Acte 1 - Les rencontres

UNIVERS_UNDERTALE / TIMELINE_N°2341/

Toutes les étoiles sont destinées à disparaitre.

Frisk a réalisé plusieurs routes pacifistes dont une génocide. Et un fameux jour, elle arrêta en plein milieu d'une route pacifiste. Elle décida de ne plus reset et d'attendre pour voir si elle ne pouvait pas trouver un moyen de ramener Chara et Asriel. Le fait de ne plus reset lui donna une croissance normale et grâce à une machine trouvée dans la maison des skelebros, les frères et elle trouvèrent un moyen de ramener les défunts enfants mais aussi un mystérieux homme oublié de tous.

Pendant tout ce temps beaucoup de choses se passèrent : expliquer la présence de ces trois personnes, les explications du dénommé Gaster sur sa disparition totale dans le monde, la tension bien présente entre Sans et Frisk qui dura trois ans, aucun humain n'était tombé depuis, le mariage d'Undyne, la chef de la garde royale et Alphys, la scientifique royale, le retour de la reine, le déménagement de Papyrus dans ses nouveaux appartements de garde royal, les recherches de Frisk afin de libérer les monstres et puis des rapprochements ; ceux qui vont créer cette histoire.

Après que la tension entre l'humaine et le squelette ait disparu, une autre relation s'installa entre les deux, si bien que les autres habitants de l'Underground commencèrent à faire des paris sur quand ils sortiraient ensemble. Et si ça vous intéresse c'est Chara qui a gagné, elle était devenue sa confidente alors sa victoire était courue d'avance.
Ils vécurent dans l'ancienne maison des skelebros et quelques années plus tard, un mariage. Tout était parfait, il ne manquait plus que la libération des monstres qui tardait. Mais le bonheur total ne pouvait exister, pas vrai ?

Année XX04 : Frisk fut atteinte d'une maladie inconnue chez les monstres mais ne voulant pas inquiéter qui que ce soit, elle le garda pour elle. En cherchant dans les livres, elle trouva le remède mais seuls les humains possédaient cet antidote. Alors elle alla à la surface en ayant trois projets.

Le premier était de libérer les monstres en prenant le rôle d'ambassadrice, le second de se soigner afin de réaliser son troisième projet : retourner dans l'Underground le plus vite possible pour y mettre au monde son enfant.

Elle était enceinte mais n'avait pas eu le temps d'en parler à son mari. Elle comptait bien lui dire de vive voix et pouvoir l'éduquer ensemble.

Mais rien ne se passa comme prévu. Frisk fut considérée comme une folle croyant encore aux contes pour enfants comme quoi des monstres vivraient dans la montagne. Et puis le mont était maintenant interdit d'accès suite au trop grand nombre d'enfants disparus après s'être rendus là-bas. On interdit l'accès de la montagne à la jeune fille déterminée qui ne put donc pas retrouver tous ses amis. Elle réussit cependant à rentrer en contact avec eux grâce à son portable, que Toriel lui avait donné et qu'elle gardait précieusement. Elle leur parlait chaque semaine.

Pour le logement, des personnes la croyant et la soutenant dans sa cause de sauver les monstres l'aidèrent à s'héberger.

Et sa maladie... n'avait aucun remède. Ses médicaments ne faisaient que lui donner quelques jours de plus à vivre.

Année XX05 : *- Sans, tu veux un enfant ?

L'interpellé recracha sa boisson par ses orbites.

- Dis que t'en veux pas surtout, bouda la porteuse de l'âme rouge.

- Non ce n'est pas ça ! C'est juste que je ne m'y attendais pas c'est tout ! Bien sûr que je voudrais un enfant avec toi !

- C'est vrai ? Le regard de sa femme s'illumina.

- Bien sûr, dit-il en rigolant.

- Et tu voudrais quel nom pour l'enfant ? Moi si c'était un garçon je voudrais qu'il s'appelle...

- Oh là ne vas pas trop vite ! On vient à peine d'en parler. Et puis...

Il ne finit pas sa phrase à la vue de son excitation à l'idée d'avoir un projet pour plus tard. Finalement il soupira.

- Très bien, mais si c'est une fille je t'avoue que j'aimerais l'appeler Lyse.*

- Alors, comment tu vas l'appeler ? demanda la sage femme soutenant les monstres.

Frisk releva la tête, souriante et épuisée, tenant son enfant dans les bras.

- Lyse.

*****

Année XX21 : Sur la montagne, une course poursuite. On pouvait entendre les cris des policiers dans la forêt dense. « Rattrapez-la ! » criaient certains, « Interceptez-la à la barrière ! » ordonnaient d'autres mais la fugitive continuait de courir encore et encore. Elle semblait chercher quelque chose en particulier mais, avec autant de monde à ses trousses, la tâche risquait d'être compliquée.

Finalement la jeune fille sema ses poursuivants et se cacha dans une grotte pour se poser un instant. La nuit allait tomber et puis les policiers savaient que s'aventurer plus loin allait les mener à leur perte alors ils ne continuèrent pas leurs recherches.
Les cheveux châtains de la demoiselle reflétaient aux derniers éclats du soleil tandis que celle-ci commençait à reconnaître le lieu. Elle ouvrit son sac en bandoulière et en sortit un journal. Il était marron avec quelques arabesques dorées et au centre de l'ouvrage, le prénom « Frisk » gravé. Elle alla à la page qui l'intéressait et lut les premières lignes.

« Avant de tomber, je me souviens avoir été dans une grotte plutôt sombre avec juste quelques ouvertures dans le plafond. De nombreuses lianes jonchaient le sol et un énorme, non un immense trou se trouvait au milieu. Je voulais m'en approcher pour en voir la profondeur mais arrivée devant je me suis pris les pieds dans une racine et je suis tombée. Depuis je ne sais pas si je dois remercier cette racine ou lui dire d'aller se faire mettre. Enfin Lyse si tu as l'idée de vouloir découvrir l'Underground, je te conseille de passer par la barrière. Ce sera beaucoup moins risqué pour toi mais si tu dois passer par le même chemin que moi, fais attention aux racines ! »

La jeune fille lâcha un rire.

- Je crois que le passage que tu considères comme le moins risqué actuellement l'est beaucoup plus que celui-là maman. Mais au moins je suis au bon endroit.

Lyse rangea le livre et se dirigea vers le fameux fossé. Ni une ni deux, elle plongea à l'intérieur et cinq mètres avant l'impact elle lévita en l'air grâce à la magie bleue. Son âme en face d'elle avait la forme d'un cœur inversé et était blanche, en voyant celle-ci son excitation grandit en elle. Pour la première fois, elle allait rencontrer son père. Elle était une hybride mais ne pouvait jamais vraiment montrer son côté monstre à la surface. Une fois au sol, elle traversa les ruines sous les indications du journal de sa mère afin de ne rien louper et de suivre les traces de Frisk.

« Là, une grande maison se dresse devant toi, tu n'y trouveras personne. Enfin sauf si quelqu'un y vit depuis le temps. C'est là qu'habitait Toriel, la reine, mais j'ai déjà dû te raconter cette histoire. Une fois dans la maison (si quelqu'un y habite demande lui avant d'y entrer !), vas dans la première chambre dans le couloir et regardes dans le coffre (si c'est encore en état). J'y ai laissé quelque chose avant de partir, récupère-le s'il y est encore. Tu devras le donner à Chara. »

La maison semblait abandonnée depuis un moment alors, sous les instructions de sa mère, l'hybride alla dans la pièce en question et y trouva le fameux coffre. En l'ouvrant elle y trouva juste une photo.

« C'est une photo de Chara qui mange du chocolat en souriant. Elle refuse toujours de sourire, alors dès que je l'ai vue j'en ai profité pour la prendre en photo. Bien sûr, elle le sait mais je l'utilisais comme moyen de pression. Personne à part elle et moi n'est au courant de cette photo. Alors pour rigoler un peu je l'ai cachée ici avant de partir sans lui dire. Et quand j'ai appelé Chara depuis la surface, je lui ai dit que j'avais caché la photo quelque part. Donc si elle est encore dans le coffre c'est que soit elle n'a pas cherché, soit elle ne l'a jamais trouvée. »

« Gamine. » pensa la châtain. Elle prit tout de même la photo et sortit des Ruines en suivant le chemin indiqué dans le journal. En ouvrant la porte, Lyse découvrit le paysage s'offrant à elle : de hauts sapins enneigés à perte de vue formaient un chemin au milieu. Au loin elle réussit à percevoir une sorte de portail. Quand elle leva les yeux, elle vit le plafond de la montagne parsemé de cristaux ressemblant aux étoiles. Des étoiles qui ne disparaitront jamais. Toujours en suivant son guide, elle avança et une fois devant le portail vu plus tôt, elle s'arrêta un instant.

« C'est devant ce portail construit par Papyrus que j'ai rencontré pour la première fois ton père. Il m'avait fait la fameuse blague du coussin péteur. La première fois j'étais sidérée et puis, en faisant des reset, j'ai commencé à la trouver de plus en plus drôle. C'est sans doute pour ça aussi que je continuais de relancer le monde... »

La suite décrivait le lieu et le portail. Celui-ci avait bien changé d'ailleurs. De nombreux dessins jonchaient les colonnes ainsi que des rubans avec l'inscription « Welcome to Snowdin » écrite sur le dessus.

Bien plus loin, dans un bar nommé Grillby's, un monstre de feu sortait une bouteille de ketchup sous le nez d'un squelette.

- Elle est à toi si tu me dis qui a retiré de l'argent de toutes les notes Sans.

- Je suis pas un vendeur de mèche Grillby.

Un long moment passa sans que personne ne parle, comme si interrompre la discussion des deux monstres serait un crime. Finalement ce fut le barman qui reprit :

- Un mois de ketchup gratuit.

- C'est Punk Hamster.

Le concerné protesta et jura sur Sans tandis que tout le monde désespérait que le squelette cède aussi facilement. Un monstre de flammes vertes sortit de la réserve et regarda celui couleur feu sermonner « l'allégeur de notes ». Ne comprenant pas la situation, elle ne chercha pas plus loin se disant juste que c'était normal et elle continua de servir les clients. Entre deux commandes, elle alla vers Sans.

- Tu pourrais pas m'aider un peu toi ?

- Nope je suis en congé, je profite, répondit-il malicieusement.

L'autre s'apprêtait à répliquer quand la porte du bâtiment s'ouvrit subitement. Une jeune fille apparut et regardait chaque recoin de la bâtisse. Personne ne la reconnaissait. Un nouvel humain ? Ça faisait très longtemps. Elle portait des baskets, un short en jean, une veste ample qui cachait un débardeur avec un attrape rêve, on pouvait deviner un pendentif sous celui-ci et un sac en bandoulière venait compléter sa tenue. De longs cheveux châtains retombaient jusqu'au milieu de son dos et un semblant de frange venait cacher son seul œil noisette aux reflets dorés. Effectivement, le second était caché par un genre de cache-œil métallique qui commençait à la gauche du front pour finir à la mi-joue. On pouvait aussi relever les bandages présents sur ses jambes. Sans se surprit d'ailleurs à trouver des similitudes entre elle et Frisk. L'inconnue s'installa au bar et sortit un livre. La serveuse vint la voir.

