Chapitre 2 : Se secouer un peu.
Chapitre 2:
"Les lamentations de l'âme."
Nom bien poétique, pour une maladie qui n'a rien de lyrique. L'avoir, c'est comme entendre constamment son soit interne pleurer et souffrir en se plaignant sans arrêt, sans arrêt, sans arrêt... C'est aussi avoir quelqu'un avec soit, et que l'on fini par ne plus supporter au bout d'un moment, car ses plaintes finissent par être sans fin.
Bien des fois, lorsqu'il était seul chez lui, Livaï avait râlé sur son âme gémissent de tristesse. Dans le pire des cas, là ou la situation lui donnait l'impression désagréable de basculer tout doucement dans la folie. Il se mettait à jurer, et arrivait même parfois à l'insulter de tout les noms.
" Ferme là, ferme là, ferme là !"criait-il sans cesse.
Mais là, était les moments les plus extrêmes de la maladie. Et lorsque le calme revenait dans son esprit, de temps en temps par il ne savait quel miracle à vrai dire. Il se revoyait déambuler comme une taré à travers son appartement, les mains furieusement crispés sur son crâne près à s'arracher les cheveux, et à faire des quantités de reproche à une personne pourtant absente physiquement.
- Je deviens fou..Ce truc, va me mener tout droit à l'asile...constatait il alors d'une voix épuisée et irritée.
C'était la seule conclusion qu'il parvenait à faire, et d'ailleurs elle n'était pas si fausse que ça.
Sa situation ainsi que cette maladie étrange et d'une rareté peu commune, avait de quoi faire flancher le plus solide des hommes. Depuis que Hansi lui avait fait l'annonce du mal qui rongeait son âme, et donc parfois fragilisait sa stabilité mental. Livaï avait passé de longues semaines à faire des testes médicaux assez régulièrement. Ainsi qu'à prendre quotidiennement un lourd traitement pour palier aux différents problèmes physique, qui commençaient petit à petit le ronger.
Et lui, qui avait toujours été assez fière de sa force, ainsi que des autres qualités que beaucoup lui enviaient, avait l'horrible et surtout humiliante sensation de devenir une petite chose faible. Son coeur battait à un rythme qui n'avait rien de normal, et qui amenuisait rapidement son souffle. Et c'était d'ailleurs là, le symptôme qui l'inquiétait le plus. Parfois lorsque sa respiration devenait trop compliqué à cause de ses battements anarchiques, il devait s'arrêter, s'assoir et prendre un instant pour lui, le temps que la " crise passe."
Et ça...ça, il le supportait de moins en moins. A chaque fois ses poings se crispaient de honte sur ses genoux, froissant au passage le pli de son pantalon. Sa tête elle, se courbait sous le poids de ce triste et insupportable constat. La déchéance le frappait, et ajoutait bien de la douleur à son âme déjà malheureuse.
Dans ces cas là, son regard naturellement dure se chargeait d'une bonne dose de colère, et tentait ainsi de chasser de son mieux la tristesse qui cherchait à s'installer. Sa mâchoire déjà contractée, se serrait de telle manière que ceux qui l'observaient avaient l'horrible impression qu'il n'allait pas tarder à décharger ses nerfs sur l'un d'entre eux. Ce qu'il ne faisait pas, bien entendu....même si injustement l'idée, lui avait parfois effleuré l'esprit.
Petit à petit, il voyait le regard de certains des soldats dont il avait la charge changer. Certain passaient du respect et de la crainte, à une certaine forme de compassion. Pendant que d'autres regards se transformaient en pure arrogance en l'observant avec hauteur. Quelques uns avaient même jugé intelligent de vouloir jouer les dures, en se disant qu'un " supérieur " aussi " faible " serait amusant à brutaliser. Ne voyant sans doute pas là, à quel point cette façon de penser était minable et lâche.
Oh, quel idée idiote, quelle folie que de penser ainsi.
Là, les malheureux, car même si leurs manières de penser était des plus lamentable, il n'y avait pas d'autre mots plus adéquate pour les qualifier. Les malheureux donc, avaient pu prendre conscience à quel point ils s'étaient fourvoyés. Certes Livaï de par l'étrange mal qui le saisissait avaient l'air plus faible, que ce qu'il était au naturel. Mais il ne fallait pas non plus oublier, qu'il était et restait un Alpha. Un être doté d'une sacrée fierté. Et qu'il préférait jouer avec sa vie plutôt que de prendre le risque de voir cette dernière être piétinée même du bout des pieds.
La correction pour eux avait été sévère, douloureuse, et humiliante, mais avait su aussi envoyer un message assez clair et net, à tout ceux qui essaieraient de faire la même chose. Les hurluberlus avaient été virés de l'armée, et le caporal put encore pendant un certain temps continuer de jouer son rôle au sein de l'armée de Paradisium.
Mais " les lamentations de l'âme" ne se reposent jamais, et ne se calme pour ainsi dire jamais. Pas tant que le sujet qu'elles martyrisent ne trouve la perle rare qui lui correspond.
Alors un jour après avoir tout fait, pour maintenir son rythme de vie habituel, son corps avait lâché soudainement, et il s'était effondré au milieux d'un chemin de terre menant à l'un des nombreux stades d'entrainement. Inerte, la peau plus pâle que jamais, sa respiration avait été si faible, qu'on aurait pu croire qu'à tout instant, il allait pousser son dernier soupir et souffler la veilleuse.
La température de son corps avait tant et si bien baissé, que la mort n'avait pas été loin de le faucher. Cela avait été à un cheveux près à vrai dire. Et Livaï avait senti à cet instant précis, tandis qu'une sorte de comas le saisissait, la lame tranchante de la faucheuse se poser sur son cou. Comme si elle même avait tenue à le mettre en garde, que lutter contre son destin ne ferait rien d'autre que provoquer sa perte, et écourter son existence.
La vie qui avait été la sienne jusqu'ici était révolue. Elle devait changer pour son bien, et pour qu'enfin ces pleures et ces jérémiades répétitives dans sa tête se calment, et se taisent à tout jamais. Il ne pouvait plus lutter contre ce que la vie lui imposait. Il ne pouvait plus se voiler la face, et ce dire qu'il suffisait de faire un peu plus d'effort que les autres, pour continuer à vivre comme il l'entendait.
Non ! Bon grès malgré, il devait faire la recherche de cet oméga, qui arriverait de par sa simple présence à clouer le bec à son âme déchirée de chagrin.
