Chapitre 21
Avez-vous déjà vue quelqu'un courir au milieu d'une grande foule tout en essayant d'éviter de les bousculer ? Non ? Dans ce cas vous n'avez aucune idée du spectacle que je donne en ce moment.
Cela fait déjà le dixième coup de coude que je me prends dans les côtes et là...Je ne sais pas combien de fois que je défends Abbadon de vouloir me venger. Certes les coups de coude dans les côtes ont une douleur semblable à celle de marcher pieds nues sur un LEGO ou un PLAYMOBILE, c'est une douleur vive et persistante mais cela n'est pas une raison pour vouloir écarteler quelqu'un.
Quoique.
Et bien sur les ruelles vident que nous avions prise il n'y a pas si longtemps sont désormais rempli de monde qui ont également cherché à éviter la foule.
- Intelligence humaine quand tu nous tiens.
Je me contente de grogner mon accord à Abaddon, l'être humain est connu pour se comporter comme un mouton. Mais le pire c'est d'être également un mouton en ayant la même idée. Avec difficulté j'arrive enfin à extirper mon corps de cette masse de foule pour atteindre la grande rue, il ne me reste plus qu'à la traverser pour arriver chez moi. Je continue ma progression au côté d'Abaddon que je retiens d'un regard quand il fixe d'un œil un peu trop assassin les passants qui me bousculent. Par contre aucun signe de Feu Jarrod il a disparu à l'instant où nous avons tenté notre premier bain de foule, je suis pratiquement sur qu'il a la capacité de retrouver ma maison. Ne l'a-t-il pas déjà fait auparavant ? Malgré tout je m'inquiète, j'espère secrètement que la vue d'Aiden lui rappellera les souvenirs nécessaires pour reconstituer les derniers heures avant son trépas. Et je pense qu'Abaddon à la même idée que moi pour avoir accepté aussi facilement sa présence.
Mais je vais d'abord devoir m'occuper de Lucien, et j'ignore totalement ce que je vais lui dire.
- Pourquoi tu ne veux pas de mon plan ? Il est parfait !
- Faire passer Aiden pour un cousin éloigné ? Je l'exclu d'office !
- Je ne comprends pas pourquoi.
- Sérieusement ? Lucien a tout comme moi travaillé sur ce dossier pendant des semaines et il a recherché Aiden. Il sait à quoi il ressemble !
- Donc tu ne veux pas de mon plan parce que tu pense que Lucien est assez intelligent pour se souvenir de l'apparence d'Aiden ? Je pense que tu le surestime un peu trop.
Alors là je ne vois même pas quoi lui répondre, mais je me rends compte qu'Abbadon va mettre beaucoup de temps à accepter Lucien.
C'est en silence que nous arrivons enfin à sortir de la foule pour me diriger chez moi où j'aperçois de loin une voiture de fonction, celle de Lucien.
Les mains tremblantes j'insère mes clés à l'intérieur de la serrure, c'est dingue que je sois aussi nerveuse alors que j'entre chez moi. Normalement je devrais être sur mon territoire, en position de force, mais là je me dégonfle comme un soufflé pas assez cuit.
C'est Aiden que je repère en premier assis sur le canapé, la tête baissée et les mains entrelacées il est tellement raide que je le vois à peine respirer. Lucien est debout face à lui bras croisés ses jambes frôlent presque celle d'Aiden, je sais à présent qui est en position de force chez moi, et cela n'est vraiment pas moi.
- Lucien, Bonjour.
On est d'accord mon entrée est absolument nulle voir merdique mais il faut bien commencer quelque part et la politesse est la base de tout.
- Tu ne dis pas bonjour à Aiden ?
La confrontation directe ? Puisqu'il insiste.
- J'ai déjà vu Aiden ce matin.
Aiden relève la tête et je lui fais un petit clin d'œil pour le rassurer, genre je contrôle la situation. Il me sourit en retour et cela me rassure mais Lucien ne rate rien de notre échange. Je ne l'ai jamais vu aussi furieux.
- Donc tu es devenu intime avec un suspect ?
- Ne dis pas intime ! On croirait que je couche avec !
- Depuis quand vit il ici ?
- Je fais semblant de réfléchir pour retarder l'inévitable Depuis notre sortie au restaurant.
- Pardon !
Il est tellement furieux que je vois une de ses veines du front pulser, c'est fou l'importance que l'on accorde aux détails insignifiant quand on est en état de stress.
Aussi rapidement qu'il s'est mis en colère, Lucien s'assoit sur le fauteuil l'air complètement abattu. Aiden lui tel un lapin devant les phares d'une voiture ne bouge pas d'un pouce.
- Comment tu la trouvé ?
