Chapitre 20




Je tente de tirer le loquet mais sans succès pas de chance pour moi la porte est fermé à clé.

Evidemment à quoi je m'attendais ?

-Abaddon tu crois que tu pourrais l'ouvrir en passant de l'autre côté ?

Sans un mot il traverse la porte d'entrée et j'aperçois le loquet de celle-ci bouger dans tout les sens, il met tellement de force que la porte tremble et semble sur le point de sortir de ses gonds. Je jette des coups d'œil discret à droite et à gauche et surtout à la maison de la vieille dame pour vérifier si on est observés. Au bout de quelque instant qui me semble interminable le verrou cède et la porte s'ouvre violement jusqu'à taper contre le mur extérieur, pour la discrétion on n'est pas encore au point.

J'entre dans la maison et dans un souci d'intimité je referme la porte derrière moi non sans mal car celle-ci est légèrement tordue.

- Tu ne pouvais pas faire ça plus en douceur ?

- La prochaine fois tu essayeras d'ouvrir une porte verrouillée sans la clé et on verra si tu le feras en douceur.

Je grommelle dans ma barbe pour ne pas lui donner raison. Mauvaise foi, moi ? Pas du tout.

Je fais le tour de ce que je pense être le salon tout les meubles ont disparue sans doute emporté sous ordres de l'état. Il y a également une petite cuisine, un bureau, une salle de bains et j'aperçois un escalier au fond du couloir qui doit mener aux chambres. Mais toujours aucun signe de Jarrod.

- Es tu sur qu'il est toujours là ?

- Oui il n'a pas bougé, il est à l'étage.

J'emboîte le pas à Abaddon pour le suivre dans les escaliers qui grince sous mon poids, la corpulence d'Abaddon ne me permet pas de voir ce qu'il y a devant mais je crois que c'est pour lui un moyen supplémentaires de me protéger.

Arrivés à l'étage je laisse Abaddon me guider jusqu'à une pièce vide également de meubles mais équipée d'une immense fenêtre qui illumine toute la chambre.

Jarrod est là immobile et en suspension prés du sol, j'imagine que cette chambre était la sienne et qu'il pense que son lit est toujours présent. Je tente de m'avancer davantage vers lui mais Abaddon me retient du coude.

- Jarrod est ce que vous m'entendez?

Il n'y a aucune réaction de sa part, pourtant nous avions réussi à établir un contact l'autre soir.

- Aiden vit chez moi actuellement. Vous vous souvenez de votre petit frère, Aiden? Toujours aucune réaction, démuni je me tourne vers Abaddon. J'ai l'impression de parler à un mur!

- Aiden....

Je me retourne vers Jarrod, il est toujours allongé sur son lit imaginaire mais un éclat dans ses yeux vient d'apparaître.

- Oui! Aiden votre petit frère! Vous vous souvenez?

- Il se lève et s'assoit sur son lit avec ses pieds qui touchent le sol on dirait qu'il est assis sur une chaise invisible. Nous vivions ici il n'y a pas si longtemps, avec nos parents. Il se prend la tête entre ses mains. Mais tout est flou!

- Tout va bien Jarrod. De quoi vous vous souvenez exactement?

- De mon enfance, de l'accident de mes parents, de ma séparation avec Aiden. Pourquoi ont a été séparer?! Il se lève brusquement en se teleportant vers moi le visage défigure, sa peau avait en parti disparu laisser un visage en décomposition. Je ferme les yeux, terrifié par cette vision. Abaddon se place devant moi pour me protéger de son accès de colère qui vient de faire exploser la vitre de sa chambre Répondez moi! Ou est Aiden?!

- Il est en sécurité je dit toujours cacher derrière Abaddon. Il va bien.

- Le visage de Jarrod s'apaise et redevient celui d'un être humain, son visage est hagard et il semble complètement désorienté. Pardonnez moi...

- Recommence un coup comme ça grogne Abaddon Et je m'assurerais que tu disparaisse de la surface de cette planète et crois moi je ne le ferrais pas en douceur!

Sous cette menace le corps d'Abaddon se grandit un peu plus au point que sa tête frôle le plafond. Face à cette vision assez cauchemardesque, même pour moi Feu Jarrod se ratatine sur lui même. Je m'interpose entre les deux pour calmer le jeu.