Quand Livaï fit enfin l'acceptation de tout ceci. Il était encore à l'hôpital allongé dans son lit, essayant de digérer cette faiblesse qu'il comparait à celle d'un enfant en bas âge. Le drap blanc qui le recouvrait à demi était parfaitement tiré. Sur une table de nuit d'un gris d'acier, reposait un bouquet de fleur qu'on lui avait offert, pour son bon rétablissement. Une perfusion donnait dans un goutte à goutte parfait, une bonne dose de traitement qui l'aidait à remonter cette pente sur lequel, il glissait toujours un peu plus.
A travers la fenêtre, il put voir un beau et magnifique soleil briller haut dans le ciel. Pas un seul nuage ce jour-là, n'eut l'envie de le cacher ni même de lui prendre la vedette. Un oiseau à la robe en grande partie rouge, vient à se poser sur le large rebord de la fenêtre. Ses plumes et orangé écarlates tranchaient terriblement avec l'azure de l'horizon. Durant de brefs secondes, son regard fut brouillé par sa maladie, et lui fit voir une sorte de tache de sang, sur un drap bleue clair. Comme si, encore et toujours son âme le menaçait, si il ne se pressait pas un peu plus que cela de la combler enfin.
Avec agacement, il avait passé ses mains nerveuses sur son visage, et de ses pouces il avait frotté ses paupières brûlantes d'épuisement. Un claquement de langue avait suivi ce geste, et démontrait à lui seul combien tout ceci était vraiment trop pesant...même pour quelqu'un de sa trempe.
Se contraindre à une vie que l'on ne veut pas, que l'on ne désire pas, avait de quoi perturber. Jamais il n'avait trouvé son mode de vie trop désagréable. Et jamais, il n'avait senti le besoin intense de trouver quelqu'un avec qui partager sa vie. Seule cette ridicule maladie, le forçait et le contraignait à penser à cela. Mais jamais entant qu'Alpha, il n'avait désiré avoir un oméga près de lui. Ceci était sans doute dût aussi à la vision un peu sévère et caricatural, qu'il avait sur ces derniers. Son esprit, s'était toujours borné sur une simple vision, d'êtres humains geignard hyper dépendant de leurs Alpha, et qui " chouine " dès qu'ils sont loin d'eux.
Il croyait, car à vrai dire sa curiosité n'avait pas chercher à se renseigner d'avantage sur le sujet, qu'avoir un oméga avec qui vivre, c'était avoir une sorte de bébé adulte sur le dos. Et qu'il fallait céder au moindre de leurs caprices pour qu'ils se sentent bien. Et cette simple idée l'énervait.
" Les omégas sont hyper dépendant, et toujours en demande d'attention. A mes yeux ils sont pires que les mômes. Pourquoi je m'affligerait une telle corvée."
C'est ce qu'il avait balancé une fois auprès de ses amis, lors de leurs nombreuses discussions dans leurs bars préférés. Et même si ces derniers l'appréciaient, beaucoup avaient jugé cette vision insultante, et ridicule.
" Les omégas ont une certaine forme de dépendance envers leurs Alpha, c'est vrai. Mais de là, à sous entendre qu'ils tapent tous une colère, quand leurs moitié quitte une pièce plus de deux secondes et tout simplement de la calomnie. Tu juges ce que tu ne connais pas. Tu n'es qu'un ignorant qui juge sans rien savoir."
Ça, c'était Hansi qui n'avait pu s'empêcher de vouloir le remettre à sa place, sur sa vision idiote de la situation.
A présent encore, il se souvenait parfaitement de cette discussion, qu'ils avaient eu tous ensemble, et où il avait eu l'impression d'être Don Quichotte se battant contre ses moulins à vent. Mais à présent qu'il était inactif dans son lit d'hôpital. L'occasion de réfléchir à nouveau sur le sujet se prêtât bien des fois.
Certain disait, qu'un couple : Normal, où alpha et oméga, c'était comme faire parti d'un tout. Ce fameux tout, censé mener à une vie sereine et qui aide à affronter l'adversité avec deux fois plus de courage. Peut-être était-ce réellement cela ? Ou peut-être pas ?
Mais lui, pour affronter les embuches de la vie, il n'avait pas eu besoin que quelqu'un lui tienne la main. Il avait su avancer, et gravir les marches qui avaient balisées, jusqu'ici son existence sans que personne ne lui face de tape dans le dos, ou ne l'applaudissent.
Était-ce donc si important que cela pour l'humain que d'être un couple ? Pourquoi ? Si c'était le cas, pourquoi lui, Livaï n'avait jamais, jamais...ressentit un tel besoin ? Ni une telle envie. Pourquoi lui, qui était né Alpha trouvait la simple idée d'avoir un oméga dans sa vie, pesant et ennuyeux ? Pourquoi était-il si peu motivé, même si cela lui assuré une possible sérénité, ainsi qu'une meilleurs qualité de vie ?
Pourquoi en était-il venu à penser ainsi ? Pourquoi chercher à être seul constamment ? Pourquoi ne pas donner une chance à cette idée de vie de couple ? Même si dans le relationnel, il s'était toujours jugé nul !
Songeur, le regard plongé dans le vide, ses iris donnaient l'horrible impression d'être dénuées de vitalité. Ses mains aux doigts pâle s'étaient crispée sur le drap qui le recouvrait. Ses lèvres, peu apte à laisser un sourire les animer, s'étaient arquées dans une expression un peu fâché, pour par dire colérique.
- Coucou. Oh bah dis donc, t'en fait une poire aujourd'hui ? S'exclama Hansi en entrant dans sa chambre après avoir toqué à la porte.
Derrière elle, Petra qui l'accompagnait la suivait. De toute évidence elle venait tout juste de sortir du boulot, car elle portait encore sur le dos son uniforme militaire. Tout doucement, le regard bleue nuit du caporal s'anima un peu à la venue de ses deux amies. Ses iris se détachèrent de l'observation tenace des draps, pour se porter sur les deux femmes.
- Salut, marmonna t-il simplement en suivant Hansi prendre place sur le rebord de son lit, comme elle le faisait à chaque fois. Tu t'attendais à quoi ? A ce que je saute de joie à être cloitré dans cette chambre de merde ?
A ce moment là , le sourire ordinairement présent sur le visage de Hansi, avait quelque chose de factice. Un peu comme si il était forcé. Sans rien dire de plus, Livaï l'observa durant quelques secondes, puis tourna un peu la tête en direction de Pétra qui avait pris place dans le fauteuil unique de la chambre, et qui était installé près de la fenêtre.
