Acte 2 - Un autre monde
UNIVERS_UNDERTALE / TIMELINE_N°2341 /
Année XX23 : Dans l'Underground, un homme soupirait. Il venait tout juste d'arriver et il avait déjà réussi à se perdre. Pourquoi il était venu déjà ? Un monstre ressemblant à un volcan miniature vint à lui le voyant déboussolé.
- Bonjour monsieur ! Vous avez besoin d'aide ?
Il se fit violence pour ne pas montrer sa réticence à lui parler.
- Oui s'il vous plaît. À vrai dire, je suis nouveau et je ne sais pas où je me trouve, répondit-il poliment.
- Ne vous inquiétez pas, je vais vous amenez voir Lyse ! s'exclama joyeusement le petit monstre.
- Lyse ? répéta-t-il.
- Oui c'est une hybride très gentille, elle pourra te faire visiter plus en profondeur notre monde. Je ne peux pas aller plus loin qu'à Waterfall.
Décidément il ne comprenait rien à rien. Mais le garçon décida de lui faire confiance et de suivre le volcan. Il discuta un moment avec le monstre et saluait les autres habitants. Tout le monde était très gentil et il commençait à reporter son jugement sur ce peuple. Une fois à l'entrée de Waterfall, il quitta son guide et continua sa route mais la région était connue pour être un vrai labyrinthe. Il perdit de nouveau son chemin et essaya de revenir sur ses pas mais il sentit une présence autour de lui. Quand il tourna la tête vers l'eau, il vit un poulpe géant à la tête en forme d'oignon le regarder. Il avait l'air stupide.
- Hé, toi ! T'as l'air de ne pas savoir où tu es. Tu veux voir l'enterrement ?
Il ne savait pas de quoi cette chose parlait mais peut-être qu'il l'aiderait à se remettre sur la bonne voie. Il suivit alors son nouveau guide qui lui en apprit plus sur cet endroit.
- Ça fait un peu plus d'un an que je vois des humains venir ici et là. Ils sont tous très gentils et parfois ils jouent avec moi. Je suis heureux que le corps de la première ambassadrice soit finalement enterré ici. L'hybride s'est vraiment battue pour que les gens de la surface acceptent. D'ailleurs, elle s'est un peu plus ouverte à nous depuis quelques mois. Il y a aussi ses amis qui font toujours beaucoup de bruit. Il paraît qu'ils ont fait beaucoup de mauvaises choses mais moi je les trouve tous très sympas. Au fait j'ai oublié de te dire, je m'appelle Onionsan. Et toi ?
Le monstre racontait des choses sans sens, ni ordre précis. L'humain ne comprenait même pas la moitié de ce qu'il disait mais il s'en fichait, il n'était venu que pour une raison.
- Jonathan, lâcha-t-il brièvement.
Ils arrivèrent finalement dans un jardin de fleurs écho isolé du reste de la région. De nombreux humains et monstres s'y trouvaient tandis qu'une pierre tombale se posait sur le sol. Elle était faite de marbre et une plaque de verre était incrustée dans la pierre couvrant une photo. On y voyait une magnifique jeune femme châtain souriante tenant sur ses genoux une petite fille aux cheveux blancs et au même sourire que sa mère. L'enfant tenait un portrait de son père squelette.
Jonathan restait en retrait attendant que ça se termine tout en regardant la raison de sa venue. Quand ce fut terminé celle-ci se retourna et le vit, choquée. Lui jetant un regard rempli de dégoût, elle partit dans une direction contraire à lui. Mais ce n'était pas l'avis de Lyse qui remarqua le nouveau et alla le voir.
- Bonjour. Je suis Lyse. Tu viens d'arriver ?
Il hocha la tête tout en se demandant pourquoi elle portait un cache-œil aussi imposant. Le garçon se présenta rapidement et quand il voulut l'informer de sa situation, un homme aux longs cheveux violets vint vers eux.
- Cedia veut se barrer et elle est limite au pas de course ! s'exclama-t-il effrayé.
- Elle ? Courir ? T'es sûr de toi ? s'affola l'hybride à son tour.
Jonathan la chercha du regard avant de la voir portée en mode sac à patate sur l'épaule d'Ira. Elle se débattait comme elle pouvait mais quand l'encapuchonnée lui hurla dessus elle arrêta complètement de bouger. Ce n'est qu'au moment où toute la bande d'amis fut autour de Lyse que l'encapuchonnée reposa Cedia.
- C'est qui lui ? demanda Gula sans tact alors qu'elle mangeait un sandwich.
- Jonathan. Il vient d'arriver. Ce sont mes amis mais t'as dû les voir lors de la conférence.
- Qu'est-ce qu'il vient faire là ? questionna sèchement la paresseuse.
- Ben... ça me parait évident, non ? répondit l'hybride.
- Non.
Puis l'ancienne empoisonneuse leur tourna le dos et partit en direction de Snowdin. Les criminels s'échangeaient des regards. Ce n'était pas dans son habitude d'avoir ce comportement. Jonathan partit d'un pas rapide dans sa direction laissant en plan les autres humains qui ne se posèrent que plus de questions. Un silence se fit entre eux puis une mauvaise aura apparut autour.
- Non, essaya d'intervenir Ira. Je sais ce que vous avez en tête et je vous interdis.
- Ma sœur me cache quelque chose, murmura Indi. Allons l'espionner !
Il n'y eut aucune opposition et celle dont on ne voyait pas le visage fut traînée de force par ses amis.
Pendant ce temps, le nouvel arrivant avait finalement rattrapé la belle au bois dormant. Ils se fixèrent, l'un désolé, l'autre pleine de haine.
- Dégage d'ici. Maintenant.
- Je suis rentré dans l'Underground par effraction, c'est un délit donc je suis obligé de rester là.
- Alors je t'interdis d'approcher quiconque !
- Si je suis venu c'est pour toi.
- Et tu sais très bien pourquoi je ne veux plus te voir ! On ne s'est pas quittés pour rien.
- Je sais.
- Tu es contre la cause des monstres !
- Et je suis prêt à changer ça si ça me permet de te retrouver.
- ... Je ne ressens plus rien pour toi, lança Cedia.
- Je t'aime comme au premier jour.
Un rire interrompit la discussion. Ils se retournèrent et virent toute la petite bande avec Gula qui ricanait. Chacun avait sa réaction : les cheveux de Lyse étaient devenus blancs et elle arborait un sourire espiègle, Veno les regardait avec plein de sous-entendus pervers, Ira faisait la blasée par rapport au comportement de ses amis, Vata semblait concentré par ce qu'ils disaient et Indi était attendrie par les paroles de Jonathan. Celui-ci tout comme la jumelle rougissaient de gêne.
- Je sens qu'on va bien s'amuser, déclara la cannibale.
*****
Au Grillby's, on profitait du calme qui régnait tout en ignorant les blagues que pouvait faire Sans de temps à autre. Monstres et humains jouaient aux cartes, certains discutaient et on entendait quelques uns penser au projet de construire une nouvelle école. On s'y sentait reposé et une atmosphère agréable y régnait. C'était louche. En regardant l'heure, le gérant du bar comprit que ce petit instant de répit n'était que le prélude de la tempête.
- Dégage Jona' !
- Lâche-moi Veno !
Deux voix stridentes vinrent percer les tympans des personnes présentes dans le bâtiment. Cedia et Ira y rentrèrent pour s'installer au bar l'air énervé et tous les autres de la bande arrivèrent à leur tour ainsi que Jonathan. Lyse s'approcha du comptoir pour saluer sa petite-amie tout en riant du comportement des femmes entrées plus tôt.
- J'adore, maintenant on a deux tsunderes pour le prix d'une.
- Répète un peu ! s'exclamèrent les concernées en cœur.
- Prends tout ce que tu veux Cedia, intervint l'ex de celle-ci. Je paierai tout !
- Si ça te fais plaisir... Gula sert toi autant que tu veux c'est moi qui offre !
Céléné ria à cette farce alors que la cannibale s'attelait déjà à son activité favorite, manger. L'hybride se rapprocha de son amante pour lui susurrer à l'endroit où devait se trouver son oreille :
- Tout est prêt ?
- Oui. C'est dans la réserve, répondit-elle sur le même ton pour que personne autour ne puisse entendre.
Lyse fit un signe de la main que Vata intercepta avant de se diriger vers Sans et lui dire que tout était bon. Ce dernier alla donc dans la réserve disparaissant pour quelques minutes. Les lumières s'éteignirent subitement ne laissant plus que la lueur émise par les deux monstres de feu. Seules deux personnes furent surprises de ce qu'il se passait. Un gâteau arriva conduit par Sans sur un chariot avant que tout le monde ne s'exclame :
- Joyeux anniversaire !
Indi et Cedia se regardèrent surprises. C'est vrai qu'elles avaient vite perdu l'habitude de fêter ce jour. Ils mangèrent tous dans la bonne humeur la pâtisserie et parlèrent de choses diverses et variées.
- Comment avez-vous su ? demanda celle aux mèches roses.
- Jonathan a su s'informer auprès de ta sœur, déclara joyeusement Gula.
La paresseuse se renfrogna mais fit tout de même face à son ancien petit-ami.
- Toujours à te mêler des affaires des autres, reprocha-t-elle. Mais on s'amuse bien, alors je suppose que te remercier est la moindre des choses.
Il sourit avant de lui tendre un paquet richement décoré. Cedia s'étonna mais le prit délicatement avant de retirer le papier qui enveloppait un collier à l'armature dorée et une pierre, comme celle du plafond de l'Underground, décorait l'objet. Elle était émerveillée par l'objet.
