Chapitre 29 : Ex-fiancé pathétique.La crainte de Livaï.
Chapitre 29 :
C'était officiel au vue de l'heure qui s'affichait sur le cadran de la montre qu'il avait reçu à Noël. Cette année qui avait mêlée mouvement, rebondissement, drames et joie, était officiellement terminée. La neige aux chutes toujours aussi importantes voguait devant les nombreuses fenêtres de la maison de Maitre. Depuis des jours elles n'avait cessés de tomber, et ne faisait des pauses qu'à de rares occasions. Ainsi était-elle devenue la star incontestée des chaines infos, car en peu de temps la neige avait réussi à elle seule à paralyser une partie du pays.
Par exemple au court de certain reportage, il n'était pas rare de voir des journalistes avancer péniblement dans un petit village quasiment ensevelie sous la neige, où ils décrivaient avec exactitude ce que l'on était entrain d'observer. A la suite de cela, il était possible de voir les habitants qui luttaient pour déblayer les toits et les rues, afin qu'en plus de la lumière qui ne parvenait que peu chez eux, ils puissent aussi circuler un minimum. Les magasins de proximités qui étaient bien utile pour les plus âgées, avaient quelques soucies de ravitaillement et ne laissaient dans leurs rayons que des étagères bien peu garni.
Alors tout le monde attendit en subissant en silence, car après tout il n'y avait rien à faire d'autre. Si ce n'est de râler et de bougonner d'avantage quand l'accentuation du froid se fit et que les températures chutèrent bien en dessous de zéro.
Ce premier Janvier qui à la base devait se passer avec leur groupe d'ami au complet, ce qui incluait en plus de ceux présent à Noël, Armin Mikasa et Jean, fut à cause de cet intempérie passé à deux. Livaï qui pourtant était doté d'un tempérament assez têtue et volontaire, avait fini par abandonner sa lutte journalière contre la neige. Petit à petit le chemin qu'il était parvenu à tracer il y a de cela bien des jours auparavant, n'était à présent plus visible.
Pourtant ce n'est pas parce qu'ils étaient que tous les deux, qu'ils ne firent pas la fête. Un repas simple et gourmand fut préparé en duo, et agrémenté de boissons alcoolisés qui n'avaient pas été consommées à Noël. A la suite de cela, ils avaient mis une station de radio qu'ils parvenaient à capter malgré le temps exécrable, et qui diffusait un panel de musique pour le moins variés. Ils dansèrent donc en prenant de " dangereuse pause boissons", et qui ajoutaient ainsi une certaine agitation dans leurs veines. Les rires avaient redoublés dans la maison ancienne, tout autant que leurs amusements.
Sournoisement minuit était arrivée, puis était passée sans qu'ils n'en aient même conscience, car tous deux s'amusaient beaucoup trop. Et quand ils en prirent conscience un constat fatal se fit. La nouvelle année avait débutée sans eux.
- Oh peut importe, murmura Eren en venant chercher un tendre câlin, sur lequel les deux amants ondulèrent dans une sorte de douce valse. Mon passer est officiellement vraiment derrière moi. Tout de suite commence mon futur...enfin je veux dire, précisa t-il en écartant brièvement sa tête qui s'était logé dans le cou de son alpha. Notre avenir...
Celui-ci avait sourit en le voyant si positif et si paisible à la fois. Doucement ses mains avaient quittés la taille où elles étaient, pour venir se perdre sur les joues rougie de son adorable oméga. Lentement celui-ci se courba pour venir déposer ses lèvres contre les siennes. Et si au début cet échange fut plutôt léger et tendre, il prit un tournant bien plus bouillant que le feu qui ronflait dans la cheminée.
Cette nuit la toute première de l'année. Ils la passèrent agréablement enlacé devant l'âtre bouillant qui réchauffa tant qu'il put, leurs deux corps unis dans une étreinte tout ce qu'il y a de plus tendre. Les murs entendirent leurs voix mêlées dans le plaisir qu'ils partagèrent. Ils les virent tendre et passionné à la fois. Mais ils les observèrent surtout après cela, manquer de s'endormir dans cet endroit peu propice à un bon sommeil. Le vent souffla un air lugubre qui ne parvient pas à les atteindre, lorsqu'ils montèrent dans leurs chambre. Après cette petite fête à deux où finalement ils ne s'étaient pas ennuyés, Morphée parvient à les saisir dans ses bras.
Au final, il fallut attendre encore deux longues semaines avant que les routes ne soient à nouveau praticable, et ne dégel le pays qui avait en parti été paralysé. Aux températures montant dans le positif, se mêla une pluie salvatrice qui aida la neige à fondre. Malgré ces soucies météorologique, le couple ne fut cependant pas privé du moindre contact avec l'extérieur.
Au fil des jours écoulaient, ils eurent souvent des coups de téléphone d'Erwin, qui se demandait si tout aller bien pour eux dans cette maison un peu isolée. Mais aussi d'Hansi qui de toute manière ne pouvait pas passer une semaine, sans les appeler. Les amis d'Eren ne furent pas en reste et promirent de venir les voir dès que le temps le permettrait.
Et ce qui se produisit lorsqu'ils organisèrent une soirée au restaurant, ou incontestablement leurs tablée était la plus grande, mais pas la plus calme. Telle une famille heureuse de se retrouver, ils s'étaient tous amusé comme de grand enfants.
Oh oui, ce mois de janvier malgré tout cela avait été tout ce qu'il y a de plus parfait. Enfin, cela aurait dû être le cas, si une anecdote pour le moins ridicule, et à vrai dire un peu pathétique n'avait légèrement embrumé ce mois de tranquillité.
Le tout avait commencé avec l'appel de l'avocat d'Eren, à une heure assez matinale. Ce dernier surprit par ce coup de téléphone au beau milieu de son petit déjeuner, avait par instinct choisi de mettre le portable sur haut-parleur en voyant le nom affiché. Là, le couple un peu éberlué avait écouté la voix de ténor de l'avocat, leur annoncer que celui qu'Octavia avait jadis choisi pour épouser Eren, avait porté plainte contre Livaï. Les raisons à cela furent, du moins d'un point de vue " officiel", que le type avait accusé le militaire comme étant un horrible petit voleur d'oméga.
La chose s'était passée ainsi.