- Calme toi Abaddon je vais bien!

Abaddon me scrute un instant en silence avant de reprendre sa taille initiale. Je me tourne de nouveau vers Feu Jarrod.

- Donc vous avez été séparé de Aiden après le décès de vos parents, vous avez été placés chacun dans une famille d'accueil, Vous vous souvenez le nom de votre famille d'accueil?

- Sanchez?

- Oui c'est ça! Madame Sanchez! Et après?

- Je voulais récupérer Aiden... Il me fallait de l'argent....Beaucoup d'argent. J'étais dealer n'est ce pas?

- D'après nos informations oui, j'ai parlé avec José ainsi qu'avec je frisonne rien qu'avec se souvenir Monsieur Marquez Ràma. Vous vous souvenez de ces hommes?

- Oui, José était un ami et Monsieur Marquez Ràma était mon supérieur, il avait aimé mon audace.

Je souris en entendant ces détails c'est la preuve que Feu Jarrod arrive à rassembler ces souvenirs, il est encore sain.

- Et quand vous avez récupérer assez d'argent que s'est il passé?

- J'ai repris la garde d'Aiden et nous avons emménager dans notre nouvel appartement, il avait tellement grandi!

- Et vous avez continué à dealer?

- Non, j'ai cessé de dealer dés que j'avais récupérer Aiden, je travaillais dans un garage... Je crois.

Je pousse un grand soupir de soulagement, moi qui voulais avoir la preuve qu'il avait cessé de dealer me voilà servis!

- Tu te souviens de qu'il s'est passé ce jour là?

- Ce jour là....?

- Comme dire ça? Le jour de ta mort Jarrod.

- Je ne veux pas me rappeler!

Il se met la tête entre ses mains et ses violentes émotions font apparaître une fissures dans le mur. D'un coup d'épaule Abaddon me projette hors de la chambre avant que la porte ne se referme après mon passage. Je me relève difficilement et commence à tambouriner sur la porte.

- Abaddon ouvre cette porte!

Je cesse de tambouriner quand j'entend avant de voir la porte craqueler sous l'effet de d'autres fissures qui grignotent les murs autour de la porte. Les émotions de Feu Jarrod sont tellement sombres que j'ai l'impression que même les rayons du soleil ont cessé d'éclairer la pièce. Sous cette pression écrasante je tombe à genoux et me retrouve incapable de me relever.

- Abaddon j'ai besoin de toi!

Ma voix est presque suppliante et je ne peux pas empêcher un sanglot de franchir mes lèvres alors que mes yeux fixent le sol, alors que je suis de nouveau sur le point d'implorer son aide Abaddon m'entoure de ses bras au point de me faire suffoquer et pourtant je ne cherche pas à quitter la chaleur de ses bras.

- Je suis là, il ne t'arrivera rien, je suis là...

Il me chuchote ses mots de manière répétitifs comme un mantra et je finis par lui rendre avec force son étreinte.

- Que s'est il passé? Comment va Jarrod?

- Je t'ai averti qu'il n'était plus un esprit sain! Et voilà ce dont un esprit malsain est capable lorsqu'il perd le contrôle!

Il se détache de moi pour placer ses main en coupe autour de ma mâchoire, ses yeux dégagent un sentiment de colère mais aussi de peur. Je sais d'avance que la première est dirigé contre Jarrod tandis que la deuxième m'est entièrement destiné.

- Cette fois c'est moi qui te supplie! Reprend t il. Cesse cette folie! Oublie cette enquête, tu as fait de ton mieux et personne ne dira le contraire!

- Et Aiden? Tu oublie Aiden? Je peux pas l'abandonner, il compte sur moi.

- Aiden est déjà sur le point de se faire à l'idée que le meurtre de son frère ne soit pas puni par la loi. Tu es à ses côtés et tu le soutiens dans chacun de ses pas. Imagine la vie que tu auras à ses côtés, tu l'aideras à rattraper le retard qu'il as pris à l'école, tu l'encourageras à ce trouver son premier boulot d'été, tu organiseras une fête d'anniversaire surprise pour sa majorité, tu le prendra en photo lors de sa remise de diplôme. Et Jarrod ne sera qu'un souvenir présent certes mais aussi douloureux.

