Chapitre deuxième : Scène d'horreur

     C'est parti pour un deuxième chapitre ! Celui-ci est un « peu » plus sanglant, comme le titre le laisse penser ! J'espère qu'il vous plaira ! Bonne lecture 📖



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     Des cris résonnèrent dans la salle, les élèves étaient complètement abasourdis par le trou béant. Ça y était, les terroristes allaient en finir avec eux, la mort avait préparé sa faux pour les adolescents du lycée Gaëlle Morneau.

     Alors que chaque paire d'œil fixait avec incompréhension et appréhension la nouvelle ouverture, un être, que l'on pourrait qualifier de monstre, entra mollement. Les adolescents, paniqués, se ruèrent derrière le bureau de la professeure dans des cris et des supplications.

     Cette créature tirée d'un film d'horreur possédait quatre pattes en métal recouvertes de sang, chacune d'entre elles ayant l'air aussi aiguisée que le couteau d'un chef et tellement pointue qu'elle pourrait percer n'importe quelle matière. Sa queue, faite de chaire et d'une plaque de fer épaisse par-dessus, était munie d'une masse sanglante qui devait écraser qui ou quoi que ce soit se trouvant sur son chemin. Le dos, composé des mêmes matières, était couvert de pics, tel un hérisson, et enduit d'une substance transparente. La créature possédait également deux bras qui s'apparentaient aux pattes d'une mante religieuse. Quant à la tête, elle était la partie la plus terrifiante du corps. Du haut de ses deux mètres cinquante, plusieurs petits yeux à l'air sournois entouraient le crâne visqueux et lisse par le front. Dans la gueule, des rangées de centaines de dents rougies ne demandaient qu'à déchirer la chair des adolescents pétrifiés.

     Au-dessus du vacarme qui submergeait la pièce et les couloirs, des cliquetis résonnaient en union avec chaque patte posée du monstre. Puis d'autres se firent entendre, en décalage. De plus en plus d'êtres se rassemblaient à l'entrée de la fente. La vision de quatre créatures irréelles ne fit qu'attiser la peur des élèves qui crièrent plus fort, pleurèrent, prièrent et implorèrent. Cependant, ils remarquèrent rapidement que les nouveaux arrivants ne bougeaient plus. Peu à peu, ils se calmèrent et le silence, interrompu par quelques pleurs, revint après cinq minutes qui parurent bien plus longues pour les hommes que pour les intrus. Plus personne n'osait bouger.

     Une voix, masculine, impérieuse et pourtant très douce, résonna dans une langue étrangère. Les monstres se mirent alors à avancer. Un nouveau vent de panique submergea les élèves. Ils se précipitèrent vers la porte, sans qu'aucun ne puisse la franchir. Un autre être tiré d'un film d'horreur la gardait. Celui qui se trouvait le plus proche de la créature vit sa tête se décrocher de son corps et atterrir, après mastication sanglante, dans le ventre du monstre qui avait désormais la gueule dégoulinante de liquide vitale. Tentant de faire volte-face, la moitié des élèves se retrouva à terre, les uns marchant sur les autres. Profitant de l'occasion, les monstres se jetèrent sur les plus vulnérables.

     Certains adolescents se cachèrent sous les pupitres, au sol, ou sous le bureau, entre les jambes de la professeure qui avait perdu connaissance, tandis que d'autres mimèrent un cadavre. Cependant, aucune technique ne fonctionna. Tout à tour, ils se firent lacérer, dévorer ou écraser. Au milieu de cette scène d'horreur, deux personnes s'étaient isolées comme elles le pouvaient. Matthieu se tenait droit, la tête haute malgré les atrocités qui se déroulaient dans la pièce alors qu'Ariel avait perdu pied. Complètement passive de ce qui se tramait, choquée de la vision barbare qui s'offrait à elle, elle essayait d'imiter tant bien que mal son meilleur ami, sans vraiment comprendre pour quelle raison il lui demandait de faire ça.


_ Écoute, Ariel, je sais comment nous sortir de là, mais pour qu'on réussisse il faut que tu m'écoutes et que tu fasses ce que je te dise, d'accord ? lui demanda le plus posément possible Matthieu malgré la tension qui traversait tout son corps. Les... créatures surveillent le trou dans le mur et la porte, donc notre seule porte de sortie est l'une des fenêtres. Deux d'entre elles se trouvent à côté d'une gouttière, nous pourrons descendre par là, expliqua-t-il tout en surveillant ce qui se passait autour de lui.


     Ariel le regarda désespérément. Dans une telle pagaille, son seul point d'ancrage était son meilleur ami, mais jamais il ne pourrait la sauver d'une telle situation. Ils s'étaient promis il y a bien longtemps déjà, au parc, sous le vieux chêne de la zone interdite, que quoi qu'il puisse se passer, ils se protégeraient mutuellement. Jamais, ô grand jamais, Ariel ne s'était attendue à être confrontée à ça. Totalement dépassée, elle s'accroupit contre le mur, le regard vide.

     Voyant celle qu'il considérait comme sa sœur dans un tel état, Matthieu paniqua. Il voyait déjà l'une des créatures qui s'avançait pour la dévorer, attirée par sa vulnérabilité. Vivement, il attrapa le bras d'Ariel et la releva. Face à face, il pu voir les larmes qui dévalaient les joues de la fille la plus forte au monde à ses yeux. Meurtri, il s'efforça de ne pas perdre la face. Il la secoua tout en l'encourageant du mieux qu'il le pouvait.


