(musique dans les médias)

CHAPITRE 3:
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Il décida de monter dans l'immeuble rouge en passant par derrière celui-ci prenant les escaliers de secours et rejoignant le toit de l'immeuble. Arrivé, au sommet du building, les yeux brouillés de larmes. Les pensées en vrac, il se mit à avancer vers le bord, comme si son corps fut guidé, comme attiré par ce grand vide.

Ses pieds avançaient au ralenti, son regard était posé devant lui, sa vision était trouble, ces oreilles bourdonnaient et sa respiration devenait saccadée, signe d'une récente course. Plus ses jambes se rapprochaient du bord, plus il se mit à réaliser. Allait-t-il sauter? Mettre fin à ses jours pour rejoindre sa mère là-haut? Son pied gauche se posa sur le rebord et après une seconde d'hésitation il y mît l'autre. Son corps entier tremblait. Son regard encore posé sur la façade en face de lui, il descendit vers le sol et sa tête commença à tourner. Ce vide sous ses pieds était effrayant, tellement effrayant qu'il en devenait attirant.

Isak savait qu'il était capable de le faire mais le voulait-il au fond ? Son cœur recommença à lui faire mal, il voulait certes arrêter de ressentir ça, toutes ces émotions, cette douleur. S'il sautait, sa sœur se serait retrouvée toute seule mais au moins il ne sera plus un fardeau pour elle, sans lui elle aurait sûrement assez d'argent pour partir loin et refaire ça vie. Isak n'arrivait pas à se voir un avenir, un futur ici dans cette ville, bloqué dans sa peine, enseveli par la tristesse.

Puis à quoi bon vivre dans ce monde de merde quand on a personne dans notre vie quand rien ne nous anime, quand on se lève le matin rien ne nous motive, être tellement vide, sans émotions à part la tristesse. Ça le ronge, il sent cette peine le ronger de l'intérieur comme si elle bouffait tous ses rêves et ses espoirs, comme si une bestiole avait envahi son cœur meurtri, et que cette bête resserrait de plus en plus son cœur pour extraire chaque once de bonheur ou de joie.

Il  la sentait jouer avec ses émotions, son cœur et son cerveau. Il savait qu'il n'arriverait pas à survivre à un deuil, c'était trop dur pour lui il savait que s'il sautait ça serait totalement lâche de sa part car il n'affronterait pas sa peine et laisserait sa sœur toute seule mais il sentait qu'il n'avait pas le choix. Lui qui a toujours été cette boule de bonheur, de joie, d'espoir, lui qui a toujours eu une forte personnalité, un charme à en couper le souffle, des répliques tranchantes et un humour sarcastique.

Isak était le genre de garçon avec qui on ne s'ennuyait pas, le genre de garçon qu'on n'oublie pas. Il avait tout perdu quand sa mère, sa sœur et lui ont déménagé dans le sud de Chicago l'obligeant à changer de lycée et perdre donc tout ses amis. Il n'était pas populaire ou le bad boy du lycée il avait simplement une bande de pote sur qui il pouvait compter mais les relations à distance en amitié durent encore moins longtemps que celle en amour.

Et c'est donc au fur et à mesure qu'Isak à commençait à s'éteindre et à se refermer sur lui même, les problèmes financiers, les coups de ses camarades de classes, les rechutes de sa mère, mais sa famille l'empêchaient d'abandonner sa bonne humeur, c'est elle qui le maintenait en vie, c'est grâce aux deux femmes de sa vie qu'il ne s'était toujours pas éteint et que son cœur n'était pas complètement noir de peine. 

Mais depuis quelques jours il n'en savait rien, Isak se sentait sombrer comme s'il se sentait s'éteindre au fur et mesure que les minutes passaient. Il savait que son âme s'éteindrait très vite et que son cœur serait rapidement rempli de noirceur. La seule solution était d'arrêter de vivre, même s'il abandonnait sa sœur comme un lâche.
Il regardât à nouveau le vide sous ses pieds et ferma les yeux pour sentir une dernière fois le vent sur sa peau, mais il fut couper dans ses pensée par une voix.

-Bon tu comptes sauter ou pas?

Il sursautât manquant de tomber dans le vide puis sécha ses larmes du revers de sa manche pour enfin tourner la tête.