L'individu avait tenté dans un jeu d'acteur des plus mauvais, d'affirmer combien son préjudice était énorme, tout comme ses souffrances. Les deux policiers qui avaient dû prendre la plainte, l'avaient observé se tordre le visage, pour tenter de s'arracher des larmes difficiles à faire venir. Malgré ce spectacle grotesque, ils avaient su réprimer leurs envies de rire, et avaient continué de prendre sur papier les jérémiades de ce type, qui lui était réellement un alpha de surface.
- Je rêvais tellement de notre futur mariage, disait l'homme dans un sourire fictif des plus risibles.
Si la situation n'avait pas été aussi grotesque, sans doute les agents de polices auraient encore une fois éclaté de rire. Mais le sérieux dût tant qu'ils purent rester sur leurs visages. Nile qui avait appris la chose, car tout se savait très vite dans le commissariat, avait trouvé la chose beaucoup moins drôle, et s'était pointé pour poser à son tour deux trois questions qui effacèrent du visage du mec l'affreux rictus.
- Si vous teniez autant que cela à lui, et si vous étiez si parfait ensemble. Pourquoi n'est-il pas venu vous voir directement quand il a fui ? Normalement c'est vers vous qu'il aurait dû aller non ?
- Euh...il..il a paniqué..je ...suppose...
- Hum je vois.... Une autre question. Dite moi pourquoi n'avez vous pas dénoncé vous même les mauvais traitements que subissait Monsieur Jeager ? Continua Nile qui tournait dans la pièce sous le regard de ses collègues. Je veux dire si vous l'aimiez autant que ce que vous nous affirmez là, ça devait-être affreux et vraiment insupportable d'être témoins de ça ? Non ?
- Je....euh...ça ne se voyait pas tant que ça...marmonna l'homme en se grattant la tête, et dont le regard globuleux commençait à être un peu fuyant.
- Voyons si vous connaissez bien Monsieur Jeager. Quel est sa date d'anniversaire ? Je vous demande ça, parce que moi personnellement si j'oublie celui de ma femme, elle sera sacrément vexée. Là-dessus Nile avait jeté un coup d'oeil à ses collègues de travail qui semblèrent assez d'accord, sur cette idée. Sans doute parce que eux aussi n'avaient pas intérêt d'oublier l'anniversaire de leurs moitiés. Hum...alors voyons ..Ses passions en dehors du violon ? Dite moi ! A quel âge à t-il perdu ses parents ? Sa couleur préféré ? Son plat préféré...Dite moi tout ça. Comme vous étiez d'après vos dire très très complices, vous devez connaitre tout ça.
- euh..bah..euh..
- J'attends...
- Euh bha..euh, répéta encore une fois l'individu prit d'une petite panique, car bien évidement il ne connaissait absolument rien d'Eren. Hors mis peut-être la grimace et le froncement de nez qu'il faisait, à chaque fois qu'ils étaient dans la même pièce.
- J'écoute ? Dite moi tout ça, insista Nile.
- Nile ! Avait grondé au même instant l'un des policier qui prenait la plainte, car en aucun cas il avait le droit d'agir ainsi. Tu devrais te calmer.
- Alors ?! Le brusqua celui-ci qui ignora bien évidement le conseil. Dans un claquement de doigts fait devant le nez du type, il tenta de le ramener à leurs réalité. Avoue le ! Tu connais rien pas vrai ? J'veux dire mise à part son retour de fortune suite au dédommagement de l'état....hein ? Pas vrai ?
- Mais non pas du tout, s'indigna le type en prenant un air très hautain. C'est un timide....il ne me parlait jamais..euh ..je veux dire il parlait peu en général...et puis surtout je ne savais pas qu'il était maltraité.
- Ah ouais ? Mima l'étonnement Nile en s'efforçant de peindre sur son visage une expression censée correspondre au sentiment d'étonnement. Vous avez des problèmes de vue ?
- Non, s'étonna l'individu un peu surpris. Aucun.
- Ok...Donc si on résume. Toutes les personnes avec qui il partageait son cours de musique, avaient remarqué qu'il était brutalisé...qu'il avait des bleues et des blessures etc...mais vous,... vous qui passiez soit disant beaucoup de temps avec, vous n'avez absolument jamais rien vu ? C'est ça ?
- ..Non..rien
- Est-ce que vous nous prenez pour des idiots ? Demanda Nile en s'arrêtant dans sa marche qu'il venait à peine de reprendre..
- Nile...
- Arrêtez ça ! Je ne suis pas venu ici pour subir un interrogatoire. Mais pour demander justice sur le préjudice que j'ai subi. La loi puni ceux qui marque de force les omégas sans leurs consentement...Ce petit militaire de basse extraction...a dû lui imposer sa marque pour en faire sa femme...c'est évident. Il m'a volé mon bien et ma fortune ! Je veux qu'il soit puni, et je veux être dédommagé en conséquence ! Je ne suis pas n'importe qui moi ! Je suis noble, j'ai plus de valeur que ce sale type qui s'est imposé à mon bien !
Ses cries avaient raisonnées brusquement, un peu comme un enfant qui ferait une crise de nerf parce qu'on venait de le priver de bonbons. Le regard de Nile s'était fait sévère et sa rage face à ses absurdités avait doublé d'intensité. Lui qui durant un temps n'avait vu en Eren qu'un simple prénom, avait changé de point de vue depuis qu'il l'avait rencontré, et qu'il avait entendu les témoignages d'Erwin, Hansi, Moblit, ..et du jeune homme lui même, quand l'affaire avait trouvée la fin que l'on sait.
- Sale maudite vermine !!! Hurla t-il tandis qu'Onyankopon qui venait tout juste d'arriver, lui attrapait le bras pour le calmer. Vermine, cracha t-il encore une fois. J'vais te l'a dire moi la vérité. Ta famille de riche là, elle est dans la merde jusqu'au cou parce qu'elle trafiquait avec Octavia, et qu'en se moment elle est entrain d'essuyer les plâtres. Vous avez perdu beaucoup d'argent à cause de tout vos trafics. Votre réputation est à chier..vous êtes fichu.....Et là à travers ta plainte ridicule, tu cherches deux choses. Te coller l'étiquette de victime pour changer le regard du publique, et ensuite et surtout te remplumer financièrement et demandant des dédommagements, sur un préjudice qui n'existent même pas.
Le type avait reculé au font de sa chaise si brutalement, que cette dernière avait grincé sous son poids. Son regard apeuré c'était fixé sur les autres agents de polices qui à l'évidence pensaient la même chose que Nile. D'un air presque suppliant, il avait regardé Onyankopon pour qu'il ne le lâche surtout pas. Ce dernier qui n'en avait pas fini, continua sa tirade.
