Il s'appelait Charles et il avait les yeux bleus-gris, un mélange de ciel et de nuages. Il était grand, presque un géant. Il avait un début de barbe sur la moitié de son visage et des fossettes sur le coin de bouche. Il avait les cheveux bruns, un peu plus foncés que le chocolat au lait, un peu plus clairs que le chocolat noir.

Il fumait. Dès qu'il avait un peu de temps libre, il sortait son briquet rouge pétant et son paquet de cigarettes. Entre deux cours à son université, avant son job d'étudiant, après avoir pris sa douche, dès qu'il avait le temps.

Vu de loin, c'était un personnage assez banal. Quelqu'un qui se fondait dans la masse, quelqu'un qu'on ne connaissait pas et qu'on n'avait pas particulièrement envie de connaître.

Tout semblait aller bien pour lui, il avait une petite routine, de l'argent et un appartement. Sauf que Charles se sentait vide.

Et depuis un certain temps, ça le dérangeait beaucoup. Ça occupait toutes ses pensées. Il voulait trouver la cause de ce grand trou dans sa poitrine. Alors, il commença à parler avec des gens. Il pensait peut-être que c'était la cause principale.

Pourtant, rien ne s'arrangea, il y avait seulement réussit à sortir de faux sourires. Et il n'aimait pas ça, autant ne pas sourire si c'était pour montrer quelque chose de faux.

Alors, il arrêta d'essayer.

Il continua sa routine habituelle, en silence.

Il commença à regarder les gens, essayant de discerner leurs comportements, essayant de voir si eux aussi ressentaient ce qu'il ressentait.

Mais, personne ne su l'aider. Toutes les personnes qui passaient devant lui avaient toutes sortes d'émotions, on pouvait y voir la tristesse, le stress, la colère, la joie, l'ennui. Cependant, aucun n'était dénué d'émotions, aucun n'avait l'air aussi vide que Charles.

Il se sentait un peu seul, avec ce gros trou dans sa poitrine.

Au milieu de la nuit, il pensa peut être que ce trou était le début d'un cancer. Un cancer de poumons, et ça semblait logique pour lui, vu toutes les cigarettes qu'il fumait par jour.

Le lendemain matin, il alla voir un spécialiste pour faire des examens. Pourtant rien d'alarmant n'apparut dans ses résultats, il était presque en bonne santé.

« Il faudrait juste diminuer le nombre de cigarettes que vous consommez » étaient les mots du médecin.

Mais, ce n'était pas le tabac qui était entrain de tuer l'intérieur du jeune homme.

Quelques jours plus tard, lors d'un de ses cours à l'université, il se demanda si c'était vraiment sa vocation. Il se demanda si l'économie et le business étaient vraiment faits pour lui. Peut-être que c'était ça, qui causait ses douleurs du coeur.

Il commença à prendre des cours de poterie, de langues, d'informatique, de musique. Rien, ne lui plaisait. Rien, ne changeait. Alors, il arrêta ces cours supplémentaires et se concentra uniquement sur le business. Son premier choix.

La sensation de vide persistait, elle ne s'en alla pas, elle augmenta au point où il n'arrivait plus à se lever de son lit.

Alors, il alla voir un psychologue.

« Qu'est ce qui vous amène ici ? » Demanda celui-ci.

« J'me sens vide » Expliqua Charles.

Après avoir parlé plus d'une heure, le médecin lui conseilla de rendre visite à sa famille, de revoir des connaissances qu'il n'avait pas vu depuis longtemps. Il lui conseilla aussi de voyager, d'essayer un nouveau travail.

« Le changement de votre routine vous fera probablement du bien. » Furent les derniers mots du psychologue avant de fermer la porte de son bureau.

Le jeune homme décida d'écouter ses conseils, après tout, il n'avait rien à perdre.

Pour commencer, il démissionna de son job d'étudiant et trouva un autre travail dans un petit café de sa ville.
Le petit café lui convenait mieux, il était plus proche de son appartement et un peu mieux payé. Et il y rencontra quelques personnages uniques et marrants. Il se sentait bien dans cet environnement.

C'était plus calme, plus agréable.

Mais, une fois son travail terminé, le vide s'emparait à nouveau de son coeur.

Un soir, devant un match de football, avec une bière à la main, il décida d'aller voir sa famille, qui se trouvait à sept heures de route de chez lui.

Ça faisait deux ans qu'il ne leur avait pas rendu visite.

Il prit alors sa voiture, mis ses écouteurs dans ses oreilles, n'oublia pas de prendre son éternel briquet rouge pétant et partit pour deux semaines.

Avant d'arriver dans le petit village de son enfance, il se rendit dans un cimetière.

« Salut grand frère, ça faisait longtemps. » Dit-il à la tombe en face de lui.

Et il lui parla quelques temps.
Peut-être qu'il avait besoin de se faire pardonner pour ne pas avoir rendu visite à son frère. Il devait se sentir seul dans ce petit cimetière.

Après avoir passé une dizaine de minutes à parler à son frère, Charles alla à la maison de ses parents.

« Mon grand, tu nous a manqué. » Annonça la mère du brun, les larmes aux yeux.

Ils se prirent dans les bras et il ne put s'empêcher de penser, que ça lui faisait du bien ce peu de contact physique. Il se rendit compte qu'il manquait d'amour.

Il passa deux semaines aux côtés de ses parents et de ses cousins, vivant dans son passé, comme si il était retourné à sa période d'enfance. Et en traversant les ruelles de son villages, il se sentit nostalgique.

*

De retour à Paris, le jeune homme se retrouva face au psychologue une dernière fois.

« Comment vous sentez-vous ? » Demanda celui-ci.

« Mieux. »

Il ne mentit pas vraiment, il allait mieux qu'avant. Le trou dans sa poitrine était moins grand. Mais, il était toujours là. Ça frustrait Charles, mais il savait qu'il devait apprendre à vivre avec.

C'était dur, mais c'était comme ça.

Et un jour, dans son appartement, il trouva un pinceau. Il trouva aussi un pot de peinture noire.

Et c'était comme un cadeau venu du ciel, pour alléger ses peines et le vide toujours présent dans son coeur.

Alors, il s'assit à une table, pris le pinceau et peignit pendant des heures et des heures, des jours et des jours, des mois et des mois.

Il peignit son malheur et un poids s'enleva de ses épaules.

Il s'appelait Charles et, c'était un artiste.

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( nsdjkdndjd je sais pas du tout quoi en penser mais, j'espère que ça vous a quand même plu )