Au même instant un nuage blanc et cotonneux, passa devant l'astre solaire et se mit à assombrir un peu la pièce durant quelques secondes.
- Peut importe ce que vous avez à me dire, lâcha au bout d'un long moment de silence le Caporal. Crachez vite fait le morceau, qu'on en finisse au plus vite...
- Qu'est-ce qui te fait croire que..commença à dire Hansi en tentant de prendre un air surpris.
- Vos têtes ! Vous avez toutes les deux l'expression typique de personnes se forçant à avoir l'air naturel, pour ne pas montrer tout de suite qu'elles ont une nouvelle de merde à annoncer ! Expliqua le militaire avant de prendre une profonde inspiration. Alors magnez vous, je n'aime pas qu'on tourne autour du pot. Et puis, je ne suis pas mioche avec qui ont doit prendre des gants.
- Très bien, si c'est ce que tu veux, céda immédiatement la scientifique en poussant un faible soupir fataliste.
C'était un peu comme si elle s'était attendue à ce qu'il réagisse ainsi. Avec mauvaise humeur, l'air ronchon et la langue parfaitement venimeuse, au vu de cet état qu'il supportait de moins en moins.
Sans rien ajouter de plus, Hansi tourna son visage en direction de Petra et lui fit un bref mouvement de tête. La regardant faire, le caporal concentra des lors son attention sur cette jeune femme qu'il avait formé lui même. Tout doucement, il sentit en lui le frisson typique d'une personne qui s'attend à recevoir en effet une mauvaise nouvelle. Mais en même temps, si cela arrivait. Est-ce que ce se serait aussi choquant que ça ? Au vu de toutes les tuiles qui lui tombait dessus dernièrement, et avec tout ce qu'il vivait depuis ces dernières semaines.
Non pas vraiment...
La jeune femme prit une grande inspiration, puis sortit de l'intérieur de sa veste militaire de couleur kaki, une enveloppe marqué du sceau de l'armée. Aussitôt le brun fronça un peu de sourcils, puis après avoir tendu le bras pris l'enveloppe que la jeune femme lui tendait. Pourtant il ne l'ouvrit pas sur le moment et se contenta de la garder entre ses doigts.
- Je t'écoute, lui dit-il de sa voix profonde, en la fixant droit dans les yeux.
- Et bien, hésita Petra le regard parfaitement désolée. L'armée a jugé préférable de t'imposer un repos forcée pour, " longue maladie." Avec ce que tu as... et les symptômes déjà important qui complique ton quotidien. Ils considèrent que tu n'es plus apte pour le moment à remplir tes fonctions.
- Ils me mettent donc au placard..souffla avec amertume Livaï en froissant l'enveloppe dans sa main. Quel ingratitude.
- L'armée n'est pas reconnu pour sa clémence, admit Hansi en l'observant avec attention. Un peu comme si son instinct de médecin la poussait à être hyper attentive avec lui. Erwin est intervenu pour qu'ils ne cherchent pas la moindre excuse pour te licencier..
- Il ne devrait pas perdre de temps avec mes histoires si tu veux mon avis...
- Tu sais, ils ne te mettent pas vraiment au placard, tenta de le rassurer Petra. Ils attendent juste que tu reviennes à ton poste à nouveau en pleine forme et ...
- Tsss..Me fait pas rire Petra, je ne suis pas d'humeur..
Cette fois-ci c'était un étrange ricanement glaciale, mêlé à un profond agacement..pour pas dire colère passa ses lèvres. Revenir en pleine forme ! Parce qu'ils y croyaient eux ? Lui en tout cas non ! Il avait de sérieux doute quand à l'issue de toute cette histoire. Et pourtant, durant sa vie il n'avait jamais été du genre à baisser les bras, ni à capituler face à l'adversité. Mais là, avec ce mal..avec cette ...cette chose qui le rongeait quotidiennement, et qui lui donnait l'impression de basculer parfois dans la folie, un avenir de plus en plus sombre lui paraissait être la seule issue de toute cette affaire.
A nouveau, Livaï poussa un long soupir où une certaine fatigue était facile à desceller. Si il avait été plus vif, il aurait pu sans doute s'indigner sur cette trahison de l'armée. Mais une partie de lui, peut-être la plus logique et la plus pragmatique, se disait qu'ils avaient raison de ne pas maintenir à un poste, un homme ne pouvant plus assumer ses tâches. Il était le maillon défectueux d'une longue chaine, il devait être remplacé.
- Tu ne crois pas à ton rétablissement ? Questionna Hansi son regard marron foncée fixé avec intensité sur le visage pâle qui était face à elle.
- Tu veux que je te rappel, le pourcentage d'oméga existant dans ce pays ? Ironisa ouvertement le brun d'un ton terriblement sarcastique.
- Non je le connais très bien....Mais..
- Cette assurance avec lequel tu vois les choses Hansi m'énerve au plus haut point ! Gronda soudainement Livaï en serrant les poings. Tu es si sure que tout va s'arranger..si certaine de l'issue de toute cette histoire que ça me met en rognes..car tu te voiles la face ma vieille !
- Il faut bien que quelqu'un voit les choses du bon coté, à ta place. Répliqua la jeune femme tandis que Petra s'était relevée de sa chaise, pour se rapprocher un peu plus du lit du malade. Les lamentation de l'âme, te font voir la vie en noir, puisque tu ne cèdes pas à leurs demandes. Alors forcément toi, tu te dis, je suis foutu...je n'y arriverais pas.....etc ...etc....
- Essai de supporter ne serait-ce qu'une journée, les jérémiades constante de ce sale pleurnicheur, s'emporta soudainement le caporal en frappant de son index sa tempe. C'est à devenir taré ...tout les jours...toutes les nuits, tout le temps. Il ...enfin ce truc là ! Chiale...encore, et encore...et encore....tout les jours, il me harcèle et me réclame un oméga que je ne peux pas lui fournir, putain!!!! Tout les jours, il me fait chier !! Tu entends .....je me transforme en loque à cause de cette merde qui est en moi et...
- As tu essayé au moins de trouver la personne qui te corresponds ? Le coupa Hansi en se redressant du bord du lit ou elle était installée. As-tu seulement tenté une seule fois de faire ça? Ou t'es tu encore obstiné à dire que tu vivrais bon grès, malgré comme tu l'as toujours fait ? Hein ?
-...
