'un rendez-vous, envoie la note et me rabâche pas le passé, Gronda t-il un moment avant de se rendre compte de sa méchante humeur. Oh pardon, je râle beaucoup ce matin.
- Ce n'est rien, je comprends que ça te dérange un peu. Mais il ne fait qu'exécuter la loi. Écoute, reprit Livaï en stoppant un peu leurs marches. Dit toi que c'est un " mauvais " moment à passer, et qu'ensuite on fera tout ce qui te fera plaisir, ok ?
Vraiment ? Sans doute une autre fois cette idée lui aurait beaucoup plu. Mais aujourd'hui cela ne lui disait absolument rien, au contraire même. Le seul désire qu'il avait en ce jour hors mit celui de se goinfrer étrangement de gâteau au chocolat, s'était de rester chez lui dans son lit, emmitouflé dans sa couette douillette, plutôt que d'écouter des choses déprimantes.
- Dit moi, tu n'aurais pas attrapé froid ? Tu as une mine affreusement pâle depuis ce matin.
- J'vais bien, assura Eren. J'veux juste être chez nous, enfin...à la maison. Je suis sûr qu'après le rendez-vous j'irai mieux.
Ça c'est ce qu'il avait dit avant d'entrer dans la beau bâtiment ancien, où était logé le bureau du notaire. Ce qu'il s'y dit ne resta dans la tête d'Eren qu'un souvenir plutôt brouillon. Il se rappela bien d'avoir salué un homme plutôt grand au cheveux blanc, et dont la posture bien droite, lui avait étrangement fait penser à Gustaf.
Il se souvient aussi de manière un peu évasive, des propos tenus par le notaire, et auquel il s'attendait. Plusieurs des comptes de ses parents avaient été dilapidé, les maisons secondaires vendus et l'argent détourné, ainsi que bien d'autres choses qui restèrent vaguement dans l'esprit du jeune homme.
- Cependant après enquête, il s'est avéré que nous avons trouvé...
Sa tête tournait comme dans une centrifugeuse. Et les textes de loi cités après ce truc qu'ils avaient soit disant retrouvé, n'arriva pas à prendre forme dans son esprit. C'était comme si soudainement, il n'arrivait plus à comprendre quoi que ce soit. Ce dont il avait conscience par contre, était les sueurs froides soudaines qui étaient venues l'envahir, tel une vague cherchant à l'emporter. Mais aussi de cet désagréable sensation d'être dans un bateau qui tangue dans tout les sens, tout comme son estomac.
La voix du notaire parut devenir de plus en plus floue, comme noyé dans un brouillard qui recouvrait de plus en plus ses paroles. A peine Eren se sentit-il prendre un stylo à bille afin de signer, il ne savait trop quoi. Tout au plus entendit-il avec difficulté la voix de son Alpha, qui lui demandait encore si il se sentait bien.
- ..vais bien...assura t-il d'un voix tremblotante, même si pourtant le stylo glissa de ses doigts pour rouler au sol.
Pourquoi affirmait-il cela ? Alors que non, il ne se sentait pas bien..pas bien du tout même. Sans doute était-ce parce qu'on lui avait appris à fermer sa gueule quand ça n'allait pas. Oui, c'était peut-être ça...il avait appris à ne rien dire..car cela ne servait à rien.
- Tu es sûr que tu as compris tout ce qu'à dit, Maitre Padgett ?
- Non....
- Eren ça va ? S'inquiéta d'avantage Livaï en se levant de sa chaise, avant de poser une main sur sa joue trempée.
Sa tête tanguait, et des sueurs froides roulaient dans son dos, tandis que son estomac faisait gravement la java au creux de son ventre. Ses mains à ce malaise qui le saisissait, se crispèrent sur ses cuisses. Loin d'être le seul désagrément, des étourdissements accompagnèrent le tout, tandis qu'au même instant sa vue se troublait, et lui donnait l'impression de voir à travers un verre brouillé de saleté.
- Non...J'vais...pas.... bien....
Dire ces quelques mots, lui avait paru atrocement difficile.
- Non, s'est sûr, ne pu qu'admettre Livaï qui l'avait saisi par la taille, lorsque Eren s'était redressé brusquement de sa chaise.
- Vous voulez un verre d'eau ? Proposa le Notaire lui aussi inquiet. Attendez je vais ouvrir un peu la fenêtre, il fait parfois un peu trop chaud ici. Un peu d'air vous fera sans doute du bien.
