Le violon qui dansait
Le violon dansait dans ses bras, la mélodie s'échappait délicatement mais à la fois rapidement, comme si, elle savait qu'elle pouvait disparaitre en un seul instant.
Vite,
Vite,
Vite.
Rythmes successifs, répétions, yeux fermés.
Le son l'accompagnait, l'instrument existait.
Face à ces étincelantes mélodies, le monde les regardait jouer. La passion succombait à chaque seconde, à chaque instant. C'était comme si l'outil avait une âme, une âme remplie d'aventures qui souhaitait juste partager, qui s'offrait pleinement aux passants.
Vite,
Vite,
Vite.
Encore et encore.
Il était le centre d'attention, les gens ne pouvaient lever leur regard de l'instrument. Pendant quelques minutes, il était tout. Il profitait de ce moment, il nous regardait, fier de montrer de quoi il était capable.
Tout allait à la perfection, la main du maître connaissait par coeur les partitions, comme si elle avait toujours été sur l'instrument, comme si elle faisait partie de lui.
Durant ces quelques minutes un combat féroce prenait place, le magnifique violon combattait les bruits extérieurs, ses frères, son maître. Il régnait sur eux.
Il persistait, encore et encore.
Vite, plus vite, encore plus vite.
Il savait qu'il ne lui restait plus que quelques moments de gloire, alors, il les saisissait. Il les domptait.
Les spectateurs écoutaient toujours enchantés, manipulés, sans pouvoir s'éclipser, sans pouvoir respirer. Ils étaient dévoués à l'instrument, attirés par lui tel deux aimants opposés.
Tout montait en crescendo.
Plus fort.
Vite,
Vite,
Vite.
L'instrument était resplendissant, merveilleux. On pouvait voir qu'il était fier.
Il exprimait ses mots et ses maux à travers une simple mélodie. Finalement, il y avait nul besoin de véritables mots, la musique était un flot de paroles. Il criait ses histoires, il expliquait tout, chaque détail avec une précision intime.
Il donnait cette impression que toute la pièce était à lui, qu'il surpassait le monde. Les murs l'entendaient aussi et l'acclamaient. Ils vibraient dans le même sens, dans le même son. Ils l'encourageaient, ils lui permettaient de répandre son art à quelques kilomètres.
Et pourtant, même si il semblait se donner corps et âme à sa prestation, cela semblait si simple, si à portée de main.
C'était rafraichissant à voir, à expérimenter.
Il était réellement éclatant, brûlant, rempli de mille et une couleur, rayonnant.
Et c'était sûrement pourquoi autant de gens étaient captivés par son existence.
Le violon dansait, le violon vivait.
Même après sa dernière note, même après qu'il est fini son spectacle, même après les acclamations, même après les questions, les yeux brillants, les sourires satisfaits, les coeurs rassasiés.
Même une fois terminé les gens ne pouvait l'oublier, il était inscrit dans leurs mémoires à tout jamais. Un souvenir, une récollection, un rappel constant de la beauté qu'il émanait, qu'il partageait avec le monde.
Les passants qui l'avaient écouté, tendu une oreille, gardaient à présent en eux un sentiment indescriptible, particulier, extraordinaire, inconnu.
Un sentiment spécial.
Car il était spécial.
Il était le violon qui dansait, le violon qui vivait.
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