Chapitre 3.
LES JOURS continuèrent à défiler. Les cours avaient commencé ; le rythme de la fac me plaisait. Je n'arrivais pas forcément à m'intégrer, mais il y avait toujours quelqu'un à l'appart quand je rentrais. Charles, la plupart du temps. Parfois, d'autres ami.e.s de Rochelle.
Je n'avais pas de nouvelles d'Augustin ; je m'étais tristement faite à l'idée qu'il me détestait. Je lui envoyais moins de messages, je ne l'appelais plus. Parfois, quand j'avais beaucoup bu, Charles me confisquait mon téléphone pour que je ne cède pas à mes pulsions de femme ivre et en manque d'attention.
La vie suivait son cours. J'étais une nouvelle Estelle : plus assurée, plus sociable. Je m'étais beaucoup rapprochée de Maxence et j'essayais de ne pas écouter cette petite voix au creux de ma tête qui me murmurait qu'elle avait simplement pitié de moi.
L'appartement n'était pratiquement jamais vide. Rochelle avait une sainte horreur de la solitude. Parfois, ça me pesait un peu. J'aurais aimé me retrouver avec moi-même. Mais la plupart du temps, c'était agréable. Je me savais toujours entourée.
Mais j'aurais aimé retrouver mon ancien entourage ; je ne pensais pas qu'ils me manqueraient autant. Je pensais à Daphné, à Marilou, à Geneviève, à Heidi. Même Rémy me manquait un peu, alors que nous ne parlions pas tant que ça. Quand nous étions ensembles, j'avais l'impression que le monde nous appartenait. Je ne savais pas si je pouvais retrouver ce sentiment avec cette nouvelle bande.
J'aurais aimé que Daphné soit là. Avec le temps, elle s'était forgée comme une confidente. Elle avait une vision assez cynique du monde et j'avais besoin, de temps à autre, de l'entendre me parler de sa vie déplorable et de me lancer quelques piques. Ces piques me manquaient. Charles m'en lançait, mais c'était différent.
Charles avait couché avec Clémentine. Au moins une fois. J'étais assez impressionnée qu'il puisse se moquer de tout ça ; de n'avoir aucune intimité avec la personne et pourtant de devoir se montrer si vulnérable. Je n'étais pas capable de ça. De me montrer nue devant quelqu'un que je connaissais depuis une poignée de jours. Je passais suffisamment de temps à regarder mon corps devant le miroir, sous tout ses angles. Il y avait toujours quelque chose qui ne me plaisait pas. Une épilation que je trouvais loupée, des seins plats, le manque d'abdos, ma peau qui retrouvait sa pâleur habituelle... je n'avais pas envie de montrer tout ça au grand jour.
Ce soir-là, je rentrais chez moi et découvris qu'il y avait une bonne poignée de personnes sur mon canapé. Clémentine, Maxence et Hyacinthe, évidemment, mais aussi trois autres personnes que je ne connaissais pas et que je n'avais pas franchement envie de connaître. Sur le coup, je maudis Rochelle.
Je me dirigeais dans ma chambre en maudissant cette vie. J'étais à deux doigts d'envoyer un message à Charles le suppliant de pouvoir crécher chez lui ce soir, voire même d'échanger d'appartement pour une soirée ; j'avais absolument besoin d'une soirée pour moi à me détendre et à dormir. Rochelle organisait ce qu'elle appelait des "apéros" et que j'appelais des "soirées" deux fois par semaine et je craignais de ne pas tenir le rythme.
"J'peux entrer ? demanda à une voix."
Je trouvais Maxence, deux bières à la main. Une ouverte et l'autre fraîchement sortie du frigo. La brune me sourit. Peut-être était-ce elle, ma nouvelle meilleure amie sur Lille. Elle s'avança en omettant tout commentaire sur ma chambre désespérement mal décorée. Pas de posters aux murs, pas de photos, à part une de Daphné et moi prise pendant notre semaine de vacances. Elle contourna la pile de vêtements ni propre ni sale posée sur le sol et finit par s'asseoir sur mon lit.