-Mer...ci....
Sans attendre l'homme âgé d'une bonne soixantaine d'années, alla en direction d'une large fenêtre encadrée de lourds rideaux de velours bleue, puis l'ouvrit en grand.
- Bon, ok. Là ça craint, s'exclama de sa voix profonde Livaï qui sentait que son oméga allait faire un malaise au vu de teint de plus ne plus pâle. Je t'emmène à l'hosto immédiatement. On prendra un autre rendez-vous plus tard. Ajouta t-il en direction du Notaire qui confirma d'un signe de tête. Allez viens, se pressa de dire l'ancien militaire en le soutenant toujours par la taille. Appuis toi sur moi.
-...Li....Li......vais....dé....dégueuler....articula difficilement l'oméga en montant sa main devant sa bouche.
- Oh mon dieu, s'inquiéta l'occupant du bureau qui se pressa d'indiquer où se trouvait les cabinets. D'un geste quasi craintif, il les avait devancé pour ouvrir la porte en grand, avant de se coller au mur lorsqu'ils passèrent devant lui.
A peine Eren mit-il le pied dans la pièce, qu'un soubresaut agita son long corps. Prestement il se courba au dessus de la cuvette, où très vite il déversa dans un bruit répugnant le contenu de son estomac. Tout le long, et ceux même si l'épreuve n'était vraiment pas ragoutante, Livaï le soutient. Agenouillé tout comme lui au sol, il maintenait la longue chevelure en arrière et répétait en boucle des " ça va aller." L'une de ses mains étaient sur le dos de son compagnon et sentait à travers son épiderme la moiteur qui trempait la chemise de ce dernier.
Lorsqu'il y eut une petite accalmie, le jeune oméga qui était toujours assis au sol, donnait l'impression étrange d'étreindre dans ses bras les cuvettes des W.C. Deux ou trois fois, il eut encore quelques haut de coeur, qui pourtant n'aboutirent pas.
- Oh c'est pas vrai, pleurnicha le jeune homme soudainement à fleur de peau. J'ai vomie chez le notaire.....comment j'vais me faire pardonner ça hein ? Il doit penser que je suis un très mauvais oméga.
- Mais non voyons, le rassura Livaï en niant du chef, et qui pressait sur le visage et les tempes du jeune homme, un mouchoir trempée d'eau fraiche. Je crois surtout qu'il est inquiet.
- Sniff...pardon...pardon..je t'ai fait honte....Articula Eren dont les larmes avaient bien du mal à se calmer.
- Oh allez t'excuse pas..ça arrive à tout le monde de se sentir mal ok ? Expliqua l'écrivain en sentant son compagnon trembler. Quoi, qu'est-ce qu'il y a ?
- J'ai... mal au ventre....comme des grosses crampes qui me font très mal...
- Tu as encore envie de vomir ? Se retient de paniquer Livaï.
- Non, tenta de se redresser l'oméga en s'appuyant sur les épaules solides de son compagnon. J'ai juste mal au ventre...Ah ? Paniqua t-il soudainement sans que Livaï comprenne pourquoi. Ah...C'est quoi ça....?
- Que...Quoi ? Le pressa de répondre Livaï qui vit Eren se retourner sur lui même. Là sur son pantalon à l'intérieur même de ses cuisses...il constat quelques petites tâches qui ressemblait à du sang.
- Bon ok, cette fois-ci on va à l'hosto.
- Vous avez besoin d'aide ? Demanda le notaire, qui ne s'était pas attendu à un rendez-vous aussi mouvementé.
- Non, ça va aller, répondit par réflexe Livaï qui soutenait son oméga prit de panique. Ou plutôt si, appelez s'il vous plait au numéro.......et Dite au Docteur Hansi Zoé que Livaï Ackerman arrive avec Eren Jeager de toute urgence...vous..voulez bien faire ça pour moi ? S'il vous plait.
- Oui bien sûr, assura le vieil homme.
Sentant que son oméga était pris dans un terrible affolement, Livaï tenta de son mieux de le rassurer. Ses paroles lançaient dans une sorte de ton positif exagéré, avaient des intonations qui ne lui plaisaient pas trop. " Ça va aller! " Vraiment ? Lui même craignait le pire à la simple idée que son oméga perdait du sang..à un "tel endroit". D'un pas pressé, ils sortirent du bâtiment sous le regard un peu surpris des passants qui les observaient avec curiosité. Quand il arriva près de la voiture, Livaï ouvrit la porte avec un certain empressement, puis aida Eren a s'installer.