- T'es comme tous ces salopards qui ont léché les bottes d'Octavia pour s'enrichir encore plus, et écraser les autres au passage. Et toute votre clique de pourrie est dans une mélasse pas possible à présent. Putain, mais pour qui vous vous prenez à la fin ?
- Mais euh ..non enfin quoi..ça suffit hein...
- Je suis sûr que tu as vu ce gamin se faire battre, et parler avec ces automatismes de soumissions que sa tortionnaire lui à contraint d'apprendre....foutu noble de merde....tu t'es dis qu'il serait ton jouet hein ?? Qu'il était bien dressé et soumis pour le mâle que tu es...donc le voir prendre des trempes et flipper au moindre bruit n'était que des avantages pour toi ! Tu aurais eu un ascendant totale, et son destin aurait été de chier des mioches à longueur d'années, pas vrai ?
A l'évidence Nile avait vu juste, car à peine avait-il fini ses suppositions que le type était devenu rouge de honte. Vaguement il avait nié, en affirmant qu'il n'avait rien vu...et que de toute façon, les omégas aiment être soumis et que c'était comme ça qu'ils devaient être.
- C'est un oméga..évidement qu'il aurait fait ça, c'est son rôle de me faire des enfants. A quoi servent-ils sinon ? Nos enfants auraient été de grande qualité ...contrairement à ce petit bâtard d'Alpha...qui vient de on ne sait où...Eren aurait dû être ma propriété.
A la fin de sa phrase, Nile qui n'aimait pas ce genre de pensée qui partait du principe qu'il y a des êtres supérieurs et inférieur digne d'être avili , avait failli passer par dessus la table qui le séparait du gars, afin de lui coller une bonne droite en pleine figure. Onyankopon l'avait retenu au dernier moment, ainsi que leurs deux autres collègues qui avaient été prompte à réagir
- Calme toi, aller, l'encourageait Onyankopon.
Avec difficulté cependant ils avait tenté de faire sortir Nile de la pièce tandis que celui-ci vociférait...
- T'as intérêt de longer les murs, car si tu tombes sur son alpha....ça va chier pour ta petite gueule de riche....
A la suite de cela Nile dût être mis à pied pour quelques jours, à cause de son comportement loin d'être professionnel. Sa femme à qui il avait expliqué les raisons de sa mise à pied, avait été en un sens fière de lui. Son mari avait agis ainsi car il pensait à juste titre, que tout être humain né avec les mêmes droits. Et puis connaissant comme beaucoup dans le pays, l'histoire d'Eren Jeager, elle éprouvait pour le jeune homme une grande empathie.
Toute cette histoire, l'avocat d'Eren qui l'avait entendu des divers protagonistes qui avaient vu et suivi l'affaire, la raconta presque mot pour mot à Eren. Celui-ci choqué, que cet idiot avec qui il avait toujours été mal à l'aise, car sa présence d'Alpha lui avait toujours donné envie de vomir, craignait un peu la suite des événements. Néanmoins il avait été touché de la manière avec laquelle Nile l'avait en un sens défendu.
- Qu'...qu...qu'est-ce qu'il...va...va se passer à...à..présent ? Bredouilla t-il en sentant de plein fouet la colère de Livaï. S'..s'il te plait calme toi, demanda le jeune homme dont les mains tremblaient comme des feuilles.
- Cette vermine ose me défier ?
- Je ne me fait pas de soucie, pour la suite, assura l'avocat. Sa plainte va être bien évidement classée sans suite, car il est certain que Monsieur Ackerman ne s'est en aucun cas imposé à vous. Et puis dans le pire des cas, il y a la confirmation du docteur Hansi Zoé qui peut affirmer entant qu'experte dans le domaine, que vous êtes une paire parfaite. On sait que c'est votre argent Monsieur Jeager qui l'intéresse, et rien d'autre. Il a cru en faisant cela, palier au tourment de sa famille, et se racheter un semblant de dignité.
- Je...com..comprends...Pitié arrête d'être en colère, quémanda Eren en tapotant la main de son compagnon, un peu comme pour lui faire prendre conscience de la tension qu'il lui imposait.
- Je suis désolé, s'excusa l'avocat. Mais je me devais de vous informer de tout ceci, expliqua t-il. Dans tout les cas je vous tiendrai informé de toute cette affaire, même si je sais qu'elle n'ira pas loin.
- Ne vous excusez pas, répondit Livaï dont l'expression sur son visage était parfaitement exécrable au vu de la colère qu'il parvenait à grande peine à calmer. Merci de nous avoir prévenu.
Après avoir raccroché puis posé le téléphone sur la table, Eren dont les mains tremblaient comme des feuilles acheva de boire son café. Il avait à cet instant l'impression qu'une énorme pression colérique s'appuyait sur ses épaules et lui scellait presque la bouche. Livaï était en colère et pas qu'un peu. D'ailleurs cela se vit dans la manière qu'il eut de vider le contenant de sa tasse de café dans l'évier. Il avait fait ça, avec brusquerie et agacement.
- Quel culot, gronda peu après Livaï. Quel putain de culot..répéta t-il en mouvent la tête de droite à gauche.
Sortant de la cuisine, il s'approcha de le fenêtre du salon et posa son regard bleue nuit à l'extérieur. Cependant son irritation était telle, qu'il ne parvenait qu'à grande peine à voir la légère éclaircie qui transperçait la nappe de nuage stagnant dans le ciel. Ses mains qu'ils avaient jointes dans son dos paraissaient se crisper entre-elles comme pour contenir au mieux, les terribles sentiments négatifs qui l'envahissait.
Eren témoin de cela, se désola un peu de le voir avec une mine aussi fâché. Et lui qui n'avait pas touché à son violon depuis la chute d'Octavia, alla le prendre lorsqu'il réalisa que ses paroles n'arrivaient pas à atteindre son bel amant. Soufflant un grand coup, car il n'avait pas joué de musique depuis des lustres, il chassa ses sentiments du passé où sa tutrice l'avait souvent contraint à jouer pour son bon plaisir. Là, il voulait jouer pour Livaï et lier son instrument fétiche au bien fait possible qu'il pouvait apporter à son alpha.