- Tu es si rigide ! Si borné dans tes habitudes, et tes obsessions, que déranger à l'une de tes foutus règles te répugnes. Mais là, on ne parle pas de simplement changer quelques manies du quotidien....Mais de te sauver la vie, s'emporta avec colère Hansi ! Idiot ....avec Moblit on a continués nos recherches sur " les lamentations de l'âme", et crois moi là, tu vis la partie la plus rose et paisible de la maladie....
Ses lèvres étaient scellés et son regard bleue nuit fixé sur le visage colérique de l'une de ses plus vieilles amies. Sans doute aurait-il voulu expliquer pourquoi il réagissait ainsi. Pourquoi au final, après l'annonce de la maladie il n'avait rien fait. Il n'avait pas cherché à trouver cette sois disant perle rare qui apporterait à son âme meurtrie, cet équilibre tant recherché. Le souffle court Hansi continua de le darder de son regard d'oie furieuse.
- On tient à toi imbécile ! On ne te laissera pas crever à cause de cette maladie de merde ! Alors bouge toi un peu !! Continua t-elle de le gronder et lui secouant un peu les épaules.
- ...
- Livaï, intervient à son tour Petra après avoir posée une main sur celle de Hansi, sans doute pour qu'elle arrête de le secouer comme un prunier. Pourquoi, n'essaies tu pas de ..
- Chercher..la..le..oméga qui est censé me correspondre ? C'est ce que tu allais me demander ? N'est-ce pas ? Conclus facilement le brun en repoussant les draps qui le recouvrait pour s'installer sur le bord de son lit, ou le bout de ses pieds touchèrent à peine le sol. Putain ce lit et très haut, bougonna t-il avant d'entendre sa meilleure amie se retenir de rire...tss...c'est ça rigole..
- Oui, c'est ce que j'allais demander, admit Petra qui préféra ne pas faire attention à sa dernière réplique.
A nouveau, il y eut un silence de quelques secondes durant lequel le caporal après s'être mit debout tira sur la perfusion, afin de pouvoir s'approcher de la fenêtre. Une fois devant cette dernière, il observa à nouveau le paysage extérieur, ainsi que le beau temps qui y régnait. Une fois de plus, il vit se fameux petit oiseau aux teintes éclatante voler près de sa fenêtre...
Après avoir poussé un long soupir agacé, il leva à nouveau son regard sur ses deux visiteuses.
- Vous ne voyez pas combien cette démarche et malhonnête ? Expliqua t-il en levant l'un de ses fins sourcils.
- Malhonnête ? firent les deux femmes en même temps, ne comprenant pas où visiblement il voulait en venir.
- Oui, malhonnête. Je ne cherche pas quelqu'un avec qui partager ma vie. Ni une personne à aimer. Mais juste un médicament sur patte....Parce que ..je ne veux pas crever minablement. C'est malhonnête envers ce ou cette future oméga qui s'attachera à moi, sans forcément que moi je m'attache à elle....si cet oméga existe, à votre avis comment prendra t-il/elle le fait, que je ne veux pas d'une vie de couple, ni d'une vie de famille ? Hein ?
- Je comprends en effet ton point de vue, admit Petra en mouvement légèrement la tête de haute en bas dans un air plein de réflexion.
- Idiot !!! Coupa Hansi toujours plus virulente. T'es le pire Alpha que je connaisse! Il t'es jamais venu à l'esprit, que si un oméga s'attache à toi, l'inverse se produira ? Hein ? Bon sang, mais tu connais rien au être de ton espèce ou quoi ? Tu connais au moins ce que s'est qu'un lié ? Hein ?
- Bon sang, mais tu vas arrêter de me hurler dessus, gronda Livaï tel un chat furieux. Je ne suis pas un mioche ! Ne me parle pas sur ce ton !! Et oui, je connais..
- T'es propos son digne des gamins à qui je fais les cours, aux collèges et lycées pour leurs apprendre ce que sont précisément les alpha et les omégas. Bon...c'est sur t'as leur taille, et encore eux sont plus grands....mais t'es vraiment...
- Continues tes blagues de merde sur ma taille, et je te passe par la fenêtre, menaça le militaire le regard encore plus mauvais.
- Impossible, se moqua ouvertement la doctoresse un long sourire fendant son visage. Elles sont scellées pour éviter ce genre de chose..Ah ah ah !
- Oh là, là, là... Les re voila repartie, ne put que s'affliger Petra en posant la main sur sa joue.
- Tu devrais boire plus de lait, ça aide à grandir tu sais, continua de le provoquer Hansi sans doute parce que voir cette vivacité dans le regarde de son ami avait en quelques sortes, quelque chose de rassurant.
- Andouille ! Tu sais bien que je ne peux plus grandir à mon âges ! Tu fais chier !!
Durant une bonne dizaine de minutes les deux amis se disputèrent ainsi, en se provoquant en s'insultant, et où parfois d'étrange nom d'oiseau survolait la pièce. Pétra qui avait bien tentée de les calmer, avait fini par capituler et attendait paisiblement que les deux énergumènes cessent enfin de s'étriper verbalement. Quand la paix parut à nouveau sur cet étrange champs de bataille, Livaï eut l'horrible sensation d'avoir usé un peu trop de son énergie. Pour rien d'ailleurs. Fatigué, il avait passé la main sur son front moite, ce qui en outre lui fit faire une grimace un peu dégouté. De nouveau calme du moins en apparence, il était retourné s'assoir dans son lit d'hôpital.
- Bon écoute, intervient Hansi dans un sourire beaucoup plus agréable à regarder que ses grimaces pleines de provocation. Si un oméga te reconnais, il y a derrière cela de très, très forte chance que tu le reconnaisses à ton tour. Tu comprends ? Ça n'ira pas que dans un sens, si c'est vraiment ça qui t'inquiète.
- Cette discussion m'agace, bougonna un peu le brun en haussant les épaules.
- Je vais te filer quelques bouquins pour rafraichir ta mémoire un peu rouillé sur le sujet. Tu es si plein d'apriori, des fausses idées..et aussi, ajouta t-elle le sourire un coin. D'un peu d'ignorance.
- Fait comme tu veux, fichu quatre z'yeux, de toute façon à présent je vais avoir le temps devant moi.