- Comment te l'es-tu procuré ?
- Je dois dire que j'ai eu l'aide de Lyse. Elle a décroché une pierre en... heu... lévitant ? On a juste eu à aller chez le joaillier pour qu'il fabrique le bijou.
Elle soupira.
- Je n'arrive pas à le croire. Ça ne fait même pas trois semaines que t'es ici et t'arrive déjà à te mettre mes amis dans la poche.
- Dites, ça vous fait quel âge les jumelles ? intervint Sans, coupant ainsi l'échange entre les deux humains.
- 21 ans, dirent-elles en cœur.
- Je vous pensais un peu plus jeunes, déclara le squelette. Plus proches de celui de Lyse.
- En fait Lyse est la plus jeune d'entre nous, ricana Gula. Pour ma part, j'en ai 25 cette année.
- Sérieux ? Du peu que j'ai vu t'es bien plus gamine que ton âge, avoua Jonathan.
- Hé hé que veux-tu ? L'habit ne fait pas le moine.
Les autres avaient déjà fêté leur anniversaire alors on connaissait leur âge. Vata et Ira étaient nés la même année avec 18 ans chacun et Veno en avait 19. Ils passèrent l'après-midi et la fin de soirée au bar dans la joie et la bonne humeur avant que chacun ne rentre de son côté. Lyse raccompagnait Céléné à Hotland et se trouvaient donc aux côtés de la petite bande. Celle-ci prenait le même chemin pour son hôtel mais l'idée sembla déplaire à l'hybride.
- Dans combien de temps on arrive chez toi ?
- Dans plus longtemps ne t'inquiète pas, rassura l'enflammée.
Son amante se colla un peu plus à elle en grognant de mécontentement.
- Qu'est-ce qui t'arrive aujourd'hui, t'es mal lunée, interrogea Ira, pourquoi t'es aussi pressée de rentrer ?
- Moi je te dis elle veut la sauter dans le lit, lâcha Veno comme si c'était la plus banale des choses.
- Arrête il n'y a pas que ça dans la vie.
Pourtant les flammes orangées de la première et la tête renfrognée de l'autre pour cacher ses rougeurs en disaient long sur la réponse.
- Veno, tu l'as contaminée ! s'affola l'encapuchonnée.
- Hein ? Heu... je ne t'ai jamais connue comme ça. Comme quoi, répondit Vata gêné.
- C'est juste ses chaleurs, intervint rapidement Céléné. Ce n'est rien.
- Hein ? Des chaleurs ?
- Eh bien... certains monstres ont des chaleurs ou aussi appelées saison des amours chez vous. Il se trouve que les squelettes en ont et apparemment les hybrides aussi.
- Pourquoi elle ne nous l'avait pas dit ?
- Parce que c'est quelque chose de super intime, répondit Lyse. Et c'est extrêmement gênant d'en parler...
- Par contre, niveau sans-gêne au lit, tu bats des records.
- Céléné ! hurla plus rouge que jamais celle au masque.
Veno ricana. Pour une fois que quelqu'un pouvait être aussi pervers que lui il fallait que ce soit la plus jeune de la bande ! Ça le faisait bien rire.
- Je n'aurai plus jamais l'image innocente de la petite fille que j'ai rencontrée, se plaignit Gula.
- Tu l'as connue à quel âge ?
- Je suis arrivée au refuge je devais avoir 21 ans donc Lyse c'était 13 ans, répondit-elle au monstre de feu. Le temps passe trop vite ! Et dire qu'elle va bientôt en avoir 18 !
- Gula...
- Bon on va vous laisser nous, on est arrivés, intervint Veno. Amusez-vous bien !
Elles n'eurent pas le temps de répliquer que la troupe partait déjà les laissant seules.
- Enfin, souffla l'hybride, ils sont partis.
- Je comprends pourquoi tu as voulu rester avec eux. Ils sont tellement amusants !
Lyse fixa son amante avec étonnement.
- Sinon tu aurais utilisé un « raccourci » non ?
Piégée. Elle ricana.
- Je vais vraiment finir par croire que tu lis dans mes pensées, conclut-elle alors qu'elles arrivaient maintenant à Hotland.
*****
Lyse étaient affalée sur le bureau dans la chambre de Vata, ses bras essayant de cacher son visage plus rouge que jamais. Depuis que Veno savait pour ses chaleurs, il aimait l'embêter à ce sujet et le seul endroit qu'elle avait trouvé pour l'éviter était chez son ami. Celui-ci lisait sur son lit soupirant une fois de plus en sachant très bien pourquoi la plus jeune venait d'arriver en trombe dans sa chambre.
- Ne t'inquiète pas il va se lasser de t'embêter comme ça.
- J'espère, marmonna-t-elle.
Ils restèrent dans un silence reposant un moment. Finalement l'hybride s'installa aussi sur le lit de celui à la chevelure bleutée pour découvrir qu'il regardait une revue avec des images d'hommes torse nu.
- T'es sérieux ? s'esclaffa-t-elle. Je vais finir par croire qu'on est tous pervers ici.
- Moi je n'ai pas la chance d'avoir un copain alors je fais avec ce que j'ai ! Il n'y a que les filles qui viennent parfois vers moi mais jamais un mec...
- Tu devrais peut-être dire que t'es gay, ils ne le savent pas.
- Je ressemble autant que ça à un hétéro ?
Elle ria de plus belle.
- Arrête avec cette tête ! T'en a l'air offusqué !
Il la fixa d'abord l'air boudeur avant de lui aussi tomber dans son fou rire. Après quelques minutes, ils se calmèrent enfin et regardèrent l'heure. Veno devait avoir abandonné l'idée de chercher Lyse et se trouvait sûrement avec Ira comme à son habitude.
- Grillby's ? proposa Vata avant de recevoir un hochement de tête de son amie.
*****
Ira soupira. Veno venait encore de lui payer son repas.
- Je t'ai dit d'arrêter de faire ça. Je ne coucherai pas avec toi.
- On ne sait jamais !
De là où elle était, elle vit Cedia et Jonathan parler à une table du bar ensemble. Elle sentait que l'empoisonneuse allait vite finir par craquer. Ça se voyait qu'elle aimait encore l'humain mais pour une raison quelconque elle refusait de l'admettre.
- S'il te plaît 'Dia laisse-moi une autre chance.
- Je ne peux pas Jona' et tu le sais.
- Justement je ne comprends pas. J'ai appris à connaître les monstres et je suis prêt à les défendre. Qu'est-ce que je peux faire de plus ?
- Rien. Juste rien, je suis désolée.
À une autre table, Gula commandait son troisième plat auprès de Sans non sans épier la conversation un peu plus loin.
- Franchement je ne comprends pas Cedia, annonça-t-elle. Ce garçon est beau comme un cœur, gentil, adorable et il est plus déterminé que n'importe qui. Je veux dire, il est venu jusqu'ici pour elle ! Si ça ce n'est pas une preuve d'amour !
- C'est vrai. Je ne comprends pas pourquoi vous êtes si compliqués les humains.
- Tu parles aussi de ta propre femme là, ricana-t-elle.
- Je sais. Et je le lui ai dit un bon nombre de fois, répondit-il sur le même ton.
Gula reporta de nouveau son attention sur le couple séparé. Ceux-ci semblaient avoir arrêté toute discussion et la jeune fille était sur son portable.
- Indi est encore au laboratoire ?
- Ouais, elle a l'air de bien s'entendre avec Gaster. Au moins c'est un endroit où elle a de bons soins alors je n'ai pas à m'inquiéter.
Jonathan voulut poser plus de questions mais n'en eut pas le temps avec l'arrivée des deux dernières personnes du groupe des pécheurs. Ils étaient en pleine discussion et la continuèrent.
- Mec, si tu veux vraiment sortir avec quelqu'un, dis lui clairement parce que là t'es bon pour mourir célibataire.
Gula soupira bruyamment voulant s'incruster dans leur conversation.
- Et ben, encore une histoire d'amour ! Il n'y a que ça ici ma parole !
- Il y en aurait si monsieur disait qu'il préférait les hommes.
Un monstre avec qui Vata s'était lié d'amitié se tourna vers eux.
- T'es gay ? Fallait le dire ! J'en connais deux ou trois qui ne demandent que ça.
- Je ne veux pas de rendez-vous arrangé, répliqua celui à la chevelure bleutée blasé. Moi je veux quelqu'un qui sera fait pour moi ! Et s'il existe que le ciel m'envoie un signe !
Un bruit étrange résonna dans Snowdin, comme le son d'une téléportation. Sans et Lyse se regardèrent, tous deux méfiants.
- Qu'est-ce que c'était ?
UNIVERS_UNDERTALE / DISTORSION_DE_LA_TIMELINE / MODIFICATION_TERMINÉE/
En sortant du bar, l'hybride vit une masse enfoncée dans la neige ayant laissé une trace subite de son passage comme si elle s'était fait éjectée. En se rapprochant, on distinguait le corps d'un humain. La personne se releva en grelottant, évidemment elle portait un tee-shirt à manches courtes. Lyse l'aida tout de suite à se relever.
- Ça va ? demanda-t-elle. Qu'est-ce qui t'es arrivé ?
Le garçon la regarda déboussolé puis examina les alentours tout aussi décontenancé. En fixant le plafond de l'Underground, il sembla enfin comprendre.
- Qu'est-ce que je fais là ?