"Ca va ? demanda-t-elle doucement.
- J'sais pas trop, j'avais vraiment envie de me poser et genre...c'est pas contre vous, hein, mais je peux pas trop me poser là.
- Ouais, je vois ce que tu veux dire."
Elle me tendit la bière mais je ne savais pas vraiment si j'en avais envie. Je la posais sur le sol pour l'instant.
"Tu sais, hésite pas à lui dire que c'est trop. Rochelle elle connaît pas trop les limites des gens et elle a jamais peur de déranger.
- J'vois que Dieu a ses favoris, grognais-je."
Maxence répondit d'un rire franc. Je savais qu'elle me rejoignait dans l'équipe introvertie et anxieuse.
"C'est un peu ça. Mais sérieux, Rochelle, c'est comme un gosse. Tu lui dis que c'est trop et elle arrête. Sinon elle va continuer. Elle s'arrête pas vraiment.
- C'est naze. J'ai pas envie de la déranger, moi."
Maxence haussa les épaules.
"Ouais, mais à pas oser la déranger, ça te dérange toi. Et c'est pas forcément terrible.
- Merci de tes conseils, je vais jamais les appliquer."
La brune se mit à rire. Elle avait, aujourd'hui encore, un look impeccable et j'avais terriblement envie d'être elle. A dire vrai, Maxence était le genre de personnes que j'avais envie d'être.
"J'suis passée par là, Estelle, c'est la moindre des choses de te conseiller et que tu fasses pas les mêmes conneries que moi."
J'ouvris la bière que j'avais posé sur le sol. Je n'étais plus d'humeur à maugréer dans mon coin.
"Je vais faire exactement les mêmes conneries que toi. Et l'année prochaine, je vais devenir le mentor d'une petite meuf perdue. L'histoire se répète.
- Estelle, rigola Maxence. J'vais avoir vingt ans, c'est ma troisième année post-bac.
- Quoi ? Tu rigoles ?"
Ce n'était pas une différence d'âge énorme, mais je n'étais pas habituée à sympathiser avec des personnes de deux ans de plus que moi. J'avais pris l'habitude d'être dans les plus âgé.e.s de mon entourage : ça se jouait à quelques jours entre Heidi et moi. Ma grande soeur n'avait pas l'habitude d'inviter beaucoup de gens chez nous et je croyais que Rochelle était ma copine la plus âgée.
Force de croire que c'était Maxence.
"T'es invitée, d'ailleurs. Le huit octobre.
- Donc non seulement t'es vieille, mais en plus t'es balance ?
- Tu crois en l'astrologie, toi ?"
Je n'y croyais pas vraiment, mais Lou y croyait. Elle avait la fâcheuse habitude d'intepréter nos thèmes astraux et de demander à chaque personne qu'elle rencontrait sa date de naissance. C'avait été sa lubie profonde pendant un certain temps. Gene avait renoncé d'organiser des grandes soirées pendant cette période, pour ne pas "saouler les gens avec des étoiles à la con".
Gene n'avait pas du apprécier avoir été traitée de "sale gémeaux manipulateur".
"Bof, pas vraiment. J'ai une copine qui y croyait beaucoup, alors forcément, c'est devenu un réflexe. Et puis ça me fait rire, en vrai.
- T'es quoi, comme signe, toi ? Attends, je devine !"
Maxence plissa ses yeux bruns et me sonda de la tête aux pieds. Malheureusement pour elle, je portais mes vieilles Doc classiques et abîmées et un classique jean bootcut. J'essayais plus de transmettre aux filles cool de Lille que j'étais dans le même camp qu'elles que de radier mon signe astrologique.
"Tu communiques pas sur tes émotions et t'as peur de déranger, suffit de voir comment t'es avec Rochelle ou avec ton ex."