- Si tu as encore envi de vomir, dit le moi on s'arrêtera ok..
- Ok...grimaça le jeune homme qui subissait de terrible douleur au niveau de l'estomac. Vomir..m'a un peu..fait..du bien...arriva t-il à réaliser...mais...mais...
- Chut ! Respire ça va aller, ne panique pas.
- Mais Livaï...Je...je pense savoir ce que ça veut dire....pleura à chaudes larmes l'oméga qui essaya d'attacher sa ceinture de sécurité malgré ses mains tremblantes. Rapidement il vit Livaï prendre place derrière le volant et démarrer la voiture avec une certaine brusquerie....Livaï ...
- Quoi ? Souffla celui en observant la route....Dégage chauffard, c'est pour une urgence, bordel !!
Doublant une voiture, il s'accorda un doigts d'honneur, avant jeter un coup d'oeil en direction d'Eren.
- Ça fait plusieurs semaines depuis mes chaleurs....je dois faire une fausse...
- Chut, mon coeur, se laissa aller le brun en tendant main pour caresser la joue moite. Chuuut ne te met pas ça en tête....il y a...il y a forcément une autre explication....On va aller à l'hôpital, et là-bas ils s'occuperont bien de toi, ok ?
Un sanglot doublé d'un mouvement de tête répondit à ses encouragements, tandis que lui roulait à une allure qui aurait eu de quoi faire sauter son permis, si il avait été arrêté par un flic.
Bientôt la silhouette de l'hôpital qui n'était fort heureusement qu'à quelques rues de là, apparut. Klaxonnant comme un fou furieux quand on refusait de lui laisser le passage, Livaï ne s'entendait même pas jurer comme un charretier. Arrivant devant la porte d'entrée des urgences, un demi soulagement se mit à le saisir quand il vit, Hansi accompagnée de quelques collègues infirmières se tenir près de l'entrée. Sans doute Moblit devait-il être dans le bureau de cette dernière, à gérer les rendez-vous qu'elle ne pouvait assumer à cause de cette urgence.
Se garant comme il le put à la première place libre qu'il vit, Livaï contourna en toute hâte la voiture, puis ouvrit la portière à Eren qui était toujours en proie à une crise de larme. Ses mains se pressaient sur son ventre douloureux. Sur son pantalon blanc s'était ajoutée d'autre tâches de sang.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? Demanda expressément Hansi qui était venu au devant du couple.
Près d'elle les infirmières qui avaient prévu un fauteuil roulant pour pouvoir mieux déplacer le patient, aidèrent Eren à s'installer. En quelques mots Livaï qui les suivirent quand elles entrèrent dans la bâtiment, expliqua ce qui s'était passé dans le bureau du Notaire. Il sentit même une lueur d'angoisse lui saisir le cœur, quand, il précisa que son oméga avait perdu du sang à un certain endroit.
- Ok je vois, fit la doctoresse en continuant de marcher dans les couloirs d'un pas pressée. Rapidement, il prit un téléphone qu'elle avait dans sa blouse et appela Moblit.
-...oui....emmène le dans le bureau, le temps qu'on s'occupe d'Eren...Près du couloir A...je m'excuserais moi même auprès de mes patients plus tard ...
Rapide et débitant un jargon médicale auquel il ne comprenait rien, Livaï vit bientôt le fauteuil où était installé son compagnon, ainsi que les infirmières qui s'occupaient de lui, passer une lourde porte à double battant et qu'il n'avait pas le droit de traverser.
- Hansi qu'est-ce qu'il a ? S'inquiéta Livaï le regard plus qu'inquiet.
- Moblit va venir te chercher d'ici quelques petites minutes. Tu vas m'attendre avec lui dans mon bureau, le temps qu'on s'occupe d'Eren. Ok ? Je sais que tu veux savoir ce qu'il a, mais je ne peux pas te répondre tout de suite sans être certaine de ce que je dis...Garde en tête que parfois, il y a plus de peur que de mal ok ?
- C'est facile à dire...bredouilla Livaï le regard désespéré.
Les portes du couloir par lequel Hansi avait emmenée Eren, se mirent à battre à nouveau dans leurs propres gongs. Debout, planté au sol tel un choux, l'homme au cheveux noir observa la porte, et sentait à cet instant la panique prête à l'engloutir pour de bon. Au bout d'un certain temps, il sentit sur son épaule, la main de Moblit.