- C'est exactement ce que je me demandais.
- Je ne douterais plus jamais de toi, le ciel ! s'exclama soudain Vata.
*****
Dans le laboratoire du scientifique royal, les sept criminels et Sans fixaient l'étranger. On lui avait donné une couverture et des vêtements propres pour qu'il ne tombe pas malade. Ses cheveux noirs aux reflets bleus venaient recouvrir partiellement son front, dévoilant des yeux noirs dans lesquels on pourrait se perdre. Il semblait faire la même taille que Lyse et les regardait, méfiant.
- Ok... Donc... qu'est-ce que tu faisais à Snowdin dans cette tenue ? commença Gula.
Il réfléchit un temps, cherchant à se rappeler les derniers événements.
- J'ai voulu me dépêcher lors de ma téléportation et je n'ai pas dû calculer la trajectoire m'emmenant dans un endroit aléatoire, marmonna-t-il pour lui mais les autres l'entendirent aussi.
- Tu sais te téléporter ? s'étonna le squelette.
Le garçon sursauta.
- Désolé. Je ne me suis pas présenté. Je m'appelle Thomas Skeleton.
Un silence, un étonnement général.
- Hein ? fut le seul mot qu'ils réussirent à dire.
- Pour que je retourne chez moi il faut déjà que je sache où je suis. Comment je peux avoir accès aux codes de cet univers ? dit-il de nouveau comme s'il était tout seul. Je suis dans l'Underground donc les monstres ne sont pas encore libérés mais il y a des humains... Je sens que ça va être difficile.
- Heu... Mec, l'interrompu Cedia, qu'est-ce que tu racontes ? On ne comprend rien. Tu t'appelle Thomas Skeleton mais je ne crois pas que tu aies de liens familiaux avec Lyse. Ensuite tu ne nous as pas répondu, tu sais te téléporter alors que tu es humain ? Es-tu seulement humain ? Et les codes de l'univers ? De quoi tu parles ?
Quand elle eut fini de parler elle se rendit compte qu'il n'était plus en face d'elle mais sur un ordinateur, du laboratoire, sachant très bien ce qu'il faisait.
- Ne nous ignore pas, s'impatienta Ira. C'est super important et encore plus pour Lyse.
En se tournant vers celle-ci, l'encapuchonnée ne vit que du vide. La jeune fille se trouvait maintenant juste à côté de l'étrange garçon, provoquant la consternation de ses amis. Elle paraissait très intéressée par ce qu'il faisait.
- Tu cherches quoi ? demanda-t-elle.
- Les codes de ce monde. Tous les ordinateurs ont cette information inconsciemment mais c'est une manipulation qui peut durer plusieurs jours.
- Tu ne viens pas de notre monde ? Tiens, une boisson.
- Merci. Non mon monde est assez compliqué à expliquer mais tu pourrais m'expliquer le tien ? Ça m'aiderait beaucoup.
- Ma mère est partie de l'Underground pour se soigner d'une maladie mais elle en est morte. La barrière s'est détruite mais le gouvernement ne veut pas qu'on puisse sortir alors les humains pour la cause nous ont rejoint ici et on combat pour la liberté.
- Ta mère est Frisk ?
- Oui. Toi aussi chez toi ?
- En quelque sorte, elle m'a adopté.
Ils continuèrent de discuter tout en faisant des recherches sur l'ordinateur. Les autres
derrière désespéraient. Ils les ignoraient complètement.
- Ils ont l'air de bien s'entendre mais ils se connaissent à peine, fit dubitatif l'ancien voleur, c'est...
- Troublant, conclut Ira.
- Les gars, venez voir ! appela l'hybride. Vous n'allez pas y croire ! Il a une âme super rare !
Ces derniers phrases attirèrent tout de suite Gaster vers Thomas, pour l'amour de la science. Il ne voulut pas la montrer semblant extrêmement méfiant envers le scientifique bien que troublé par quelque chose que personne ne sut.
- Allons je veux pouvoir la voir, rien de plus, essaya de rassurer le monstre, je ne vais pas te faire de mal.
- Vous ne vouliez pas les tuer, pas vrai ?
Gaster fut prit de court. Il s'attendait à tout sauf à une question de ce genre. Il questionna le garçon du regard tout comme les autres personnes présentes. De quoi parlait-il ?
- Vous tous d'ailleurs, continua-t-il. Vous avez tous fait de mauvaises choses. Je le vois.
- Comment ça tu peux le voir ? Le LOVE ?
Pour simple réponse, il hocha la tête. Étrange. Normalement cette compétence ne se voit que lorsqu'on lance un combat et jamais ailleurs.
- Dans notre monde on a appris que chaque âme a sa particularité. La mienne, par exemple, me permet de voir le LOVE de tout le monde tout le temps. Elle me permet aussi de voyager entre les mondes mais l'époque devient aléatoire si je ne choisis pas précisément.
- Comme Pierrot Blanc, laissa entendre Lyse.
- Qui ?
- Pierrot Blanc. C'est le personnage d'un livre que j'ai lu mais il n'y a quasiment aucun ouvrage dessus. Mais alors peut-être qu'il existe vraiment ! Si ce type d'âme existe aussi c'est possible !
Gula sourit devant le visage maintenant rayonnant de la jeune fille.
- Je ne vois pas de qui tu parles mais sans doute, dit Thomas en haussant les épaules. Mais je te reprends sur un point, mon âme n'est pas rare mais unique. On a découvert qu'il y avait de nombreuses âmes au caractère unique et certaines sont juste plus répandues.
- Vous apprenez ça à l'école ?
- Oui dans les grandes lignes mais l'essentiel je l'ai appris dans les laboratoires, je suis stagiaire là-bas.
- L'âme de détermination est unique elle aussi ? continua de questionner Lyse, visiblement très intéressée par ce qu'il racontait.
- Contrairement à ce qu'on pourrait penser, non. Elle, elle est rare par contre. On ne sait pas encore pourquoi mais ce caractère permet à la personne qui le possède de voir les fantômes de ceux ayant été déterminés autrefois.
Sans et Cedia baillèrent bruyamment. Il se faisait déjà tard, ils avaient passé l'après-midi sur le lieu de travail de Gaster et les paresseux l'avaient senti s'écouler.
*****
Thomas s'arrêta de pianoter sur les touches du clavier quand une tasse de café lui arriva entre les mains. Il leva son visage pour découvrir celui d'Indi.
- Rassure-moi, tu as dormi au moins ?
En effet, il était sept heures du matin et la malade le voyait déjà devant l'ordinateur comme chaque jour depuis une semaine. Il acquiesça tout en prenant la coupe encore bien chaude. Il avait l'habitude de se lever aux aurores chez lui.
- Et toi tu es déjà ici ? demanda-t-il à son tour.
- Je loge dans les locaux. C'est plus simple et plus sécurisant avec ma santé.
Elle se tourna vers l'écran.
- Tu devrais faire une pause.
- Je viens à peine de commencer, je ne vais pas déjà m'arrêter et puis je pense que j'ai presque terminé.
Indi vérifia que le garçon fasse une sauvegarde avant de soudainement débrancher les câbles de la machine. Thomas s'indigna puis tourna son regard vers la perturbatrice en blêmissant soudainement. Celle-ci le regardait avec un sourire plus malsain qu'angélique, une aura sombre semblait l'entourer.
- Je crois que je me suis mal exprimée. Je veux que tu fasses une pause.
Et c'est ainsi que pour la première fois depuis son arrivée, le brun se retrouva à visiter l'Underground. Il était d'ailleurs bien heureux d'avoir un tee-shirt en vue de la température d'Hotland. En compagnie de Vata et d'Indi, ils erraient dans cette zone sans réel but. Il ne se sentait d'ailleurs pas vraiment à sa place et cherchait plus à rentrer.
- Allons calme-toi, essaya le voleur. Sérieusement, pourquoi t'es aussi stressé ?
- Je vous y vois bien vous. Au milieu de personnes que vous croisez dans votre monde et qui ne vous reconnaissent pas ici. Je préfère quand je suis avec Émi, Mélanie et mes parents.
- C'est qui ?
- Émi est ma petite-sœur et Mélanie ma petite-amie.
- Désormais, tu es mon ennemi numéro un le ciel. Un canon en plus !
Indi ricana doucement tandis que Thomas cherchait toujours à comprendre ce que venait de dire celui à la chevelure bleutée à présent énervé, les mains vers le plafond de pierre.
Sur le chemin, ils croisèrent Lyse et Céléné qu'elle s'empressa de lui présenter. Ils continuèrent donc ensemble leur promenade sous les explications de Lyse à certains moments. Il est vrai qu'elle s'était énormément engagée en prenant le parti des monstres et maintenant elle connaissait presque tous les papiers administratifs, ayant la pleine confiance de la famille royale.
- Ce qui a été le plus compliqué c'était de savoir où on allait loger les humains arrivant. Parce qu'au début les hôtels suffisaient mais ils ont vite vu leur capacité saturer donc Toriel a eu l'idée de réaménager les ruines. Quelques monstres y vivaient encore mais l'état des maisons n'était pas des plus rassurants. Tout le monde s'est mobilisé pour en faire un endroit chaleureux et ça a permis aux monstres et humains d'apprendre à se connaître et prouver que la cohabitation entre chaque espèce est possible. Et ton monde, de ce que tu m'as dis, n'est qu'une preuve supplémentaire !
- Si tu veux je peux la faire taire, proposa Vata sous les protestations de la concernée.