Être lié avec sa moitié, c'était former un tout, c'était être un, et deux à la fois. C'était aussi marcher en équilibre sur une corde, sur le chemin de la vie. Et beaucoup, même en dehors, du principe Alpha Oméga, cherchaient ce même équilibre. Comme si au final, il était en un sens le but universel de chaque être humain vivant sur cette terre. Sans doute se sentirait-il mieux si en effet, il arrivait à atteindre ce même objectif. Peut-être enfin son âme arriverait à se taire pour de bon, et ne manquerait plus de le faire basculer dans une profonde folie avec ces pleurnicheries.
Peut-être ?
Les jours qui suivirent sa sortie de l'hôpital n'eurent rien d'idyllique. A nouveau son mal, venait le hanter jour et nuit, lui raccourcissant ainsi ses heures de sommeil déjà passablement bien maigre. Lorsque l'envie de dormir ne parvenait pas à aboutir à un agréable endormissement, il reprenait l'écriture. Sur son ordinateur, ou seul une discrète lumière était allumée pour l'empêcher de rester dans le noir totale, il déversait à nouveau sur des pages virtuels des lignes et des lignes d'écriture.
Toute fois, plutôt que des laisser le robinet de son imagination ouvert de manière anarchique, il décida de structurer un peu plus ses écrits. S'accrochant à un monde virtuel qu'il était entrain d'imaginer de toute pièce dans une histoire qui avait pour seul et unique but, de le divertir lui et personne d'autre. Il s'accrochait à se passe temps qui, en cette période difficile pour lui était une sorte de bulle d'air.
Mais parfois ses séances tournées court. La migraine venait frapper ses tempes, et à nouveau des pleures et des pleurnicheries à n'en plus finir, se faisait entendre en lui même.
" Nous sommes si seul..si vide....qu'attends-tu ?"
- C'est bon lâche moi...!!
" Nous voulons être un tout..."
- Je le sais bien ! Moi aussi...mais laisse moi le temps, fichu pleurnicheur ! Alors boucle là au lieu de me rendre dingue. Je cherche des solutions....
C'est dialogue qui en soit n'avait rien de logique, pour quiconque aurait pu l'observer, il n'y en eut des tas, et des tas. Mais la solution pour sortir de cette impasse n'avait rien de facile. Comment trouver cette perle rare, qui arriverait enfin à l'apaiser ? Comment être sûr aussi que cette même personne soit, quelqu'un ne serait-ce que agréable à vivre ? Sympathique et accessoirement agréable à regarder ?
Hansi, Pétra ainsi que tout ses amies avaient essayés de lui fournir quelques idées, qui pour certaines pouvaient avoir un certain intérêt. Et d'autre frôlait la bêtise profonde. A d'autre occasion, le but de toute évidence avait été de rire un peu. Et l'idée qu'il se balade à travers la ville le nez en l'air en reniflant à plein poumon dans l'espoir de sentir le parfum de l'oméga qui lui conviendrait fut mis sur le tapis.
Sidéré, le Caporal avait immédiatement grogné sur cette idée plus que grotesque, en niant vivement de la tête. Hilare rien qu'en imaginant la scène, Hansi en bonne et parfaite amie avait mis en avant des petites scénettes qui étaient loin de le mettre en valeur, mais qui fit rire un peu tout le monde. Et même si cela avait été totalement à ses dépends, s'amuser un peu lui avait fait le plus grand bien.
Mais les jours passaient, et la terrible idée de déposer une vulgaire annonce, sur un site spécialisé avait parfois frôler son esprit, tant le désespoir commençait à le noyer. Pourtant il arriva à tenir bon, et n'alla jamais jusqu'au bout de cette idée, qu'il jugeait humiliante.
Parfois lorsqu'il s'en était senti la force, il s'était accordé une balade dans un jardin publique situé à quelques mètres de chez lui, et qui était au centre de la capital. Immense, et verdoyant c'était l'endroit parfait pour les citadins en manque de nature. Des nombreuses fontaines de toutes tailles et aux désignes divers, ponctuaient les nombreux chemins de balades possible. Des bancs en pierre étaient dispersés un peu partout, et permettait aux promeneurs de prendre un instant de pause, lorsque l'envie s'en faisait ressentir.
Mais même cet endroit agréable à parcourir lorsque le soleil était haut dans le ciel n'arrivait plus à lui apporter la moindre satisfaction. Petit à petit, les couleurs semblaient disparaitre de devant ses yeux, et seul un univers fait de gris, de blanc et de noir paraissait devant ses yeux. Des fois il prenait place, sur l'un des nombreux banc et observait les couples marcher main dans la main. Les enfants courir de toutes la force de leurs petites jambes, des adolescents discuter et rire fort entre eux.. Bref il observait la vie, comme ci il n'était qu'un simple spectateur.
Comme un joueur relégué à un banc de touche. Il pouvait observé mais pas participer.
Ce mal languissant devenait insupportable. C'était comme sentir constamment mille lames lui traverser le corps et le tête. C'était comme si un siphon aspirait sa vie, et que le monde extérieur se délectait de ses souffrances.
C'était un de ces jours, ou il n'avait pas été plus loin que le premier banc à porté de vue. Le soleil presque estival malgré intensité de ses rayons avait bien du mal à chauffer sa peau. Froid comme si la mort tout doucement commençait à l'envahir ne le quittait jamais. Il s'était donc installé là, sur se banc de pierre qui faisait face à une fontaine à l'apparence plutôt modeste. Plusieurs vasque déversaient entre elles une eaux fraiche, et dont les glouglous paraissait presque chantant. De nombreux chemin fait de gravier et de sable partait de là, et proposait au marcheurs bon nombre de balade. Parfois un panneau en bois sombre indiquait la route à suivre ainsi que le nom de la promenade.
L'ombre d'un chêne, projeta sur lui ainsi que sur le sol, une protection naturel contre ce soleil qui n'arrivait pas à le réchauffer. Pourtant le monde qui grouillait autour de lui, se baladait en tenue légère digne d'un été précoce. Ses jambes étaient croisées, et entre ses mains Livaï tenait un bouquin, qui n'avait rien à voir à la tonne de livre que Hansi lui avait imposé dans le but de lui " rafraichir la mémoire." C'était juste un vieux roman, peu connu ou plutôt oublié, et qui pourtant avait réussi à animer son esprit engourdi de désespoir.
A peine eut-il le temps de lire quelques pages, qu'un message envoyée par Hansi, fit sonner son téléphone portable. Claquant avec agacement la langue, Livaï après avoir pris soins de marquer sa page, déposa le livre à coté de lui puis lut ce que la jeune femme lui envoyée.
" Regarde celle-ci, elle est trop drôle."
- Idiote...