- Allez viens, lui dit-il dans un mouvement de tête léger. On va attendre dans le bureau, tu seras mieux qu'ici, précisa t-il en faisant un vague mouvement circulaire de la main.
- Bon sang, souffla à voix basse Livaï qui suivi presque machinalement Moblit. C'est pas vrai....c'est pas vrai...
Ailleurs, tandis que le jeune oméga était mené dans une salle d'auscultation, celui-ci prit soudainement conscience du simple fait que son Alpha n'était plus à coté de lui. Son ventre toujours pris de terrible crampes, lui faisait un mal de chien.
- Ah non, où est Livaï ? Demandait-il en jetant des regards inquiet un peu partout.
- Il ne peut pas nous suivre ici pour le moment, se pressa à son côté Hansi qui passa une main rassurante dans les cheveux un peu humide d'Eren. Mais moi je reste avec toi ok ? Tu as toujours confiance en moi, pas vrai ?
- Oui bien sûr, bredouilla t-il sans se rendre compte qu'il avait saisi la main de la femme médecin. Tu...tu peux rester avec moi ?
- Oui, bien sûr mon grand, t'en fait pas.
Le bureau dans lequel il était, ne ressemblait pas du tout à la propriétaire des lieux. Rangé et ordonné il était à l'inverse même, de ce qu'était en réalité Hansi. Sans doute ce miracle, si on pouvait nommer cela ainsi, était dû à son assistant et petit ami. Moblit avait une mentalité et une organisation, qui allait un peu plus dans son sens. Le désordre et le foutoir n'était pas quelque chose dans lequel il aimait travailler. Sans doute devait-il passer le plus clair de ses journées à passer derrière elle, afin de remettre de l'ordre dans son bazar.
Peut-être. Mais qu'est-ce que cela pouvait-il bien lui apporter que de savoir tout ces détails ? Rien bien évidement ! Mais sans doute parce que son tempérament d'Alpha lié à sa moitié parfaite, était-elle trop tendue par les événement du jour, Livaï n'avait trouvé sur le moment aucun autre échappatoire mental, pour faire baisser en lui la tension qui était grimpée d'un coup.
Comment avait-il fait pour ne pas faire attention, à tout ces petits détail qui prouvait clairement que depuis son levé Eren ne se sentait pas bien ? Comment avait-il pu se contenter de l'écouter nier son possible mal aise ? Avait-il oublié combien le jeune homme avait été habitué à subir en silence, en se faisant sévèrement corriger si il osait se plaindre ? C'était pour lui, un laissé allé impardonnable.
Depuis qu'il l'avait pris sous son aile à demi brisé, car à l'époque il n'était que l'ombre de ce qu'il était à présent, Livaï avait décidé de l'aider et de le protéger du moindre mal. Et pourtant là, là sa moitié parfaite était entre les mains du monde médicale, à subir il ne savait trop quoi.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Murmura t-il les coudes appuyés sur ses cuisses, le visage plongé dans ses mains unis.
Ses fines mèches de cheveux noir apportaient à l'épiderme de ses mains, une sorte de discret chatouillis auquel il ne fit pas attention. Ses paupières qui s'étaient fermées un instant, s'ouvrirent lorsque Moblit lui apporta un café. Tranquillement il avait tendu dans sa direction un gobelet de carton duquel une forte odeur de caféine, réveilla ses narines.
- Merci....murmura t-il d'une voix sans timbre.
" Je dois faire une fausse.."
Mon dieu, songea l'ancien caporal. Était-ce ça ? Après tout c'était une possibilité, certes horrible mais une possibilité malgré tout. Et son compagnon malgré le fait qu'il allait beaucoup mieux depuis quelques temps, n'aurait peut-être pas la force de supporter cela ?
- Merde, jura t-il en croisant ses doigts et ses mains telle une prière. Ce qui pour un athée comme lui était plutôt surprenant. Il ne va pas supporter ça. Je veux pas qu'il souffre d'avantage. Ne lui faite pas ça...
Est-ce que dieu, où il ne savait trop quoi qui était dans les cieux, entendit cette supplique qui venait du plus profond de son cœur ? En toute franchise, il pensa que non car rien au monde lui avait laissé croire, qu'une entité bienveillante veillait sur ce monde, ou même juste sur lui. Mais faire cela, l'aida à dominer son inquiétude qui lui faisait voir des scénarios tous plus catastrophique les uns que les autres.