Les premières notes parurent percer en toute quiétude se nuage sombre de rage, qui paraissait végéter au dessus de la tête de l'ancien militaire. Celui-ci un peu surpris, car il n'avait pas entendu Eren jouer depuis des mois, s'était retourné sur lui même et l'avait observé avec sur le visage, une expression pleine d'étonnement. Devenu silencieux comme ci ce qui se passait là était sacré, il l'avait regardé onduler au rythme des notes qu'il jouait. Il voyait ses beaux yeux fermés, avant de constater avec un fatalisme serein, combien son oméga était un virtuose.
Les notes de musiques traversaient l'air et venaient telle un baume apaisant, se poser sur ses nerfs à vifs. La tranquillité et le calme petit à petit, arrivèrent à chasser en lui la haine qui l'avait envahi jusqu'à l'étouffement.
- Merci, murmura t-il quand Eren eut fini son petit concerto.
Surpris lui même d'être passé outre son blocage dans son jeu de violon, il se mit à sourire en réalisant combien au final il avait progressé. Et combien lui aussi était capable d'avoir une réelle bonne influence sur son homme.
Les jours qui suivirent le coup de téléphone de l'avocat d'Eren, prouvèrent combien celui qui durant un temps avait été désigné comme possible fiancé du jeune homme, avait eu tord d'essayer de faire du bruit en se faisant passer pour une victime. L'idée qu'il ose se plaindre en affirmant que Livaï lui avait volé sa moitié, avait révolté une partie du pays qui trouvait l'individu sacrément gonflé. Sur les réseaux sociaux où le jeune oméga trainait sans pour autant intervenir, il était possible de lire des tirades incendiaires, grossière pour pas dire carrément insultante.
" Alors lui c'est le roi des cons. Dans le genre j'ai pas de cerveau, il se pose là. Mais qui avaleraient une histoire aussi débile que celle qu'il tente de nous faire avaler. "
"Du con, tu peux pas prétendre être sa moitié parfaite, alors qu'il l'a déjà trouver. Est-ce que tu te sers de ton cerveau au moins. Abruti ! Sale riche pourri."
" Ne dite pas ça c'est méchant d'être vilain. Il était très amoureux de lui. Nan mais quand je dis de lui, je veux bien évidement dire du porte-feuille de Jeager, hein ! Nan parce que clairement de Eren, il s'en bats les couilles, bien comme il faut. "
" Ça me rend folle de rage personnellement. Va crever sac à merde. Toi et ta clique de noble connards qui s'imaginent être au-dessus des lois. Marre de ceux qui se sentent intouchable.
"Nan mais même z'avez vu la face du gars en plus ? Le pauvre Eren aurait eu des gamins avec des gueules de poissons rouges. Ses yeux sont tellement exorbité au gars, qu'on a l'impression qu'il est éternellement surpris."
Tout en lisant ce jolie petit déluge d'insulte et de réflexion pour le moins bien salé, Eren profitait de la chaleur de la couette sur lequel il avait posé son ordinateur portable. Revenant de la salle de bain après avoir pris une douche bien chaude, Livaï qui n'avait rien d'autre sur lui qu'une simple serviette de bain enroulée autour des hanches, était entrain de se vêtir un peu plus chaudement. La neige n'était pas retombée, mais les températures elles, avaient de nouveau baissée. Du coin de ses beaux yeux vert, Eren l'observa faire tandis que parfois un rire se faisait entendre de sa part.
- Qu'est-ce qu'ils disent ? Questionna l'ancien caporal en enfilant un t-shirt après avoir un peu frissonné.
- Que si j'avais eu des bébés avec ce type, ils auraient eu des têtes de poissons rouges éternellement surpris.
Un rire satisfait et méchant à la fois, se fit entendre de la part de Livaï qui à l'évidence aimait se gaver des méchancetés dites à l'encontre de cet Alpha qui avait osé marcher sur ses plates-bandes. Sentant le froid désagréable courir le long de sa peau, l'écrivain fila en quelques pas pressés, rejoindre son bel oméga sous la couette. Et lorsqu'il fut enfin bien au chaud, un franc souffle de soulagement passa ses lèvres. Rapidement il sentit sur sa joue un petit baisé y être posé.
- Eren, dit-il avec un ton si sérieux et si solennelle que celui-ci en fut pour le moins surpris. Je te fait la promesse que nos enfants n'auront jamais, et je dis bien jamais ..une tête de poisson rouge hébété.
Un rire franc passa immédiatement les lèvres d'Eren qui ne s'était pas attendu à entendre une telle réplique. Souriant, il gigotait parfois de la tête avec un petit air amusé et incrédule à la fois. Visiblement satisfait de sa blague et de l'heureuse réaction qu'elle avait provoquée, Livaï souriait discrètement avec en plus de cela, une petite pointe de fierté qui s'ajouta au tout.
Après cela, ils mirent de coté tout les cancans des réseaux sociaux, et se mirent comme souvent à la recherche d'une jolie maison confortable où s'installer, et où ils pourraient enfin créer leurs petite famille. Faisant cela depuis quelques temps déjà, ils cherchèrent sur leurs sites habituels, si quelques nouveautés n'avaient pas été ajoutée depuis la dernière fois. Parfois il y en avait, mais lorsqu'ils regardaient les détailles de l'annonce, ainsi que les photos qui y étaient ajouté un constat leurs venait. Oui, c'était jolie, oui ça avait l'air spacieux, mais aucun coup de coeur ne leurs venaient.
- On devrait peut-être demander à un agent immobilier ? Proposa Eren. Non ?
- Moui...si ça continu ainsi, c'est ce qu'il falloir faire.
D'un vague coup d'oeil Eren observa la chambre dans lequel ils étaient installé depuis quelques mois. Ici il se sentait bien c'est vrai, et même libre comme il ne l'avait jamais été depuis dix ans. Cependant une soif d'avoir enfin son chez lui, commença à s'intensifier en lui. C'était un peu comme si il avait ressenti un besoin urgent, de trouver un endroit où pouvoir enfin planter ses racines pour ne plus en bouger. Lui qui n'avait été qu'un objet à qui on avait tout pris, avait besoin d'avoir son cocons rien qu'à lui. Un endroit confortable qui ne serait à personne d'autre qu'à eux.
N'abandonnant par la partie cependant, ils cherchèrent encore un peu avant de voir parfois des maisons, aux façades extravagantes et trop particulières, pour qu'ils puissent s'y projeter. Et lorsque ce n'était pas ça, qui les freinait c'était alors les prix démentielles qui leurs faisaient parfois pousser des souffles choqués à indignés.