- Bienvenue ! Ça fait longtemps que nous n'avions pas eu d'humain ici. Je m'appelle Céléné.

- Je n'en doute pas, répondit l'autre plus froidement tout en restant sur son ouvrage.

Céléné ne savait pas trop comment réagir mais décida de rester aimable. Être en conflit avec elle n'arrangerait rien à leur situation.

- Heum.... Tu veux quelque chose ? Un plat ? Une boisson ?

- Un condiment ? proposa le squelette assis à côté, ce qui lui valu un regard noir de la part de la fille de flammes.

- Vous avez du wasabi ? intervint l'humaine ayant relevé la tête, l'œil brillant.

La serveuse sembla étonnée tandis que le monstre à côté était heureux de connaître une personne avec des goûts étranges comme lui. Céléné lui servit sa commande. La châtain rangea son livre en un clin d'œil et commença sa « collation » avec une moue attendrissante. Son comportement venait de changer radicalement et il étonna le squelette.

- Pardon pour mon comportement, c'est juste que je ne fais pas facilement confiance aux gens. Je m'appelle Lyse, enchantée ! dit-elle en tendant la main vers la barmaid.

Le prénom eut l'effet d'un choc pour Sans. Ça faisait bizarre de l'entendre. L'enflammée aurait bien voulu lui serrer la main mais lui fit la remarque qu'elle ne pouvait pas la toucher. Gênée, ce fut Grillby qui vint sauver la nouvelle. Il se présenta rapidement et la suite de son « repas » se passa normalement. Quand elle eut terminé, elle fit face au squelette assis à ses côtés.

- Et vous, comment vous appelez-vous ?

- Je suis Sans, Sans le squelette, répondit-il en tendant sa main qu'elle prit avant même d'entendre la réponse.

Un bruit de coussin péteur surgit, puis le silence et enfin un léger rire accompagné d'une remarque de Sans sur sa fameuse blague. Ils discutèrent encore un peu après ça, bien que le squelette semblait dérangé de voir autant de ressemblances chez elle et sa femme.

- Je suis désolé de vous interrompre mais nous allons fermer. Il est déjà tard, fit le gérant.

- Ok ! On se revoit lundi Grillb's !

Lyse paya rapidement et se dirigea vers la sortie où se trouvait déjà Sans. Une fois dehors le monstre indiqua à l'hybride l'emplacement de l'hôtel le plus proche mais celle-ci le coupa.

- En fait, j'aimerais te parler de quelque chose de très important.

- Quoi donc wasabi-girl ?

Elle sortit de son sac le journal et lui montra le titre avec le nom de sa mère. Le regard du comique s'assombrit et il l'invita à aller chez lui pour pouvoir en discuter. En un clin d'œil les deux adorateurs de condiments se retrouvèrent dans l'ancienne maison des skelebros.

- Bien, maintenant nous pouvons discuter, commença l'adulte.

- Bien que je ne pense pas qu'il existe mille Sans dans l'Underground, je veux d'abord m'assurer que tu es bien celui duquel parle le livre même si je n'ai pas grand doute. Qui es-tu pour Frisk ?

- Son mari. Et toi qui es-tu réellement et d'où vient ce journal ?

- Frisk est ma mère et attends que je finisse de parler avant de dire quoi que ce soit s'il te plaît.

Lyse retira sa veste laissant voir ce qu'elle cachait. Les pupilles du squelette s'écarquillèrent. La partie supérieure de ses bras laissait voir ses os ainsi qu'un semblant de clavicule vite recouvert de sa chair tout comme ses membres inférieurs.

- Et tu es mon père.

Le silence devenait pesant et l'adolescente ne le comblait que par le bruit produit par sa recherche dans son sac pour finalement en sortir une enveloppe qu'elle tandis à Sans.

- Dans le journal, elle m'a demandé de te donner cette lettre au cas où... il lui arrivait quelque chose.

*****

À l'extérieur, un homme étrange nommé comme scientifique rentrait chez lui et passa près de la maison du « lazybone ». C'est en regardant par la fenêtre qu'il vit celui-ci serrer une fille, aux os apparents, dans ses bras tout en pleurant.

- Une descendance ? Tiens voilà quelque chose d'intéressant, de très intéressant...

*****

- C'est pour ça que tu es venue...

La jeune fille hocha timidement la tête en guise de réponse. Ils étaient maintenant assis sur le canapé, la lettre et le livre grand ouvert sur la table.

- Tu savais déjà que maman était morte ?

- En fait on l'a su une semaine après son enterrement, par le vice-président du plan de libération des monstres. Alors j'ai fait mon deuil depuis longtemps. Mais je n'ai jamais su que j'avais une fille. J'aurais aimé pouvoir t'élever et te connaitre plus tôt, répondit-il tristement.

Lyse baissa la tête, peu habituée à ce genre de conversation.

- On peut rattraper le temps perdu ? proposa-t-elle.

Son père hocha la tête et ils passèrent le reste de la soirée ensemble. Pour l'heure du coucher, Sans prépara l'ancienne chambre de Papyrus pour sa fille qui l'aida.

- Tu m'as dit que tes amis viendraient bientôt ? demanda-t-il en mettant un drap. Pourquoi tu n'es pas venue avec eux ?

Elle ria jaune.

- Pour les autres, je suis la fille de « la folle du mont Ebott ». Même avec le talent de manipulation de Veno je n'aurais pas pu passer.

- ...

- D'ailleurs à propos de mes amis... Ils sont comment dire... Particuliers.

- Bah ça ne changera pas de d'habitude, on est tous comme ça ici, répondit le squelette en riant.

Tout en finissant de préparer le lit, l'hybride fit part à Sans de son envie de ne rien dire à personne au sujet de leur parenté et de sa véritable identité. Interloqué, celui-ci lui demanda pourquoi et pour seule réponse elle lui dit ces mots :

-Pour s'amuser !

*****

Quelques jours passèrent où le père et la fille gardèrent le secret. Lyse était hébergée chez Sans bien que plus d'un monstre se posait des questions sans réponses, comme pourquoi ils passaient leur temps ensemble. La jeune fille apprit que Sans travaillait comme serveur au Grillby's ce qui l'étonna au vu de la description faite par sa mère le montrant comme un flemmard au travail qui fuyait ses responsabilités préférant dormir.

- Ça t'étonne hein ? lui avait-il dit. Je déteste les promesses et pourtant ta mère a réussi à m'en faire tenir une avant de partir. Celle d'enfin payer ma note à Grillby en travaillant pour lui.

- Et tu as... accepté ? fit-elle hésitante.

- J'étais bourré.

S'en suivi un silence et un fou rire qui eu en retour une pantoufle du père dans la figure de sa fille.

Bien que les moqueries de Lyse étaient présentes, l'efficacité de Sans en tant que serveur ne laissait rien à redire. Quand il travaillait, elle se baladait dans Snowdin et en découvrait chaque recoin. Ce qui faisait le plus sa réputation fut surtout sa froideur et cette distance qu'elle mettait entre elle et les monstres mais elle se trouvait serviable et les aidait quand ils en avaient besoin. Quand elle ne partait pas en vadrouille, elle allait au bar et lisait le journal ou bien parlait avec Céléné quand celle-ci avait une pause, exactement comme à cet instant.

- Tu veux aller à Waterfall ?

L'hybride hocha la tête positivement à la question de la fille de feu.

- Oui c'est ma prochaine destination mais je pense que je vais avoir plus de difficulté à me repérer.

En effet jusqu'à maintenant, c'est grâce au livre de sa mère qu'elle arrivait à se situer mais les pages sur cette partie de l'Underground étaient plus abimées que les autres ce qui rendait la lecture compliquée.

- Si tu veux je pourrais être ton guide, je suis obligée de passer par là pour rentrer chez moi, proposa la serveuse.

- Ce n'est pas un peu risqué pour toi ? Je veux dire, de ce que j'ai compris c'est plutôt « humide » là-bas.

- Oh non, il y a des parapluies à disposition et puis je suis habituée à prendre ce chemin. Si tu veux, tu peux m'accompagner ce soir.

Celle pourvue d'un cache-œil sembla hésiter. Elle n'avait pas l'habitude qu'on lui propose une sortie mais de ce qu'elle avait pu traduire des pages usées de l'ouvrage, Waterfall semblait être un des plus beaux endroits que Frisk ait pu voir. Finalement, elle accepta l'invitation et prévint son père du retard qu'elle aurait le soir même.

Quand enfin le service de Céléné se termina, elles purent se diriger vers Waterfall et en profitèrent pour discuter un peu. Certes pendant les pauses elles se parlaient mais ça ne durait jamais très longtemps.

- Tu habites à Waterfall ? commença pour une fois Lyse.

- Non je vis plus loin, à Hotland qui est, on peut dire, le contraire de là où nous allons.

- Et tu t'y plais ? Dans l'Underground? Je veux dire, tu n'es pas triste de ne pas être à la surface ?

- Oui et non en fait. Bien sur que comme n'importe qui ici, j'ai toujours voulu voir à quoi ça ressemblait là-haut. Voir le ciel, le soleil, les étoiles... J'en entends parler dans les livres, de ces choses inconnues. Mais vivre ici ne m'attriste pas ! Je suis née et j'ai grandi dans l'Underground alors je ne me vois pas vivre ailleurs.

- C'est vrai que le ciel doit être magnifique.

- Quoi ?

- Oublie, je commence à divaguer.

Céléné sembla dubitative sur ce que venait de dire l'humaine mais décida de faire comme ci de rien n'était en pensant que la jeune fille n'en dirait pas plus.

- Mais tu sais, je pense que si je suis triste c'est sans doute à cause du comportement des autres de ton espèce. Je ne te vise pas parce que tu te montres froide, tu es très gentille avec tout le monde.

Le compliment laissa des petites rougeurs sur les joues de celle venant de la surface.

- Quand l'ambassadrice des monstres, que je n'ai pas eu la chance de connaître, est morte, son âme a été utilisée pour détruire la barrière. Et les gens de la surface ne pouvaient plus nier notre existence. Mais au lieu de nous laisser vivre à la surface, ils ont préféré décider si nous avions le droit à cette liberté et nous laisser ici le temps du jugement. Je trouve ça vraiment stupide. Heureusement qu'il y a des humains comme toi voulant nous aider.

- J'ai entendu parler de cette histoire. Je te jure que si vous n'étiez pas en infériorité numérique, pour au moins vous révoltez, crois-moi qu'ils ne se mettraient pas au dessus de vous hiérarchiquement. Et je pense que ça ferait longtemps que j'aurais perdu foi en l'humanité s'il n'y avait pas ces gens comme tu dis.