- On m'avait signalé qu'un groupe d'ado faisait un peu trop de grabuge, j'étais en patrouille dans le secteur et je les ai appréhendés et j'ai reconnu Aiden tout de suite.
- Je me dirige vers Aiden et lui chuchote à l'oreille Dans « soit prudent » c'est quoi que tu n'as pas compris ?
Aden tout penaud ne relève même pas la tête, je ne peux pas m'empêcher d'être compatissante il a la trouille et cela se voit à des kilomètres. Je m'installe à mon tour sur un fauteuil en face de Lucien pour un face à face.
- Tu as contacté mon père ?
- Non mais je suis à deux doigts de le faire.
- S'il te plait ne....
- Est-ce que tu te rends compte de ce que tu risque ?! Cacher un suspect chez toi ne vas pas seulement ruiner ta carrière, parce que oui t'as carrière sera fini et ton père aura beau joué des pieds et des mains cela ne changera rien ! Et je n'ose même pas pensé aux conséquences qu'il y aura avec ton père, il peut être licencié dans la foulée ! Mais comment as-tu pu être aussi insouciante ?
- J'ai voulu le dire à mon père ! Et cela a de nombreuse reprise, mais je n'ai jamais trouvé le bon moment.
- C'est ton boulot Rose il n'y a pas de bon ou de mauvais moment.
Nous prenons tous les deux une grande inspiration. Deuxièmes rounds.
- Comment tu l'as retrouvé ?
- En faite je ne peux pas m'empêcher de sourire à ce souvenir C'est lui qui m'a trouvé. Lucien me regarde avec un air d'incompréhension Il a su qu'on le cherchait et que je suis la fille du Lieutenant il est venu pour avoir des réponses à ses questions.
- Voilà pourquoi tu ne voulais pas lâcher l'enquête. Tu avais chez toi la confirmation de ta théorie.
- C'n'est pas une théorie c'est la vérité !
Je ne suis pas vraiment surprise de l'intervention d'Aiden mais Lucien, lui, l'est.
- Ecoute gamin, je sais bien que tu ne dois pas être ravi d'apprendre que ton frère était un dealer mais les faits sont là et cela ne sert à rien de mentir.
- Je ne nie pas le fait qu'il a été un dealer ! Mais je vous assure qu'il ne l'était plus quand il a récupéré ma garde !
Je me lève pour poser une main compatissante sur l'épaule d'Aiden, il s'était levé sur le coup de la colère et d'une pression je l'ai incité à s'asseoir. Il s'exécute tout en continuant a foudroyé Lucien du regard.
- C'est pour ça que tu voulais récupérer l'album photo ? Pour le lui rendre ?
Je me contente d'hocher positivement la tête pour lui répondre.
- Qu'est ce que tu vas faire à présent ?
- Je ne sais pas ce que je vais faire Rose. Je ne sais vraiment pas. Mon travail, mon intégrité et la loi m'oblige à tout révéler à ton père et qu'importe les conséquences et je tiens trop à mon travail pour le perdre. Ne me regarde pas comme ça me dit il en me fixant Tu t'es mise toute seule dans ce merdier et je ne peux rien faire pour toi. Il se lève et récupère sa veste de fonction Ton père sera absent durant toute la matinée de demain je lui annoncerai la présence d'Aiden dés son retour, autrement dit tu as moins de vingt quatre heure pour constituer un dossier en béton pour prouver ta théorie. Je ne peux qu'espérer que tu ne vas pas ruiner ta carrière pour une chimère.
Nous sursautons en entendant la porte claquer violemment, je m'affale un peu plus dans le fauteuil et relâche tous mes muscles que j'avais crispé sous l'effet du stress. Moins de vingt quatre heures pour prouver ma théorie ? C'est une mission impossible, mon père a raison je n'ai pas assez d'éléments à part la parole d'Aiden et de Feu Jarrod et accessoirement ce Monsieur Marquez Ràma. Un mineur, un mort et un mafieux....Jackpot !
Et il y également la parole de Madame Sanchez qui dit tout le contraire et entre elle et moi c'est elle que l'on va croire car après tout elle l'a côtoyé pendant longtemps.
Comment faire ?
- Rose ?
- Hmmmm...
- Je te demande pardon.
Je rouvre les yeux pour les poser sur Jarrod, il n'avait toujours pas bougé du canapé.
- Pourquoi tu t'excuse ?
- Si tu as tout ces ennuies c'est de ma faute ! J'aurai jamais du sortir d'ailleurs j'aurais jamais du venir te voir et tu ne risquerais pas ton travail !