Je n'osais pas la reprendre et dire que techniquement, ce n'était pas mon ex. Quoique, après bientôt deux semaines sans nouvelles, ça l'était sûrement.
"T'es cancer, non ?
- Et après c'est moi la dingo d'astrologie ? Tu viens de m'analyser et de sortir un signe comme ça ? C'est faux, en plus, je suis poissons.
- Poissons et cancer c'est les deux signes qui chialent le plus, franchement j'étais pas loin."
C'était Augustin et moi. Et elle n'avait pas foncièrement tort, nous étions de ceux qui pleuraient le plus devant les films. Quand il s'agissait de parler de ses émotions, en revanche, pas une larme, mais une colère froide, un contact passif agressif.
Avec le recul, je venais à me demander si notre relation était saine. Au début, elle l'était. Les premiers mois étaient merveilleux, comme ils l'étaient souvent. J'avais envie d'être avec lui tout le temps, je pensais à lui quand je m'endormais, quand je me levais, quand je me douchais, quand je mangeais. Il obsédait mes pensées.
Puis, la routine s'était installée. C'était toujours une belle relation, mais nous passions plus de moments avec notre bande d'ami.e.s que seul à seule, à part pour un café chez lui ou un film chez moi.
Et Charles était revenu dans ma vie. Venu dans la sienne. Il avait commencé à sortir avec Lou et à venir avec nous en soirée. Toute heureuse de retrouver mon meilleur ami, j'avais commencé à le voir tout les jours. Je voulais rattraper le temps perdu. Augustin ne l'avait pas supporté. Il s'inventait des mondes où Charles serait amoureux de moi, il m'en voulait de passer autant de temps avec lui. Nos conversations ne tournaient plus qu'autour de ça et notre vie sentimentale était devenue plate. Sans intérêt.
Nous n'échangions plus grand chose, avec Augustin. Je me découvrais une soif de l'aventure pendant qu'il voulait se terrer près de ce qu'il connaissait. Je voulais sortir, il préférait un apéro en petit comité. Je voulais aller au cinéma, il n'aimait pas les films d'aventure. Il commençait à moins rire à mes blagues, à moins me complimenter, à m'aimer par habitude.
Je voyais tristement cet amour s'effacer de son regard, et je ne lui en voulais pas. Le temps m'effaçait cet amour, à moi aussi.
"Mon ex était cancer, répondis-je alors, la voix un peu tremblante."
C'était la première fois que je disais mon ex à voix haute.
J'avais un peu mal. Mais je mis ce sentiment de côté et but une gorgée de bière.
"Eh beh, vous deviez être un couple sympa, se moqua Maxence."
J'avais plus mal que prévu.
J'avais peut-être mis le doigt sur quelque chose d'important. Augustin ne me rendait plus heureuse.
Moi qui avait pensé que cet amour durerait toute une vie, je m'étais bien trompée. Il avait duré un an et demi. C'était bien. Mais ce n'était pas toute une vie.
Je me souvenais, quand j'avais commencé à avoir des sentiments pour lui, que je cherchais son regard dans les couloirs. Mon esprit s'évadait vers des robes blanches et des bouquets de roses rouges, vers des cris d'enfants et les aboiements d'un vieux chien, vers le crépitement d'un feu de cheminée. Je ne connaissais rien de l'amour mais je voulais le vivre avec lui.
Et maintenant, j'étais là. Pratiquement célibataire, dans une chambre grise et mal décorée, en train de boire une mauvaise bière avec une fille que je connaissais depuis quinze jours et qui, selon Charles, me draguait ouvertement.
Les temps avaient bien changé.
Je ne savais pas si la petite Estelle serait fière de l'Estelle que j'étais devenue ; toujours aussi perdue, qui faisait toujours autant de mauvaises décisions.
Je m'excusais auprès de Maxence et envoyais un rapide message à Augustin. "On peut parler?", disait le texto.
"T'es chaud qu'on aille boire un verre dehors ? proposais-je dans cet élan de courage. J'ai pas très envie de voir les autres."