Toutes deux se stoppèrent. Elles se trouvaient à l'entrée de Waterfall. Déjà on pouvait apercevoir une chute d'eau et une fleur bleue dont les six pétales étaient plus claires que la tige. En s'approchant de la fleur, la jeune adolescente entendit comme un écho lui résonner dans les oreilles : « Bienvenue à Waterfall ! ». Surprise, elle se retourna vers l'enflammée, le regard interrogatif.

- C'est une fleur écho, expliqua-t-elle. Elle répète ce qu'a dit la dernière personne à être passée ici et elle le redit sans fin, comme un écho d'où son nom. Elles ont la particularité de ne pousser que dans cette zone. Tu vas voir que, si on continue notre chemin, il y en aura de plus en plus.

- Pour de vrai ?

- Pour de vrai ? répéta la fleur comme pour répondre à la question de Lyse.

Elles continuèrent leur chemin un moment avant que Céléné ne les arrête, disant à l'autre d'admirer la vue. Elle était encore plus belle que celle de Snowdin. Tout autour des chemins de terre, on ne trouvait que de l'eau qui scintillait redonnant de la lumière à l'endroit extrêmement sombre. De nombreuses fleurs échos ornaient le passage ainsi que des pierres précieuses incrustées dans les murs. Devant le regard émerveillé de celle arrivée quelques jours auparavant, le monstre de feu s'amusa en se demandant qu'est-ce que ce serait quand elle aurait levé les yeux au plafond de la montagne. Et quand elle le fit, son regard pétilla. Des milliers de pierres précieuses illuminaient l'endroit et créaient ce reflet dans l'eau. Bien que dans Snowdin on trouvait le même plafond, ici cela rendait l'endroit magique. Elles restèrent pendant un moment à la même place, à observer le paysage. On ne se lassait jamais de ce spectacle tellement l'atmosphère y était apaisante.

Ce sont finalement les rires de deux personnes qui les tirèrent de leurs rêveries. Quand les adolescentes se retournèrent, elles virent un petit dinosaure jaune portant une robe noire à pois blancs et pourvue de lunettes rondes. Elle était accompagnée d'une grande femme-poisson aux écailles bleues et aux cheveux rouges et avait un cache-œil sur son œil gauche. À la vue des personnages, Lyse sembla les reconnaitre grâce à la description écrite dans le journal de sa mère. Le couple se stoppa en voyant l'enflammée et l'hybride.

Undyne, car tel était le nom de la femme-poisson, se fit silencieuse et eut un regard dur envers l'humaine tandis que le dinosaure, qui se nommait Alphys, semblait plus tendue et s'accrocha fermement au bras de sa compagne.

- Bonjour madame Undyne, madame Alphys ! s'exclama Céléné.

Lyse fit un rapide hochement de tête, réservée. La petite scientifique, étant très timide, essaya de dire une phrase sans bégayer.

- Salut. Heu... les humains sont plutôt rares dans le coin. Dans tout l'Underground en fait... Heu... Que faites-vous ici ?

- Elle s'appelle Lyse. Elle soutient notre cause alors je lui fais visiter le coin.

Les adultes posèrent leurs yeux sur la concernée. Son air était dur et froid. Difficile de croire ce qu'elle disait en la voyant. Lyse s'approcha de la chef de la garde royale faisant serrer encore plus l'emprise de la main de la scientifique sur son amante puis s'arrêta lorsqu'elles furent face à face. Un long silence suivit. Leurs regards se transperçaient l'un et l'autre et les deux monstres les accompagnant étaient anxieuses de ce qui allait se passer ensuite. L'hybride ouvrit finalement légèrement la bouche et un son discret en sortit :

- C'est toi Undyne ?

- Affirmatif, fut le seul mot que répondit la femme-poisson, sur le même ton.

- Je vous promets de vous sortir de cet endroit quel qu'en soit le prix.

Maintenant qu'on observait plus attentivement les prunelles de l'adolescente, on pouvait y voir un certain respect envers l'adulte en face d'elle, tout comme on pouvait constater l'honnêteté de ses paroles ainsi que sa DÉTERMINATION à les sauver. Undyne lâcha finalement un ricanement.

- T'as l'air d'être une bornée toi. Je t'aime bien !

Céléné et Alphys poussèrent un soupir de soulagement, la tension était retombée. Chaque duo décida de reprendre son chemin respectif après que la bleue ait invité Lyse chez elle pour tester son potentiel.

- Tu es sûre que c'est responsable de vouloir faire un combat contre elle, Undyne ? demanda le dinosaure.

- Elle a du potentiel, j'en suis certaine. Cette humaine a l'air d'avoir de grandes forces cachées. Bizarrement, elle me fait penser à quelqu'un mais je n'arrive pas à mettre un nom dessus.

- Ha ? Toi aussi ? Alors ce n'est pas moi qui lui ait trouvé des ressemblances avec un personnage d'animé, se rassura la jaune.

- Je regarde tous les animés avec toi.

- ...

- ...

- Il faudrait peut-être qu'on fasse une pause.

*****

- Pendant un instant, j'ai cru que vous alliez vous battre, avoua Céléné.

Lyse lâcha un ricanement. Elles étaient arrivées à Hotland. Un lieu où on se croyait toujours en été. Le sol était constitué de roche volcanique froide et quand on regardait en bas, à l'extrémité des chemins, on voyait la lave en fusion. Elle n'avait pas bougé depuis des années grâce à un sort utilisé par les monstres pour éviter tout risque d'éruption.

L'hybride se retourna vers sa nouvelle amie en lui lançant un sourire amusé.

- Je ne suis pas stupide. Je suis incapable de la battre !

La fille de feu sembla prise par cette scène. Depuis son arrivée au Mont Ebott, personne n'avait vu ce sourire et ce ton si doux et amusé chez la jeune femme. Avait-elle enfin la complète confiance de celle-ci ?

- Bon, je pense que je vais rentrer maintenant ! Je verrai Hotland un autre jour, fit celle venant de la surface.

- Heu tu es sûre ? C'est plutôt loin maintenant et il se fait tard.

- T'inquiète, je connais des raccourcis.

Ces paroles, beaucoup de personnes les connaissaient dans ce monde et elles venaient d'un certain squelette. Plus elle y pensait et plus elle trouvait des points communs entre ces deux personnages, aussi mystérieux soient-ils.

*****

Un mois passa. Les monstres s'étaient habitués à la présence de « l'humaine » et ce lieu n'avait plus aucun secret pour elle. Elle se rendait souvent chez Undyne pour jouer du piano, avouant avoir appris au refuge du plan de libération des monstres. On avait bien sûr remarqué combien Sans et Lyse étaient proches mais sans pour autant savoir qui ils étaient l'un pour l'autre.

- Sans ! cria le gérant du bar en voyant son employé rêvasser dans la réserve.

Le squelette sursauta avant de répondre d'une voix endormie :

- Sup Grillb's.

L'enflammé soupira et le ramena à la dure réalité : il devait travailler.

- Franchement, tu es toujours aussi paresseux. Regarde Céléné, elle m'aide au bar tous les jours alors qu'elle a aussi ses études à côté.

- Hé compare pas ta nièce à moi ! Regarde Lyse, elle ne travaille pas et pourtant tu ne lui dis rien !

- Elle, au moins, elle paye sa note.

- ...

-...

- Ok je vais prendre la prochaine commande.

- En parlant de Lyse d'ailleurs, va-t-elle à l'école ? Elle compte rester pendant un moment ici, non ?

Sans réfléchit pendant un instant avant de répondre à son patron d'un ton qui faisait assez paternel comparé à d'habitude.

- C'est vrai qu'il faudrait l'inscrire mais c'est déjà assez compliqué chez nous de faire cours à plusieurs personnes avec notre peu de matériel. Je pense que je demanderai à Toriel la prochaine fois que je la verrai.

Remarquant toute l'attention que donnait le squelette envers l'adolescente, Grillby laissa échapper un rire.

- Fais attention Sans, c'est encore une enfant quand on y pense.

Ayant parfaitement compris le sous entendu, l'interpelé ricana en sortant de l'arrière-boutique. Son ami ne le connaissait pas aussi bien que ce qu'il pensait finalement.

- Si j'étais toi je ferais plutôt attention à ma nièce. On peut dire qu'en ce moment elle pète le feu.

L'enflammé ne dit rien au jeu de mot, signe de sidération. Mais quand il regarda au bar, Céléné riait en cœur avec Lyse. Maintenant qu'il y pensait, il n'avait vu le visage joyeux de cette dernière qu'en présence de l'enflammée. Et soudain, il percuta ce que le squelette voulait dire. Sa nièce et cette fille ? À présent qu'il le voyait sous cet angle, c'est vrai qu'on remarquait vite l'alchimie qu'elles s'étaient créées toutes les deux.

- Hé Grillby ! interpella Sans. Rapporte une bière de la réserve, il y en a plus ici !

Le gérant sursauta à l'intervention de son collègue avant de tilter l'information et de s'en acquitter.

*****

Il commençait à se faire tard et le bar allait bientôt fermer. Lyse s'était endormie sur le comptoir en ayant voulu attendre que le service de son père se termine. Tout était paisible, peu de personnes venaient à cette heure-ci alors on se permettait de mettre une petite musique. Grillby et Sans en profitaient pour ranger la réserve.

Mais la tranquillité du lieu allait vite se dissiper. Un groupe de monstres, à l'allure de voyous, entra dans la bâtisse et se rapprocha directement de l'humaine. Céléné voulut intervenir, sentant que les choses allaient prendre une mauvaise tournure.

- Nous allons bientôt fermer, je vous prierai de sortir messieurs.

- Mais pas de problème, on veut juste parler à la demoiselle, répondit un chat anthropomorphe, au poil hérissé et aux extrémités couleur charbon.

- Alors venez un autre jour, là elle se repose.

- Parce que tu t'inquiètes de la santé de cette horreur ? répondit encore le monstre qui semblait être le leader. Elle ne veut même pas nous libérer, ils nous persécutent !

- Lyse n'est pas comme eux ! Partez immédiatement ! Si vous lui faîtes du mal, vous aurez affaire à moi et je suis certaine que vous ne voulez pas.

Les deux adultes sortirent de la réserve, ayant entendu le ton qui montait.

Le monstre en tête de son groupe haussa les épaules et se retourna, s'apprêtant à partir.

- On ne veut pas lui faire de mal, dit-il d'un ton calme.

Soudain, il prit l'endormie par la gorge et la jeta contre le mur le plus proche. Son action eut l'effet de la réveiller mais ne lui laissa pas le temps de sortir de sa somnolence et de comprendre ce qui se passait. Les trois monstres en face du chat anthropomorphe restèrent figés ne l'ayant pas vu venir.