- Non, à vrai dire, c'est plutôt enrichissant d'en apprendre plus sur les autres mondes, répondit Thomas.
- Tu vois, finalement ça te fais du bien de sortir un peu, chantonna Indi.
Il se contenta d'hausser les épaules en continuant d'écouter l'hybride qui se dirigeait maintenant vers Waterfall. Cette dernière sortit un parapluie de poche de sa besace, le déplia et fit en sorte de le tenir tout en protégeant sa petite amie de l'humidité du nouveau lieu. À cette heure-ci de la matinée, il n'y avait encore personne à contempler ces faux astres qui recouvraient ce faux ciel. Thomas se prit au jeu et esquissa même un sourire devant ce doux spectacle.
- Maman me dit souvent que c'est son endroit favori, déclara-t-il.
- Au moins il y a une chose qui ne change pas, répliqua Lyse.
Elle regarda à son tour la roche et se perdit dans ses pensées. Son père l'appelait souvent sa petite étoile, tout comme sa mère. Plutôt ironique pour une fille qui n'en avait jamais vue une vraie.
*Frisk se trouvait sur la terrasse du refuge, assise sur un transat, la tête vers le ciel. Lyse, elle, restait la tête baissée à côté d'elle.
- Regarde comme c'est beau ma petite étoile, susurra-t-elle.
- Non. Je ne veux pas.
Sa mère la regarda surprise.
- Tu m'as dit que papa n'a jamais vu le ciel. Alors moi non plus. Je ne le regarderais que quand lui pourra le voir aussi. C'est une promesse.
La mourante prit sa fille dans ses bras.
- Très bien mais ne le dis jamais à ton père.
- Pourquoi ?
- Il a toujours eu horreur des promesses, répondit-elle avec un sourire encore rempli de joie de vivre.*
Elle garda ce sourire jusqu'à son dernier souffle. Et Lyse l'avait encore, gravé dans sa mémoire.
- Lyse ! s'écria Vata pour la troisième fois devant le manque de réaction de son amie.
Celle-ci sursauta.
- Désolée, je repensais à quelque chose.
- Oui bah en attendant on a perdu Thomas ! Où est-ce qu'il est passé ?
Ils regardèrent dans tous les sens avant de finalement l'apercevoir non loin de la tombe de Frisk. Le brun la fixait. La photo incrustée représentait l'ambassadrice et malgré le fait qu'il sâche ne pas être dans son monde, ça le perturbait grandement. Quand l'hybride vint à côté de lui, il lâcha un petit rire comme pour se rassurer.
- Ça fait bizarre de voir sa tombe alors que...
Il ne finit pas sa phrase. Par quoi de toute façon ? Clarifier son bonheur d'avoir cette même personne vivante chez lui devant un être qui tient énormément à elle ? Ce n'était pas son genre. Malgré tout, la fille s'en fichait, se contentant d'avancer pour refaire propre la tombe neuve.
- Moi aussi. Et pourtant, depuis le temps que je viens la voir je ne m'y habitue toujours pas. Parfois j'ai encore l'impression qu'elle est là, à coté de moi.
Celui à l'âme unique restait neutre. Il avait toujours prit l'habitude d'écouter ce que les autres lui disaient sans jamais réagir en retour. Pas qu'il ne ressentait rien mais il ne voyait pas d'intérêt particulier à exagérer ses réactions pour un oui ou pour un non. Il repensa alors à Mélanie, toujours dans le sur-jeu afin d'avoir une expression exaspérée ou amusée de sa part.
- Enfin, souffla la châtaine en se relevant. Il va y avoir du monde qui va arriver maintenant et on n'est toujours pas rendus à Snowdin.
Elle repartit vers ses deux amis qu'elle avait laissés discuter ensemble et le garçon suivit le mouvement. La troupe continua sa traversée à travers les chutes et arrivèrent enfin à la région enneigée.
Devant eux se tenait ce qui semblait être un lac gelé. Là, Thomas remit le pull qu'on lui avait passé à son arrivée et se dirigea vers la grande plaque de glace. Les autres prirent un chemin moins vertigineux et l'observèrent dans ses actions. Il posa un pied sur le lac puis, à l'aide du deuxième, il se poussa pour glisser sur une ligne imaginaire. Tranquillement, il se mit à pousser un pied après l'autre, fit des demi-cercles, des tours complets, il semblait danser sur la patinoire improvisée. On aurait dit qu'il était comme chez lui, qu'il la connaissait dans ses moindres secrets depuis si longtemps ou même qu'il ne se trouvait pas sur de la glace mais sur un doux tissu de velours. Le brun ferma alors les yeux et continua son manège où chaque geste se faisait précis et souple. Lyse s'émerveillait devant toute cette grâce tandis que Vata maudissait une fois de plus le ciel à la vue de tant de beauté.
- C'est magnifique ! s'exclama l'hybride dont les cheveux avaient changé de teintes.
La scène l'était encore plus avec la légère brume qui lui donnait un effet magique. Et pourtant c'est cela qui leur cacha le léger sourire qu'arborait le patineur. Ça faisait un moment qu'il n'avait pas pratiqué son activité préférée et, même sans ses patins, il s'amusait bien.
*****
- Et il le fait avec tant de grâce ! répéta de nouveau la fille du squelette au reste de la troupe.
Le midi, leur ventre leur avait fait savoir qu'un tour au Grillby's ne leur ferait pas de mal et c'est là que tous les pécheurs, ainsi que Céléné et Jonathan, s'étaient retrouvés. Depuis la plus jeune racontait aux autres leur matinée non sans faire part du spectacle improvisé de Thomas. Ce dernier se trouva obligé de rester avec eux au repas mais cette fois-ci sous les menaces de Gula. Franchement, quand est-ce qu'il pourrait rentrer chez lui ?
- Je vais prendre un verre, vous voulez quelque chose ? demanda Veno soudainement assoiffé.
Quand il partit auprès de Grillby au bar, Cédia parla doucement afin que seuls ses amis puissent l'entendre.
- C'est moi ou depuis quelques jours Veno semble ailleurs ?
- C'est vrai mais ce n'est pas pour me déplaire, répondit Ira. Il ne vient plus me coller aussi souvent que d'habitude depuis deux jours et ça me fait un peu d'air.
- Moi ça m'inquiète, je ne l'ai jamais connu aussi sérieux. C'est perturbant, avoua l'hybride.
Vata, lui, savait très bien ce qu'il s'était passé. Oh bien sûr il avait promis de ne rien dire mais il en riait bien dans son esprit. En début de semaine, les garçons passaient dans un coin de Waterfall où ils rencontrèrent un monstre ressemblant à une vieille tortue et habillé en aventurier. Il disait s'appeler Gerson et faire du commerce dans la région. Le voleur se rappelait d'ailleurs très bien de la discussion.
*- Tu veux que'qu'chose ? demanda le vendeur.
- Des femmes ? Ou juste la compassion d'Ira à mon égard ?
- Tu parles de la fille à la cape ?
- Oui ! Ça fait plus d'un an même deux que j'essaie de me la faire sans résultat !
Celui à la chevelure bleutée ne réagissait même plus aux remarques déplacées que son ami pouvait faire tellement il y était habitué.
- P'têtre parce que ce n'est pas vraiment ça que tu veux.
« Malin le papi » pensa Vata alors que Veno n'y comprenait rien. La tortue soupira.
- Écoute petit, je vis depuis bien plus longtemps que n'importe qui ici, j'en ai vu des regards amoureux et le tien n'y échappe pas.
- Arrêtez de me faire croire ça, répliqua le pervers. De toute ma misérable vie je n'ai jamais ressenti ce sentiment envers quiconque.
- Au lieu de te concentrer sur son corps, concentre-toi sur elle et tu comprendras.
Veno ne semblait pas croire un seul mot de ce que l'ancien disait mais bon, on ne va pas le vexer. Avant de partir, le voleur s'approcha de Gerson.
- Dites, si vous reconnaissez un regard aimant, est-ce que vous avez vu si notre amie blonde aux mèches bleues est amoureuse ?
L'homme sembla réfléchir quelques secondes.
- Je ne m'en souviens plus.*
Malgré les oublis du marchand, ses paroles semblaient tout de même avoir fait méditer Veno dessus. Et enfin il allait se rendre compte de ses sentiments ! En tout cas Vata l'espérait.
*****
Deux semaines. Le temps total prit par Thomas pour finalement localiser le monde où il se trouvait. Dans ce laps de temps, Lyse avait fêté ses 18 ans provoquant une crise de Gula qui l'accusait de grandir trop vite et le sourire triste de Sans, ne l'ayant pas vu mûrir au fil des âges. Il y avait aussi Veno qui devenait plus sérieux qu'auparavant et qui, étrangement, ne tournait plus autour des filles. Seulement Ira.
Enfin il allait pouvoir rentrer chez lui mais pas seul apparemment. En effet, quand il avait annoncé la nouvelle afin de remercier les personnes l'ayant accueilli une question avait surpris tout le monde.
- Je peux venir avec toi ?
Lyse avait demandé ça comme hésitante mais aussi désireuse d'en apprendre sur son univers. Elle avait expliqué qu'elle voulait voir le monde où les monstres vivaient à la surface, en paix avec les humains. Une demande égoïste mais qui reflétait la curiosité de tous les habitants de l'Underground. Ainsi, le jeune savant dût se téléporter chez lui accompagné des sept criminels, les amis de la plus jeune ayant insisté pour l'accompagner.
