Un peu plus d'un an avant l'arrivée de Hope chez les rebelles...
Juan dansait avec Raquel au milieu des rebelles dans la cafétéria du QG. Ce soir, ils fêtaient leur nouveau grade de Lieutenant, mais aussi les dix-huit ans de Raquel, qui était la plus jeune des deux, Juan était né quelques mois avant. Le lendemain, ils devaient partir en mission. Mais pour le moment, l'heure était à la fête.
Malgré tout, une idée perçait de plus en plus dans l'esprit de Juan. Il ne supportait plus le côté militaire du QG. Il avait envie de partir. De ne plus dépendre du Colonel pour les missions. Et puis il ne supportait plus que tout le monde le considère comme le fils Suarez ici. Il avait besoin de commencer une nouvelle vie, avec ou sans Raquel. Malgré leurs quelques baisers et relations, il savait que leur histoire était bancale. Elle resterait sa meilleure amie certes, mais il ne mettrait jamais plus de sentiments dans leur relation.
- Ça va ? Tu en fais une de ces têtes, qu'est ce qui t'arrive ? demanda la rousse en le tirant hors de la salle.
Ils se retrouvèrent dans le couloir et Raquel le regarda attentivement, un peu perturbée. Elle avait bien vu que Juan était dans ses pensées que ce soit aujourd'hui où il y a plusieurs jours, quelque chose le taraudait.
- Tu as l'air ailleurs depuis plusieurs jours, qu'est ce qui se passe, c'est la mission de demain qui te fait autant réfléchir ? demanda-t-elle en posant sa main sur son épaule, légèrement inquiète.
Juan soupira et lui attrapa la main.
- Je ne voulais pas te le dire. Ça ne va pas te plaire et je sais que tu ne vas pas me suivre.
Il caressa tendrement sa joue. Elle allait lui manquer.
- Cette mission sera sans doute ma dernière ici Raquel. J'en peux plus du QG. Je vais craquer si je reste ici. Moi je ne suis pas né ici comme toi. J'ai besoin de prendre de la distance, de prendre l'air. Je sais que je suis Lieutenant et que je me suis engagé à aider les rebelles. Je compte bien continuer. Mais simplement hors du QG. J'ai besoin de souffler.
Il lui fit un léger sourire.
- Je reviendrai, je te le promets. On se reverra aussi. Je passerai ici de temps en temps. Et puis je reviendrai sûrement au bout d'un moment.
Raquel le regarda dans les yeux, confuse. Un rire nerveux s'échappa de ses lèvres.
- Tu... Tu n'es pas sérieux... Dis-moi que c'est une passade, que tu ne vas rien faire du tout...
Elle se recula.
- Qu'est-ce que... Qu'est-ce que tu n'aimes pas ici ? C'est à cause de quelqu'un ? J'ai envie de te suivre mais toute ma vie est là Juan, souffla Raquel. Tu... Tu ne veux pas y réfléchir à deux fois et parler au Colonel Diane avant de prendre une décision définitive ? demanda-t-elle avec un brin d'espoir dans la voix.
Elle ne voulait pas qu'il parte et qu'il la laisse, même si selon lui, il allait revenir, et qu'ils se reverraient. Raquel comprenait sa décision, plus le temps passait plus le QG changeait, et ressemblait de plus en plus à une « organisation » militaire, et ce qu'il avait essayé de fuir d'ailleurs. Mais elle ne voulait voir son meilleur ami partir et la laisser ici, seule...
- J'y ai réfléchi Raquel. Ma décision est quasiment prise. Il ne me reste qu'à avertir le Colonel. Si elle est contre je partirais sûrement quand même. Et c'est à cause de personne en particulier. Simplement, je suffoque dans ce bunker. J'ai besoin d'air. J'en ai parlé à Sarah et elle me comprend. Je lui ai promis de faire attention. Et tu sais qu'on obéit toujours à Sarah.
Il approcha alors son visage.
- Tu sais à quel point je tiens à toi.