- On veut lui faire comprendre qu'on ne veut pas d'elle ici, continua-t-il alors qu'il venait d'asséner un coup de pied au visage de Lyse, faisant tomber son masque au sol.

- Ça suffit ! hurla le squelette, prêt à utiliser sa magie, tout comme ses collègues, au prochain mouvement du perturbateur et ses camarades.

Celui-ci s'arrêta et tourna la tête en direction du serveur.

- T'es Sans, je me trompe ? Paraît que ta femme était humaine. Ça ne m'étonnes pas que tu protèges ce déchet alors. Mais tu ne souhaites même pas te venger de ceux qui l'ont empêchée de nous libérer ?

Un des monstres de la bande vint poser sa main sur l'épaule de son ami.

- Sam, arrête. On doit se barrer.

Le dénommé Sam regarda dans la direction de son acolyte et ses pupilles rétrécirent, choqué et apeuré.

Par terre, Lyse était encore assise sans son masque dévoilant son œil gauche. Une grande cicatrice longeait celui-ci à la verticale, qui commençait à la gauche du front pour finir à la mi-joue et semblait ancienne. Ses yeux avaient maintenant l'apparence d'orbites laissant seulement deux pupilles blanches aux reflets rouges. Ses cheveux avaient eux aussi perdu leur couleur, remplacée par un blanc maculé. La jeune fille tendait sa main droite, maintenant squelettique, en avant et laissait apparaitre une magie bleutée tout autour de celle-ci. Autour d'elle, flottait par cette même magie des os en direction du monstre l'ayant frappé.

Prise de panique, la petite troupe prit ses jambes à son cou et s'enfuit du bar. Ceux présents étaient choqués de ce qu'ils venaient de voir. Céléné se risqua à aller vers son amie et l'appela doucement. L'hybride sursauta et dirigea ses projectiles en direction de l'enflammée mais en voyant et reconnaissant celle-ci, qui lâcha un hoquettement de peur, les os disparurent instantanément ainsi que la magie. Ses cheveux reprirent leur couleur initiale, sa main se recouvra de chair peu à peu et son œil droit redevint normal mais le gauche garda cette apparence squelettique.

- Céléné, laissa-t-elle échapper. Je... désolée. Je ne savais plus où j'étais.

Elle ramassa son masque et se releva tandis que son père se rapprochait d'elle pour s'assurer qu'elle n'ait pas été blessée par les coups de ce Sam. Grillby, totalement abasourdi par ce qu'il venait de se passer, alla chercher de quoi ré-alimenter la santé de la jeune fille le temps que tout le monde se remette les idées en place. Quand tout redevenu calme, Sans et Lyse expliquèrent la situation de cette dernière et leur lien de parenté aux deux monstres de feu.

- C'est possible que deux espèces aussi différentes puissent avoir un enfant ? demanda Céléné complètement émerveillée par ce qu'elle venait d'apprendre.

- Eh bien j'en suis la preuve, rigola l'hybride, comme ci ce qui venait de se passer n'était rien qu'un lointain souvenir.

- Au moins, je comprends mieux ces points communs que je vous trouvais à tous les deux ! D'ailleurs, vous ne devriez pas le dire aux autres monstres maintenant ?

- À l'heure qu'il est, tout le monde doit déjà être au courant, répliqua Sans. Les nouvelles vont vite ici. Ça ne m'étonnerais pas de voir Papyrus arriver maintenant.

Tout d'un coup, un grand squelette arriva en traversant la fenêtre.

- SANS ! EST-CE QUE C'EST VRAI CE QU'ON M'A DIT ?

- Je ne sais pas Pap's, de quoi parles-tu ? fit l'interpelé comme si l'arrivée de son frère était la chose la plus normale du monde. À vrai dire, personne ne fut surpris à part Lyse.

- À PROPOS DE L'HUMAINE ! ENFIN DU SQUELETTE. JE VEUX DIRE... ENFIN... TU VOIS TRÈS BIEN CE QUE JE VEUX DIRE !

- Nope.

- COMMENT ÇA NON ?

- Eh bien j'ai entendu ce que tu voulais dire mais je ne peux pas avoir vu ce que tu as dit, nous ne sommes pas dans un comic...

- SANS !

Un silence s'en suivit, Papyrus venait sans s'en rendre compte de continuer le jeu de mot avec l'arial d'écriture de son frère. Le rire du père et le ricanement de sa fille résonnèrent dans ce court instant avant que le grand squelette ne se plaigne des blagues de Sans.

- Calme-toi Pap's. Oui, Lyse est ma fille.

Les pupilles de Papyrus brillèrent.

- ÇA VEUT DIRE... QUE JE SUIS ONCLE ?

- Oui, fit timidement Lyse.

- Papyrus ! railla la voix de la chef de la garde royale. Tu n'aurais pas pu nous attendre au moins ?

Alphys et Undyne venaient de rentrer par la porte. Enfin, la guerrière tenait sur ses épaules la scientifique et semblait essoufflée. Sans doute avait-elle voulu aller plus vite pour arriver jusqu'ici mais elle reprit rapidement son souffle.

- Hey Mini-Punk ! Pourquoi tu ne nous avais pas dit que Frisk était ta mère ? Et bon sang Sans, tu ne nous avais rien dit ?!

L'adolescente semblait de plus en plus se renfermer sur elle-même. Elle remit son masque camouflant de nouveau l'œil squelettique.

- J'ai toujours eu l'habitude de me cacher, moi et mon identité. Surtout depuis que ma mère n'est plus là.

Tout le monde se trouvait maintenant autour de l'hybride attendant ses explications.

- C'est pour ça que tu as ce masque ? En-enfin ce... cache œil métallique ? Enfin tu comprends ? bafouilla Alphys. Au hochement de tête de Lyse, elle posa encore une question. Et pourquoi as-tu cette partie du visage comme ça ? Mais ce-ce n'est pas grave si tu ne veux pas en parler hein !

- Comme tu l'as dit je préfère ne pas en parler, répondit-elle sèchement tandis que son père la regardait d'un air désolé.

Quelqu'un ouvra encore la porte de la bâtisse. C'était Gaster.

- Hum... Il y a une petite réunion improvisée ? demanda-t-il en voyant la position de chacun.

- Quel bon vent vous amène ici, docteur ? salua Grillby.

- Eh bien je venais voir Sans chez lui mais il n'y était pas. Je suis donc venu ici mais je vois que tout le monde s'est organisé pour venir.

- JE SUIS ONCLE ! s'exclama Papyrus.

- Je sais. D'ailleurs en parlant de ça, quel est ton nom jeune fille ?

La demoiselle le regarda, impressionnée. Il était rare de le voir dehors et, d'après les écrits de sa mère, c'était une personne extrêmement mystérieuse.

- Lyse monsieur, dit-elle d'une voix faible.

- Allons, n'aie pas peur, la rassura Sans. Il ne te fera aucun mal. Il ne ferait pas de mal à une mouche.

- Tu détruis mon image là, désespéra Gaster. Enfin je venais aussi pour te voir. Tu es la première hybride connue et ça m'apporte curiosité. Voudrais-tu bien me laisser t'examiner quand tu viendras me voir ? J'aimerais comprendre comment ton métabolisme fonctionne au vu des natures si différentes de tes deux parents.

- Mon métabo-quoi ?

- Allons, tu as déjà dû apprendre à l'école ce que c'est. De ce que je sais, tu l'as appris dans des classes inférieures.

Lyse baissa la tête, gênée, apportant le questionnement chez tout le monde, même son père.

- Je... J'ai arrêté l'école à mes huit ans, avoua-t-elle, honteuse.

Une exclamation générale se fit entendre.

- Tu m'avais dit que le refuge te payait l'école, dit Sans.

- Et c'est la vérité ! Mais je ne m'y rendais pas. Aucune personne du refuge ne connaissait mon problème. Je ne savais pas contrôler ma magie et donc ma forme physique, surtout après le départ de maman. Mes émotions étaient chamboulées et ça affectait ma magie. J'avais peur que les autres voient ma vraie nature alors je me débrouillais en me cachant dehors et j'apprenais pas le biais de la rue. Je regardais les gens pour comprendre comment me comporter, je continuais ma compréhension de la lecture grâce au journal de maman, pour confirmer ses dires elle montra le livre qu'elle gardait toujours avec elle. Mais je ne suis jamais retournée à l'école.

Subitement, après les paroles de Lyse, Sans l'attrapa par les épaules et la secoua d'avant en arrière.

- Mais ça va pas la tête ? s'affola-t-il. Tu veux que ta mère revienne pour me tuer ou quoi ? Dès demain, je te mets en cours particuliers avec Toriel !

- Sans, je crois que tu devrais arrêter de la secouer comme ça, intervient Grillby.

Quand le concerné s'en rendit compte, il se stoppa et regarda l'hybride. Si on avait été dans un cartoon, son œil aurait formé une spirale, avec quelques petites clochettes ailées tournant autour de sa tête mais elle reprit rapidement ses esprits. Elle regardait maintenant tout le petit monde autour, un air douteux au visage.

- Pour venir ici, je suis passée par les ruines mais je ne l'ai croisée nulle part.

- La reine, enfin Toriel, est revenue au château pour aider Asriel dans sa tâche maintenant qu'il est le nouveau roi, répondit Undyne, assise sur une table.

- Mais si tu es passée par les ruines pour venir ici... la chute ne t'a pas blessée ? s'inquiéta Céléné.

Les cheveux de Lyse devinrent rapidement blancs tandis qu'elle répondait en tirant la langue : « Magie ». Puis ils reprirent leur teinte brune.

Le reste de la soirée se passa plus tranquillement et tout le monde rentra chez soi. Sans passa un appel rapide à Toriel pour la prévenir de leur présence le lendemain et prit un congé pour le même jour avec Grillby afin d'en profiter pour rester un peu avec les Dreemurr. Lyse, quant à elle, discutait avec ses amis de la surface via son ordinateur que lui avaient offert ceux-ci pour un anniversaire.

- Donc vous arriverez quand ? Ça commence à faire long.

- Normalement dans pas longtemps d'après monsieur le négociateur, répondit une voix féminine qui se voulait ironique sur la fin.

- Hé ! Ne remets pas en question mon talent pour les affaires ! rétorqua le dit « négociateur ».

- Arrête de crier, ça m'irrite les oreilles, fit la voix ferme d'une autre femme.

- Oui Ira.

- Regardez-moi ce petit chien et son maître, se moqua Lyse.

- Moi je veux bien, pas toi Ira ? demanda le même garçon.

- Dégage Veno ! grogna l'interpellée.

- Je ne vois pas les jumelles avec vous. Un problème ?

- Les deux dorment. L'une pour ses problèmes de santé et l'autre... bah comme d'hab', désespéra une nouvelle voix masculine.

- Lyse, à table ! informa son père depuis le rez-de-chaussée.

- J'arrive ! Je vous laisse, on se voit bientôt !