UNIVERS_ECHOTALE / TIMELINE_NON_RÉPERTORIÉE
- Bienvenue chez moi, annonça le brun.
Ils se trouvaient dans une forêt de la surface. Rapidement ils en sortirent et devant eux se tenaient la ville et un ciel dégagé de tout nuage. Vata leva les bras en l'air soudainement heureux et rempli d'énergie. Il soupira d'aise.
- Ça faisait tellement longtemps que je n'avais pas revu la belle couleur du jour !
Aussitôt ces paroles dîtes, une fiente de pigeon atterrit sur sa tête. Tout le monde ria de bon cœur sauf Thomas, surpris, et le principal concerné.
- Je te hais le ciel, marmonna-t-il. Je te hais tellement fort.
Une sonnerie commença à retentir à plusieurs reprises. Thomas sortit un portable de sa poche.
- Enfin du réseau, dit-il plus pour lui même tout en regardant son écran. Je sens que je vais me faire passer un savon.
- Regarde ça Lyse, c'est presque la même ville à la surface ! s'exclama Gula.
Mais personne ne répondit. Quand la cannibale regarda autour d'elle, l'hybride n'était plus là. Celle-ci se trouvait déjà à l'entrée du lieu urbain et continuait sa marche.
- C'est pas vrai... elle est toujours trop pressée.
La troupe alla donc dans sa direction sans faire attention à ce qui se passait derrière elle. En arrivant ici, Ira était tombée la découvrant de sa capuche. Bien entendu elle l'avait remise d'un mouvement rapide même un peu trop car ce geste brusque la fit presque chuter, le sol étant plutôt glissant. Presque car Veno la rattrapa par les épaules.
- Ça va ? lui avait-il demandé.
Aucune chute avec allusion perverse, pas de mains qui profitaient du contact pour se faire baladeuses. Juste un doux regard qui se faisait perdu. À ce moment, l'encapuchonnée ne compris pas cette vague d'inquiétude en elle. Ce comportement normal, n'était-ce pas ce qu'elle avait toujours voulu venant de lui ? Ce fut tout ce qui se passa avant qu'ils ne se dirigent vers la ville. Bref, mais qui commença à installer le doute chez elle.
*****
- C'est pas vrai ! grommela une nouvelle fois Ira.
Une fois arrivée dans la ville, Lyse avait reprit ses mauvaises habitudes. Elle ne donnait jamais sa confiance facilement même si ces derniers temps ça s'était arrangé. Et le lieu, presque identique à celui de leur monde, laissait place à une multitude de recoins et de cachettes possibles pour qu'elle se cache. Malheureusement ses amis ne s'étaient encore jamais fait à cette manie qui compliquait leurs recherches de plus, ils avaient commencé à s'éparpiller un peu partout. Indi louchait sur les nombreuses boutiques présentes et Vata essayait de la raisonner qu'ils n'avaient pas les moyens. Gula se trouvait déjà à la table d'un restaurant accompagnée de Cedia qui voulait dormir et Veno qui suivait Ira sans vraiment trop chercher, semblant encore dans les nuages.
- Et qu'est-ce qu'il fout l'autre ? s'énerva l'encapuchonnée.
Elle parlait sûrement de Thomas qu'ils avaient également perdu de vue. Celui-ci se trouvait deux rues plus loin prit au piège par une hystérique auraient dit les passants en la voyant. Mais pour lui ce n'était qu'une femme folle d'inquiétude qui exagérait sûrement mais c'est ce qui faisait son charme.
- Où tu étais ? Pourquoi tu ne répondais pas au téléphone ? Tout le monde s'inquiétait ! Ne me refais plus jamais ça ! répétait-elle en boucle en lui tenant fermement le bras.
- Mélanie calme-toi.
- Que je me calme ? Comment veux-tu que je me calme ? J'ai vu ta sœur pleurer en demandant de te voir !
Emi, sa sœur. Un vrai trésor qu'il chérissait chaque jour. Il détestait la savoir triste et son amante le savait parfaitement. Il se renfrogna.
- On va la voir, ordonna-t-il à voix basse.
Mélanie hocha la tête et ils commencèrent à marcher.
- En fait comment vont mes parents ?
Plus loin, Lyse restait figée tout comme le squelette en face d'elle. Tous deux ne bougeaient plus depuis cinq minutes, ne s'attendant pas à se croiser dans cette ruelle que seules des personnes fuyant les forces de l'ordre connaissaient.
- Je ne t'ai jamais vue avant, fit le grand squelette. Comment tu connais cet endroit ?
Elle ne répondit pas, trop troublée. Il ressemblait terriblement à deux personnes de son monde.
- Hey, tu m'écoutes ? T'es qui ?
Se donnant une claque mentale, elle se concentra sur ses souvenirs. Lors d'une de ses discussions avec Thomas, elle avait su que ce monstre correspondait à la description faite du père de celui-ci. Alors elle se tenta.
- G ?
Une lettre. Une lettre qui était en réalité le prénom de la personne en face d'elle. Celle-ci semblait déstabilisée qu'on la connaisse.
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Dans une des maisons de la ville se trouvaient six personnes toutes plus tendues ou surprises les unes que les autres. Tout d'abord il y avait G qui regardait avec méfiance Lyse. Elle ne venait pas d'ici et elle ressemblait un peu trop à sa fille à son goût. La fille en question restait derrière sa mère ayant peur de cette nouvelle venue. Frisk, la mère, regardait avec incompréhension son fils adoptif qui restait blasé devant sa petite amie qui le questionnait sans cesse sur qui était cette fille de leur âge. Et au milieu de ce beau monde, l'hybride qui ne trouvait pas sa place et qui se sentait bien mal à l'aise.
- Je viens de te le dire Mélanie. Elle vient d'un autre monde avec ses amis et elle cherche à prouver qu'une paix est possible entre humains et monstres.
- Donc Lyse, commença la Frisk de ce monde, j'espère que tu te plairas ici durant ton séjour.
Toujours aussi gentille d'un monde à l'autre.
- Merci. Je vais essayer de vous déranger le moins possible.
- Il n'y a aucun souci. Viens dès que possible avec tes amis !
- D'ailleurs ils sont où ? demanda le grand squelette.
Soudain l'étrangère sembla se souvenir de leur existence. Son œil visible s'écarquilla. Par la fenêtre, une personne recouverte d'une cape et un homme aux longs cheveux violets passèrent. Les voyant, Lyse se dépêcha de sortir pour les prévenir. La petite sœur de Thomas se mit sur la pointe des pieds pour regarder le drôle de manège dehors.
- Ils font peur, déclara-t-elle.
L'encapuchonnée attrapa le col de l'homme afin de se cogner violemment la tête à maintes reprises sur son torse sous les protestations des deux autres.
- Très peur.
- Dis, interpella Mélanie, toi tu les as vus plus longtemps. Ils sont comment ses amis ? On peut leur faire confiance ?
- Ils sont normaux, répondit Thomas.
- C'est-à-dire ?
- Aussi bizarres que toi.
Et en effet quand le trio retrouva le reste de la bande, ce fut tout bonnement n'importe quoi. Thomas et Mélanie s'étaient proposés pour faire visiter la ville ainsi que leur nouvelle culture depuis la paix entre monstres et humains. Mais ça ne se passa pas vraiment comme prévu avec les sept criminels à nouveau réunis. Ils se faisaient assez remarqués mais difficile de dire si c'était à cause des cris de surprise, de désespoir, de colère, de joie ou bien de leur accoutrement. Sûrement des deux. Bien que l'on s'habituait aux différences ici, on ne voyait pas souvent une troupe de personnes si différente et le garçon à l'âme unique le leur fit remarquer. Indi s'élança alors en tête du groupe, ayant comme des étoiles dans les yeux.
- Alors c'est parti pour du shopping !
- Je crains le pire, fit craintive sa sœur.
*****
- Allez Lyse ! s'exclama Gula. Chez nous on est habitués à te voir avec un masque mais ici tu effrayes les gens.
Encore une fois personne ne lui répondit. Voilà vingt minutes que les deux jeunes femmes se trouvaient dans une boutique de vêtements. Gula avait déjà adoptée une robe d'été rouge la mettant en valeur sans aller jusqu'au vulgaire mais qui reflétait bien sa personnalité. Lyse, elle, restait dans la cabine depuis un certain temps, gênée de devoir se montrer sans son masque. L'ancienne cannibale allait abandonner l'idée de la voir sans son accessoire mais elle entendit un soupir dans la cabine suivi d'un cliquetis métallique. Encore deux minutes dans le silence et le rideau s'ouvrit. L'hybride portait des chaussures kaki, un jean foncé et un haut noir dont les bretelles dévoilaient ses clavicules ainsi que ses épaules avant de retomber de chaque côté. Pour cacher un minimum le haut de son corps, elle avait opté pour un gilet en maille, ajouré, sans manches et de couleur paille qui, dans le dos, s'arrêtait à la taille et, sur le devant, descendait jusqu'au dessus du genou. Et malgré la cicatrice et son orbite visible, elle avait un visage d'ange.
- Tu es magnifique Lyse ! s'extasia la plus âgée. J'en connais une qui va être jalouse à Snowdin.
Le compliment la fit rougir et la taquinerie lui fit penser à Céléné qui, c'est vrai, pouvait se montrer possessive.
- Toi aussi, ta tenue te va à ravir.