Elle le regarda, ses yeux légèrement humides avant de le prendre dans ses bras
- Tu as intérêt à faire gaffe à toi ! C'est bien clair ! Raquel se recula en le pointant du doigt. Je te promets Juan Suarez que si tu ne donnes pas de signe de vie au bout d'un certain temps je te traque ! C'est compris ! s'exclama la jeune femme d'un air sévère. Son visage commença à s'adoucir avant qu'elle ne le prenne dans ses bras une seconde fois. Tu vas me manquer, j'espère qu'on se reverra vite, car se quitter sur une mission c'est pas le top...
Il la prit dans ses bras et posa un baiser dans ses cheveux.
- On va faire cette mission et ensuite je resterai quelques jours avec toi, et je parlerai au Colonel avant de partir. Toi aussi tu vas me manquer. Mais je sais que c'est ici chez toi.
Il déposa un doux baiser sur ses lèvres. Deux semaines plus tard, après la mission, il déposait à nouveau ses lèvres sur les siennes en guise d'adieu.
- Rends moi fier Lieutenant Hernandez. Je veux entendre parler de tes exploits. Je vais parler au Colonel et je pars.
Ils étaient devant le bureau de Diane. Juan frappa alors à la porte avant d'entrer.
- Colonel, mission réussie. Mais je viens vous annoncer que je ne reste pas ici. Je garde mon rôle de Lieutenant, mais je me mets à mon propre compte.
Le Colonel Diane le regarda avant de dire
- Et pourquoi ça Lieutenant ? demanda la femme en fermant le dossier de mission qu'elle avait.
Elle se leva, contourna son bureau puis le regarda dans les yeux.
- Pas que vous n'avez pas le droit de partir à votre propre compte, mais vous êtes un de nos meilleurs éléments ici avec le Lieutenant Hernandez...
- Je ne supporte plus le côté militaire du QG. Je ne supporte plus que la moitié des rebelles ici me traitent encore comme le fils de mon père alors que je suis Lieutenant. Je suffoque dans ce bunker Colonel Diane.
Il posa ses mains sur le bureau sûr de lui.
- Je continuerai à œuvrer pour vous, au nom de votre groupe de rebelles. Mais de mon côté. J'ai promis à Raquel que je reviendrai et je le ferai. De temps en temps, et puis sûrement complètement au bout d'un moment, si les choses se compliquent encore au niveau des militaires. Je ne vous abandonne pas. J'ai simplement besoin de prendre de la distance.
Elle tourna la tête vers lui en soupirant
- S'il en est ainsi, conclut-elle.
Être rebelle voulait dire être libre. Même si elle perdait un bon élément, elle ne pouvait pas le retenir.
- En tout cas Lieutenant vous serez toujours le bienvenu ici. Si vous voulez partir, faites-le, si vous voulez revenir, faites-le. C'est votre décision.
Le Colonel Diane lui tendit sa main pour la lui serrer.
- En tout cas ce fut un plaisir de vous former Lieutenant Suarez, et que Dieu vous protège.
- Merci Colonel. Je vous suis redevable pour ça. Je serais toujours redevable à votre QG. Et je serais toujours à votre service en cas d'urgence.
Il lui serra la main, un sourire aux lèvres, heureux qu'elle accepte sa décision. En sortant, il serra Raquel dans ses bras.
- Tu vas me manquer. On se revoit vite, c'est promis, souffla-t-il avant de presser tendrement ses lèvres contre les siennes.
- J'espère également que j'entendrai parler de tes exploits, souffla-t-elle. Allez, vas-y avant que je ne me mette à pleurer et que tout le monde voit que le Lieutenant Hernandez n'est pas aussi forte qu'on le pense.
Juan lui fit un petit sourire et hocha la tête avant de filer sans se retourner. Il avait le cœur lourd de la laisser, mais il se sentait plus libre que jamais.
Après quelques kilomètres, il s'arrêta dans une auberge et prit le temps de voir ce qu'il allait faire. Deux jours plus tard, il était en ville. Son but : récupérer des enfants comme lui qui étaient prisonniers de leurs parents et du centre-ville. Les rebelles se concentraient sur les campagnes et les militaires. Mais si l'on était né en ville, en plein cœur du régime du Général, on avait peu de chances de s'en sortir.