Depuis qu'il avait avoué être près à laisser une annonce, si les choses ne s'arrangeaient pas. Sa meilleure amie pour le faire rire un peu, s'était amusée à lui montrer les pires annonces jamais vu. Et à vrai dire, elle avait su trouver un sacrée florilège d'idiotie, d'imbécilité, et de franchise terrible, qui avait de quoi en faire se gausser plus d'un.
- Voyons quand même...abdiqua le caporal piqué par la curiosité.
" Alpha cherche Oméga que saura ne pas me casser les couilles à tout bout de champs. Je suis plutôt drôle, mais personne ne comprend mon humour. Allez savoir pourquoi ? Donc si pouviez le capter ça m'arrangerait. Je suis nul en cuisine, quelques notions de ce coté là, ne serait pas du luxe, car les plats tout fait commence à me donner des gaz...."
- C'est une blague ? Ne put que rire Livaï en frottant de la paume de sa main libre l'un de ses yeux devenu douloureux par son éternel manque de sommeil. Ce gars peu pas être sérieux...
" Je serais le centre de l'univers et vous le satellite ...."
Et ça continuait ainsi sur plusieurs lignes transformant au passage ce qui à l'origine était une petite annonce, à un texte surréaliste, grotesque et qui par son contenu ne pouvait provoquer que de la moquerie et de l'hilarité.
" Ne prends pas exemple sur lui, surtout." Lui envoya au bout de quelques minutes Hansi.
" Aucune chance, je préfère crever que de déblatérer de telles conneries. Mais merci quand même, ça à eu le mérite de me faire rire."
Secouant lentement la tête de droite à gauche Livaï se demandait comment ce type avait fait pour valider son texte, et se dire :
"Ok, ça le fait ! Avec ça je vais trouver quelqu'un."
Laissant cela de coté, il prit à nouveau entre ses mains son livre, et se plongea à nouveau dans son intensive lecture. Autour de lui le bruit des passants marchants sur le gravier, les discussions de passage, ou juste quelques mots se faisaient entendre, les oiseaux, la fontaine ainsi que le vent dans les arbre arriva à ses oreilles.
Les secondes, les minutes puis les heures défilèrent ainsi, où parfois seul le mouvement de ses mains tournant une page, indiquait promeneurs qu'il n'était pas une statue. L'après-midi toucha lentement à sa fin dans un ciel aux nuances orangé et doré. Fatigué, il ferma enfin le livre dont il avait lu une bonne moitié, et qu'il claqua en le refermant, avant d'être ranger dans un espèce de vieux sac à dos un peu usée. S'étirant, il cambra un peu ses reins pendant qu'au même moment, il essayait en vains d'étirer les muscles de ses bras et les tendant vers l'avant. Après s'être relevé, le militaire hissa sur son épaule son sac à dos, avant de s'apprêter à rentrer chez lui. Lentement une migraine débutante, commençait à frapper ses tempes, lui indiquant par avance une soirée bien pénible.
Livaï marcha donc sur le sentier par lequel il était arrivé, lorsque soudainement il crut entendre une sorte de musique. Surpris, car cela n'avait rien à voir avec les bruit habituel qu'il entendait dans ce lieux, il s'arrêta un moment fronça des sourcils puis se concentra d'avantage sur son ouïe. Les notes étaient douce et pleine de virtuosité. C'était si jolie et si beau que par reflex ses pas quittèrent le chemin balisé, pour le diriger vers une nuée d'arbre aligné tel des poteaux. Il marcha durant quelques instant qu'il eut du mal à jauger, puis arriva devant une autre fontaine, ou la statue représentait un couple tendrement enlacé. Les jets d'eau à cause du vent qui se levait projetaient autour d'eux des petites gouttelette d'eau qui vinrent à s'écraser sur son visage.
Là, se tenait devant lui un homme visiblement jeune, assez grand, et dont la longue chevelure châtain ondulait au rythme du vent. La couleur de ses yeux étaient impossible à voir, car ses paupières étaient fermées. Mais ce que Livaï pouvait percevoir était les ondulations de son long corps qui paraissait se mouvoir aux rythme des notes du violon avec lequel il jouait. Sa peau était pâle, enfin c'est ce qu'il en cru, car avec la luminosité de cette fin de journée, il était difficile de juger ce détail là comme il faut.
La musique dura, dura alors que le vent parut se lever de plus en plus. Comme si son souffle était en compétition directe avec les notes de musique. Le jeune homme tout le long de sa représentation, parut ne faire attention à rien d'autre qu'à ce qu'il faisait. C'était comme si le monde autour de lui n'était pas présent, et qu'il avait été enfermé seul dans une pièce. Il jouait, comme si il ne faisait qu'un avec son instrument. Il jouait comme il respirait, il jouait avec magnificence et talents.
Mais le vent, jaloux et envieux, souffla de plus belle et dispersa dans l'air en plus de la poussière du sol, et des feuilles qu'il avait arraché au branche des arbres un parfum. Un parfum doux, sucré et qui n'était en rien artificiel. C'était une étrange effluve gourmande et agréable en soit. Et lorsque cette dernière parvient aux narines du caporal, ce dernier crut recevoir un coup de tonnerre en plein sur la tête. Ses yeux s'écarquillèrent, et ses iris d'un bleue nuit se contractèrent durant un bref instant.
Son palpitant dont les battements anarchique étaient source d'angoisse pour lui, tout comme pour Hansi, prirent une cadence terrible et soutenu et qui pourtant à cet instant précis ne le fit pas paniquer outre mesure. Un frisson couru sur sa nuque, et lui fit ressentir un étrange émoi un peu confus. C'était à n'en pas douter pour lui, la plus douce et la plus agréable des odeurs qui lui eut était donné de sentir. C'était comme si après de longues semaines de souffrance, il avait reçu le plus efficace des médicaments. Son âme, sa fichu âme pleurnicheuse parut savourer ce moment de grâce avec une étrange gloutonnerie. Comme si cela l'avait enfin fait taire, pour le laisser en paix. Comme si une joie, ou plutôt un soulagement certain lui donnait envie de rester calme et paisible.
Qui était-il ? D'où venait-il ? Pourquoi cette apparition soudaine, digne d'un conte de fée ? Muet d'émotion. Subjugué par cette musique qui venait du virtuose, Livaï resta planté tel un arbre durant un certain temps.