- T'inquiète, rassura la première voix.

La jeune fille ferma son ordinateur et descendit rejoindre le squelette.

- Tu parlais avec tes amis ?

Elle hocha la tête. Ils allaient bientôt venir et elle sentait que ça allait être très mouvementé.

*****

Chara regardait de près Lyse. Elle semblait bien plus effrayante que ce qu'avait dit la mère de cette dernière. Des yeux rouge sang vous perçant entièrement le corps, des cheveux châtains, raides et mi-longs venant assombrir son visage d'un teint pâle. On se sentait dérangé quand elle vous fixait, effrayé, apeuré. Restant fidèle depuis toujours à son haut vert avec une bande jaune, on se demandait si elle le lavait au moins ou si elle en avait plusieurs. Difficile à dire.

- Donc t'es la fille du sac d'os et de Frisk ? Je veux une preuve, cracha-t-elle.

Lyse baissa les yeux ne sachant pas trop quoi dire ou faire.

- Voyons Chara, arrête, tu lui fais peur, essaya de la calmer Toriel.

Elle était la mère adoptive de l'humaine terrifiante. Autrefois mariée à l'ancien roi, elle le détestait encore aujourd'hui ou du moins le tolérait maintenant qu'elle vivait de nouveau au château. C'était une femme chèvre bien plus grande qu'une chèvre normale tout comme Asgore, son ancien mari et Asriel, son fils.

- Et alors ? Si c'est la vérité elle n'a aucune raison d'avoir peur de moi.

L'hybride leva la tête, l'air plus confiant. Elle ne supportait pas d'être traitée de menteuse, surtout sur ce sujet. Elle releva la chaîne du pendentif caché sous son débardeur jusqu'à dévoiler son ornement. Un cœur doré avec l'emblème du royaume, un delta rune, gravé dessus. Le pendentif pouvait s'ouvrir pour y mettre une photo, Lyse en avait mise une de sa mère et elle tenant un portrait de son père. Chara le reconnut aussitôt. Elle-même l'avait offert à son amie avant qu'elle ne quitte l'Underground, pour ne pas qu'elle les oublie.

- Maman me l'a donné sur son lit de mort, expliqua l'adolescente. Elle utilisa sa magie pour rendre sa main squelettique et montrer ainsi son lien avec son second parent.

L'adulte aux yeux de sang soupira en retournant auprès de sa mère adoptive.

- J'arrive pas à croire qu'elle ait eu un enfant avec le comique. J'espère que tu vaux mieux que lui, dit-elle en jetant un regard au squelette qui accompagnait sa fille.

- Moi aussi je suis dégoûté de te revoir gamine.

Une veine se fit voir sur la tempe de celle-ci.

- Je suis plus grande que toi et tu oses m'appeler « gamine » ?

Avant qu'un combat ne commence entre les deux, Lyse se souvint d'un détail qui avait son importance. Elle sortit un papier plié en quatre de sa poche de manteau et le tendit à la tête de la fanatique de chocolat. Cette dernière la regarda, déconcertée.

- Maman m'a aussi dit de te donner ça.

Chara prit le papier et le déplia. À la simple vue de ce que montrait l'image, elle sursauta et la rangea le plus vite possible dans la poche de son pantalon ce qui étonna ceux présents dans la pièce. Sans s'avança finalement vers Toriel et demanda à lui parler ailleurs puisque ça allait sans doute prendre un peu de temps. Chara et Lyse se retrouvaient donc seules dans la salle de réunion du château. La plus jeune observait maintenant attentivement la pièce tandis que son aînée allait s'asseoir sur une des chaises, une tablette de chocolat à la main.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda l'hybride en voyant une carte de la région de la surface remplie de traits et de flèches dessinés ainsi que quelques pions de différentes couleurs éparpillés dessus mais semblant être mis à des endroits bien réfléchis.

- Un plan d'attaque. Enfin un ancien, se rectifia l'humaine. On utilise presque plus du tout cette salle depuis des années et on n'a jamais enlevé le plan pour quand on serait enfin libérés. Mais maintenant on cherche à faire ça de manière plus pacifique depuis que Frisk est arrivée.

L'enfant de la pacifiste s'avança vers la table avec le plan et le scruta minutieusement.

- Il aurait fallu mettre un champ magnétique autour de la montagne avec le reste de la magie propulsée par les âmes pour vous faire une base avant d'attaquer et analyser le terrain.

Chara la regarda fixement toujours en grignotant son chocolat.

- Tu as des connaissances dans le combat ?

- Non, du moins très peu. Mais quand je me cachais à l'extérieur ou que je devais partir sur le mont Ebott pour essayer de vous rejoindre, j'ai souvent dû mettre au point des techniques pour tous les éviter. Du coup maintenant je maîtrise un peu en ce qui est de se faufiler.

- Tu es plutôt pacifiste donc.

- Si j'avais plus de connaissances dans le combat, je n'aurais jamais choisi une voie passive, répliqua durement l'hybride. Mes amis m'ont appris des choses sur le combat réel et c'est avec eux que j'ai continué à utiliser ma magie. Tout ce qui est combat au corps à corps et les combats d'ici je n'y connais rien.

Chara la regarda tandis qu'elle reposait sa tablette sur la table. Elle lança d'une voix posée, un regard sombre mais ne se voulant pas effrayant cette fois.

- Tu aimerais que je t'apprenne ?

*****

Asriel marchait vers la cour du château en cherchant une fois de plus la première humaine tombée. Voilà une semaine que Lyse venait chaque jour pour prendre des leçons avec Toriel et pendant les temps de pause et le soir, Chara lui enseignait le combat. Sans n'avait pas accepté ça au départ mais sa fille était tout autant déterminée à sa manière que sa défunte mère. Le problème était que la jeune femme passait beaucoup de temps dans les jardins mais le nouveau roi avait souvent besoin d'elle pour l'épauler.

- Asriel, tu cherches Chara ? demanda l'ancien roi Asgore qui passait pour aller s'occuper des plantes. Je l'ai entendue s'entraîner dans la cour, tu devrais la trouver là-bas.

- Merci papa !

Il fonça vers le lieu dit et entendait déjà les cris de Chara.

- Plus vite ! Ne réfléchis pas aux projectiles que je pourrais potentiellement t'envoyer ! Évite juste !

L'élève grogna avant de se lancer à l'attaque mais celle-ci fut bloquée par l'adulte bien qu'avec un peu de mal. Elle relâcha sa prise avant d'aller prendre une bouteille d'eau et de la tendre à l'hybride. Cette dernière partit s'installer sur un muret où l'attendait Céléné pour la pause du midi.

- Tu te débrouilles super bien ! s'exclama son amie.

- Chara est un bon professeur, répondit-elle en commençant son sandwich.

Asriel arriva enfin en face de Chara, saluant rapidement les adolescentes.

- Chara tu devais me rejoindre à la salle du trône ! On a une réunion !

- Hum, elle haussa les épaules. M'en fiche. Continue sans moi.

- Chara ! s'exaspéra le jeune roi. Tu as des responsabilités !

- Je sais. C'est pour ça que je forme la nouvelle génération.

- Je parle sérieusement.

- Moi aussi, elle repartit vers Lyse.

Asriel fut interloqué mais repartit en sachant qu'il n'arriverait pas à tirer quoi que ce soit de la fanatique de chocolat, têtue comme elle était. L'adulte prit une épée et la tendit à Lyse qui parlait encore avec la monstre de feu. Elle fut surprise quand elle eut l'objet entre les mains.

- Tu te débrouilles bien quand tu as tes pouvoirs mais tes réserves pourraient s'épuiser, alors je veux voir comment tu t'en sors à l'épée. Tu sais t'en servir ?

- Veno a des connaissances en escrime. Il m'a appris quelques trucs.

- Tu vas me montrer ça, lâcha son entraîneuse en pointant son couteau vers l'autre.

*****

Toriel arrivait dans la cour pour continuer l'apprentissage de la fille du squelette. Quelle ne fut pas sa surprise quand elle vit Chara désarmée et complètement à la merci de son adversaire qui tenait habilement son épée. Elle n'était d'ailleurs pas la seule à être étonnée. La fille adoptive de l'ancienne reine avait ses yeux rouges perçants encore sous le choc du dernier coup lancé par Lyse. Elles combattaient toutes deux depuis un moment et leurs mouvements se faisaient de plus en plus lents à cause de la fatigue mais au dernier moment celle au masque avait eut un mouvement d'une rapidité surprenante qui n'avait pu être évité par Chara. Cette dernière ricana tandis que Lyse posait l'épée sur le mur le plus proche pour boire un peu d'eau.

- « Quelques trucs » hein ? Ton ami t'a appris des gestes de pros oui !

L'adolescente rougit, gênée qu'on lui fasse un compliment.

- Enfin, je pense que je ne peux que t'aider à t'améliorer dans le combat au corps à corps et tu seras assez forte pour rentrer dans la garde royale si tu le souhaites.

L'autre hocha la tête avant de partir rejoindre Toriel qui l'attendait laissant Chara seule.

- La maniaque qui fait un compliment ? C'est rare.

La dite « maniaque » se retourna pour faire face au père de Lyse. Elle lui lança un regard rempli d'amertume. D'aussi longtemps que les autres se souvenaient, ces deux là s'étaient toujours détestés mais ils pouvaient se tolérer.

- Qu'est-ce que tu veux sac d'os ?

- Je venais voir comment s'en sortait Lyse.

- Hum. Elle n'a pas besoin de moi. Tout ce que je fais c'est lui apprendre le mode de combat des monstres mais rien de plus.

Sans ne répondit rien et ils restèrent tous deux silencieux un moment.

- Tu le savais déjà, pas vrai ? fit l'humaine pour briser ce silence.

- J'ai l'impression que ce n'est pas une question.

- C'est le cas. C'est ta fille alors c'est normal qu'elle t'ait tout raconté de sa vie. Je vais être franche Sans, je me fiche de connaître son passé ou quoi que ce soit mais quelque chose me perturbe. La pédagogie de Frisk était basée sur le fait de rester pacifique malgré la situation alors pourquoi a-t-elle accepté que je l'entraîne au combat ?

Le père soupira.

- Je vais être tout aussi franc. Lyse voue une immense haine envers les humains sauf ceux du refuge vu que ce sont les seuls à avoir aidé Frisk.

- Tu ne vas pas me dire que c'est juste par pure vengeance pour sa mère ? Ce serait absurde.

- Effectivement. Ils sont juste responsables de biens de nos malheurs ainsi que des siens, d'où sa cicatrice au visage.

Le squelette commençait à partir sachant que l'humaine ne voudrait pas en savoir plus et ça l'arrangeait.

- T'as vraiment une drôle de famille le comique, lança-t-elle comme pour dire au revoir.

- Tu peux parler. T'as vu la tienne ?

Et sur ces dernières paroles, chacun prit une direction. L'un vers le château, l'autre vers Snowdin.