Au bout d'un mois certains rebelles avaient entendu parler de l'idée de Juan et s'étaient reliés à lui pour l'aider. Ils avaient une planque dans une vieille maison à la frontière de Paris de la ville. C'était le début, mais ils célébraient chaque action réussie, chaque enfant mit en sécurité.
Alors que Juan était dans le salon, s'occupant de ce qu'ils allaient faire dans quelques jours, un jeune homme le sortit de ses plans.
- Lieutenant ? Euh... On a trouvé une jeune fille en ville âgée de douze ou treize ans et qui ne veux pas nous suivre, elle ne nous croit pas sur le fait qu'on est des rebelles, souffla-t-il. Pourtant, elle a un pouvoir. Elle va se faire choper si on ne fait rien.
- Elle est dans un squat, c'est tout ce qu'on sait et tout ce qu'elle nous à dis... Tu penses que tu peux aller la chercher on a tout fait, mais elle ne vient pas... conclut une jeune fille en les rejoignant.
Dimitri et Camille, ils étaient les deux premiers à l'avoir rejoint. Ils faisaient un travail de fou. Juan hocha la tête.
- J'y vais toute suite. J'ai commandé des pizzas pour ce soir. Vous irez les chercher. Avec la p'tite nouvelle on sera neuf donc rajoutez aussi une chaise et faite lui une place dans la chambre des filles.
Il se leva alors et attrapa son foulard, son sweat noir et son blouson. C'était le tout début de son groupe mais il en était fier. Ils étaient une famille, chacun connaissait son rôle et il n'y avait pas de pression. Tout s'organisait petit à petit.
Il jeta alors un coup d'œil à sa montre, il était bientôt dix-huit heures.
- Si à vingt et une heure je ne suis toujours pas revenu mangez sans moi, lança-t-il avant de filer une fois l'adresse où se trouvait apparemment la jeune fille à récupérer.
Une demi-heure plus tard, il poussait la lourde porte du squat. Une arme cachée dans son dos, juste au cas où.
Tout de suite, il détesta l'ambiance qui y régnait. La pièce empestait l'alcool et tombait en ruines. Mais il repéra rapidement la jeune fille, qui détonait par rapport aux autres. Elle était assise sur le sol contre un mur, proche de l'entrée, comme si elle n'osait pas vraiment s'aventurer plus loin. Comme lui avaient décrit Dimitri et Camille, ses cheveux étaient longs, bouclés, mais surtout reconnaissables par leur bleu océan. Il s'agenouilla alors à sa hauteur.
- Salut, mes amis m'ont dit que tu ne voulais pas partir avec eux.
Il pencha sa tête pour essayer de voir son visage. Il sentait bien qu'elle était terrifiée. Il n'avait pas besoin de maitriser la peur pour voir ses mains trembler et son corps recroquevillé comme si elle voulait disparaitre de la pièce.
Elle leva les yeux vers lui, bleus, à nouveau. Et là, il comprit, il avait malheureusement vu juste l'année passée avec Raquel. La petite fille parfaite au bras de son père avait disparu, remplacée par celle qui tentait de survivre dans les rues de la capitale sans se faire prendre par les militaires.
- Tu t'appelles Claire c'est ça ? demanda alors Juan d'une voix douce. Je m'appelle Juan, je suis un rebelle. C'est normal d'avoir peur Claire. Mais tu te souviens du magasin de glaces ? Fais-moi confiance. Je ne te dénoncerai pas. Déjà j'aimerais sortir d'ici... On peut aller où tu veux, où tu te sens bien. Si tu veux... on pourrait aller chez le glacier pas très loin.
Elle le regarda longuement, il avait l'air gentil, puis elle voulait à tout prix sortir de ce squat qui la terrifiait, elle se releva légèrement tremblante, cela faisait plusieurs jours qu'elle était ici. Et elle avait dépensé ses dernières économies dans une bouteille d'eau, alors son ventre criait famine et une glace l'apaiserait. Elle savait qu'il ne fallait pas suivre les inconnus. Mais personne qu'elle connaissait n'était fiable et cet homme l'avait déjà aidée par le passé. Elle se souvenait de lui et de son amie. Ils étaient des rebelles. C'était sa seule chance de toute façon.
