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C'est dans un violent sursaut que Yoongi se réveilla, le front baigné de sueur et un mal de tête fulgurant. Il grimaça fortement à cause de l'assaut de la douleur et de la lumière agressive du soleil matinal qui semblait briller d'un feu blanc éclatant, lui brûlant les iris. Il porta l'une de ses mains à sa tête, massant l'une de ses tempes en espérant atténuer la douleur. Son autre main serrait et desserrait la surface rêche de son lit de fortune, dans un signe de nervosité. Et il resta ainsi de longues minutes avant qu'il ne décide de laisser retomber mollement une de ses mains contre l'une de ses cuisses, la deuxième pendant maintenant dans le vide. Il attendit encore un moment avant d'ouvrir les yeux, lentement, ne voulant pas se faire agresser une deuxième fois par la lumière vive de ce soleil blanc.

Doucement, ses paupières se décollaient, laissant ses iris sombres s'habituer à son environnement, les couleurs se présentant à lui doucement, le monde semblant prendre vie sous ses yeux. Mais il fronça les sourcils en découvrant là où il se trouvait.

D'où il était, il ne voyait que des montagnes et des montagnes de déchets qui s'étendaient à perte de vue. Des objets de toutes tailles étaient présents à différents endroits, tous dans un état plus lamentable les uns que les autres, certains étant pratiquement méconnaissable, des objets aux contours informes et délabrés, ne représentant qu'une image ébranlé de ce qu'ils étaient autrefois. Le garçon se tournait dans tous les sens, regardant cette étendue de crasse et de vieilleries en tous genres, essayant de comprendre pourquoi il était là. Il baissa les yeux et put constater que son lit de fortune n'était autre qu'un vieux canapé aux coussins défoncés et à l'accoudoir troué, un des ressorts sortant du sommier. Le cuir de ce dernier était usé voire déchiré à certains endroits, laissant entrevoir la carcasse en bois du vieux sofa. Yoongi ne comprenait pas, que foutait-il dans une décharge ?

Il soupira fortement avant de se relever lentement, grimaçant en entendant ses articulations craquer sous ses mouvements. Sa tête douloureuse le lançait de nouveau ; la douleur venait par vagues, toujours plus violente, toujours plus vive, martelant sa boîte crânienne. Un vertige le prit soudainement ; Yoongi se rattrapa de justesse à l'un des accoudoirs défoncés, un bout de ce dernier n'était plus présent, laissant ainsi voir le bois rongé par les mythes et autres bestioles. Il réprima une grimace de dégoût lorsqu'il vit sortir d'en dessous ce même canapé une souris, une chose non-identifiable dans la gueule, s'en aller. Il suivit du regard le rongeur parcourir quelques mètres avant de détourner le regard, inspectant l'horizon. Il ne savait pas où il était, dans quelle ville il se trouvait et surtout pourquoi il s'était réveillé dans cet endroit.


Alors, dans un dernier soupir, il se mit à marcher, s'éloignant de l'endroit qui l'avait vu voir le jour ce matin-là. Malgré les nombreuses questions que le jeune homme se posait, il continuait d'avancer aveuglement dans cet endroit, les sens en alertes. Il faisait attention aux endroits où il posait ses pieds, évitant de tomber et de se blesser bêtement sur un des nombreux objets rouillés entassé sous cette montagne d'ordures. Ses cheveux sombres lui retombaient sur le visage, obstruant partiellement sa vue, mais ne le dérangeant aucunement, habitué à cela. Son jean noir était plein de poussière au niveau des genoux, son t-shirt blanc était troué au bas et sa veste était trop grande pour lui. Il réussit enfin à sortir de cette montagne de déchets, se laissant tomber sur la terre ferme dans un bruit sourd, légèrement amorti par des sacs en plastique.

Il continua son exploration de cette décharge en silence, cherchant la sortie de cette dernière. Il essayait de capter les bruits environnant, voulant éviter de croiser une quelconque présence.

Yoongi sursauta en entendant un objet tomber dans un boucan effroyable, semblable à de l'aluminium ou encore de l'acier contre le sol. Il se mit alors à tourner sur lui-même, cherchant la source de ce bruit et sa direction, mais ce dernier semblait venir de toute part, le bruit se répercutant sur les montagnes. Les battements de son cœur s'accéléraient progressivement, instaurant un rythme beaucoup plus soutenu que ce qu'il avait l'habitude de ressentir.


