Valentine, Maneskin
Raquel
Du côté de Raquel et Isaac, l'ambiance était moins conviviale. Les deux se toisaient dans la chambre d'Isaac. Raquel était assise sur le rebord de la fenêtre et Isaac rédigeait son prochain discours.
- Estime toi heureuse que je sois sympa. J'aurai pu te torturer ou autre. Alors arrête de te plaindre tu commences à m'agacer.
Raquel grogna avant de dire d'une voix froide en se levant pour faire face à Isaac
- Tu vas faire quoi après ? Me jeter dans une cellule ou me tuer une balle dans le front ?
- Non, j'ai pas encore décidé. Je veux juste que tu restes tranquille ici. Et que tu te taises pour que je puisse travailler en paix. Hier je me suis attaché à toi. Donc maintenant je suis incapable de te faire de mal. Du coup je joue les babysitteurs. Ça va comme réponse ? Parce que ce n'est pas parce que je ne suis pas un rebelle que je suis sans sentiments.
Raquel pousse un juron puis attrapa ses talons et s'approcha de la porte.
- Je suis plus une gamine.
- Reste ici, soupira-t-il. Tu fais la gamine là justement. Tu veux qu'on discute ? Qu'on fasse quelque chose ?
Il avait levé les yeux de son discours. Première nouvelle.
- Qu'on discute ? La dernière fois qu'on s'est vus on n'a pas vraiment discuté. T'as regardé mes parents mourir à côté de ton cher papa comme le petit prince que tu es. Alors non, j'ai pas envie de discuter. J'ai même pas envie de rester avec toi. Me protéger d'accord, mais là j'ai Hope, sans doute dans une cellule, sans protection et moi je...
Elle se coupa. On frappait à la porte.
- Armée, ouvrez ! On recherche une rebelle avec les cheveux roux et de beaux yeux, dit un des deux militaires avec un sourire en coin lorsque Isaac ouvrit la porte.
- Elle n'est pas ici. Vous savez bien que j'avais réservé cette chambre. Faites mieux votre travail espèce d'idiots.
Isaac avait le visage sévère, il les engueula pour le dérangement avant de les laisser partir. Il se tourna alors vers elle. Elle ne pouvait pas ignorer le fait qu'il l'avait protégée, une fois de plus.
- Pense ce que tu veux. Je sais que mes parents ne font pas que des bonnes choses. Mais je ne suis pas mes parents. Je suis juste Isaac. Je comprends que tu sois perdue et que tout ça te fasse peur. Mais je te demande d'avoir confiance en moi. Tu vois bien que je ne te fais pas de mal. Je ne t'ai même pas dénoncée.
Il la regarda ensuite dans les yeux en s'approchant d'elle.
- Ose me dire qu'il ne s'est rien passé entre nous hier et que c'était cent pour cent de la comédie. Vas y dit le moi. Parce que je ne pense pas que ce soit le cas.
Raquel le regarda dans les yeux. Elle aura voulu lui dire que c'était de la comédie, que tous cela était du vent. Mais aucun mot ne sorti de sa bouche, ils restèrent coincés au fond de sa gorge. Elle commençait sans vraiment faire attention, à faire confiance à Isaac. La veille il s'était passé quelque chose. Elle l'avait ressenti au fond d'elle. Elle le savait. Elle essayait de soutenir son regard mais c'était trop dur.
Elle ne voyait plus qu'une solution « jouer à la Lieutenante ». Jouer à « le premier qui tombe amoureux a perdu ». Elle parce qu'il lui briserait le cœur elle le savait. Lui car elle comptait bien récupérer petit à petit tout ce qu'il savait et tout raconter au Colonel. C'était le plan de base de toute façon. Sans couverture ce serait peut-être plus complexe mais elle n'était pas Lieutenante pour rien. Quitte à jouer les amoureuses, elle allait le faire parler.
- T'as peut-être raison, finit-elle par dire un sourire de malice sur les lèvres toute en s'approchant de lui jusqu'à ce que leurs corps se touchent. Merci de ne pas m'avoir dénoncé Isaac.
- Je n'ai aucune raison d'envoyer une personne que j'apprécie en prison. Peu m'importe que tu sois une rebelle ou non, répondit-il simplement avant de poser ses mains sur les épaules de Raquel puis de la laisser poser sa tête contre lui.
Si elle se le mettait dans la poche, c'était jackpot. Ils allaient avoir les infos de l'armée et du conseil du Général en direct.