Elle regarda Juan attentivement en hochant la tête, prête à le suivre où qu'il n'aille.
- Reste ici d'accord, je vais juste dans le magasin d'à côté t'acheter une glace.
Cinq minutes après, il était de retour avec une glace au chocolat. Autant dire qu'elle était aux anges. Elle avait l'impression que c'était la meilleure glace qu'elle n'avait jamais mangée.
- Et voilà pour la jeune fille courageuse que tu es. On va rentrer chez moi, lui expliqua-t-il gentiment. Tu verras, c'est cool. Il y a d'autres gens comme nous et on est tranquilles. Vous êtes tous sous ma protection.
Il lui fit alors un léger sourire. Elle lui faisait de la peine. Sa lèvre inférieure ne cessait de trembler comme si elle allait se mettre à pleurer. Elle avait l'air épuisée et terrifiée. Ses vêtements étaient déchirés et elle avait quelques légères blessures. Juan retira alors sa casquette et lui enroula les cheveux pour les cacher dessous.
- On sera moins repérables comme ça. Allez viens... tu te sens capable de marcher un peu ?
La jeune fille le regarda attentivement avant d'hocher la tête.
- Oui... murmura-t-elle avant de lécher sa glace. Elle le suivit un petit moment, baissant sa tête pour éviter qu'il ne voie ses larmes naissantes, ou simplement pour se cacher du monde entier.
Lorsqu'ils arrivèrent face à la maison, elle leva les yeux vers la bâtisse recouverte de lierre et un peu décrépie.
- C'est ici... Ici que vous habitez ?
- Oui, c'est là qu'on habite. On n'est pas nombreux, avec toi, on va être neuf, et on a tous des pouvoirs.
Il lui prit tendrement la main.
- Tout le monde est très gentil ici. Tu n'as pas à t'en faire. On va monter tous les deux et je vais te faire visiter, puis te laisser te doucher et mettre des vêtements propres. On va bien en trouver qui te vont.
Il lui jeta un œil. Elle ne disait rien, perdue dans la contemplation de la maison et des rires qui s'échappaient du salon.
- S'il y a un problème je suis là d'accord ? dit-il en ouvrant la porte et en la guidant dans les escaliers jusqu'à sa chambre accolée à son bureau.
Il la laissa après quelques indications, puis, une demi-heure plus tard elle descendait les escaliers. Elle avait enfilé les affaires que Juan lui avait données : un gros sweat gris et un pantalon marron un peu usé mais confortable. Ses cheveux étaient trempés, mais ils avaient repris leur couleur brune naturelle.
Elle appréhendait la découverte des autres, rien ne disait qu'ils étaient aussi gentils que Juan. En arrivant dans le salon, les conversations s'arrêtèrent et ils se tournèrent tous vers elle, avant qu'une des filles ne dise.
- Viens installe toi, le Lieutenant nous a brièvement parlé de toi, je suis contente qu'il y ait une nouvelle ici, car il y a trop de garçons à mon goût
- Hé on est là... marmonna un jeune homme aux cheveux blonds avec une boucle d'oreille.
La fille lui fit un clin d'œil avant de reposer son regard sur la jeune fille.
- Je m'appelle Jeanne, sourit-elle. Ici tu as Camille, Lilou, puis après tu as les garçons, entre nous, tu n'es pas obligé de retenir leurs noms mais bon...
Elle hocha doucement la tête. Finalement ils n'avaient pas l'air si méchants. Ils avaient même l'air plutôt gentils.
- Je m'appelle Cl-... Je... Je m'appelle Alexia, déclara-t-elle finalement un peu plus sûre d'elle.
Quelques minutes après, elle dévorait une part de pizza, pendant que Jeanne, Camille et les autres lui expliquait la vie ici. Ils avaient l'air heureux. Ils avaient l'air libres. Sa famille lui manquait, mais elle n'avait pas le choix. Il fallait qu'elle arrive à aller de l'avant, à se former une autre famille. Ses parents l'avaient mise à la porte. Elle ne faisait plus partie de leur famille. Claire était morte à leurs yeux. Il était temps qu'elle devienne Alexia.