Non loin de là, dans une autre boutique, on pouvait se croire en début de guerre. Deux pays en désaccord et cherchant à raisonner l'autre pour éviter d'en arriver aux mains tandis qu'un autre état assistait à ce conflit, impuissant dans ses décisions. Indi voulait qu'Ira retire sa cape mais celle-ci était en totale opposition et Cedia essayait de leur faire entendre raison, qu'il était futile de se disputer pour ça. Thomas, lui, regardait si des vêtements pouvaient lui plaire dans le magasin sans se soucier des deux autres.
- Mais ici tu ne risques rien ! tenta la malade.
- Et qui te dis que je ne suis pas recherchée dans ce monde aussi, hein ?
- Mais tu fais encore plus peur aux autres avec ta cape et on veut passer inaperçus !
- Mais si justement je suis recherchée, je vais juste nous causer des ennuis et on se fera encore plus remarquer !
- Mais je veux te voir sans !
- Et si tu allais te trouver quelque chose Indi, réussit finalement à interrompre la paresseuse. C'est pour toi qu'on est là à la base.
En effet Cedia n'avait pas besoin de changer de style, ses vêtements étaient déjà très simples mais sa sœur devait se trouver autre chose que le pyjama et le peignoir du laboratoire. Et Ira... rien à faire, elle n'accepterait rien.
Enfin, malgré tout le bazar causé, Indi prit finalement une tenue ressemblant à celle de sa jumelle et Thomas avait lui aussi trouvé un article qui lui plaisait.
Dans une rue plus loin, Vata et Mélanie ne comprenaient pas ce qu'ils faisaient dans ce salon de coiffure où Veno avait insisté pour s'y rendre. Tout deux attendaient à l'entrée parlant un peu ensemble de toutes sortes de choses. Quand l'homme à la chevelure violette réapparut, le voleur poussa un cri de surprise.
- Qu'est-ce que t'as fait ?
Son ami n'avait plus cette longue queue de cheval basse mais une coupe courte qui, certes, lui allait bien mais lui donnait un air mature que Vata ne connaissait chez lui que depuis quelques temps. Ça le perturbait. Veno ria.
- Quoi ?
- Pourquoi tu les as coupés ? Ça t'as pris d'un coup ? Comme ça ?
- À vrai dire j'ai toujours détesté mes cheveux.
- Pourquoi tu ne les a pas coupés avant dans ce cas ? demanda Mélanie.
- Disons que quand j'ai commencé mes... « activités », j'avais honte d'aimer ça et je n'aimais plus mon image à ce moment. Alors je me suis toujours dit que, tant que je ne comprenais pas juste le plaisir d'être en compagnie de quelqu'un sans en vouloir plus, je garderai ce complexe de moi-même.
Vata sembla espérer.
- T'as enfin compris que t'aimais Ira ? D'ailleurs est-ce que c'est pour ça que ton comportement a complètement changé ?
Il se frotta la nuque gêné alors que des petites rougeurs apparaissaient sur ses joues.
- Je crois. Je n'ai jamais ressenti ça avant mais j'aime sa présence, il ricana nerveusement. Et, finalement cette vieille tortue avait peut-être raison. Et quand je fais une réflexion je deviens très souvent pensif. Désolé si je vous ai inquiétés avec ce comportement.
Un petit couinement attendri se fit entendre chez la femme présente avec eux.
- C'est tellement mignon. Si seulement Thomas me faisait une déclaration aussi mignonne.
Deux mains se posèrent sur ses épaules pour la mettre face à celui aux cheveux bleus. Il arborait un air des plus sérieux.
- Écoute-moi bien. Ton mec est un putain de canon, intelligent avec une sensibilité et une fibre artistique. Et tu oses te plaindre ? Bon dieu des mecs aussi parfaits sont généralement gay et t'as la chance de l'avoir, estime-toi comme la plus grande chanceuse du monde !
Elle ne put écouter la suite de sa tirade trop étourdie par les secousses que lui créait Vata qui la secouait d'avant en arrière sans cesse et les rires incessants de Veno.
À la fin de la journée, tous se réunirent dans un hôtel tandis que le couple venant de ce monde rentrait chez lui. Ce fut une surprise générale de voir le pervers avec cette nouvelle coupe mais retrouver son comportement joueur, voire plus joyeux, les rassurait. Personne ne comprit les sourires spontanés du voleur ni pourquoi il se trouvait en position fœtale dans un coin et ils ne comprirent pas non plus pourquoi Ira tenait fermement sa cape sur sa tête. Par contre, tout le monde trouvait Lyse bien mignonne sans son cache-œil métallique.
*****
Le lendemain, on retrouvait une Lyse des plus joyeuses qui gambadait dans les rues. Pour la toute première fois à la surface, elle pouvait montrer son apparence d'hybride sans voir de regards effrayés ou quoi que ce soit d'autre. Dans ce monde, les hybrides n'étaient plus très rares même s'ils étaient plus nombreux chez les enfants en bas âge.
Elle écoutait attentivement tout ce que racontait Thomas sur ce monde et celui-ci se plaisait à dialoguer avec une personne aussi intéressée au sujet des univers. Il lui avait même fait part d'un test sur lequel il travaillait pour pouvoir parler entre les mondes mais seulement ceux qui avaient conscience de leur alternatif. Il valait mieux laisser un univers se développer par soi-même afin de ne pas déformer la timeline.
- Mais en nous emmenant ici il y a eu une déformation, non ?
- Non. C'est une décision de vous et non un choix forcé de quelqu'un d'extérieur. Et c'est moi qui ai accepté de vous y emmener donc mon monde n'a pas de séquelles non plus.
- Et tu as compris tout ça grâce au scientifique pour qui tu travailles ?
- Dans la majorité. Je pourrais vous faire visiter si vous voulez ?
Lyse hocha vivement la tête.
- D'ailleurs tu devrais passer nous voir à la maison. Ma mère est assez curieuse de te connaître.
- Je ne préfère pas. C'est bien plus perturbant que ce que je pensais de la voir. Même si elle ne lui ressemble pas en tous points physiquement, c'est troublant. Tout comme de voir ma version alternative miniature, finit-elle en riant.
- Je comprends.
*****
- Vous avez une connaissance phénoménale sur les âmes ! s'exclama Indi.
Passant sa vie dans les laboratoires à cause de sa santé, elle avait acquis un grand savoir scientifique. Alors elle sautillait sur place devant ces nombreuses machines dont elle ne connaissait presque rien.
Les scientifiques avaient accepté de leur montrer certaines de leurs expériences et les sept criminels en étaient impressionnés.
- Et tout ça a été découvert grâce à la libération des monstres ?
Le jeune savant acquiesça. Gula regarda la plus jeune d'entre eux qui contemplait les nombreux fichiers devant elle, les yeux remplis d'espoir. Un espoir qui n'était pas apparu depuis longtemps.
Plus à l'arrière du groupe, une question trottait dans la tête d'Ira.
- Veno ?
L'appellation fit tourner la tête du concerné.
- Quand on est arrivés et que je suis tombée, as-tu vu mon visage ?
- Non mais tes cheveux oui. Tu as l'air magnifique.
- Laisse-moi rire.
Pourquoi avait-elle si chaud tout d'un coup ? Elle détestait quand ça lui arrivait et elle avait ça depuis bien longtemps. Peut-être un peu après avoir rencontré Veno mais elle ne comprenait pas. Elle le trouvait insupportable alors pourquoi ne pouvait-elle s'empêcher de sourire à son comportement de gamin ? Pourquoi n'arrivait-elle pas à contrôler les battements de son cœur à ses côtés ? Pourquoi se forçait-elle à ne pas bégayer quand celui-ci se montrait réellement attentionné à son égard comme depuis peu ? Feindre l'indifférence était la seule chose qu'elle pouvait faire face à ses sentiments étranges qui la terrifiaient.
Vata et Cedia écoutaient leur petite conversation d'une oreille discrète.
- Dans combien de temps ils sortiront ensemble à ton avis ? se moqua doucement la paresseuse.
- Dans moins de temps que toi.
- Quoi ?
- Toi et Jonathan. Oh allez, ne fais pas cette tête outrée ! Ça se voit clair comme de l'eau de roche que tu l'aimes. Mais bon, vu que je sais que tu vas te défiler, parlons de ce petit couple. J'ai entendu dire qu'il y a plein d'événements de rue qui sont organisés, on pourra y aller et voir si ça peut les rapprocher.
- On dirait un type de personne mais je ne me souviens plus de leur nom. Tu sais, ces personnes qui sont éternellement célibataires mais qui s'incrustent dans la vie amoureuse des autres ?
On dit que dans le laboratoire ce jour-là, on pouvait voir un homme aux cheveux bleus en position fœtale dans un coin.
UNIVERS_
CORRECTION_
MULTIVERS / DOODLE_SPHERE /
- Enfin je le trouve, mettons fin à tout ça.
Un squelette noir glitché se proclamant « nettoyeur » ou, par les autres, « destructeur » des univers, venait de trouver le lieu où tout ceci était réuni. Rapidement des fils bleus vinrent entourer chacune des feuilles représentant ces mondes. Le squelette reçut soudainement un coup d'un pinceau aussi grand qu'une personne sur le crâne. Il grogna, se retournant vers son adversaire qui récupérait son « arme ».
- Ink, appela-t-il de sa voix buguée remplie de mépris.
Le concerné était un squelette aussi mais aux os blancs avec une tache d'encre représentative de la personne sur sa mâchoire. Il se proclamait, contrairement à l'autre, « protecteur » des univers alternatifs et savoir que son « contraire » cherchait à les détruire ne lui plaisait guère.