- J'apprécie notre petite alliance. Mais pas de coups bas c'est compris ? dit-elle doucement.
Elle le sentit alors se tendre contre elle.
- Raquel ? lâcha-t-il. Je ne te ferai pas de coups bas si tu ne me dragues pas pour obtenir des informations. Parce que je te vois venir avec ton sourire. C'est compris ? demanda-t-il en passant ses mains dans ses cheveux pour relever sa tête.
- Marché conclu.
Elle lui présenta sa main pour officialiser leur alliance. Il craquerait elle en était sûre. Il tomberait dans le panneau elle le savait. Elle se laissa tomber sur le lit avec un sourire. Elle avait un peu repris le dessus sur la situation. Du moins elle en avait l'impression.
- J'ai faim et soif. Et tu as des nouvelles de Juan aussi ? Puis tu sais où est Hope ?
Il lui passa son portable, chose que seuls les hauts dirigeants pouvaient se permettre d'avoir. Il était ouvert sur une application.
- Je te laisse commander ce que tu veux. Prends-moi la même chose que toi. J'ai faim aussi. Et puis... Juan va bien. Il doit être chez lui avec sa mère ou au labo comme d'habitude.
Elle scrolla plusieurs secondes, en sentant le regard d'Isaac sur elle. Il n'avait pas encore totalement confiance. Mais il lui fallait la confirmation que Hope allait bien. Elle commanda finalement, deux pizzas maison, les plus chères qu'elle trouva – autant profiter de l'argent de la famille d'Europe. Elle commanda avant de lancer le téléphone sur le lit et de regarder Isaac dans les yeux.
- Tu peux me faire confiance, je suis une femme d'honneur, souffla-t-elle face à Isaac qui haussait un sourcil. Je pourrais avoir des nouvelles de Hope aussi ? finit-elle par dire en revenant vers la fenêtre. Tu sais la rebelle que tu as fait arrêter.
Il eut un moment de silence mais finit par dire.
- Juan l'a interrogée. J'en sais pas plus. Je ne crois pas qu'elle ait dévoilé quoi que ce soit.
..................
Le soir, ils étaient tous les deux assis sur le lit et terminaient un film. Isaac avait finalement mis la jeune fille entre ses jambes et posait de temps à autre des baisers dans son cou. En plus de cela, ses mains enserraient la taille de la jeune femme. Il en profitait donc pour glisser ses doigts sur sa peau dans son dos. Raquel ne pouvait pas s'empêcher de frissonner à chaque contact, mais elle le laissait faire.
- Raquel ? On peut dormir ensemble ce soir ?
Elle était un peu dans les vapes à cause de la fatigue, mais elle marmonna tout de même un léger oui.
Elle se leva doucement avant d'aller dans la salle de bain reliée à la chambre et de passer un coup d'eau sur son visage. Isaac était tendre avec elle, il l'embrassait dans le cou, caressait sa peau, et ça lui plaisait. Elle essayait de se convaincre de ne pas aimer, mais c'était tout le contraire. Elle jeta un œil au miroir. Ses joues étaient rouges.
Super. Il la faisait rougir. Il ne manquait plus que ça.
Quand elle retourna dans la chambre, le jeune homme s'était changé. Il portait un simple short noir et n'avait visiblement pas trouvé nécessaire le fait de mettre un tee-shirt. Il était dans le lit, calé contre les oreillers et tapait un texto sur son portable. Il lui fit un petit sourire en la voyant arriver.
- Si jamais tu veux mettre autre chose que cette jolie robe, hésites pas à te servir dans ma valise. Tu trouveras bien un tee-shirt.
Elle leva les yeux au ciel avant de venir prendre la valise et chercher quelque chose à porter. Elle prit finalement un t-shirt avant de revenir se changer dans la salle de bain, quand elle le mit elle sentit ses joues s'empourprer à nouveau. Ce t-shirt portait la même odeur qu'Isaac. Un mélange de parfum de luxe et mais aussi de quelque chose d'indescriptible, un mélange d'herbe coupée, de feu de bois et d'ambre. Elle revint dans la chambre quelque plus tard, le t-shirt ne lui arrivait même pas à mi-cuisses. En espérant qu'Isaac ne loucherait pas sur elle...
Il ne fit aucune remarque, concentré sur son portable. Il se décala ensuite pour lui laisser un peu de place dans le lit.
- Ben voilà quand tu veux, je ne suis pas si méchant que ça non ?
Elle leva les yeux au ciel. Cette remarque n'était pas indispensable.