Il s'avança alors doucement à l'endroit où il supposait que l'objet était tombé, comptant mentalement le nombre de ses pas, à intervalles réguliers. Un, deux, trois. Il arriva à un angle d'un des grands tas de déchets, des sacs plastiques volants sous la légère brise matinale de ce mois de septembre. Quatre, cinq. Une forte odeur de pourri lui arriva alors par vagues, le faisant fortement grimacer. Jusqu'ici, l'odeur ne l'avait pas vraiment dérangé, mais, dorénavant, elle était insoutenable. Son estomac se contractait toujours plus violemment, les hauts le cœur lui faisaient mal. Le brun ferma fortement les yeux, essayant tant bien que mal de se reprendre et de calmer son ventre douloureux. Après de longues minutes, un souffle tremblant franchit la barrière de ses lèvres et ses yeux s'ouvrirent de nouveau, lentement. Six. Ses pas mal assurés reprirent, ses jambes devenues soudainement plus lourdes. D'où il était, un tas d'ordures semblant avoir glissé de l'énorme montagne qui trônait ici. Il grimaça de plus belle, repliant un de ses coudes sur le bas de son visage, couvrant ainsi son nez et sa bouche, les épargnants du mieux qu'il pouvait de cette odeur insupportable. Sept. Il avança encore, ne quittant pas cet étrange tas des yeux. Un sentiment étrange le prit soudainement, semblable à de la peur. Mais il en fit abstraction, prenant son courage à deux mains qui semblait vouloir le quitter. Alors il avança, encore et encore. Huit. À seulement quelques mètres du tas, il s'arrêta brusquement. Un puissant haut-le-cœur le prit et le plia en deux, toussant fortement au point de s'irriter la gorge. Il avait l'impression qu'il allait recracher ses poumons à force de tousser et suffoquer. Il n'osait plus relever les yeux et se confronter à ça.

Il recula, une main sur son ventre et les yeux rivés sur le sol. Comment était-ce possible ? A seulement quelques mètres de lui, baignant dans une flaque d'un rouge épais aux extrémités presque coagulé, se trouvait un corps dissimulé sous ce tas d'ordures, le crâne explosé par une barre en fer. Ses vêtements sombres, imbibés de sang, étaient déchirés à quelques endroits, dévoilant de profondes entailles sanguinolentes. Alors il recula, encore et encore. Jusqu'à ce qu'il sente quelque chose se poser contre son omoplate.

Yoongi cessa abruptement de tout mouvement. Il sentait ses tempes s'humidifier lentement, lui donnant de nombreux frissons. Au sol, deux ombres étaient visibles : la sienne et celle de cette personne qui avait posé la pointe d'un canon de fusil son épaule, appuyant légèrement dessus. Le brun n'avait pas entendu de bruit alors pourquoi, derrière lui, se trouvait un inconnu sur le point de le tuer ?

Aucun des deux ne bougeait, attendant seulement. Yoongi avait de nouveau fermé les yeux et seule sa cage thoracique s'animait au rythme de sa respiration violente, qu'il essayait tant bien que mal de calmer. Des milliers d'idées fusaient dans sa tête, de la plus rationnelle à la plus irrationnelle. S'il fuyait, cet homme derrière lui allait l'abattre comme le cadavre gisant à quelques mètres de là. Mais s'il ne bougeait pas, qu'allait-il lui faire ? Il n'en avait aucune idée. Rien ne l'empêchait de le tuer là, tout de suite.

De longues minutes s'écoulèrent sans qu'aucun des deux ne parle. Yoongi laissa un souffle tremblant sortir de ses lèvres et l'homme appuya un peu plus légèrement le canon de son arme contre lui, le bout de ce dernier s'enfonçant dans le tissu de sa veste, semblant tout de même lui brûler la peau. Le brun grimaça en sentant la chaleur qui semblait émaner de cette dernière, mais il ne savait pas si cela été réel ou simplement un pur produit de son imagination défaillante. Les paupières fortement fermées, il essayait de se calmer. Inspire, expire. Inspire, expire.


Un souffle chaud vint s'abattre sur sa nuque, le faisant frissonner.


Inspire. Il fermait les yeux, se focalisant sur la respiration de cet inconnu. Expire. Un sentiment fort naissait en son intérieur, un sentiment puissant et douloureux. Inspire. Une légère grimace déforma ses traits lorsque la douleur se fit plus vive, plus forte, plus dévastatrice. Expire. La peur le bouffait, encore une fois.


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fuck, on verra ce que ça donne

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