*****

Dans l'Underground c'était le calme plein. Certains profitaient de la soirée pour aller au bar ou au restaurant. Pour d'autres, c'était l'heure de se coucher malgré les plaintes des enfants essayant de convaincre leurs parents qu'ils n'étaient pas fatigués. Et d'autres encore travaillaient, comme Gaster qui se trouvait au True Lab et essayait pour la énième fois de la journée de réparer sa machine permettant de sonder les âmes humaines aux alentours.

- Allez ! Cette fois-ci, c'est la bonne, dit-il en appuyant sur le bouton de marche.

Le scientifique entendit le doux son de démarrage qu'émettait sa sonde le soulageant d'avoir enfin réussi. L'écran afficha son redémarrage à zéro lui faisant perdre espoir. Il allait devoir attendre que la machine se lance complètement. En attendant, il prit les notes de son assistante Alphys et les analysa. Il commençait à les reporter sur son ordinateur personnel quand il entendit un bruit aux étages du dessus. Il avait installé des micros un peu partout à Hotland et dans la ville pour capter les sons étrangers et l'un des micros s'était actionné. Quand Gaster alla vérifier, il n'entendit plus rien. Surement une fausse alerte. Mais quand il retourna à ses occupations, le bruit se répéta encore cinq fois le laissant perplexe quant au son émit. Il regarda la position du micro et il s'avérait que c'était celui près de la barrière.

La sonde finit son initialisation et le scientifique retourna vers celle-ci. Comme à son habitude, l'écran indiquait l'âme de détermination de Chara au château mais quelque chose de nouveau coupa le souffle du savant. Six autres âmes venaient de rentrer dans l'Underground.

*****

Comme tous les matins, Sans et Lyse se levèrent pour aller au travail pour l'un et au château pour l'autre. La jeune fille regardait pour la troisième fois son portable intriguant son père.

- J'essaye de contacter mes amis depuis hier mais je n'ai aucune nouvelle.

- Ils ont peut-être la flemme.

- Ils ne sont pas comme toi papa, rétorqua-t-elle sidérée. Enfin si, peut-être Cedia. Elle ne fait que dormir cette fille.

Ils finirent de se préparer et partirent enfin. L'hybride arriva au château mais avait un mauvais pressentiment. Pourquoi elle sentait que cette journée allait mal tourner ? C'est Asgore qui vint l'accueillir, s'occupant du jardin de bon matin. Elle ne vit pas Chara et Asriel en train de se chamailler à la manière des gamins comme d'habitude. Elle questionna l'ancien roi sur la cause de tout ça et, peut-être, sur son angoisse.

- Hier soir des humains sont arrivés. Ils disent être du refuge de libération des monstres.

Lyse eut l'once d'espoir que ce soit ses amis. C'était même sûr ! Elle allait les revoir ! Elle se dirigea au plus vite dans le château et alla dans la salle du trône, le seul endroit en contact avec la barrière et auquel elle pensait les trouver. Elle allait retrouver la fainéantise de Cedia, la douceur d'Indi malgré tout son temps à vouloir rester dans les magasins, la goinfre de Gula qui la ridiculisait à tout-va, ce radin de Vata, les allusions perverses et la manipulation de Veno et le calme d'Ira quand on ne cherchait pas à l'énerver, au risque de voir une tornade arriver. Elle s'arrêta soudainement alors qu'elle se trouvait devant la pièce et fit demi-tour. Ouais, finalement elle ne voulait pas revoir ces tarés.

La porte s'ouvrit sur Chara qui vit un peu plus loin son élève.

- Ha, Lyse tu es déjà là, parfait. Ces personnes disent te connaitre.

Regardant chacune des personnes derrière son professeur, elle continuait de se diriger discrètement vers la sortie.

- Je n'ai jamais vu ces personnes. Au revoir.

- Reviens ici, sale vipère ! ordonna une femme au cheveux châtains attachés en queue-de-cheval haute, habillée d'un style de kimono rouge s'arrêtant au genou et finissant en cloche. En dessous de ce tissu, elle portait un vêtement similaire en blanc pour lui tenir chaud et enfin elle chaussait des getas bordeaux.

Lyse se mit à courir dans le sens inverse mais se fit plaquer au sol par un garçon aux cheveux bleus et aux vêtements s'arrêtant au strict minimum : une chemise blanche et un simple jean avec des converses.

- C'est pas toi qui nous hurlait de te rejoindre ? ria-t-il.

- C'était avant que je me souvienne que vous êtes complètement cinglés !

- Bah trop tard, maintenant on reste. Déjà qu'on m'a obligé à me réveiller, se plaignit une autre fille aux cheveux blonds polaire accompagnés de quelques mèches bleutées coupés en carré plongeant. Elle portait un tee-shirt manches longues gris et un slim tenu par une ceinture qui était décorée d'une petite poupée.

- Allons, lâche-la Vata. Tu la connais, elle aime bien se faire remarquer. Et puis sœurette, reste encore un peu réveillée, encouragea une fille en pyjama recouvert d'un peignoir blanc. Elle tenait entre ses mains un pied à perfusion relié à son poignet. Ses cheveux de même couleur que sa sœur, excepté les mèches roses pour elle, attachés rapidement en une tresse tombaient jusqu'en bas de son dos.

- Indi a raison, calmez-vous deux secondes. Tout le monde nous regarde comme des personnes tout droit sortis de l'hôpital psychiatrique, fit la dernière femme du groupe recouverte d'une longue cape marron ne laissant pas voir un seul détail de son visage.

- Je suis d'accord avec toi Ira, s'exclama le dernier d'un air immature. Ses longs cheveux violets attachés en queue-de-cheval basse lui donnait un charme séducteur et sa tenue assez recherchée pouvait faire craquer n'importe qui.

- La ferme Veno ! aboya-t-elle sur le garçon.

- Quand est-ce que tu comptes lâcher l'affaire avec elle ? se moqua la première du groupe à avoir prit la parole.

- Tu ne comprends rien à la pédagogie de l'amour Gula.

- Pédagogie, son cul oui, répliqua Lyse.

- Aussi.

- Je ne comprends plus rien, s'interposa Chara.

L'hybride se releva rapidement avant d'expliquer rapidement la situation. Ces six humains voulaient les aider et avaient été un pilier important dans la vie de celle-ci. Ils venaient tous d'endroits différents et étaient tous déjantés à leur manière. Parfois les personnes du refuge s'amusaient à les comparer aux sept péchés capitaux. La première humaine tombée dans l'Underground tiqua sur ce point. De ce qu'elle avait pu comprendre Gula représenterait plus la gourmandise, Cedia la paresse, Indi l'envie, Vata l'avarice, Veno la luxure et Ira la colère. Il ne restait donc que l'orgueil. Lyse paraissait toujours très discrète et était toujours très gênée quand on s'intéressait à elle.

- Il ne faut pas se fier aux apparences, expliqua Gula en décoiffant le dessus de la tête de son amie ce qui lui valu ses plaintes. Elle peut faire son intéressante quand elle le veut.

Comme seule réponse, elle eut le droit à un très mature tirage de langue de l'hybride. Chara soupira avant de laisser ces nouveaux arrivants aux mains de Lyse pour leur faire visiter l'Underground. Après tout, elle connaissait maintenant l'endroit comme sa poche et ils devaient sans doute avoir énormément de choses à se raconter. Elle laissa donc sa journée de libre à l'adolescente et préviendrait Toriel quand elle la verrait.

- Alors comment ça se passe à la surface ?

Cedia soupira.

- Ne m'en parle pas, c'est le bordel. L'ancien gouvernement se bat pour laisser la liberté aux monstres mais le nouveau trouve de plus en plus de raisons absurdes pour les laisser ici.

- Et toi ? demanda Vata. Ça se passe bien avec ton père ?

Les cheveux de la concernée virèrent au blanc tandis qu'elle se tournait vers ses amis.

- Super ! Il m'a apprit à utiliser mes pouvoirs encore mieux ! Maintenant je peux faire apparaître au moins cinq blasters ! Et puis je viens tous les jours m'entraîner avec Chara et j'ai repris les cours avec Toriel. Il y a aussi le bar ! Il faut absolument que je vous montre cet endroit, papa y travaille et puis c'est super accueillant et chaleureux !

- Ha oui le bar, se rappela Veno. Ce n'est pas l'endroit où travaille la fille de flammes dont tu nous parles si souvent ?

Cette fois-ci elle vira au rouge pivoine. Elle se retourna et changea de sujet de discussion afin d'éviter les propos taquins de ses amis. Ils passèrent donc la journée à marcher dans le monde souterrain tout en parlant de tout et n'importe quoi. Les monstres étaient tous étonnés de voir tous ces humains ici mais, les voyant accompagnés de l'hybride, ils se rassurèrent sur leurs intentions. Le soir, ils se rendirent au Grillby's. Lyse voulait leur montrer cet endroit et aussi leur présenter les personnes présentes à l'intérieur.

Dans la bâtisse, ils furent accueillis par Sans qui les conduit vers le bar où il restait quelques places. Indi eut la priorité pour s'asseoir dû à sa santé fragile, Gula s'installa pour commander de nombreux plats présents à la carte et Veno s'assit également mais pour parler à la barmaid en face de lui.

- Bonjour, je m'appelle Veno et vous ?

- Céléné, tu es un ami de Lyse ? répliqua-t-elle.

- Oui. Mais dis-moi, que fait une si belle jeune fille à s'épuiser dans le travail ? Viens donc te reposer et parlons un peu, n'est-ce pas mieux ?

- H-hein ? fit-elle laissant ses flammes vertes virer à la véritable couleur feu en signe de sa gêne.

Derrière l'homme à la chevelure violette, une aura meurtrière prenait forme. Une main aux veines bien visibles arriva sur son visage pour le tirer en arrière, le faisant tomber de son siège. La fille aux cheveux bruns et à l'œil devenu squelettique vint s'installer à la place du dragueur.

- Hey ! se plaignit-il à l'encontre de Lyse.

- Arrête, tu ne vois pas que tu la déranges ?

- Lyse ? Je ne t'ai pas vu au château ce midi, tu étais où ? intervint la barmaid.

L'œil de celle-ci redevint normal mais ses cheveux reprirent une couleur blanche. Elle laissa place à un grand sourire sur son visage.

- Désolé, j'ai oublié de te prévenir. Mes amis sont arrivés hier soir et je leur faisais visiter aujourd'hui. Ça s'est bien passé ta journée ?

De leur côté, les humains encore debouts parlèrent entre eux.

- Je rêve où elle nous ignore complètement ? s'indigna Ira.

- Cherche pas, elle est amoureuse. Tu ne peux pas comprendre, répliqua Vata.

- C'est censé vouloir dire quoi ça le célibataire à temps plein ?

Il regarda Veno qui faisait le tour du bar pour trouver sa prochaine « victime » puis fixa l'encapuchonnée.