L'automne tombait sur Lille. Il faisait un peu froid. Je suivis Maxence jusqu'à un bar, que je ne connaissais évidemment pas. Le vent me mordait les joues et la mélancolie me tenait le coeur.
J'aurais aimé aimer Augustin toute la vie. La réalisation que ce n'était plus le cas me secouait plus que je ne l'aurais pensé.
Peut-être était-ce pour ça, que j'étais partie sans rien dire. C'était plus simple de rompre dans le silence que de se disputer pendant des heures.
Je m'allumais une cigarette. Arrêter de fumer. Voilà un truc que j'avais fait pour lui, aussi. Promesse à la con ; ça n'avait pas vraiment marché et je m'étais retrouvée à fumer des clopes en cachette et m'armer de pastilles de menthe.
Après une pinte, je demandais un shot au bar. Je me sentais anesthésiée du monde, comme un fantôme, comme si je n'y appartenais pas. Maxence me suivit. Je me demandais si elle me draguait vraiment. Je m'en moquais pas mal, mon coeur était engourdi. Il ne ressentait rien. S'il commençait à ressentir, il allait commencer à saigner. Et je ne voulais pas saigner du coeur. Je ne voulais rien ressentir.
"Ton ex, demanda Maxence, c'était ton premier amour ?
- Ouais. J'pensais que ce serait le dernier."
L'alcool commençait à monter. J'en étais à mon quatrième verre et je luttais contre cette tristesse qui montait. Elle pourrait s'échapper plus tard, dans mon lit, sans personne pour me voir.
"J'suis partie. J'ai rien dit. De toute façon, il m'aimait plus. Alors j'suis partie."
Je sentais mes mots s'emmêler dans ma tête. Maxence faisait semblant de tout comprendre. M'était avis qu'elle s'en moquait pas mal, de ce que je ressentais. Elle se roulait une cigarette pendant que je continuais à déblatérer.
"Je crois que c'est moi le problème. Je gâche tout. J'ai un truc sympa et je gâche tout. Tu vois ce que je veux dire ? Genre, c'est comme si le bonheur, je pouvais pas le gérer. Comme si j'y avais pas droit. Alors je suis partie, et maintenant, je suis triste. Mais ça, je sais faire, être triste."
Sans que je réalise, ma voix s'était brisée dans ma gorge. Les larmes me bordaient les yeux. Je fumais sur mon filtre en parlant machinalement. Maxence me fixait, comme absorbée par mes paroles.
"Ecoute, je sais qu'on se connaît depuis pas longtemps et que tu vas peut-être pas me croire, mais on se sent pas comme ça pour toujours. Promis. Des fois, tu penseras encore que t'auras pas le droit au bonheur, mais d'autres fois, tu sauras que c'est tout ce que tu mérites."
Sa main froide se posa sur mon poignet, tentant de me réconforter. Mais ça ne m'empêchait pas de penser.
"Je sais pas pourquoi je l'aimais plus, alors que c'est la meilleure chose qui me soit arrivée. Je sais pas si quelqu'un m'aimera comme il m'a aimée."
Je m'en voulais, je m'en voulais terriblement d'avoir perdu cet amour.
Je ne m'attendais pas à pleurer en public. Je ne m'attendais pas à pleurer devant Maxence, que je ne connaissais pas et qui m'impressionnait. Et j'étais là, pourtant.
"Allez, viens, je te ramène chez toi.
- Non, j'veux pas voir Rochelle et les gens, balbutiais-je. J'veux voir Charles."
J'étais comme un enfant gâté qui faisait un caprice. Mais Maxence, docile, prit la situation en main. Et je me retrouvais, ivre et en larmes, assise sur le lit d'un Charles qui en avait sûrement marre de moi mais qui le cachait bien. Il m'avait préparé un thé. Je ne buvais pas de thé. Augustin en buvait.
