Ça faisait trois jours que mon père n'était pas passé à la maison. On s'attendait presque à ce qu'il ne revienne pas, mais finalement le voilà qui était revenu, quelques heures plus tôt.

Lorsqu'il était rentré, j'étais dans la rue entre chez toi et chez moi, et je te montrai mes vieux rollers, te disant que s'ils étaient à ta taille, il ne fallait pas que tu hésites à les prendre. Ils étaient bien trop grands pour Lola.

Ils étaient un peu trop petits pour toi, mais finalement tu les avais tout de même pris. Tu avais dit que ça te passerait le temps.

C'était à ce moment-là que mon père était rentré. Il avait arrêté la voiture le long du trottoir et était allé ouvrir le garage avant de la rentrer. Il n'avait même pas daigné nous saluer.

Là, nous étions en train de manger. Il discutait de ses horaires des jours à venir avec Maman. Ça me rendait malade, de le voir ainsi : indifférent à toi, à moi, à nous tous dans le fond.

Comme s'il avait décidé que nous n'étions plus que des formalités depuis bien longtemps.

J'avais tellement honte lorsqu'il était là, Angel.