Au final, ce soir ils se couchèrent comme toutes les autres fois. Sans que rien ne leurs laissent un espoir de voir leurs chez eux, prendre place dans leurs avenir. Ce n'était pas un drame en soit, ça l'un et l'autre en avait conscience. Mais les travaux dans la maison d'Erwin étaient pratiquement fini mise à part quelques bricoles. Et l'impression soudaine de squatter, leurs revient étrangement au coeur.
Une ou deux fois Livaï avait expliqué ça au major qui bien loin de s'offusquer de cela, comprenait tout à fait les besoins et envies du couple. Dans la maison de ses grand-parent il était évident pour Erwin, que Eren tout comme Livaï avaient du mal à se projeter. Ou alors l'idée de ne pas être chez eux, coupait le moindre élan à leurs projets. Et l'un comme l'autre avait besoin d'avancer.
Février débuta avec une météo tout aussi froide, et quelques chutes de neiges, qui fort heureusement n'égalèrent en rien les intempéries du nouvel ans. Une routine s'était installée dans leurs vie, et jonglait entre la préparation de la publication du livre de Livaï qui était prévu pour le début du mois de Mars, et la recherche d'une maison. Mais aussi les nombreuses sorties avec leurs amis, et qui rendaient le jeune homme timide et mal à l'aise, un peu moins tendu en société.
D'ailleurs petit à petit, il apprenait à ne plus rester en retrait, et participait de plus en plus aux discussions en tout genre. Parfois, il lui arrivait encore d'être hésitant quand à l'attitude qu'il devait prendre. Un peu comme si son cerveau hésitait entre l'ancien protocole d'action qu'Octavia l'avait contraint à apprendre, et ses nouvelles résolutions qui étaient d'être un peu plus "normal".
Une chose était sur, et bonne pour son évolution. Personne ne le brusquait ou n'insistait avec excès pour qu'il soit comme eux, ou même comme " avant " comme l'avait maladroitement exigée Mikasa bien des mois auparavant. Eren le savait malgré tout ses efforts, il était évident pour lui, que jamais il ne serait exactement comme " Monsieur tout le monde." Pas avec le poids de ses dix ans de traumatismes. Pas avec toutes les violences qu'il avait subi. Il s'était donc fait tant bien que mal à ce constat, et dirigeait à présent ses pensées vers " demain".
Et lorsque ses songes tentaient parfois de le plonger vers l'arrière, où des bribes de souvenirs traumatiques lui revenaient. Il n'était pas rare alors de le voir fermer les yeux avec force, de serrer les poings, et de se répéter en boucle :
"Le passer c'est le passer."
Lorsque Livaï le surprenait à faire ça, il comprenait combien son oméga était encore en lutte avec lui même. Oui , Eren avait sacrément évolué, et même fait de gros progrès, mais tout n'était pas réglé en lui. Et sans doute devrait-il faire avec tout cela durant encore de nombreuses années.
Une autre chose beaucoup plus légère et bien moins grave qui se développa chez le jeune homme, fut une nouvelle passion. Enfin si on pouvait nommer ça ainsi, car il aimait de plus en plus s'acheter des vêtements. A chaque fois, Livaï ne pouvait s'empêcher de se rappeler, que lorsqu'ils avaient été dans la friperie après la fuite du jeune homme, celui-ci était resté les bras ballants sans savoir quoi prendre, ni avoir la moindre idée de ce qui aurait pu lui plaire. Son esprit hyper dominé par cette foutue sorcière, n'avait pas eu le loisir de développer ses propres gouts vestimentaires. Mais depuis quelques mois Eren se rattrapait grandement à ce sujet.
- Je veux pouvoir te plaire tout le temps, disait-il parfois.
Mikasa et ses collègues avaient fini par le désigner comme étant leurs meilleurs clients. Une à deux fois par mois, le jeune homme aimait aller fouiner dans les derniers arrivages de la boutique, et se rattrapait ainsi grandement de toutes les fois, où il n'avait pas osé faire cela. Au début Livaï le suivait, amusé et même un peu charmé de le voir si heureux et si motivé dans cette activité.
A présent, il le laissait filer comme une anguille en direction des nombreux présentoirs à vêtements, puis allait s'assoir dans l'un des nombreux fauteuils présent dans le magasin. Mikasa s'amusait un peu de cela, et lui apportait dans cette période de "souffrance " un café qui était le bienvenu. De temps au autre, et ça quand elle pouvait se le permettre, elle lui tenait compagnies et discutait avec lui, afin de reléguer enfin dans le passé, les tensions ridicules qu'il y avaient eu entre eux.
- A ce rythme là, avoua ce jour-là Livaï en niant de la tête face à un vêtement qu'Eren lui montrait vaguement, avant de filer à nouveau dans les rayons. Dans notre futur maison, il nous faudra un dressing géant.
- Une maison secondaire tu veux dire, ajouta Mikasa en baissant le regard en direction de celui qu'elle avait pris grippe au début. Eren a l'air si épanouie. Ça fait plaisir à voir, constata t-elle. Merci pour tout ce que tu fais pour lui.
Étonné et touché à la fois, Livaï ne répondit rien, mais accorda un sourire à la jeune femme. Au même instant Eren ressortait d'un rayon, tel un petit diable sortant de sa boite. Il tenait une sorte de chiffon entre ses mains, et qu'il cherchait à l'évidence à cacher le plus possible. De ses longues jambes, il s'approcha de son alpha ainsi que de sa meilleure amie. Son visage était pris d'une intense couleur rouge, tandis que sa timidité un peu naturelle reprenait le dessus. A l'évidence, il hésitait un peu quand à quoi faire.
- Qu'est-ce que tu as trouvé cette fois-ci ? Questionna Livaï d'un ton encourageant.
Sans répondre sur l'instant le jeune homme observa Mikasa qui comprit aux quelques bouts de tissue qui ressortaient des mains d'Eren, de quoi il s'agissait. Aussitôt elle se mit à rire discrètement avant de faire un petit mouvement de tête en direction de l'Alpha, afin qu'Eren ose lui montrer.
- Regarde, bredouilla t-il rouge comme une tomate en dépliant un petit body pour bébé avec écrit dessus. " Papa + maman = moi". C'est la plus adorable des additions que j'ai jamais vu, murmura t-il encore plus rouge que ce qu'il n'était déjà. Non ?
Souriant parce qu'il le trouvait adorable dans cette petite gêne qui le saisissait encore assez souvent. Livaï prit le petit vêtement que le jeune homme tenait entre ses doigts. Mikasa de son côté assura à Eren que s'était très mignon, avant de retourner en direction d'une collègue de travail qui venait tout juste de l'appeler. De son regard parfois trop sérieux, Livaï observa l'inscription puis leva ses iris nuits en direction de son oméga.