- Error, donna-t-il comme seule réponse.
S'ensuivit un combat entre les deux et ils oublièrent vite les fils, reliant à présent chaque univers ensemble, trop pris dans la bataille.
Mais une chose l'avait remarqué et avait sauté sur l'opportunité qui s'offrait à elle.
UNIVERS_ECHOTALE / TIMELINE_EN_COURS_DE_CLASSEMENT
ARRÊT_DE_CLASSEMENT / ANOMALIE REPÉRÉE /
TIMELINE_EN_COURS_DE_RÉPARATION
Lyse restait assise à côté d'Indi, regardant les autres danser sur le rythme de la musique tout juste commencée sur la place de la ville. Encore un événement du soir comme chaque jour depuis les deux semaines où ils avaient atterri. D'après Thomas, il n'y avait ces événements qu'en période de vacances.
- Tu ne vas pas danser ? questionna la malade. Ce n'est pas souvent qu'on va à ces festivités, tu devrais en profiter.
- Je n'ai pas l'habitude de danser. Je crois que le dernière fois remonte aux jours où maman vivait encore.
Elle aimait tournoyer sur elle-même quand elle était petite. Sa mère lui tenait la main pour qu'elle ne tombe pas tout en lui disant « Tourne petite étoile, tourne jusqu'à devenir une étoile filante ». Elle sourit à cette pensée.
- Je n'ai jamais trop eu le cœur à m'amuser comme ça après.
- Pourquoi tu m'as entraînée sur la piste ? grommela Ira qui revenait vers les deux femmes.
Derrière, Gula faisait mine de bouder et Veno suivait l'encapuchonnée comme toujours.
- Ça va on peut bien s'amuser, protesta l'ancienne membre d'une secte.
- Pas dans une foule où il y a plein de monde et où les gens marchent sur ma cape. Maintenant elle est déchirée !
- Regardes là-bas, il n'y a personne, tu pourras la réparer, intervint l'homme.
Les deux partirent dans la direction indiquée tandis que Gula regardait maintenant Lyse.
- Toi tu viens avec moi, dit-elle en lui agrippant le bras pour l'emmener au milieu de la piste improvisée.
- Quoi ? s'exclama l'hybride pas attendue à ce geste.
Indi se mit à rire et regarda derrière elle mais Ira et Veno n'étaient déjà plus là. Ceux-ci se trouvaient dans une ruelle plus éloignée.
- Je veux bien réparer mais avec quoi ?
Celui aux cheveux violets sortit un kit de couture.
- Qu'est-ce que tu fous avec ça ?
- J'ai pris l'habitude d'en avoir toujours un sur moi depuis que je couchais partout. Certaines étaient tellement sauvages qu'elles déchiraient les tissus et arrachaient les boutons.
- C'est bon, épargne-moi les détails, grommela la colérique. Tu crois que tu peux recoudre ?
Veno regarda les dégâts. Une fente remontait du bas pour aller jusqu'en dessous de la nuque. Il ne pouvait pas directement faire sur Ira au risque de piquer sa peau et y prendre des cheveux en plus.
- Oui mais tu vas être obligée de l'enlever.
Elle grogna de mécontentement.
- Très bien mais je t'interdis de le dire à qui que ce soit !
Elle retira son long manteau dévoilant, pour la première fois à quelqu'un depuis son crime, son apparence. Des cheveux sûrement jamais coiffés vu à quel point ils étaient emmêlés et en pagaille avaient été colorés en vert. Ils retombaient un peu plus haut que ses épaules dénudées, ne possédant qu'un simple débardeur noir. Elle portait également un pantalon militaire avec les chaussures qui allaient avec. Le style lui ressemblait bien, même si à sa ceinture se trouvait encore un revolver sûrement chargé. Son visage contrastait avec le reste, ressemblant à une fille perdue et toute frêle. Ses yeux marrons ne faisaient qu'adoucir ses traits tout comme son nez fin et ses lèvres d'un rose clair. Clair mais qui pouvait paraître plus foncé avec sa peau pâle voire laiteuse.
Veno se concentrait sur chacun de ces détails profitant de ce privilège que de voir une telle beauté. Pourtant il ne fit qu'une seule remarque.
- Pourquoi te colorer les cheveux si c'est pour que personne ne les voit ?
- Fais seulement ce que tu as à faire.
Elle fuyait le regard de l'autre, gênée de se dévoiler. Elle n'était plus habituée à se montrer ainsi et se sentait faible face à ça.
Le travail fut vite terminé et Veno rendit la cape à Ira qui la remit en vitesse. Ils retournèrent voir les autres mais cette fois-ci la femme resta sur les bords de la place pour ne pas avoir de nouvel accident.
Vata regarda son ami se diriger vers lui, plus rouge que jamais. Il le questionna du regard.
- Je suis amoureux.
Le voleur ne se posa que plus de questions mais n'en su jamais plus.
*****
Le lendemain à l'hôtel, l'hybride était introuvable. Ses amis demandèrent à Thomas s'il ne l'avait pas vue mais il n'en savait pas plus. Alors ils cherchèrent dans la ville mais rien. Cedia eut l'idée d'aller vers le Mont Ebott et s'y rendit seule. Elle cria son nom dans la forêt espérant recevoir une réponse. Au bout de vingt minutes, elle entendit finalement une réponse. Se dirigeant vers la voix, elle eut tout d'un coup un doute. Elle aurait dû venir avec les autres, elle sentait un danger mais quoi ? Soudain elle la vit.
- Lyse enfin, qu'est-ce que tu fais ici ? Tout le monde s'inquiète !
- Mais personne n'est venu, dit l'hybride d'une voix monotone.
- Hein ? Qu'est-ce que tu racontes ?
Un os pointu fonça sur elle et Cedia eut tout juste le temps de l'esquiver. Choquée, elle regarda la châtain désormais les cheveux blancs droit dans les yeux. C'étaient deux orbites aux pupilles roses. Elle n'avait jamais vu cette couleur auparavant et elle n'aimait pas du tout ça.
- Le prochain finira dans ta cervelle.
Non. Ce n'était définitivement pas Lyse. Jamais elle ne dirait une chose pareille sans raison. Alors elle partit. La fille, qui d'habitude préférait dormir, se mit à courir le plus vite possible. Il fallait prévenir les autres mais elle ne devait pas non plus l'amener dans un lieu où elle pourrait blesser les citoyens. Alors, dans sa course folle, elle hurla.
- Indi !
Toutes deux avaient toujours eu ce lien qui les réunissait même à des centaines de kilomètres chacune. Faites que sa sœur ait ce pressentiment. Faites qu'elle l'entende.
Non loin de là, la jumelle tressaillit. Pourquoi elle se sentait si oppressée soudainement ? Un écho se fit entendre. La montagne avait la particularité de faire un écho incroyable malgré les obstacles sur son passage. On l'appelait. Sa sœur l'appelait. Vite, elle retrouva le reste du groupe qui avait aussi entendu l'appel et ils allèrent sur le mont.
Plusieurs os se plantèrent dans les arbres en face d'eux, les stoppant immédiatement dans leur course. Cedia apparut en courant devant eux et s'arrêta en les voyant, pouvant enfin reprendre son souffle.
- Qu'est-ce qui se passe ? s'affola Indi devant l'état de sa sœur.
Un rire se fit entendre. Ils eurent juste le temps d'apercevoir ce qui semblait être une petite fille aux cheveux roses disparaître avec un fil bleu. Ils crurent même entendre la personne dire : « Au suivant ». Qui était-elle ? D'où venait-elle ? De quoi parlait-elle ?
Lyse se trouvait maintenant face à eux, prête à lancer une nouvelle attaque.
- Eh du calme Lyse ! essaya Veno. C'est nous, arrêtes avec ce blaster s'il te plaît.
Elle s'apprêtait à tirer mais un coup de feu brisa son arme. Ira rechargea son revolver tandis que Veno la remerciait de l'avoir protégé.
- Ok fini de jouer, maintenant tu redeviens comme avant parce que là tu fais flipper, tenta elle aussi Gula.
- Je t'interdis de la remplacer.
Des os bleus sortirent du sol pour transpercer la cannibale. Elle avait assez vu les entraînements pour savoir qu'il ne fallait pas bouger avec cette attaque afin qu'elle ne nous blesse pas.
- Changement de plan. Va falloir la neutraliser, annonça Ira.
- J'ai une idée mais il va me falloir un moment, déclara l'empoisonneuse. Essayez de l'occuper le temps qu'on revienne.
Les jumelles partirent au pas de course, toutes deux chancelantes. L'une à cause de sa santé physique et l'autre déjà blessée par une des attaques de l'hybride.
Elles retrouvèrent Thomas au laboratoire qui avait continué ses recherches ici. Il ne comprit pas pourquoi elles couraient mais il se doutait qu'il y avait un problème. Elles expliquèrent le plus rapidement possible la situation en se dirigeant vers une des salles d'expérimentation.
- Cette personne doit venir d'un autre monde, pensa Thomas. C'est sûrement de là que viennent les distorsions de la timeline.
- C'est de la faute de cette chose, j'en suis sûre. Sa magie ressemble énormément à celle qui émane de Lyse, déclara l'empoisonneuse.
- Mais pourquoi est-ce que vous venez ici ?
- Je pense savoir comment régler notre problème. Depuis que je connais les monstres, j'ai appris beaucoup de choses dont de nouvelles recettes plus ou moins réussies.
- Des recettes ?