- Cela ne peux pas être aussi simple...

- Cela peut l'être si on quitte cette maison, sur le champs.

- Pitié ne me laissez pas!

Feu Jarrod est encore présent dans la chambre mais la présence d'Abbadon m'empêche de le voir, celui ci se tourne vers lui tout en continuant à tenir mon visage en coupe et à me caresser les joues de ses pouces.

- Si je t'entend encore émettre le moindre son misérables créatures je termine ce que j'ai commencé!

- Je suis vraiment désolé... Je comprend pas ce qui m'arrive. Pitié!

- Le peu de pitié que je possède appartient entièrement à mon rayon de soleil! Mon rayon de soleil que tu as failli tuer par ta stupidité! Elle est la seule chose sur cette terre qui a pour moi de l'importance, et toi pitoyable créature tu as tenté de lui faire du mal! Aucun pardon ni aucune clémence ne te sera accordé!

- Abaddon calme toi...

- Ne me demande pas cela car c'est au dessus de mes forces il se tourne de nouveau vers moi ne te rend tu pas comptes du danger que tu as couru? Ta vie ne tient qu'à un fil et il a été sur le point de la rompre.

- Il ne savait pas ce qu'il faisait!

- Cela ne change rien!

- Cette fois c'est moi qui prend le visage d'Abaddon entre mes mains. Pardonne lui s'il te plait.

Je sens sous mes doigts son visage encore crispé par la colère, j'ai presque l'impression de sentir ses muscles à travers la fumée qui compose son corps. Je le vois fermé si fort les yeux que j'ai peur qu'il se fasse mal, je passe tendrement mes pouces sur ses paupières fermées. Acceptant ma demande il s'écarte légèrement pour me permettre d'observer Feu Jarrod. Et cette vision me glace le sang.

Feu Jarrod est prostré sur lui même cachant son visage avec ses mains ses vêtements sont déchirés à de nombreux endroits, son image spectrale est recouvert de plaies qui certes de saignent pas mais qui doit être néanmoins douloureuse. Je me lève avec difficulté les genoux encore tremblant.

- Jarrod? Est ce que m'entendez?

- Empêcher le d'approcher....

- Si vous arrivez à vous contrôler il n'a aucune raison de vous faire du mal. Maintenant j'aurais d'autres questions à vous posez. Je sais que c'est difficile pour vous mais s'il vous plait faites un effort. Le jour de votre mort, vous êtes sortie de votre appartement vous vous en souvenez?

- Oui... Non, je ne sais plus.

- Faites un effort s'il vous plait!

- Ne le force pas Rose...

- Je ne le force à rien! Je veux juste qu'il se rappelle! Jarrod, essayez de vous souvenir!

- Je ne sais plus je suis désolé.

Cette fois c'est moi qui tient ma tête entre mes mains, c'est pour moi une véritablement frustrant. J'ai devant moi la victime d'un meurtre et celui ci est frappé d'amnésie sélective!

- Donc j'imagine que vous ne vous souvenez pas non plus de votre meurtrier? J'ai du mal à croire que je pose cette question.

Jarrod se contente de hocher la tête en signe de négation.

- Bon on va faire plus simple. Quelle est votre dernier souvenir?

- Le sourire d'Aiden.

- C'est touchant misérable créature mais cela ne nous aident pas.

- Silence Abaddon. Qu'est ce qu'on fait maintenant?

- Que veux tu qu'on fasse? On rentre.

- J'ai du mal à cacher ma surprise. On rentre?

- Oui. Et j'imagine que la misérable créature va nous suivre? Dit il en scrutant du regard Feu Jarrod.

- J'ai envie de voir Aiden s'il vous plait.

- Je capitule face à ses deux énergumènes. Très bien! On rentre.

Au moment où nous sortons de la maison mon portable vibre je constate qu'il s'agit d'un message de Lucien, et j'ignore complètement comment je vais m'en sortir en lisant ses mots.

« Je viens d'appréhender Aiden Corrate on doit parler RDV chez toi. »

Et merde !

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