- T'as un message à me faire passer ? Le taquina t-il en riant un peu.
- N..non, bredouilla le jeune homme. Je..je voulais juste te montrer un truc mignon. Rien d'autre, assura Eren avant de reprendre rapidement le petit body des mains de Livaï, qu'il cacha à la suite de ça dans son dos. C'était juste ..rigolo...
- C'est un adorable calcule, c'est vrai, admit l'ancien militaire en se relevant puis en posant sa main sur sa joue. Mais...
- Oui je sais bien, ça ne sert à rien pour le moment, souffla du bout des lèvres Eren l'air un peu frustré. Désolé je t'embête encore avec ces bêtises. Pardon.
- Je n'allais pas dire ça, le contredit calmement Livaï en niant du chef. Je constate juste que ce désire prend de plus en plus de place dans ton esprit. Et ça te rend particulièrement adorable, je trouve.
- Tu me flattes pour que je ne boude pas. Mais..pourtant....c'est...c'est si mignon, se laissa t-il submerger par son tempérament d'oméga en dépliant le petit vêtement devant ses yeux. Trop chou, répéta t-il encore une fois.
Livaï le laissa s'agiter, et l'observa sourire même si il percevait toujours cette sorte de petit désappointement dans le regard du jeune homme, et cela le désola un peu. Malgré tout, il le vit à la suite de cela, filer à nouveau dans les rayons de vêtements où bien entendu, Eren dût reposer son adorable trouvaille. Un souffle fort s'était alors échappé de ses lèvres entrouverte, pendant que ses mains chiffonnaient un peu son crâne, dont les cheveux châtain étaient dénué de toute attache. Ainsi il cherchait sans doute à se raisonner lui même.
- Ah la la, se gronda t-il à voix basse. Faut que j'arrête de l'embêter avec ça.
Il resta là où il était durant quelques secondes. Ses mains avaient arrêtées de martyriser son crâne ainsi que sa chevelure, mais son regards obstiné restait fixé sur le petit vêtement. Un autre long souffle las passa ses lèvres, tandis qu'avec empressement il se détournait de l'étalage, tel un addict se détourant de son obsession. Le coeur battant à cent à l'heure, il alla reprendre son panier remplit de vêtement qu'il avait brièvement abandonné, puis se fit une simple conclusion.
- J'arrive à m'énerver moi même quand je fais ça, ça devient ridicule là.
A nouveau il ressentit comme une vague de blues. Un peu comme si au final cette question là restait toujours un peu épineuse entre eux. Sans s'en rendre compte, Eren avait l'impression à nouveau que son souhait le plus fort et le plus vivace ne verrait jamais le jour, même si pourtant Livaï lui avait souvent assuré le contraire.
- Je suis bête, se répéta t-il mentalement.
Lorsqu'ils passèrent à la caisse, où son homme comme il aimait à le nommer insista pour lui offrir tout les vêtements qu'il avait choisi, Eren se mit à sourire. Mais ce rictus que Livaï vit tout autant que Mikasa d'ailleurs, puisque c'était elle qui l'avait encaissé, l'un et l'autre comprirent qu'il était factice. Aussitôt la jeune femme qui était toujours prête à le couver comme un enfant, lui demanda si tout allait bien.
- Bien sûr, assura le jeune musicien en soulevant un peu ses paquets d'achats. Pourquoi ça n'irai pas ? Sourit-il t'avantage avant de se pencher pour lui faire une bise sur la joue. Allez, se pressa t-il d'ajouter. Dit moi dès que tu as d'autre nouveauté ok ? Bye..
- Ok, bredouilla Mikasa qui eut plus l'impression de le voir fuir qu'autre chose.
- Ah la la, la coupa dans ses pensées Livaï. Il se monte encore la tête avec de fausses idées. T'en fait pas, se pressa t-il de dire. Ça va aller. Il a juste besoin d'être rassuré. Merci pour tout..
- C'est plutôt à moi de dire merci, plaisanta la brune en agitant le ticket d'achat qu'elle lui tendit. On ferait faillite sans vous deux.
Un sourire amusé étira les lèvres de l'écrivain qui tout comme Eren, avait fini par être connu de tout le magasin. D'un pas égale, il sortit de la boutique où le temps glacé lui fit un accueil plutôt fraie. Frissonnant un peu, son corps parut soubresauter légèrement face à ce désagrément, avant de s'avancer en direction d'Eren qui était debout près de la voiture. Un bip sonore prouva à celui-ci que le véhicule n'était plus verrouillé. Le regard fuyant Eren s'engouffra vivement dans la voiture, avant de poser ses nombreux sacs à ses pieds, puis d'attacher sa ceinture de sécurité.
- Eren, fit Livaï en prenant place du côté conducteur. Dans ses mains, il tenait la clé de contact. T'es encore entrain de te faire de fausses idées, ou je me trompe ?
- Non, pourquoi je ferais ça ? Mentit avec bien peu de crédibilité celui-ci. Tu démarres pas ?
- Si si, répondit l'ancien militaire.
Le silence se fit durant quelques minutes. Juste le temps pour eux de sortir de la place où ils étaient garé, puis de prendre la route menant à la maison. L'après-midi déjà fort entamée, se teinta des couleurs typique de la nuit tombante. Eren avait à présent les mains croisées sur ses cuisses, et son regard observait de manière superficiel le paysage extérieur.
- Eren, intervient après un long moment Livaï. Je te l'ai dis plusieurs fois non ? Et pourtant tu ne sembles jamais me croire. Moi aussi je veux qu'on ait notre propre famille...
- Oui je sais bien.
- Alors pourquoi, tu sembles toujours croire que ça n'arrivera jamais ? Questionna Livaï en détournant brièvement son regard pour observer son obtus compagnon. Pourquoi j'ai toujours l'impression, que mes mots c'est du vent avec toi ?
- C'est vert, répondit simplement le jeune oméga en faisant un mouvement de menton en direction du feu devant lequel ils venaient pourtant tout juste de s'arrêter. Aussitôt la voiture redémarra.
- Tu n'as pas répondu à ma question, insista d'un ton calme Livaï, avant de calquer de la langue fasse à la conduite un peu imprudente de la voiture qui était devant lui. Tss..crétin fait gaffe.