Malgré tout, à la fin de la soirée, lorsqu'elle se retrouva seule sur le canapé, avec simplement Juan qui travaillait à côté, elle se remit à pleurer. Elle voulait juste pouvoir rentrer chez elle. Elle n'avait jamais demandé à être rebelle. Elle avait toujours tout fait pour être une fille parfaite. Notes excellentes. Engagée fièrement aux côtés de ses parents dans le parti du Général. Lorsqu'elle avait découvert son pouvoir elle avait tout fait pour le cacher. Mais ça n'avait pas suffi. Elle avait été la honte de sa famille. Son père avait préféré la considérer morte que de subir la honte d'avoir une fille avec un pouvoir. Sa mère lui avait donné une liasse de billets qui lui avait permis de survivre quelques jours, mais elle avait fermé la porte.
- C'est normal de pleurer. Parfois, ça fait du bien.
Elle se retourna, Juan avait quitté la table où se trouvaient ses plans. Il se tenait à côté d'elle sur le canapé. Il lui fit un léger sourire et tendit la main vers elle.
- Je peux te proposer un câlin ou un chocolat chaud. Ou bien les deux.
Quelques minutes plus tard, elle était calée contre lui sous une couverture, une tasse brûlante dans les mains. Elle ne savait pas s'il se rendait compte à quel point c'était réconfortant. Ses bras protecteurs, une douce odeur sucrée de chocolat, du calme et la chaleur réconfortante du feu qui terminait de bruler dans l'âtre à quelques mètres.
- Alors maintenant on t'appelle Alexia ? reprit Juan après lui avoir laissé un moment de silence. J'aime bien. Ça te va très bien. Enfin... bon Alexia j'ai besoin de savoir quelques trucs sur toi. Je peux te poser quelques questions ?
La jeune fille hocha la tête avant de tremper ses lèvres dans son chocolat chaud.
- Oui c'est mon deuxième prénom, que veux-tu savoir ?
Juan tapota sur le bord du canapé, en réfléchissant. Ce n'était pas la première fois qu'il ramenait un enfant ici. Mais là, il était en train d'un peu trop s'attacher.
- Déjà ton âge, un peu d'où tu viens et ce qu'il s'est passé pour que tu arrives ici. Je vois qui sont tes parents et je me doute un peu de ta réponse. Mais je veux l'entendre avec tes mots. Et puis ensuite dis-moi si tu veux rester là, mais ça implique d'apprendre à te défendre un minimum. Ou alors je peux essayer de te trouver une famille d'accueil. Mais ça dépend de ton âge.
- J'ai eu treize ans cet hiver. Puis si tu vois un peu qui je suis alors tu vois où j'étais avant, souffla-t-elle. J'habitais en centre-ville avec mes parents...
Elle soupira, la voix tremblante.
- Il... Il y a quelques jours, mon père et ma mère ont appris l'existence de mon pouvoir, en voyant les cheveux virer au bleu lors d'une dispute et... Ils... Ils n'ont pas hésité à me mettre dehors sans rien, seulement avec un peu de mon argent et encore c'est ma maman... Je ne savais pas où j'allais puis j'ai trouvé ce squat et voilà, et... À vrai dire...
Elle ne savait pas vraiment si c'était le bon choix ou non mais elle ne voulait plus partir d'ici. Ils étaient sa nouvelle famille. Ils étaient ceux qui l'avaient recueillie, qui l'avaient aidée. Elle ne voulait pas d'une famille d'accueil qui feraient semblant d'être ses parents.
- J'aimerai bien rester avec vous.
Juan lui fit un sourire rassurant.
- Ici, tu es chez toi. Écoute, à tout juste treize ans je t'aurais normalement trouvé une famille et dans une semaine tu serais partie. Mais...
Il ne pouvait pas la laisser. Elle était là, blottie entre ses bras. Elle avait fui la capitale aussi bien que lui. Il lui avait ouvert sa porte, il ne pouvait pas être le deuxième à la claquer devant elle.
- On va dire que tu seras la plus petite ici, c'est pas grave. Mais dorénavant, tu es sous ma protection. Je vais t'apprendre tout ce que tu dois savoir. On va résoudre ce problème de pouvoir pas bien maîtrisé aussi.