- Célibataire, oui, mais je suis déjà tombé amoureux. Toi ce n'est pas prêt d'avancer avec lui, il observa de nouveau leur ami.

- Le pervers de service ? Tu te moques de moi ? Il ne fait que s'amuser et ce n'est qu'un soumis.

Gula se retourna, une cuisse de poulet en bouche, pour s'incruster dans la discussion.

- C'est juste que c'est un vrai canard quand il est avec toi. Regarde Lyse, on a l'impression qu'elle est aussi douce qu'un agneau. Et d'ailleurs vous n'auriez pas de l'agneau ? demanda-t-elle à Grillby.

- Arrête de dépenser ton argent dans autant de bouffe ! grommela Vata.

- Mais j'ai faim !

- Tu as tout le temps faim !

Le bruit d'une personne tombant au sol se fit entendre et tout le monde se retourna pour savoir ce qui se passait. Cedia venait de s'endormir et le choc au sol l'avait brusquement réveillée. Lyse l'aida à se relever. Les cheveux de celle-ci avaient repris leur couleur châtain.

- Attends, tu dormais debout ? fit son amie.

- Hum... Fatiguée... Dormir.

Elle soupira avant de donner sa place à la belle au bois dormant puis elle regarda la jumelle de cette dernière.

- Je vous laisse, je reviendrai dans deux heures maximum. Tâchez de ne pas trop vous faire remarquer. Indi tu viens ?

La concernée regarda Lyse sans comprendre.

- J'avais dit au docteur Gaster que je viendrai le voir et on va en profiter pour te trouver un aide soignant.

La malade hocha la tête avec un tendre sourire avant de se lever et de la suivre. Sans proposa ses services pour les emmener à l'aide de « raccourcis ». Elles acceptèrent, au moins ça leur éviterait une longue marche. Une fois arrivés au laboratoire, Sans se redirigea vers le château des Dreemurr pour parler avec son amie Toriel laissant les deux adolescentes avec le savant.

*****

- Je trouve toutes vos inventions très impressionnantes docteur, lança d'un ton doux et enjoué Indi.

La malade et le scientifique se trouvaient tous deux devant un tableau de commande tandis que l'hybride se tenait dans une machine en forme de dôme opaque à côté d'eux. L'homme regardait les écrans en face de lui, des données s'affichant au fur et à mesure que l'ordinateur analysait la magie et l'âme de Lyse.

- Merci, mais vous savez je n'ai fait que recopier les technologies de la surface avec ce que nous avions. Mais dites-moi... Indi c'est ça ? Il continua sa phrase quand il vit la jeune femme hocher de la tête. Depuis quand avez-vous ses faiblesses corporelles ? Je vous remercie d'ailleurs d'avoir accepté que je regarde votre dossier. C'est assez rare une maladie de cette gravité, aussi bien chez les monstres que chez les humains.

- D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été dans cet état. Vous savez ma sœur et moi venons d'une famille aisée, pour ne pas dire de la haute société, et je n'ai donc jamais manqué de rien quant à mes problèmes. Certes je ne pouvais pas faire tout ce que faisaient les enfants de mon âge mais je vivais normalement et puis Cedia trouvait toujours une activité qu'on pouvait faire ensemble.

- Pourquoi ne pas avoir continué ces traitements ? Ils semblaient avoir de bon effets pourtant.

- Famille riche ne dit pas forcément vie meilleure. Nos parents sont restés avec des principes très cadrés. Ils ont marié Cedia à un riche particulier mais avec aucun amour véritable entre eux. De même pour moi. Je ne pouvais pas supporter d'être séparée de ma sœur et je ne voulais qu'une seule chose : la revoir. Je voulais ne plus faire partie de cette famille. Je voulais ne plus jamais voir l'horrible visage de cet homme auquel j'étais fiancée. Je voulais partir. Je voulais être avec Cedia. Et puis des meurtres par empoisonnement et des disparitions de corps ont commencé à arriver dans la ville. Alors j'en ai profité. Je me suis fait passer pour morte et suis partie sans laisser de traces. Quelques jours plus tard, ma sœur en fit de même. Aux yeux des humains nous sommes mortes, nous avons dû changer de nom envers l'Administration et nous sommes allées au refuge où j'ai eu ces soins. Elle ria. Désolée je viens de me rendre compte que je vous déballe toute ma vie, je dois vous ennuyer.

- Ça ne me dérange pas. Parfois on a besoin de vider son sac.

Quelques minutes plus tard, Lyse sortit du dôme afin de regarder les résultats avec Gaster. Elle n'y comprenait rien mais le monstre paraissait satisfait.

- Incroyable ! Je ne pensais pas que tu aurais une âme de monstre avec tes traits aussi poussés d'humain.

Son âme avait en effet le sens, un cœur inversé, et la non-présence de couleur tout comme les monstres. Celles des humains avaient la particularité d'être de couleur, qui dépendait de la personne, et d'avoir la forme d'un cœur.

- On pense que c'est parce que mon âme n'a pas encore trouvé son caractère à cause de mes troubles de la personnalité, répondit l'hybride.

Le scientifique la regarda surpris. Certes il ne parlait que très peu avec elle mais il n'en avait jamais entendu parler par les autres monstres.

- Ça fait quelques années que ça s'est calmé donc on a presque l'impression que je n'en ai plus mais la preuve est sur mon âme.

Gaster hocha la tête et reprit son analyse de documents mais la sonnerie de son téléphone retentit. C'était une aide soignante qui acceptait de prendre en charge Indi dès demain. Maintenant qu'elles avaient une réponse, elles pouvaient repartir. Lyse accompagna donc son amie à l'hôtel auquel elle séjournait depuis hier soir puis elle repartit chez Sans.

*****

Au studio MTT, la seule chaîne de télévision de l'Underground, on avait réussi à avoir un signal de la surface que les présentateurs mirent directement sur leurs écrans. L'émission présentait une conférence que le dirigeant de la ville prononçait.

- Chers citoyens, si aujourd'hui je me présente à vous c'est pour vous faire part de ma décision sur le sort de ces créatures, les monstres, enfermés dans le mont Ebott.

*****

Dans l'Underground, de nombreuses voix se faisaient entendre. Certaines étaient pleines de vengeance, d'autres de colère, d'incompréhension, de frustration. Toutes parlaient d'un même sujet, la prison des monstres. De ce qui avait été résumé du discours, il en avait été convenu que les monstres n'avaient pas été enfermés là par hasard. Manipulant aussi la magie, les politiciens les avaient classés comme dangereux. Ainsi l'Underground se retrouvait renommé comme « prison des monstres » et tous les humains présents dans le lieu devraient le quitter dans le mois.

Dans la même soirée, Chara et Asriel s'étaient acharnés pour pouvoir réagir et avaient réussi après de grands efforts de négociations qu'avait exécutés Veno. Dans une semaine, une nouvelle conférence serait donnée pour que les monstres puissent se défendre. Tout le monde était inquiet pour la suite des choses.

Chez Sans, les sept pécheurs s'étaient réunis pour trouver ce qu'ils pourraient dire. Il était évident que les monstres ne seraient jamais autorisés à prendre la parole mais les humains vivant dans l'Underground, si.

- Le gouvernement a sans aucun doute envoyé des agents infiltrés pour pouvoir contrer tous nos arguments, médita Ira. Ils doivent donc connaître ce que signifie le LOVE et je suis prête à parier qu'ils vont l'utiliser pour prouver que certains monstres en ont pour en faire une généralité.

- J'ai entendu dire qu'ils mettaient en place un détecteur de mensonges pour qu'au moindre faux pas ils contre-attaquent, rajouta Vata.

Sans posa un dossier rempli de recherches sur les âmes des humains tombés.

- Et avec ça en plus, il y a des preuves des crimes commis sur chacun d'eux.

Un soupir général résonna dans la pièce. Après un long silence, Veno se racla doucement la gorge.

- Ils considèrent ce monde comme une prison, c'est bien ça ?

Le squelette et les amis du jeune homme se retournèrent vers lui, prêts à écouter.

- J'ai peut-être une idée mais ce sera très risqué. Aussi bien pour nous que pour la confiance de chacun.

*****

Il ne restait plus que trois jours avant la conférence. Les six humains se préparaient pour leur discours chacun de leur coté mais Lyse resta introuvable de la matinée. C'est Céléné qui la trouva dans un coin isolé de tout à Waterfall. Elles s'y donnaient souvent rendez-vous quand les deux avaient du temps libre. L'hybride lisait un livre, pensive.

- Tu lis quoi ? demanda l'enflammée en s'approchant pour s'asseoir à côté de son amie.

La jeune fille tourna la tête reprenant contact avec la réalité.

- « Pierrot Blanc ». C'est une légende ancienne mais paradoxalement très peu connue. C'est Toriel qui voulait que je la lise.

- Ça raconte quoi ?

- Pas grand chose. À la tête perplexe du monstre de feu, elle s'expliqua. Pierrot Blanc est un personnage assez mystérieux et on ne sait donc que très peu de choses sur lui. Il a traversé les époques et les mondes sans que jamais personne n'ait vu son visage et disparaît aussi vite qu'il n'est apparu. Pour une raison obscure, Pierrot Blanc essayerait toujours de créer un monde de paix, sans injustice. C'est stupide.

- Pourquoi ? Je trouve que c'est une bonne cause remplie d'espoir.

- Si ce personnage existait vraiment... pourquoi ne viendrait-il pas nous aider ? Sa voix commença à trembler. Le livre dit que Pierrot Blanc se fiche des différences, qu'il protège ceux qui sont différents..... alors pourquoi n'est-il jamais venu ?

Céléné réussit à comprendre ce que voulait dire Lyse. Elle voulait croire en cette légende mais quelque chose lui en faisait douter. Quelque chose qui semblait bien plus profond que leur libération. Elle posa sa main sur celle de l'hybride. Depuis qu'elle avait appris la véritable nature de celle-ci, elles avaient découvert que les flammes ne pouvaient pas la brûler. Sa peau et sa chair fondaient comme de la cire et se régénéraient par la suite.

- Dis-moi ce qu'il se passe.

La châtain inspira et commença.

*****

Gula mangeait le plat de nouilles instantanées que lui avait donné Alphys tandis qu'elle regardait Vata faire des démonstrations de sa vitesse impressionnante à Undyne et Chara.

- Pourquoi vous êtes les seuls à ne pas être complètement stressées comparé à tous vos potes ? interrogea la première humaine tombée.

- Parce qu'on s'en fiche, répliqua la gloutonne. Certains d'entre eux ont beaucoup à perde avec ce discours mais nous pas grand chose. On continuera comme on a toujours fait.

- Vous avez des choses à vous reprocher.

La chef de la garde royale l'annonçait comme une évidence. Elle avait vu leur LOVE à chacun dès leur arrivée mais n'avait rien dit. Les gardant à l'œil. Le garçon acquiesça.