Les souvenirs me remontaient ; je me souvenais de nos disputes au sujet de Charles. Toujours les mêmes. La communication c'était la clé, mon cul si j'y croyais. Parler nous avait toujours mené à l'engueulade. Il m'en voulait toujours pour un rien.
Je trempais mes lèvres dans le thé brûlant ; ça me faisait ressentir quelque chose, ça anesthésiait mon coeur qui pleurait. Les effluves de caramel montaient à mon nez. Est-ce que Clémentine lui avait fait acheter ça ?
Ce n'était pas si mauvais que j'avais toujours prétendu.
"Qu'est-ce qui va pas, Estie ?"
Il me tapotait le dos avec une voix réconfortante. J'avais l'impression d'être un enfant. Je m'en voulais terriblement, d'être un enfant. Je ne voulais pas pleurer, être un fardeau...
Je reniflais bruyamment et lui fit part de mes peurs. De tout ce que j'avais sur le coeur mais noyé dans la culpabilité d'être partie sans un mot et dans l'angoisse de ne jamais lui reparler.
"Je sais pas si j'aimais encore Augustin. Fin, je l'aimais d'un amour différent, en fait. J'avais plus la passion quand je le regardais, je crois que je l'aimais un peu par habitude. J'avais plus envie de te voir toi, parce que je savais que j'allais mieux m'amuser, mieux me comprendre. Toi et moi, on a une connection, tu vois, j'ai l'impression que tu me comprends mieux que personne."
Les heures défilaient avec Charles. Nous restions longtemps à discuter jusqu'à ce que je réalise qu'il était trois heures du matin et qu'il fallait s'endormir. Avec Augustin, une routine s'était installée, inconfortable. Nous regardions une série qui nous plaisait à tout les deux, enchaînant les compromis. Nous parlions de nos vies, mais il savait déjà tout, sauf ce qui se passait dans ma tête. Je lui cachais de plus en plus de choses : Lille, mes pauses clopes secrètes, cet espèce de flirt avec Charles...j'aimais bien ça, avoir des secrets.
Je ne disais plus rien à Augustin et il n'en semblait pas particulièrement dérangé. J'avais peur qu'il aime plus l'image qu'il s'était fait de moi que la vraie moi.
Et puis, lui aussi avait ses secrets ; il passait des heures à refaire le monde avec Heidi. Ils avaient cette même vision des choses, un peu plus positive et grinçante en même temps. Ils discutaient de tout ensembles. Et quand ce n'était pas elle, c'était Rémy. Ils fumaient beaucoup tout les deux. Je n'aimais pas vraiment quand Augustin fumait. Il me le cachait, mais je le voyais bien ; on ne pouvait pas camoufler un rire stupide et des yeux rouges. Mais je faisais semblant de ne rien voir : il faisait de même avec mes pauses clopes.
Toute cette fumette me rappelait mon ex : Lucas. Je savais que c'était différent avec Augustin, que ce n'était pas pour faire le malin devant ses amis, mais j'y voyais là une forme de revanche, de prouver au monde qu'il n'était plus le petit mec paumé qu'on avait vu en lui. Je ne pouvais pas le blâmer, j'essayais continuellement de l'afficher au monde, même aujourd'hui.
Je capturais des instants absurdes pour les mettre en story, je postais mes compilations de vacances, toujours avec quelqu'un qui posait avec moi. J'essayais de prouver à qui m'avait connu que je n'étais plus une gamine mais devenue quelqu'un de plus intéressant.
"Genre, c'est malheureux, mais on s'est éloignés. Je crois qu'on restait ensembles parce qu'on ne voulait pas faire de mal à l'autre. Puis qu'on s'aimait un peu quand même."
Ma tête allait exploser. Je ne savais plus ce que je disais. Je ne faisais que pleurer, des petites larmes qui ruisselaient sur mes joues, sans silence ni bruit.
"Tu vas le quitter ? demanda Charles doucement."
Je savais que nous n'étions plus ensembles. Mais il fallait que je l'appelle. Pour être fixée. Pour pouvoir passer à autre chose.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top