- Tu parles à qui ?
Elle approcha sa tête du téléphone d'Isaac qui cacha l'écran de son téléphone
- Ta petite amie ? ria alors Raquel quand elle le vit cacher son téléphone.
Il passa son bras autour d'elle pour la serrer contre lui et l'empêcher de voir.
- Pourquoi ? Ça te dérangerait ? On n'est pas ensemble à ce que je sache, t'es pas obligée de tout savoir de moi.
Isaac lui fit un petit sourire en coin. Il était un peu trop adorable ainsi.
- Je pensais qu'on était alliés ? Et je n'en ai rien à faire que tu sois en couple au non. Ce n'est pas ce qui m'arrêter de vivre, sourit-elle en se décalant d'Isaac
- Alliés ne veut pas dire que tu dois tout savoir de moi. Ça veut simplement dire que je ne vais pas te tuer.
Il lui fit un sourire innocent avant d'envoyer son message.
- Super comme on est allié, et qu'on ne doit pas tout partagée comme tu le dis. Bah tu partagera seul ce fauteuil ça te va ? J'aime pas partager mon lit, sourit-elle innocemment.
- Sauf que c'est mon lit. Donc si t'es pas contente c'est toi qui dors sur le fauteuil. Dit-il simplement avant de se retourner de son côté et d'éteindre la lampe.
Il était fatigué et avait vraiment envie de dormir maintenant. Il n'avait pas vraiment dormi depuis qu'il était ici avec Raquel.
Elle soupire avant de prendre son oreiller et d'aller sur le fauteuil.
- Quel gentleman, marmonna-t-elle en s'asseyant sur le fauteuil
- Qu'est ce que tu peux être susceptible... soupira Isaac. Allez vient il y a largement la place pour deux. Et si tu veux savoir je parlais avec ma sœur qui se demande pourquoi je ne suis toujours pas rentré à la maison.
Isaac
Isaac n'avait pas voulu la vexer. Ce n'était pas son but et ça ne l'avait jamais été. Il se leva pour aller la voir.
- S'il te plait ?
Elle leva les yeux au ciel avant de lui lancer l'oreiller à la figure et de revenir sur le lit.
- Si tu me touche, je te dégomme, dit Raquel d'un ton plutôt autoritaire.
Il rattrapa l'oreiller avant de se mettre à côté d'elle.
- T'en fais pas. Bonne nuit. Je te fais confiance pour ne pas me poignarder dans mon sommeil.
Un quart d'heure plus tard, elle dormait. Mais pas Isaac. Il la regarda tendrement et replaça ses cheveux roux sur l'oreiller. Il voyait qu'elle essayait de le draguer. Ce qu'elle ne savait pas c'est qu'elle n'en avait pas besoin. Il était déjà fou d'elle. Il ne l'avait jamais oubliée. Cette soirée en boite le lui avait que trop bien rappelé. Il oubliait toute logique lorsqu'elle était là. Il ne voulait qu'une chose : la protéger.
Il était prêt à lui offrir tous les secrets de son père, à lui distiller les plans de l'armée pour qu'elle rentre fière d'elle au QG. Il lui dirait tout sauf le principal. Sauf ce qu'il rêvait de lui dire. Et pourquoi encore une fois ? Pour la protéger.
Il soupira doucement et passa ses mains sur son visage. Il n'en pouvait plus de jouer un double jeu. Seules trois personnes étaient au courant. Juan, Sarah et le Colonel Diane. Seules trois personnes savaient que les plans des rebelles ne sortaient pas de nulle part, que les financements pour les armes étaient habilement détournés des caisses du palais et que les informations ne tombaient pas du ciel. Il avait prévenu Juan le jour de l'attaque du refuge. Il avait géré l'évasion de Hope, puis celle de Raquel. Il envoyait régulièrement des lettres à Juan pour le tenir au courant de la situation à Paris. Et en plus de cela, il avait tout fait pour lui faire retrouver la mémoire. Mais il ne pouvait pas dire tout ça à Raquel.
Lui dire, c'était la mettre en danger direct, la lancer en première ligne. Elle saurait le plus grand secret de la résistance. Il préférait la laisser le détester. Il préférait qu'elle ne sache rien, qu'elle ne se doute pas de qui était le véritable chef des rebelles.
.......................
Le lendemain matin, il fut réveillé pour des cris familiers.
- Ouvrez ! Isaac j'en ai marre de ton comportement ouvre cette porte immédiatement, s'écria sa mère.