- Les mots ne sont que des mots. J'ai l'impression que tu cherches juste à mettre un pansement sur une plaie. Enfin si on peut dire ça ainsi, se corrigea Eren qui se demandait si la métaphore n'était pas un peu excessive. Mais je sais comment ça va se passer à mes prochaines chaleurs. Tu vas encore me dire de mettre un patch, et toi tu utiliseras un préservatif, parce que "c'est trop tôt." Et même quand on aura notre chez nous, ça sera la même chose.." on vient de s'installer prenons notre temps." ..." la prochaine fois" " la prochaine fois.." " la prochaine fois..." répéta t-il comme une rengaine ...
-...
- Ce rêve et cette avenir que tu voyais et que tu m'as dis, insista l'oméga en levant les yeux en direction du ciel de plus en plus sombre. N'était-ce pas uniquement un rêve, justement ? Supposa t-il en fronçant ses sourcils. Ses iris émeraudes restèrent ensuite fixés sur ses mains qui paraissaient se crisper entre elles. Eren avait l'air de craindre une réponse. Ah....réalisa t-il soudainement, en prenant conscience du reproche qu'il était entrain de faire. Pardon, murmura t-il. Je ne voulais pas dire les choses ainsi..surtout sur ce ton là. Ce désire que j'ai raisonne trop fort en moi et ...et me mange parfois le cerveau..et au final ça te retombe dessus..
- Eren..
- Ne fait pas attention à ce que j'ai dis, demanda l'oméga. J'abuse à te demander toujours plus...et puis...tu as d'autre chose plus importante à penser. La parution de ton livre, et la promotion que tu dois en faire et..
- Arrête, coupa Livaï. Ne met pas de voile sur ce qui te peine Eren. Tu sais bien que faire ça, ne sert à rien. Et je suis sûr que ta psy a dû te dire que ce n'était une bonne chose, de tout garder pour toi pas vrai ?
- Peut-être bien...murmura Eren la tête toujours baissé, le visage caché par sa longue chevelure.
- Je ne te mens jamais. Et j'aimerai que tu ne doutes plus de moi quand je te fais une promesse. Quand je te dis que je veux qu'on ait une famille, c'est que je le veux !
-...
- Vraiment, je t'assure, s'impatienta un peu Livaï un crispant ses doigts sur le volant. Mais y a plein de choses aussi à prendre en compte. Imagine, que tu sois enceinte là maintenant, alors qu'on a même pas notre propre maison. Tu te vois déménager alors que tu attends un bébé ?
- Bah..ce n'est pas infaisable ..Ou tout du moins, je ne serai pas le seul sur terre à faire ça.
- D'accord, ok ! Lâcha Livaï en levant le pouce comme si ils comptaient les points.
- De plus, on a plus grand chose à déménager, ajouta le jeune homme visiblement pas à court d'idée. On a dit qu'il faudra tout remeubler et tout, quand on aura notre chez nous.
- Ok ..ok t'as encore raison, consentit Livaï en levant l'index. Mais dit moi, tu sais que ces cons de paparazzi vont nous coller aux fesses, si ils apprennent que tu es enceintes.
- Ça changera pas beaucoup de d'habitude...même si ils sont un peu calme en ce moment, je dois le reconnaitre, admit le jeune oméga.
- Tu as réponse à tout..
- J'essaie..parce que toi même tu m'as dis que se mettre tout le temps des freins dans la vie, s'est s'empêcher d'avancer. Tu m'as dis de ne pas laisser le regard des autres, m'empêcher de faire ce que je veux...même si c'est quelques choses de minuscule et de banale.
- ...mouais j'ai peut-être dis ça...
Il y eut à nouveau un silence dans l'habitacle de la voiture, qui à présent qu'elle était sorti de la capital, paraissait être seule sur les routes de campagne. Eren qui ne disait rien, réfléchissait à toute allure. Une moue dubitative venaient parfois s'habiller sur ses lèvres tandis qu'une réalité, venait soudainement frapper son esprit.
- Oh mais...au final ce ne serait pas toi ...qui a peur de ..de je ne sais quoi ? Hésita t-il à demander, comme si il commettait là, une grosse bêtise en disant cela.
- Humpf..fit avec humeur Livaï en fronçant des sourcils. Sans doute parce que le mot "peur" paraissait gifler directement sa fierté de mâle.
Néanmoins Eren n'abandonna pas, et continua de le fixer jusqu'à ce qu'il réponde à sa question. Ce qui par là était une preuve qu'il osait un peu plus s'affirmer, et à moins s'aplatir.
- Tu prends vraiment de plus en plus d'assurance, gronda à demi Livaï en sentant que pour une fois son oméga ne comptait pas abandonner la partie. Le rouge commençait à lui monter graduellement aux joues et arriva petit à petit à teinter son front.....Eren, déjà que quand je suis en rute ....j'ai le sentiment d'être une brute avec toi...
- Mais...enfin, t'as pas vue que ça se stabilisait et que donc, de se fait tu étais beaucoup moins...heu...comment dire, hésita t-il....enfin plus..euh...doux qu'avant ?
- Peut importe, coupa Livaï en frappant son volant ce qui déclencha le klaxonne qui les fit sursauter tous les deux.. Dans les bouquins d'Hansi, j'ai vu et lu comment " ça " se faisait. Et je ne veux pas te faire mal...lâcha enfin l'alpha le visage à présent cramoisie à l'idée d'avouer une telle chose...
- Ça ? Répéta Eren avant de comprendre. Tu parles de ....bredouilla t-il....du nœud...
- Ouais ce truc là ! Bordel ça à l'air monstrueux et horrible. Sérieux ! J'ai lu que ce machin pouvait durer entre 2/3 minutes voir un quart d'heure ou pire !? Tu imagines si tu supportes pas ça....nous deux coincé par ma faute, tandis que toi tu souffres ? Bordel ça me stresse comme t'as pas idée ! Voilà, tu le sais à présent....
- Mais...mon corps est fait pour supporter ça. Comme tout les omégas, et tu le sais ça en plus, non ?
- Oui...Mais ...je veux pas te faire mal...répéta t-il encore une fois.
- Oh la la, ce que t'es adorable à t'inquiéter autant pour moi, hoqueta soudainement Eren prit d'une vive émotion, en levant les mains devant sa bouche. Si mignon..
- Te....Te moque pas ! Ronchonna Livaï le regard intensément braqué sur la route. Les schémas explicatifs de ces putains de bouquins m'ont franchement marqué. Je suis pas un putain de pleurnicheur, ni un trouillard, et encore moins une chochotte....Mais..Mais je veux pas te faire mal, merde !!!