- Cedia a toujours été une experte en alchimie. Elle a réussi à reproduire les plus grands poisons.
Le jeune savant ne posa pas plus de questions, les guidant au mieux dans les couloirs. Devant la salle, des scientifiques bloquaient le passage.
- L'entrée n'est pas autorisée aux jeunes.
*****
- Je n'ai presque plus de balles !
Ira tira une fois de plus sur un blaster trop compliqué à esquiver.
- C'est bon, j'ai de quoi l'occuper un moment ! s'écria Vata, le pendentif de Lyse en main.
Quand avait-il réussi à le prendre ? Personne ne le savait vraiment. C'étaient des techniques dont lui seul avait le secret. L'hybride, le remarquant, sembla divaguer pendant quelques secondes qui suffirent à ses amis pour remarquer ses yeux reprenant leur couleur habituelle. Mais rapidement ils prirent de nouveau une teinte rose et une multitude d'os jaillirent du ciel puis s'écrasèrent au sol tels des stalactites.
*****
- Tu peux m'expliquer comment tu les as convaincus de nous faire rentrer ?
Thomas n'en revenait toujours pas que seulement quelques mots d'Indi avaient suffi aux scientifiques pour partir.
- Quand je veux, j'ai. Bon pendant que Cedia prépare ce dont elle a besoin, je dois trouver de quoi me remettre en forme.
C'est vrai que celle-ci n'avait pas sa perfusion depuis le matin alors elle se sentait plus faible que d'habitude.
- Normalement ça ne prendra pas longtemps, informa celle aux mèches bleues.
*****
Lyse faiblissait. Dans cet état, elle ne se rendait pas compte de toute la magie qu'elle usait mais son corps en subissait les conséquences. Pourtant elle continuait d'abuser de ses pouvoirs et ça, ses amis l'avaient très bien compris.
Soudain on entendit le bruit d'une téléportation. Thomas et les jumelles apparurent, l'une avec un flacon en main. Elles imbibèrent un tissu du liquide. Maintenant, il fallait réussir à immobiliser Lyse et vu son état ça serait plus facile que prévu. Rapidement Vata se faufila derrière elle sans qu'elle n'ait le temps de réagir, mit ses bras en dessous des aisselles de la jeune fille puis les replia sur eux-mêmes afin de la bloquer. Ils devaient agir vite avant qu'elle ne riposte avec ses pouvoirs. Cedia lui plaqua contre le nez le tissu en le maintenant malgré les mouvements de tête de celle-ci.
*- Qu'est-ce que t'as mis dedans ? demandait Thomas, curieux du mélange que fabriquait l'empoisonneuse.
- La potion a deux effets possibles selon la dose. Soit elle rejette tout ce qui est contraire au corps, dans le cas de Lyse son organisme va vouloir rejeter cette magie inconnue et qui, j'espère, va la rendre normale.
- Et la seconde possibilité ?
Le silence lui indiqua clairement la réponse.*
Après quelques minutes, l'hybride cessa de se débattre tandis que ses pupilles reprenaient une teinte blanche puis elle s'évanouit. Sûrement par le surplus de magie utilisé comme le prouvaient ses cheveux encore blancs, n'ayant même pas la force de changer de couleur. Gula put enfin bouger de nouveau, les os bleus ayant disparu, et se dirigea vers ses amis.
- Vous avez réussi, souffla-t-elle rassurée.
Elle voulut porter Lyse sur le chemin du retour mais à la place elle recula subitement, les yeux écarquillés. Une tache de sang se formait sur le haut de Lyse laissant quelques gouttes tomber au sol.
- C'est la potion ? s'affola Indi.
- Non. C'est autre chose. Vite Thomas !
L'interpellé les téléporta directement dans le laboratoire. Mieux valait garder sous secret scientifique ce qui se passait. L'hôpital se poserait trop de questions et pourrait leur apporter de sérieux problèmes. Les locaux acceptèrent d'apporter tous les soins possibles en sachant que cela pourrait leur fournir des informations bénéfiques dans leurs recherches.
Après un moment, qui parut une éternité pour les criminels qui ne s'imaginaient que le pire, un médecin du service vint à eux.
- Il n'y a plus aucun danger pour l'instant. Le poison que vous lui avez fait respirer a fonctionné avec succès contre la magie inconnue. La plaie à la poitrine a été refermée mais son apparition reste inconnue. Vous êtes sûrs qu'elle n'a reçu aucun coup ?
- Pas à notre connaissance.
- Nous ne pourrons savoir le reste qu'à son réveil alors. D'ailleurs ça prendra un moment. Sa blessure et le puisage dans ses réserves magiques l'ont grandement épuisée.
- Très bien. Elle va en garder des séquelles ?
- Au début. Son corps ne devra pas utiliser de magie. Il ne lui reste qu'un point de vie en unité de monstre. Elle ne récupérera sa santé qu'avec le temps.
*****
Une semaine que Lyse ne s'était pas réveillée. Une semaine que ses amis s'inquiétaient. Les médecins pensaient que ça durerait encore longtemps pourtant ce n'était pas pour rien qu'Ira courait dans le laboratoire sans cape. Elle était tellement pressée qu'elle n'avait pas pensé à la mettre.
Veno l'avait appelé pour lui annoncer que leur amie venait d'ouvrir les yeux. C'est lui qui se chargeait de surveiller son état ce jour-là et il fut surpris de la voir paupières levées. Immédiatement il prévint tout le monde.
Ira enfonça la porte en arrivant haletante. Les autres ne tardèrent pas à surgir derrière elle. Lyse se trouvait dans un lit en position assise. Veno lui avait déjà expliqué la situation et ses amis lui demandèrent vite ce qu'il s'était passé.
- Je ne me souviens pas de ce que tu m'as raconté mais vous disiez avoir vu une petite fille ? Après la fête à la place publique, je suis allée dans ma chambre mais une enfant s'y trouvait.
*- Que fais-tu ici petite ? demanda l'hybride se voulant rassurante devant la fille apeurée.
Elle avait des cheveux châtains aux bouts roses et des yeux de la même couleur.
- Je ne sais pas madame. J'ai peur.
- Ne t'inquiète pas, je vais t'aider. Comment tu t'appelles ?
- Betty madame.
- Allons ne m'appelle pas madame. Je suis Lyse, dit-elle avec un grand sourire.
Elle se retourna pour prendre le téléphone de l'hôtel afin de savoir si ses parents ne logeaient pas à la même enseigne.
Une douleur. Un rire.
Lyse regardait sa poitrine qui était transpercée par une lame rose dont la pointe plantait son âme. Quand elle tourna la tête, elle vit la petite fille avec les cheveux de la couleur de son arme et un sourire démoniaque.
- Si simple. J'espère que tu vas servir, elle finit sa phrase par un rire cristallin.
La lame se décrocha de son corps et puis plus rien.*
- Et je me suis réveillée ici.
- La magie qui t'entourait devait sans doute conserver ta blessure intacte pour que tu continues de la servir, déclara Indi. Enfin je pense.
- Mais pourquoi elle ferait ça ?
- Ça, c'est un mystère.
Il y eut un long silence puis un cri. Tous se retournèrent vers Vata. Celui-ci fixait Ira comme une étrangère. Les autres eurent la même réaction sauf Veno qui s'étonna juste.
- Quoi ? Pourquoi vous me regardez avec des yeux de merlan frit ?
- Ira ? C'est toi ? Sans ta cape ? questionna Lyse.
Soudain, elle sembla se souvenir de son oubli. Elle fut gênée, tout le monde la découvrait maintenant.
- Ça va j'ai juste foncé quand on m'a dit que tu t'étais réveillée et j'y ai pas pensé, essaya-t-elle de se justifier.
- T'es trop mignonne ! s'exclama Gula. Tu m'étonnes que Veno est amoureux de toi !
Les deux virèrent complètement au rouge à sa remarque ce qui fit bien rire les autres.
*****
Lyse commençait à se remettre sur pied mais elle craignait pour son monde. Et si cette chose allait là-bas et leur faisait du mal ? C'est pour ça qu'elle avait en partie forcé ses amis à retourner, grâce à Thomas, chez eux. Elle, elle préférait rester en attendant d'être en parfaite santé. Elle ne voulait pas que son père ni même Céléné ne la voit dans cet état.
Son œil droit avait reprit sa forme normale mais ses cheveux restaient blanc, encore trop faibles. C'est d'ailleurs pour ça que les criminels l'avaient obligée, tout comme elle leur ordonnait de repartir, à loger chez Thomas, aimant plus la savoir là-bas qu'à l'hôtel. Au moins, elle était toujours surveillée pour sa santé. L'hybride avait tout de même peur pour certaines choses. G, le père adoptif du jeune savant, ne lui faisait pas confiance et elle non plus. Frisk, elle espérait ne pas revoir sa propre mère en elle. Ce monde, elle s'y trouvait maintenant seule sans ses amis ni sa famille.
- J'espère que tout va bien se passer pour eux, s'inquiéta Lyse.
- J'en suis sûr, voulut la rassurer Thomas bien que peu habitué à ça surtout avec son père. Et je suis aussi sûr que tu pourras très vite rentrer chez toi.
Il lui sourit et elle le lui rendit, plus déterminée.
- Oui, elle regarda le mont de ce monde. Je reviendrai et je les sortirai de cette prison.
*****
UNIVERS_UNDERTALE / TIMELINE_N°2341
- Qu'aurait fait Pierrot Blanc ? marmonna Lyse pensive.
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