- Aiden...Je me lève pour m'asseoir à côté de lui Tu n'es pas du tout responsable. Bon effectivement tu aurais pu éviter de te faire choper par mon collègue je te l'accorde, mais pour le reste tu as fait ce qu'il fallait. Je place mon doigt sous son menton pour lui relever la tête et je suis contente que tu sois entré par effraction chez moi.
Aiden finit par sauter à mon cou pour m'enlacer et je lui rends son étreinte.
- Elle n'était pas un peu bizarre ma dernière phrase ?
- Si un peu mais je l'ai surtout trouvé drôle.
Nous avons fini le reste de la journée dans le calme, Aiden était devant la télé tandis que j'étais dans mon bureau à tenté de monter un dossier pour mon père. J'ai tenté de contacter Lucien pour...en faites je n'avais aucune raison de l'appeler mais je voulais juste le faire après notre dispute et la déception que j'ai vue sur son visage je voulais savoir où nous en étions. Et dire que ce matin même j'avais dit à ma sœur que j'étais en couple, pour la dixième fois je regarde l'heure et me rend compte que le début de soirée a largement commencé. J'imagine que cela signifie que mon rendez vous est annulé. Aiden est passé me voir pour savoir si j'avais besoin d'aide mais j'ai gentiment refusé, je n'ai aucune envie qu'il tombe sur les photos du meurtre ou du corps en biopsie.
D'ailleurs le dossier en biopsie n'indique rien de nouveau elle confirme que c'est les deux coups de feu qu'il a pris dans la poitrine qui l'a tué mais également que l'extraction des dents c'est post-morthume, quand aux différentes mutilations....
Hein ?
J'attrape mon téléphone et compose le numéro du médecin légiste. Je ne connais pas son nom mais tout le monde le surnomme « Le docteur » il parait qu'il était avant qu'il ne soit atteint d'un handicap, ses mains tremblent sans cesse. C'est un homme plutôt lugubre à l'image de son métier que je fais en sorte de ne jamais croisé dans un couloir mais là j'ai vraiment besoin d'informations.
- Allo...
Incroyable ! Même au téléphone il me flanque la chair de poule.
- Docteur ? C'est Rose Lavier, l'intervenante du commissariat. J'ai devant moi le dossier AD718 et j'aurais quelque questions à vous posez.
- Tout est inscrit dans le dossier.
- Oui je sais, je me suis mal formulé j'aurais besoin d'un petit éclaircissement et de votre avis.
- Si vous avez déjà du mal à me demandez ce que vous voulez notre conversation va être longue.
- Je ravale avec difficulté les insultes qu'ils veulent sortir de ma bouche Je vais faire au mieux Docteur. Dans votre rapport vous dites que certaines lacérations ont été faites post-morthume vous vous souvenez ?
- Je ne suis pas atteint de la maladie d'Alzheimer.
- Si vous le dites, mais quand est-il des autres lacérations ?
- Si j'écris que seulement certaines d'entres elles ont été infligé à la victime après la mort les autres ont été automatiquement faite durant son vivant mademoiselle Lavier.
- D'accord et toujours selon votre rapport vous indiquez qu'elles auraient été faites par un couteau à pain ou viande. Vous pouvez m'expliquez ?
- Il n'y a rien à expliquer ces couteaux ont tous les deux la particularité d'être équipés de dents dentelé et les blessures sur le défunt en porte la marque. Mais personnellement je pencherais plutôt pour le couteau à pain.
- Pour quelles raison ?
- Le couteau à pain est extrêmement dentelé et c'est lui qui correspond le plus aux lacérations. Une fois je me suis coupé avec mon couteau à pain...ça pissait le sang.
- J'ai un frisson de dégoût Merci pour la précision.
- Je vous en prie mademoiselle Lavier.
- Pourquoi est ce qu'on infligerait cela à quelqu'un ?
- A ce demandé ce que vous faites comme boulot... Je ne vois qu'une seule raison à cela mais je vais essayer de vous faire deviner.
- Est-ce vraiment le moment de jouer aux devinettes ?
- Dans mon travail je n'ai pas souvent l'occasion de m'amuser. Imaginons que vous cherchez des informations et vous savez qu'une seule personne peut vous répondre. Que faites-vous ?
- Je lui poserais simplement la question ! Cette devinette n'a pas de sens !
- C'est vous qui êtes nulle. Et si la personne vous dit qu'elle ne dira rien même sous la torture ?
- Attendez. Vous pensez que ces lacérations sont dues à un interrogatoire ?
- Bingo !
Voici la fin du chapitre 21! Franchement j'ai eu beaucoup de plaisir à créer le médecin Légiste ^^ et je pense le faire réapparaître ^^ Votez commentez et dites moi ce que vous en pensez! Et bon week end!!!^^
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