_ Bordel, qu'est-ce que tu fous ?! Tiens-toi droite ! Je sais que ça n'est pas facile, mais il faut le faire ! Fais-moi confiance, je t'en prie ! Reprends-toi et allons-nous en ! On en est capable ! Pense à ta mère, à ton père, à moi ! Aucun de nous ne pourra survivre en pensant au fait que tu aurais pu t'en sortir, mais que tu ne l'as pas fait !


     A l'entente des ceux qui lui sont chers, Ariel retrouva un semblant de conscience. Elle jeta un œil derrière le blond et vit la créature qui s'était approchée se déchaîner sur son camarade Marco à l'aide de sa masse en bout de queue, l'enfonçant grossièrement à plusieurs reprises dans sa tête et son abdomen. Le jeune homme avait désormais la moitié du corps en charpie. Elle inspira profondément, toussa en sentant l'odeur âcre qui régnait dans la pièce et considéra Matthieu.


_ Mais qu'est-ce que tu racontes ? On est au deuxième étage, on y arrivera pas... murmura-t-elle, dépitée.


_ Ariel, commença-t-il, si tu as confiance en moi et que tu veux sortir d'ici, qu'est-ce qui t'empêche de me suivre ? Au pire des cas, et ça n'arrivera pas, tu te fera tuer en agissant, pas en restant assise. Tu te rappelles quand tu as dit que tu aimerais servir l'armée ? Il est temps de passer ton épreuve.


     Matthieu avait raison, même si elle devait mourir aujourd'hui, elle le ferait avec un minimum de dignité. S'attaquer aux monstres n'était pas une option, ce serait juste un suicide arriéré. Elle acquiesça fébrilement, mettant tous ses espoirs dans les capacités du blond. Ce dernier estima de nouveau la situation et se tendit imperceptiblement.


_ Suis-moi, il y a de moins en moins de survivants. C'est triste à dire, mais tant qu'ils tuent les autres, ils ne font pas attention à nous.


     Voyant que l'adolescente avait repris ses esprits, le jeune homme se dirigea, plus ou moins confiant, vers le tableau et commença à longer le mur en direction des fenêtres, prenant soin d'enjamber les cadavres et d'éviter les autres élèves terrifiés. Il jeta un coup d'œil pour s'assurer que son amie le suivait.

     Toutefois, elle n'avait pas bougé. Elle l'observait. Il lui fit alors signe de le suivre, mais il sut que ce geste était vain, elle avait trop peur, elle était envahie de doutes. Cependant il la connaissait. Il savait comment la convaincre de loin. Il mima alors des gestes dans sa direction, faisant usage du langage des signes. Ariel tenta de concentrer son regard sur ses mains, elle qui avait du mal à traduire les signaux en temps normal.

A la vie, à la mort

      Ces mots lui rappelèrent leurs années de primaire, lorsqu'ils chantaient en chœur ces paroles. Depuis, ils en avaient fait leur devise. C'est à peu près à cette époque qu'elle avait décidé qu'elle deviendrait soldate. Au fond, elle n'était pas vraiment sûre de vouloir ça, elle avait peur de rater certaines choses. Au fil du temps, cette volonté s'était amoindrie, ne devenant que des paroles en l'air. Mais, en souvenir de la petite fille turbulente et innocente qu'elle était, elle continuait de le dire. Nostalgique de son passé, confiance et courage revinrent à la charge, lui arrachant même un léger sourire qui s'effaça presque aussitôt, à peine perceptible. Elle imita alors son meilleur ami, toujours avec une pointe d'inquiétude.

     Celle-ci s'accentua lorsque l'un des monstres s'arrêta d'éventrer le cadavre de Madame Da Silva pour la dévisager. Par instinct, elle se figea brutalement et coupa sa respiration, comme si la bête la détectait grâce à cela. La créature commença alors à s'avancer, et Ariel recula. Le monstre accéléra et Matthieu entama une marche rapide vers son amie. Puis elle se souvint. « Sois droite, aie la tête haute et sois fière. Ne montre pas ta peur et tu survivras plus longtemps. » lui avait affirmé Matthieu dès qu'il les avait vus. Ariel nota ce fait dans un coin de sa tête pour lui poser quelques questions plus tard. Oui, eux deux auront un futur, ils vivront comme ils se l'étaient promis. Elle pourra donc poser sa question plus tard.

     Cependant, pour le moment elle avait un problème gargantuesque à régler. Elle essaya de se détendre malgré la vision d'un monstre qui s'approchait dangereusement d'elle. Ses épaules s'affaissèrent, son regard s'adoucit légèrement et elle recommença à respirer. Le monstre ralentit. Puis il accéléra de nouveau lorsque l'un des camarades de classe des deux amis attrapa violemment le bras d'Ariel et la supplia de l'aider en pleurant toutes les larmes de son corps.

     A la vue de la bête, il hurla à s'en briser les tympans. Puis un bruit spongieux remplaça le cri. Une masse était désormais enfoncée dans son visage. Du sang gicla sur Ariel qui retint avec d'énormes difficultés des larmes. Les deux mains eurent un spasme et lâchèrent le bras. Elle resta figée, jusqu'à sentir une autre main réconfortante caresser son épaule. Elle sursauta puis se retourna vers son ami qui lui demanda en chuchotant de rester calme et d'avancer le plus doucement possible. Elle considéra de nouveau le monstre à quelques centimètres d'elle qui commençait à dévorer le jeune garçon, puis fit un pas sur le côté, toujours en le fixant. Elle continua la manœuvre, comme Matthieu, jusqu'aux fenêtres.

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