- Tu jures beaucoup trop là, renifla Eren.
- On s'en fiche de ça, je veux surtout pas te faire souffrir ...toi qui a déjà tant subis.
- ....
- Tu comprends.
- Oui, je comprends, avoua l'oméga en essuyant ses yeux humides d'un revers de main. Mais tu sais l'une des pires douleurs que j'ai eu....c'était...La fois ou le gorille de ..Madame m'avait mis l'une des pires dérouillée de toute ma vie, murmura t-il pensif. Tu sais, c'était la fois ou mon crâne était enflée et où je n'arrivais plus à me reconnaitre dans un miroir. J'étais si monstrueux..vraiment..Mes yeux parait-il étaient restée à leurs place par miracle...j'avais des tas de fractures au côtes, et des tas d'autres séquelles ..bref, je vais pas te refaire la liste.
-....
- Jamais, jamais tu ne me feras plus mal que ça Livaï. Pour passer au dessus de ces douleurs là, il faudrait que tu m'écharpes au moins...songea t-il le regard plongé dans le lointain....Que tu me découpes en rondelle...ou que tu...
- Stop ! Arrête s'il te plait, murmura l'homme au cheveux noir en poussant un souffle fataliste. Tu as raisons jamais je ne pourrais te faire autant de mal. Je préférai perdre un oeil, plutôt que de faire ça....
- Je préfère que tu gardes, tes deux beaux yeux bleue, sourit enfin à nouveau Eren en s'enfonçant sur son siège , puis en tournant son visage dans sa direction. A ce geste ses sacs qui étaient à ses pieds bougèrent un peu dans une sorte de bruit de papier cartonné chiffonné.
La nuit tombait petit à petit en ce mois de février des plus froid. Le vent sous le passage du véhicule sifflait avec rage, comme il s'indignait de cette vitesse qui cherchait à lui faire de la concurrence. L'ombre des paysages de campagne à peine éclairé par les phares, donnaient une vision étrange, lorsqu'on avait l'esprit un peu créatif. Les kilomètres étaient mangés, et le petit bourg de campagne fut traversé en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. La route menant à cette maison qu'ils aimaient, mais qui n'était pas la leur, se fit facilement et bientôt le couple arriva à bon port.
La chaleur de la maison parût les accueillir comme dans un gros câlin réconfortant. Leurs joues un peu fraiche car le chauffage de la voiture n'était pas au top, prirent de belles couleurs vives. Un peu comme si le feu se répandait sur leurs visages. Son regard qui parfois pouvait être d'une sévérité sans borne, observa la silhouette de son oméga traverser le couloir. Dans ses mains Livaï tenait le courrier qu'il avait eu la temps de prendre avant de rentrer. Il observa Eren monter les marches, les mains chargés de ses achats. Lorsque le jeune homme arriva à l'étage, le palier au bois ancien grinça comme à chaque fois sous ses pieds. Laissant là sa contemplation, Livaï fit le tri superficiel du courrier qu'il posa sur la console près de l'entrée.
A son tour, il traversa le couloir et tandis qu'il faisait cela, il glissait parfois ses doigts dans sa sombre chevelure, qui avait quelques peu poussées. Vaguement il songea qu'il était temps de remettre un peu d'ordre dans cela.
" Maman laisse moi manger de la tarte, s'il te plaiiiit."
" Non c'est encore trop chaud."
Un rictus indéchiffrable prit le plie sur ses lèvres bien dessinées. Lentement ses pas le menèrent à l'escalier puis à l'étage. Une fois sur le palier, il vit la porte de chambre qu'ils occupaient et qui était restée grande ouverte. De là il entendit Eren siffler un peu. Sans doute était-il entrain de plier ces nouveaux vêtements ? Peut-être bien. Il alla alors dans l'entrée et appuya la main sur l'encadrement de porte.
" Jamais je ne te ferai du mal, jamais. "
Non jamais, il avait bien assez souffert comme ça en si peu de temps de vie, pour subir encore la moindre douleurs. Le bonheur, c'est de ça qu'il devait l'inonder. De ça et de rien d'autre. Oui, du bonheur de la joie et des rires, c'était de ça qu'il devait le noyer.
- Ah ?! Tu m'as fait peur. J'avais pas vu que tu étais là, sourit à demi Eren qui retirer les étiquettes. Tu vois je plie, je ne laisse rien trainer.
Un rire léger répondit à cette boutade. Toujours discret, toujours aussi souple et preste, l'écrivain fila dans la salle de bain. Curieux, Eren qui était assis sur le bord du lit, se pencha en avant pour voir ce qu'il faisait. Ses cheveux plus long que lorsqu'ils s'étaient vu la première fois pendirent un peu dans le vide. De là où il était, il le vit ouvrir le gros placard du meuble de la salle de bain. De là, Livaï sortit tout ce qui était patch et contraceptif. Les bras chargés, il passa devant Eren qui ne comprenant rien abandonna sa tache pour le suivre.
- Tu vas faire quoi avec tout ça ? Les rangers ailleurs ? Si tu mets ça en bas, ça sera pas pratique tu sais.
Ses pieds descendaient les marches aussi rapidement que son homme. Sa curiosité aussi visible qu'un soleil dans un ciel d'été, gardait ses yeux fixés sur le dos de son alpha.
- On aura plus besoin de ça pour un moment, assura l'ancien militaire en jetant le tout dans un sac poubelle neuf, quand il arrivèrent dans la cuisine.
- Mais, mais...tu tu...n'osa comprendre le jeune homme.
- Eren, se retourna Livaï pour lui faire face. Dans ses mains il tenait celles du jeune homme qui tout doucement comprenait où il voulait en venir. Soyons égoïste et pensons à nous et rien qu'à nous. D'accord ?
-Euh..ou...oui d'a..d'accord.....
- Faisons un béb...
Le mot ne fut pas achevé, et cette dernière lettre ne fut pas prononcée, et pourtant une joie immense vient à lui sauter au cou, dans un torrent de " oui, oui faisons un bébé." Là contre son coeur, qu'il avait jugé gelé durant un temps, il sentait celui d'Eren battre à tout rompre. Oui ils allaient créer leurs famille.
****
Et voila pour le chapitre 29. J'espère qu'il vous à plu, même si il était un peu long. Si la tournure de l'histoire ne plait pas( faut pas lire d'omégaverse XD).
bonne lecture.
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