Chapitre 20

Point de vue d'Emy : 

Ça fait maintenant environ une semaine que je l'ai embrassée pour la première fois. Une semaine qu'on se voit presque tout l'temps. Une semaine que j'ai du mal à croire que j'ai fait ça, que je l'ai embrassée.

C'est officiellement les vacances et j'ai peur. Oui, j'ai peur, parce qu'elle va partir pendant un mois en Inde, un mois putain ! C'est long... Qu'est ce que je vais faire pendant un fucking mois sans elle ? 

Ça fait une semaine qu'on s'est embrassées, une semaine que j'ai peur, car c'est une fille, je sors avec une fille. Mes sentiments se développent, j'ai de plus en plus de frissons quand elle me prend la main ou qu'elle s'empare de mes lèvres. Qu'est ce que je vais faire ? Je veux pas la laisser seule... 

Il est minuit passé, déjà. Le temps passe vite... Je suis assise dans mon lit, incapable de m'endormir. J'allume la lampe torche de mon portable, sors mon journal intime, même si c'est démodé et que je trouve que ça fait petite fille, genre "Oh oui, je vais écrire des choses sur mon amoureux !", je vais quand même écrire. Puis, sinon il reste vide, donc autant le remplir, non ? 

Je l'ouvre et regarde les pages, recouvertes d'une écriture qui se voulait jolie mais qui est absolument dégueulasse. A croire que je ne savais pas écrire. Les phrases étaient horrible, une faute d'orthographe par mot. En plus, je racontais de la merde.... J'aime pas dire ça, j'ai l'impression de parler de quelqu'un d'autre, que ce n'était pas moi qui avait écrit... Que c'était une personne, qui me ressemblait, mais qui n'était pas moi, et qui était plus petite... Je suis bizarre, je ne sais pas si vous allez comprendre... 

Je cherche longtemps quoi écrire, et je trouve enfin : 

"Salut. Je ne t'ai pas encore parlé d'Elle. Je sais que c'est débile de parler à un carnet, ou à un moi de plus tard, un moi plus vieux... Bref, Elle, c'est d'Elle que je vais parler. Elle qui emplit mes mots, mon corps, mes nuits. Elle qui a volé mon cœur, qui l'a même arraché avec trop de barbarie, tellement de barbarie qu'il l'aime tout entier, peut importe que je le veuille ou non, Elle l'a emporté bien loin, trop loin pour que je puisse le rattraper, maintenant c'est trop tard. Je l'aime, même si j'ai du mal à l'accepter. J'ai beaucoup de mal, tu sais ? J'aime les filles, enfin, cette fille... C'est bizarre. Mais... Je ne regrette en rien les soirées qu'on passe ensemble, sur le balcon, ces bras autour de mon corps si imparfait... Ses lèvres sur les miennes, dans le noir... J'ai peur de voir son visage, et de me dire que je fais n'importe quoi, que c'est n'importe quoi de l'aimer. Alors on reste dans le noir. Ce noir qui nous cache au monde entier, ce noir si oppressant mais pourtant si rassurant. Elle est extraordinaire, Elle, qui a volé mes nuits. Je crois que c'est mon premier vrai amour. Elle a prit mon cœur et cette fois ci je ne l'ai pas récupéré."

*  *  *  *

Aujourd'hui, je dois aller chez Sarah. Elle m'invite pour la journée, et la nuit aussi. Mon cœur bat vite à l'idée de la revoir, même si ça ne fait pas plus longtemps que ça qu'on est séparées. La journée se résume à fou rires et joie. Ce soir, on regarde "L'île des Miam'nimaux", un truc con, un dessin animé où il y a une île remplie de nourriture.... Vivante. C'est trop mignon, et on rigole bien. Il est tard. Environ 4h du matin. On mange dans sa chambre, du chocolat, des bonbons, que des trucs qui faut pas quoi... 

On descends dans sa cuisine, on se lance dans un débat philosophique, essayant de définir ce que c'est des gens normaux. 

-Pour moi, la normalité n'existe pas. Dis-je.

-Je sais pas... Peut être que si... 

-Alors, c'est quoi être normal pour toi ? On est tous différents... 

-La normalité, c'est d'être tous différents ? 

Et pour vous, c'est quoi ? Moi, je sèche. 

Je boude parce qu'elle veut remonter. 

-Si tu viens pas, je m'assois sur toi. 

-OK. 

Elle sourit et me regarde, je ne bouge pas, je suis bien, là, moi... Elle s'assoit sur moi, je l'entoure de mes bras. 

-Bien installée ? 

-Oui. Elle me fait un grand sourire, puis se relève en me tirant. Je lui tourne le dos, je boude. 

-Oh, fait pas la gueule... 

Elle soupire.

-Bon, moi, je remonte. 

Elle marche vers les escaliers, je la double et m'accroche au dessus de la porte pour sauter la petite marche qui sépare la cuisine des escaliers. 

-Fait le, c'est trop bien ! 

Je reste en face, et quand elle s'élance, une de ses mains vient se plaquer contre ma nuque, elle écrase ses lèvres sur les miennes, je l'entoure de mes bras pour qu'elle garde l'équilibre. 

Et c'est exactement pour ça que je boudais. Pour qu'elle m'embrasse. Pour sentir encore ses lèvres sur les miennes, même si ça me fait affreusement peur. 



Voilà le nouveau chapitre ! Il vous plait ? N'hésitez pas à poster un commentaire comportant votre avis, une réponse à la question de ce chapitre, ou ce que vous voulez... Sachez que ces souvenirs sont maintenant une partie de vous, vous les connaissez. 


N'oubliez pas, l'amour est puissant, destructeur, magique. 

Comment définir l'amour, pour vous ?

Stacy, c'est pas bien d'avoir lu. 

PS : Bretelles de rêve sur la photo, non Sarah ? 

J.


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