- LOVE : Level Of Violence, c'est bien ça ? Effectivement, on en a, mais nous n'avons pas forcément tué. Enfin pas moi en tout cas, rectifia-t-il en fixant son amie qui finissait son second plat de nouilles.

- Qu'avez-vous fait ? fit curieuse Chara.

- Attends la conférence, répondit Gula. Et surtout sachez que si nous sommes là, ce n'est pas seulement pour aider Lyse mais aussi pour chercher une rédemption. Nous regrettons tous nos actes et nous voulons nous faire pardonner.

- Vous avez fait des choses aussi horribles que ça ?

- Bien plus que tu ne l'imagines. Même notre très chère Lyse.

*****

- Quand j'étais petite, ma mère et moi vivions convenablement. Elle m'aidait à maîtriser mes pouvoirs pour que je me contrôle à l'école. Tout se passait bien, nous étions heureuses. On avait prévu de retourner dans l'Underground vers mes six ans mais cette année là... elle a succombé à sa maladie. J'étais considérée comme orpheline et le refuge avait accepté de s'occuper de moi comme une dernière volonté de ma mère. Ces changements m'ont vraiment chamboulée et avec mes troubles de la personnalité rien n'avait arrangé. Mes pouvoirs se manifestaient beaucoup plus souvent laissant voir des parties squelettiques de mon corps ou mes cheveux blancs et ça a eu des répercussions. À l'école on avait peur de moi, on me laissait à l'écart. Et puis un jour, au retour des cours, je passais par le chemin habituel mais mes pouvoirs ont encore fait des leurs et cette fois-ci ce n'étaient pas des enfants mais des adultes, des malfrats. Ils voulaient me tuer, la voix de Lyse se coupa, prise par les sanglots. Ils m'ont frappée. Beaucoup trop de fois. Ils avaient réussi à me taillader l'œil, si mes yeux ne s'étaient pas transformés en orbites, j'aurais parié qu'on me l'avait arraché. Je n'en pouvais plus, je paniquais. Je ne pouvais plus me contrôler. Et puis plus rien. Plus un seul coup. Quand j'ai rouvert les yeux, c'était un massacre. Mon massacre. Les quatre personnes qui m'avaient frappée, toutes transpercées par des os acérés que j'avais créé. Je venais de tuer quatre personnes de mes propres mains. Là elle pleura à chaudes larmes se collant à Céléné, celle-ci l'écoutait sans rien dire. Je ne voulais pas ! Je ne l'ai jamais voulu. Je ne savais pas quoi faire, j'étais paniquée. Et avec le peu de force qu'il me restait, j'ai couru. J'ai couru jusqu'au refuge sans rien dire. Ils ont pensé à une mauvaise rencontre. Au final, les coups que j'avais reçu avaient provoqué un blocage dans ma magie ce qui a eu un effet irréversible sur mon œil. Il fonctionne mais gardera toujours cette apparence. Je ne suis jamais retournée à l'école après ça, apprenant à vivre dans la société par mes propres moyens. C'est surtout grâce à mes amis que j'ai réussi à reprendre confiance en moi.

*****

C'était le jour J. Les humains de l'Underground allaient se prononcer pour sauver les monstres. De nombreuses chaînes de télévision, dont une connectée au monde souterrain, étaient venues exprès pour cet événement. Il y eut tout d'abord un rapide discours prononcé par un politicien adhérant à la libération des monstres, présentant rapidement la cause avant de laisser la place à Veno. La tension était palpable mais l'homme restait calme.

- Comme vous avez sûrement entendu dans le discours de notre très cher dirigeant, l'Underground est maintenant considéré comme une prison. Si vous lisiez un peu plus de livres, vous sauriez que c'était déjà le cas mais c'était encore pendant les temps de guerre. Les mentalités ont changé depuis. Mais bon je me doute que cela ne servirait à rien de blablater encore longtemps car nous sommes tous attachés à nos propres objectifs. Alors nous acceptons.

Toutes les personnes présentes tombèrent des nues. Ils s'attendaient à tout sauf à ça.

- Évidemment. Nous nous plaignons sans cesse que nous n'avons pas assez de place dans les prisons or, l'Underground fait la taille d'une ville ! Elle peut accueillir bien plus que simplement les monstres. De plus, dans un endroit avec des paysages aussi reposants et autant de personnes aux forces, surtout magiques, supérieures aux nôtres, cela permet de se remettre en question et donc de chercher le pardon pour ses crimes.

Le gouvernement semblait apprécier ce qu'il entendait de là où il était et les monstres clamaient, pour beaucoup, leur innocence.

- C'est pourquoi je pense que nous devrions tout de suite mettre en place des incarcérations de prisonniers humains ! Vous n'avez rien à redire là-dessus, n'est ce pas ?

Les dirigeants se trouvaient pris au dépourvu. Les arguments qu'avançait celui à la chevelure violette étaient incontestables mais ça n'arrangeait pas leur plan. Les amis de l'orateur se rapprochèrent de la scène pour se retrouver derrière lui, laissant les caméras enregistrer à jamais ce moment.

- Bien ! Nous avons cru savoir qu'un détecteur de mensonge était installé actuellement dans la salle, alors tout ce qui en ressortira à partir de maintenant ne sera que la stricte vérité. Je m'appelle Veno Naga et j'ai manipulé de nombreuses femmes à des fins sexuelles. Elles n'étaient donc pas totalement consentantes ce qui mérite une peine importante de prison.

- Qu'est-ce que vous racontez ? Cessez donc ces âneries ! s'énerva un des politiciens.

- Je ne dis que la vérité, rétorqua le criminel.

Tout le monde se tut. Commençaient-ils à douter ? Avaient-ils peur ? Lyse vint prendre la place au micro.

- Si je veux rester dans ce monde, il faut donc avouer mes crimes ? Bien. Je m'appelle Lyse Skeleton. J'ai tué quatre personnes. C'est assez, non ?

Sa voix paraissait assurée mais même à travers un écran, Céléné savait que son amante angoissait plus que n'importe qui. Les jumelles se prononcèrent à leur tour.

- Nous sommes de nos véritables noms Indi et Cedia Primlon, les empoisonneuses de la ville d'Ombre, dirent-elles en cœur.

L'empoisonnement de la ville d'Ombre était l'un des crimes les plus tristement connus pour son massacre. Durant plus de deux ans, des personnes disparaissaient sans laisser de traces et on retrouvait quelques jours plus tard leur corps démembrés. Le procédé restait le même : la victime était empoisonnée ou endormie puis découpée avant d'être déplacée dans un endroit où on ne la trouverait pas. Aujourd'hui, seuls deux corps étaient introuvables. Ceux des jumelles s'étant fait passer pour mortes.

- Mon nom est Vata Terlin, alias le voleur furtif, déclara-t-il quand vint son tour.

Le voleur furtif était connu pour ses vols en plein jour et en public sans que jamais personne ne les remarque, bien que ce soit des pièces parfois extrêmement rares ou précieuses.

- J'ai tué une personne de sang-froid et en toute connaissance de cause, avoua ensuite Ira.

Enfin la septième humaine se rapprocha.

- Je m'appelle Gula Torsendo et j'ai fait partie d'une secte de cannibalisme. J'y ai grandement participé.

Un grand silence. Personne n'osait poser une question, pris de peur. Que faisaient ces gens ici ? Leur place n'était pas en liberté ! Dans sa tête, Lyse s'imaginait Pierrot Blanc venir les aider. Si seulement il pouvait les sortir de cette situation.

*****

Lyse était sur son lit lisant son livre sans vraiment le comprendre, trop occupée à se remémorer les derniers événements. Avant le discours, elle se souvient être allée à Waterfall avec Céléné et elles avaient reparlé de ce qui était arrivé depuis la venue de la jeune fille.

*L'hybride et la monstre de feu étaient restées l'une à côté de l'autre à contempler le paysage des chutes d'eau en silence.

- Tu dois me trouver bizarre.

- Bien sur que non ! protesta Céléné. Beaucoup de personnes ont eu un passé difficile, certains plus que d'autres mais ce n'est pas ta faute. Et puis si tu te trouves étrange, n'est-ce pas ça qui fait de toi ce que tu es ?

Maintenant face à face, elles se regardèrent pendant un moment encore.

- Céléné ? Tu es vraiment une personne incroyable.

Les flammes vertes du monstre prirent des teintes orangées tandis qu'elle continuait de fixer dans les yeux son amie.

- Dis, parmi tout ce feu, où se trouve ta bouche ?

- Ma bouche ? répéta-t-elle en pointant de son doigt la zone en question sans réfléchir.

Lyse rapprocha son visage jusqu'à coller ses lèvres à celles de la fille qu'elle aimait. À son grand étonnement, elle répondit au baiser mais elle durent arrêter pour laisser le temps au visage de l'hybride de se reformer avant de reprendre et ainsi de suite. Elles n'avaient pas besoin de se dire des mots pour exprimer leurs sentiments, le silence suffisait.*

Quelques jours avaient passé depuis la conférence et aussi surprenant soit-il aucune tension n'était palpable dans le monde souterrain. Au contraire, tout le monde savait pour le LOVE accumulé par les humains et personne ne s'était inquiété. Ils avaient appris à les connaître et savaient que les sept criminels ne cherchaient qu'à prouver leurs bonnes intentions. Ils leur posaient même de nombreuses questions. D'autres êtres de la surface avaient réussi à venir dans l'Underground en décortiquant la loi afin de trouver juste une infraction qu'ils auraient pu faire et l'utiliser comme excuse à leur présence dans la nouvelle prison.

Chara avait réussi à convaincre qu'il fallait qu'elle reste ici, vivant depuis toute petite en ce lieu, elle avait leur éducation et vivait non pas comme une humaine mais comme un monstre. Ça avait suffit.

Lyse allait maintenant bien plus souvent au château et à la rencontre du peuple enfermé, voulant maintenant mettre fin à leur plan. Bien sûr, elle profitait de chaque journée avec ses amis, son père et sa petite amie. Parfois, elle regardait le plafond de pierres précieuses de ce monde en se demandant si Pierrot Blanc entendrait son appel, où qu'il soit. Certes tout le monde semblait heureux d'avoir réussi à mettre en difficulté le gouvernement mais les monstres restaient tout de même enfermés.

Les dirigeants ne gagneront pas. Si pour eux les monstres méritaient la prison, alors ils feraient tout pour que ça ne soit plus le cas.

******

UNIVERS_UNDERTALE / TIMELINE_N°2341/

Un bruit étrange résonna dans Snowdin, comme le son d'une téléportation. Sans et Lyse se regardèrent, tous deux méfiants.

- Qu'est-ce que c'était ?

UNIVERS_UNDERTALE / DISTORSION_DE_LA_TIMELINE_N°2341 / MODIFICATION_DE_L'HISTOIRE_ORIGINELLE_EN_COURS/

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top