Malgré sa présence, le jeune homme ne lui accorda aucune attention, car il parut ne pas l'avoir entendu, ni vu. Pris dans son jeu, il paraissait encore une fois être enfermé dans sa bulle. Et pourtant, ce fut le bruissement typique des pas sur un sol forestier qui arriva à le sortir de cette même bulle. Une branche qui craqua sous le poids du militaire, qui s'en rendre compte avait fait un pas en avant, le fit s'arrêter aussitôt. Toujours silencieux le jeune homme ouvrit ses paupières dotés de deux magnifiques émeraudes claire.
Sans rien dire, le virtuose l'observa un instant de haut en bas, puis rangea son instrument dans son étui à violon. Son visage parut impassible durant quelques secondes, jusqu'à ce qu'un froncement de sourcils se fasse voir sur son teint de porcelaine.
- Un peu de retenu ! Gronda t-il en direction de Livaï qui cligna rapidement des yeux, comme si ces quelques mots l'avaient fait sortir d'une sorte de trans. Vous n'êtes pas tout seul.
- Pardon ? Répéta un peu bêtement le brun, en reprenant contenance petit à petit, tout en s'approchant du jeune homme. Excusez-moi je ne voulais pas vous faire pe...
- Même si vous n'êtes pas très grand, vous n'avez pas l'air d'être un gamin, l'évalua le type qui de toute évidence était un oméga, assez grand, mais un oméga tout de même, vue la puissance avec laquelle son parfum l'avait " retourné". Comment ça se fait qu'un adulte n'arrivent pas à se contenir un minimum ?
- Comment ça?
- Mais.. Vos saletés de phéromones....je l'ai sens d'ici et ça me met mal à l'aise !! S'emporta soudainement le gars en prenant son violon entre ses mains. N'essayez même pas de m'approcher...je suis peut-être un oméga, mais je sais me défendre !
- Hey là ! S'indigna immédiatement Livaï qui face aux menaces de son vis à vis, se sentit un peu insulté. Rapidement, il reprit le parfait contrôle de lui même. On se calme, je ne sais pas du tout ce que tu t'imagines, mais tu fais fausse route. Je ne comptes pas te faire du mal. Je ne suis pas ce genre d'alpha de merde...
Après avoir fait quelques pas en avant, tandis que le jeune homme reculait en le voyant arriver dans sa direction, le militaire reprit la parole.
- J'ai entendu ta musique et ça m'a intrigué, et puis....
Là, Livaï hésita un instant quand à la façon de dire la suite. Comment expliquer à un inconnu, qu'en une fraction de seconde sa simple vision allié a son '' parfum'' l'avait totalement perturbé jusqu'au plus profond de lui même ? A coup sûr il allait passer pour un dingue !! Ou pire...
En un rien de temps, son parfum avait su faire taire cette saloperie de maladie qui le rongeait depuis des semaines. D'ailleurs au même instant son âme, paraissait tel un chat devant un feu de cheminer, ronronner de bien être. Réfléchissant encore, Livaï après avoir fermé les yeux un instant les ouvrit à nouveau et vit le jeune homme qui se tenait toujours à une certain distance de lui, tout en se pinçant le nez. Un peu comme ci ce dernier sentait une odeur particulièrement déroutante, ou pire dégoutante, ce qui frappa immédiatement sa fierté non pas d'alpha, mais de maniaque de la propreté qu'il était.
- Bon, reprenons, je crois qu'on est parti sur de mauvaise base, se reprit le caporal en respirant profondément tout en se contenant parfaitement. Comme je l'ai dis, j'allais pour rentrer chez moi, et j'ai entendu ta musique. Comme j'étais curieux, je suis venu voir qui jouait du violon à cette heure-ci dans le parc. Et.. Si je n'ai pas pu retenir mes pheromones, j'en suis désolé. Mais en ce moment je ne suis pas très euh.. en forme......je m'excuse si cela t'a mis mal à l'aise, ou t'as fait peur.
Merde! C'était quoi ce ton plein de prudence, et de politesse. Non pas qu'il appréciait d'être constamment vulgaire ou grossier....quoi que parfois, s'était parfait pour se défouler. Mais il y avait dans sa manière d'agir, quelque chose qui lui ressemblait peu. Une extrême prudence, un ton bas et si calme, qu'il avait l'impression d'être un dresseur cherchant à amadouer un animal particulièrement sauvage. C'était trop bizarre...
- Vous êtes malade ? Répéta avec curiosité le jeune homme. C'est grave ?
- C'est..surtout chiant...enfin peu importe ça. Je..
- Restez à votre place, n'approchez pas ! Je suis désolé mais même si vous ne l'avez pas fait exprès, je n'ai pas confiance dans les alpha qui se pointent soudainement, en écrasant les autres avec leurs saleté de phéromones..Même si je vous dépasse largement, je n'ai pas confiance....
- De une t'occupes pas de ma taille, râla un peu Livaï toujours aussi sensible sur le sujet. De deux, je ne l'ai pas fait exprès. Et puis toi non plus tu ne sais pas te tenir, corrigea t-il de sa voix profonde, Moi aussi j'ai sentis ton " parfum" ! S'impatienta Livaï avant de lever les mains devant lui, comme si il capitulait encore une fois face à lui même. Une première . Mais.. Bon peu importe....Je sais que certains de " mes congénères" sont des vrais salauds, mais je ne suis pas comme eux.
- Ok, je m'excuse si...si moi même je vous ai dérangé.....mais restez où vous êtes quand même !
- Ça ne m'a pas dérangé, marmonna le brun toujours aussi perturbé, mais qui parvenait malgré tout à garder le contrôle de lui même. Pas du tout...
- Ah.. Euh....ok, marmonna le jeune homme mal à l'aise qui tenait toujours son étuis tel une arme. Si je jouais du violon ici, c'est pour plusieurs raison. La principal étant que j'attends toujours ici après ma répétition.....la seconde est personnel.
Il y eut alors un court silence durant lequel, les deux individus se toisèrent du regard. Un peu comme si en faisant cela, ils cherchaient à s'évaluer et à se comprendre. Le vent malicieux, quant à lui continuait de faire tourbillonner l'air autour de Livaï, ajoutant ainsi à son souffle une agréable odeur sucrée, qui parut tourner un peu la tête du caporal qui malgré tout parvient à tenir bon. D'un geste prudent et calme il tendit la main..
- Je m'appelle Liv..
Et puis se fut soudain, le bruit de pas rapide sur le chemin plein de gravier attira leurs attention avant même que les présentations ne furent faite. Tournant la tête en même temps, les deux hommes virent bientôt arrivée, un troisième homme très, très grand visiblement âgé au vu de ses cheveux blanc plaqué en arrière, et à l'aspect assez rigide.