Il se dirigea vers la porte. En entendant l'eau couler, il pria pour que Raquel reste dans la salle de bain.
- Oui... j'arrive.
Une fois devant sa mère, il soupira.
- Lendemain de soirée difficile. Mais je serai à l'heure pour la conférence de presse à midi. Promis maman.
- Il y a les affaires d'une fille ici, soupira-t-elle en voyant la robe de soirée de Raquel sur le lit. J'en ai plus que marre de tes bêtises. Dans une heure en bas prêt à revenir au palais. Compris ?
Isaac hocha simplement la tête, encore endormi.
- À dans une heure.
Raquel sortit de la salle de bain au moment où la porte claqua.
- Donc dans une heure je suis libre ? C'est ça ? demanda-t-elle en inclinant la tête face à Isaac.
- Mmm... non. Dans une heure on déménage chez moi. Et tu m'accompagne. Sauf si tu veux te jeter dans la gueule du loup. Il y a des affiches avec ta tête de partout. Et quiconque te ramène à mon père gagne une énorme quantité d'argent. Donc tu restes avec moi. Je vais convaincre mes parents que tu peux m'être utile et tu restes bien sagement avec moi.
Il la regarda dans les yeux. Coopère Raquel s'il te plait.
- J'essaie de te protéger. Même si ça ne te plait pas. Je veux juste éviter que tu te fasses tuer.
- Pour éviter que je me fasse tuer je ferai mieux de retourner auprès des miens. Ramène-moi, j'ai survécu à bien pire tu sais... Donc je peux gérer. J'en ai marre de rester coincée dans cette chambre et je hais toujours autant tes parents...
Isaac soupira légèrement. Elle n'était visiblement pas décidée à coopérer.
- On descendra ensemble dans la cour du bâtiment. Je t'accompagnerai jusqu'à une voiture avec mon chauffeur. Tu peux lui faire confiance. Tu lui donneras l'adresse de là où tu veux aller. Ça te va ? lui lança-t-il tout de même un peu inquiet en commençant à s'habiller.
Il ne voulait pas qu'il lui arrive quoi que ce soit. Il ne se le pardonnerai pas si elle se faisait arrêter à cause de lui.
Raquel sorti de la salle de bain, avec son ancienne robe de bal. Mon Dieu.
- Merci Isaac, et il ne m'arrivera rien, je suis lieutenant je te rappelle...
Elle s'assit sur le lit en finissant d'enfiler ses talons aiguilles.
- Si ton chauffeur me trahit et donne ma position, ce n'est pas ton père qui aura une balle dans la tête mais toi, et je tiens malheureusement toujours mes promesses, même si on est alliés. Puis je sais que tu as succombé à mon charme irrésistible, on se reverra tu peux en être sûr.
- Être Lieutenante confirme que tu as de l'expérience. Mais un insigne ne rend pas immortel.
Il lui sourit légèrement.
- Mais ça c'est sûr qu'on se reverra je te le promets. Et aie confiance en mon chauffeur. Il est sous mes ordres.
Il était en chemise, presque prêt pour la conférence de presse.
- Je peux avoir un câlin avant qu'on se sépare ? lui demanda-t-il avec un sourire.
Il voulait la prendre une dernière fois dans ses bras, si jamais il lui arrivait quelque chose. Elle sembla réfléchir avant de s'approcher d'Isaac.
- Juste parce que tu sens bon ok, fini par dire Raquel en posant sa tête sur le torse d'Isaac
Il rigola légèrement avant de passer ses bras autour d'elle.
- C'est la pire excuse que tu pouvais me donner pour avoir un câlin.
Il glissa sa main dans ses cheveux avant de l'embrasser dans le cou.
- Il va falloir y aller... soupira-t-elle lorsqu'il se recula.
- Oui... Allez prend ton sac et on y va.
Il savoura un instant ses joues rosies puis attrapa sa valise. Il la guida ensuite jusqu'en bas à la voiture sans lui lâcher la main. Une fois devant la voiture, il lui ouvrit la porte avec un sourire.
- En voiture. On se reverra vite je te le promets.
Sur ces paroles, il ferma la portière et donna une liasse de billets auchauffeur qui démarra dans la seconde. Il regarda la voiture partir avantde monter dans une autre. Direction le palais, direction le discours. Il étaittemps de jouer au parfait petit héritier.
..................
POUF REVELATIONS ! Alors ? Qu'en pensez vous ?
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