Le soleil continua sa course dans une exactitude parfaite, et laissait au court du temps qui défilait, quelques nuage venir cacher sa royal face. Dans le bureau, Moblit passait des coups de téléphones afin d'excuser Hansi pour son absence. Parfois il était contraint de sortir pour faire dieu sait quoi, et s'excusait toujours de cela. Mais il n'avait pas à le faire, il n'avait pas à l'inverse de lui le besoin de s'arrêter de vivre, parce qu'il lui manquait une partie de lui même.
L'après-midi toucha à sa fin, et pas une seule fois Livaï ne voulut mettre le nez dehors. Il enchaina juste café sur café en attendant qu'enfin on le délivre de ses inquiétudes. Qu'on vienne lui dire, que ce n'était rien, qu'Eren avait une mauvaise grippe, ou il ne savait trop quelle autre maladie qui tord les boyaux.
Le ciel était entrain de se parer de divers couleurs bleu nuit et orangé. Assis derrière son propre bureau Moblit, s'occupait d'un dossier qu'il avait besoin de mettre à jour. Plusieurs fois il avait tenté de discuter avec Livaï, mais celui-ci ne lui avait répondu que par mono syllabe. Et en rien il ne lui en voulu de ça.
Et puis la porte de la pièce grinça et s'ouvrit avec une brusquerie qui n'étonna pas l'assistant, sans doute parce qu'il était rodé depuis longtemps à cela. Hansi était là les mains chargés de papier, le visage souriant mais aussi agrémenté d'un petit air soulagé. Derrière elle, Eren qui tenait un sac en papier dans lequel se trouvait son pantalon taché, avait remis sa chemise à moitié froissé, mais toujours aussi serré. Ses jambes elles, étaient recouvertes d'un horrible pantalon d'hôpital aux teintes verdâtre. Il avait pris quelques couleurs sur les joues, mais semblait encore très très fatigué.
- Eren, s'exclama Livaï en se levant de son siège, puis en courant dans sa direction pour le prendre dans ses bras.
Immédiatement l'oméga lâcha son sac qui tomba au sol, et se courba un peu pour pouvoir loger comme il aimait à le faire, son nez dans le cou de son alpha. Avec délice il respira à plein poumons l'odeur rassurante de son homme, qui sut ainsi lui apporter le calme dont il avait besoin.
- Comme ça va ? Demanda l'écrivain en toute hâte, laisse moi t'aider à aller vers la chaise, se pressa t-il d'ajouter en lui tenant la main et la taille.
- Je vais mieux t'en fait pas...juste les crampes au ventre qui m'ont laissé quelques courbatures.
- Aaah, quelle journée mes aïeux, lâcha Hansi en se laissant tomber dans son siège qui tourna légèrement sur lui même. Bon allez, mes petits asseyez vous devant tata Hansi, demanda t-elle en désignant de la main les deux sièges situées devant son bureau. Histoire qu'on cause un peu.
- Alors qu'est-ce qu'il s'est passé au final ? Questionna Moblit qui prit les papiers que sa compagne avait pris avec elle.....je vois, dit-il d'un ton étrangement neutre après lecture. Rapidement son regard sombre croisa les grands yeux vert d'Eren qui se mit à rougir un peu. Lentement il se mit à sourire.
- Tu sais ce qui c'est passé ? Demanda Livaï en posant la main sur la joue d'Eren, afin qu'il le regarde dans les yeux ? Tu vas vraiment, vraiment mieux ?
- Oui, il y a eut plus de peur que de mal...et euh....
- Mais tu ...tu as perdu...du sang....Là...
- C'est vrai, intervient Hansi en s'enfonçant dans son siège qu'elle s'amusait à faire légèrement tourner. Le sang c'est toujours impressionnant car inquiétant, mais parfois c'est n'est pas aussi grave que ça en à l'air...Nous avons procédé à des examens sur ton adorable petit oméga, et nous avons pu faire arrêter ses saignements..On lui a fait faire une prise de sang, et on la ausculté des pieds à la tête.
- Bon ok, très bien. Mais ça ne me dit pas ce qu'il a eu ? Il souffrait tellement, j'ai cru qu'il allait tomber dans les pommes...Et..