- Je suis désolé pour le retard Monsieur, dit-il d'une voix grave doté d'un accent germanique. Il y avait du monde sur le route menant au parc à cause des sorties de bureaux. Si j'avais su, j'aurai laissé avec vous quelques hommes pour votre sécurité, ajouta t-il avant de lancer un regard plein de hauteur et de mépris en direction de Livaï, qui cette fois-ci ne se gêna pour en faire de même.
- Ne vous excusez pas Gustaf. Il n'y a pas lieu de le faire. Et puis, je discutais juste avec..euh ?
- Un Alpha, coupa le dénommé Gustaf dans une grimace méprisante. Monsieur comme je vous l'ai dis c'est très imprudent pour quelqu'un comme vous de restez seul. Qui sait ce qui...
- Hey papy, les interrompis Livaï en voyant ce qui de toute évidence était une sorte de majordome, se retourner lentement dans sa direction. T'es sous entendu à mon encontre son proprement insultant. Je ne suis pas un Alpha dirigé seulement pas mon instinct.
Malgré ses paroles lâchées avec dureté, le vieil homme ne lui accorda pas le privilège d'une réponse. D'un geste un peu autoritaire, le dénommé Gustaf posa sa main gantée sur l'épaule du violoniste, avant de l'inviter partir sur le champs en direction d'une énorme voiture noir de luxe qui était garée, tout au bout de chemin de gravillons.
Aussitôt se fut comme ci un mouvement de panique s'était mis à agiter l'âme même de Livaï. Il ne connaissait pas le nom de ce beau gars, ni son prénom.. ni rien au final, car il n'avait pas eu le temps d'apprendre quoi que ce soit à son sujet. Et pourtant ce jeune homme à lui seul, et en quelques secondes à peine avait réussi à apporter un calme salvateur dans son âme tourmentée. De son regard bleue nuit, il vit les deux individus s'éloigner. Son coeur à cela reprit des battements frénétique et désordonnés.
Oh non, il devait au moins connaitre son nom..
- Attendez deux secondes, murmura Livaï en les suivants sur quelques mètres. Hey ! Tu ne m'as pas dis ton prénom. Dis moi au moins comment tu t'appelles..
Surpris, le jeune homme qui était entrain d'attacher ses longs cheveux soyeux en une sorte de queue de cheval se retourna. Hésitant, sans pour autant s'arrêter de marcher, il ouvrit la bouche avant de la refermer face au visage sèvre de son majordome. Aussitôt un air désolé se dessina sur ses beaux traits, tandis qu'un regard curieux et vert restait fixé dans ses iris bleu nuit.
- Dit moi comment tu t'appelles, s'il te plait...c'est très important pour moi, continua de quémander Livaï en sentant à nouveau son corps s'affaiblir, car son âme peinée de voir cet oméga s'éloigner recommençait à faire des siennes.
Le souffle court comme si il venait de faire un marathon, Livaï s'appuya sur ses genoux, tandis qu'une horrible sueur froide roulait le long de son dos, et de ses tempes.
- Ton nom, répéta t-il en luttant contre un vertige. Au moins ça ? S'il te plait !
- Monsieur ne faites pas attention à cet homme venu de nul part, ce n'est pas prudent. Voyez comme il est bizarre, lui fit remarquer Gustaf d'un ton rigide.
- Mais il a l'air mal en point, s'inquiéta le jeune homme qui tenta de freiner un peu sa marche. Mais lorsqu'il fit ça, son majordome le prit pas le bras et l'incita à avancer de nouveau, mais devant lui cette fois-ci. Vous ne voyez pas qu'il fait un malaise ? Gustaf !!
- Avancez Monsieur, j'appellerais les secours de la voiture si vous y tenez. Mais vous savez, les Alpha parfois sont prêt à tout, pour approcher un oméga de votre rang. Ne vous laissez pas berner comme cela, c'est très dangereux...
- Rah bon sang ....marmonna le militaire avant de prendre une grande goulée d'air...Je m'appelle Livaï Ackerman, retient ça car.. je souhaite te revoir au plus vite, cria t-il peu après....comme ci un horrible affolement avait pris le contrôle de ses sens.
- Livaï ? Répéta d'une voix forte le jeune homme.
Son regard aussi bleue qu'une nuit d'encre suivit la silhouette de ce jeune homme étrange qui avait semblé paraitre devant lui comme par magie. Bientôt elle disparut dans la voiture noir, tandis qu'encore sous l'effet de l'adrénaline, et des sanglots de son âme mêlé, le militaire se laissait tomber à genoux.
La bouche grande ouvert comme si il était en pleine crise d'asthme, l'air avait quelques difficulté à rentrer dans ses poumons. Son coeur paraissait encore s'agiter sous la vision, et les effets qu'avait procuré l'agréable parfum sur sa personne. Ses mains ainsi que tout ses muscles tremblotèrent durant un temps qui lui parut infini.
Seul au milieux de cette partie du parc, personne ne pouvait le voir. Un certain temps s'écoula avant que Livaï ne parvienne à nouveau à rependre un certain contrôle sur lui même. Épuisé comme après une intense journée de travail, il sorti du parc, puis marcha d'un pas peu aisé en direction de son appartement. Ne faisant pas attention aux passants qui le regardaient d'un drôle d'air, un peu comme si ils le prenaient pour un ivrogne au pas chancelant, il prit son téléphone et appela aussitôt sa meilleur amie.
La sonnerie eut le temps de retentir une seule et unique fois, avant que la jeune femme ne lui réponde. Sans doute cette dernière s'était-elle pressé à cause du simple fait, que rare était les fois ou Livaï avait cherché à l'appeler dernièrement.
- Qu'est-ce qui se passe ? S'alarma t-elle en entendant au téléphone le souffle roque et difficile de son ami. Livaï ? Où es tu ? Réponds moi !
- Han..Hansi, je..l'ai trouvé....
- Quoi ? Fit-elle d'une voix un peu perdue.
- Je l'ai vu.....celui que mon âme cherche....je l'ai trouvé.
******
Et voila pour ce second chapitre qui à mis bien du temps à venir.
Comme toujours si vous avez aimé n'hésitez pas à mettre un petit commentaire ça fait toujours plaisir et surtout ça m'encourage à continuer. Dans tout les cas, j'espère que ce chapitre vous à plu.
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