Juan la regarda alors longuement.
- Tu as des questions peut-être ? J'en avais des centaines quand je suis arrivé chez les rebelles.
Elle le regarda attentivement, sans pouvoir cacher un sourire.
- Merci Lieutenant.
Elle ajouta ensuite.
- Donc techniquement je suis chez les rebelles maintenant, euh... Comment ça se passe ? Il faut faire des missions tout le temps ? On a des armes ? On n'est que neuf pour l'instant ? Et... Et après j'ai pleins d'autres questions, mais je ne vais pas tout dire maintenant, je te laisse répondre d'abord, sourit-elle gênée en le regardant.
Juan la serra dans ses bras et la laissa boire son chocolat chaud en lui expliquant.
- Les rebelles ont un QG. Là-bas, il y règne un ordre impeccable et oui ils ont des armes, ils partent en mission et sont formés, c'est comme chez les militaires mais en beaucoup plus cool. C'est là-bas que j'ai été formé et maintenant je suis Lieutenant. Mais cette atmosphère ne me convenait pas, alors j'ai décidé de former mon petit groupe tranquille ici. Pas de grades, et simplement quelques armes pour s'entraîner. Seules les personnes expérimentées peuvent les utiliser en mission ou en cas de problème. Quant aux missions en elles-mêmes, notre objectif est simplement de recruter de nouvelles personnes, et plus particulièrement de sauver des jeunes comme toi des centres. Mais ça fait qu'un mois qu'on a commencé donc oui on est que neuf pour le moment.
Il lui fit un petit sourire.
- Tu vas apprendre au fur et à mesure. Mais pour le moment je te laisse prendre tes marques et on va commencer à s'entraîner tranquilles.
Elle hocha la tête en le regardant
- Merci... Encore, souffla-t-elle.
Elle avait l'impression, même si ce n'était pas vraiment pareil, d'être un peu chez elle, elle se sentait en sécurité avec eux. Alexia soupira en regardant son chocolat.
- Je suis sûr qu'un jour j'aurai un grade aussi, ajouta-t-elle doucement.
- C'est normal Alexia. Allez viens, je t'accompagne jusqu'à ta nouvelle chambre. Normalement les filles t'ont rajouté un matelas. C'est pas le grand luxe, mais c'est plutôt tranquille. Je te laisse avec elles. S'il y a le moindre problème je suis dans ma chambre à côté. D'accord ?
Alexia hocha la tête avant d'ouvrir la porte de la chambre. En effet, quatre matelas étaient alignés, donc un vide.
- Salut... tenta-t-elle. Juan m'a dit que je dormais là...
- Viens installe toi n'aies pas peur, lui sourit Jeanne allongée dans son lit.
Il y avait simplement elle et Camille. Elles parlaient entre elles.
- On s'est permis de te préparer ton lit, et de te poser des affaires là... ajouta Camille en montrant une petite étagère où il y avait quelques vêtements. On espère que ça te plaira.
Alexia leur fit un sourire timide. Elles étaient tellement gentilles. Et dire qu'elle allait vivre ici désormais. Elle sentait son cœur se réchauffer en pensant à ça. Elle avait déjà hâte.
- Merci beaucoup.
Elle s'installa alors sur son lit avant de prendre une tenue qui lui servirait de pyjama et de se glisser sous la couette. Ça faisait du bien. Elle avait à nouveau un toit et un lit. Elle finit par s'endormir, bercée par les conversations des deux filles à côté d'elle. Cela faisait deux jours qu'elle dormait très peu et elle était épuisée. Juan entrouvrit la porte quelque temps plus tard.
- Tout va bien ? Elle dort ? Enfin bref... Bonne nuit dormez bien.
- T'en fais pas, on ne va pas lui faire de mal à ta petite protégée.
- Surtout si c'est ta petite protégé, conclus Camille les yeux endormis.
- Elle est tombée comme une masse dans son lit, elle avait besoin de dormir ça se voyait, reprit Jeanne.
Juan hocha la tête.
- Bonne nuit les filles à demain.
...................
Et voilà ! La première partie du chapitre bonus des 20k ! La deuxième partie sortira dans le weekend.
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