Il y eut un léger silence, durant lequel la femme médecin observa Eren. D'un mouvement de tête, elle l'encouragea à prendre la parole. Ce dernier encore plus rouge, repoussa derrière son oreille l'une de ses longues mèches de cheveux, puis tendit son autre main pour prendre celle de Livaï qu'il serra doucement.
- En faite...euh comment dire, hésita t-il sur les mots à employer...disons que euh....je...je ...enfin entant qu'oméga mon corps a surréagit à certains symptômes. Qui arrivent aux hommes oméga ou au femme et..euh...
- Symptôme ? Bordel mon petit coeur...euh...aaah..s'exclama le brun écarlate de confusion face à ce petit mot doux, qui ne manqua pas de faire rire Hansi...dit...dit moi ce que tu as.
- Mon petit coeur, c'est si mignon..hu hu hu.
- Livaï, je n'étais pas malade mais atteint de nausée, bredouilla le jeune homme...nausée matinal....devenu un peu sévère car ce matin je n'ai bu qu'un café...., insista t-il en voyant son compagnon le fixer, comme si il lui parlait dans une langue étrangère.....Les crampes d'estomac arrivent parfois quand l'estomac est trop vide, et moi comme toujours je ne fais rien comme tout le monde, et elles ont été très excessive et ...
- Mais....le sang.....
- Il a pas compris, murmura Hansi en levant le nez en direction de Moblit qui fut visiblement d'accord avec elle.
- Ça arrive parfois, chez les omégas homme ou les femmes. Tu me suis ? C'est flippant mais se n'est pas aussi grave que ça avait l'air. Est-ce que tu comprends ce que je suis entrain d'essayer de te dire ? Questionna Eren en voyant toujours le visage impassible de Livaï...Non ?
- Euh, fit l'écrivain l'esprit un peu embrouillé. Je comprends qu'on a eu très peur pour "rien", si j'ose dire parce que tu....tu.........
- Ah, commenta encore Hansi en le voyant se lever de sa chaise. Il percute..regarde Moblit, il percute !
- Rooh, arrête de te moquer, souffla à voix basse Moblit, le pauvre.
- Tu...répéta Livaï en se positionnant face à Eren qui l'observa avec une point d'inquiétude.
Ses yeux bleues nuit étaient si écarquillés, que ça en devenait presque choquant. Et puis se fut soudain, de grosses larmes se mirent à rouler sur les joues de l'ancien militaire, qui se laissa tomber à genoux, passa ses bras autour de la taille de son compagnon puis posa la joue contre le ventre qui avait subi ce jour là bien des misères....
- C'est pas vrai ? Je m'attendais tellement au pire pour toi...j'avais si peur ...Que tu ais, j'sais pas quoi......je te voyais me quitter à tout jamais alors qu'au final...C'est juste que....que tu ...tu....
- Que j'attends notre bébé, souffla près de son oreille Eren, qui après cela déposa un petit baisé sur le front du caporal. Aah, fit-il attendrit en relevant lentement le visage de Livaï dans sa direction, ses pouces eux essuyèrent les larmes qui glissaient toujours à gros bouillons. Mon homme, tu es si adorable.
- Je te promets que j'vais prendre soins de vous deux. Je ne veux plus que tu souffres comme ça été le cas aujourd'hui, promit Livaï en essuyant ses larmes d'un revers de mains....
La première fois qu'Eren lui avait parlé de famille, Livaï n'avait eu qu'une réaction, une grimace doublé d'une furieuse envie de dire " non". Et pourtant l'annonce de la grossesse de son oméga avait fait bondir dans son cœur, une joie violente qui le rendit durant quelques instants d'une sensibilité dont il ne se serait jamais douté.
Oh oui, finalement tout comme son adorable moitié, il le voulait ce bébé.
****
Et voila pour le chapitre 31 qui est je dois l'admettre bien dodu, et chargé en événement.
Alors avant qu'on me tombe sur le rable pour me dire " nya nya nya c'est pas possible ce qu'a Eren." ...je ne dirais que peu de choses. SI c'est possible, car bien évidement je me suis basé sur certain symptôme de femme enceinte..qui durant leurs premier trimestre perde parfois un peu de sang ...breeeef....de se fait je lui ai inclus ça entant qu'oméga, histoire de brouiller un peu leurs impressions sur ce qu'il avait réellement.
Voila, j'espère que dans tout les cas ça vous à plu.
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