How villains are made, Madalen Duke
Raquel
Elles arrivèrent face à une télé placée en hauteur au self. Plusieurs rebelles s'étaient mis à regarder.
Il y avait les informations pour le moment, mais apparemment Juan devait faire une apparition. Ils n'eurent pas à attendre très longtemps pour le voir arriver accompagné d'Isaac. Le fils du Général avait la main posée sur son épaule. Juan paraissait fatigué. Même à travers l'écran, on devinait une tentative désastreuse de maquillage de la part de la régie, censée cacher la pâleur de son teint ainsi que ses cernes prononcés. Il portait une paire de gants blancs, assortie à son costume.
— Chers citoyens, commença Isaac habillé plus ou moins de la même façon que son meilleur ami. Aujourd'hui est un jour de fête. Que fêtons nous allez-vous me dire ? Ce soir nous inaugurons un nouveau centre pour vos enfants. Un centre plus moderne que jamais avec de nouvelles technologies. Pas de douleur, uniquement des sourires. Je vous l'assure. Pour faire taire les rumeurs propagées par les rebelles, nous vous présenterons un reportage dessus. Nous voulons être plus accessibles. Évidemment cela va sans dire que ce nouveau centre créera des emplois dans la région.
Juan s'avança alors pour prendre la parole.
— Ce nouveau centre permettra aussi d'ouvrir une nouvelle section. Nous avons mis en place un traitement pour les personnes qui vous sont chères mais qui ont été enrôlées par les rebelles. Nous scientifiques ont trouvé un moyen rapide et indolore pour que ces personnes puissent retrouver leurs proches. Je pense en être le parfait exemple. J'ai pu être la première personne à bénéficier de ce traitement et je souhaite la même chose à tous les enfants, enrôlés de force par les rebelles. Venez retrouver vos familles. Elles ne veulent que votre bien. Et ne vous inquiétez pas, nous vous protégeons des rebelles.
Il eut un sourire un peu faux. Cela se voyait qu'il récitait un texte.
— Je souhaite aussi présenter mes excuses aux familles des gens à qui j'ai pu faire du mal. Je n'étais pas moi-même. Vous m'en voyez désolé. Des dédommagements ont été envoyés à ces familles et je vous promets que je ferai mon possible pour éliminer définitivement toute personne pouvant toucher à votre sécurité.
Hope c'était mise à rire nerveusement. Raquel sentit son ventre se tordre. Sérieusement ? Aucune douleur que des sourires ?
— C'est n'importe quoi.
- Je ne te le ferai pas dire, marmonna Hope. D'un l'état de Juan est déplorable, de deux ils ont bien appris leurs textes et de trois cette devise " aucune douleur, que des sourires ". Je les aurais bien vus ceux on écrit ce charabia, allongés sur une table d'opération, tenus par des sangles, des capteurs sur le crâne et des décharges dans le corps...
Elle soupira d'agacement. C'était faux. Le pire c'était que plusieurs personnes à l'extérieur y croyaient vraiment.
— Va vraiment falloir que je m'entraîne, reprit la brune, on a plus beaucoup de temps avant qu'il ne devienne un de ces bourreaux qui tiennent les patients pour qu'ils se fassent torturer.
Raquel s'agrippa à la table en fixant l'écran et les deux qui continuaient de parler. Juan n'avait pas l'air bien du tout et elle était extrêmement inquiète. Elle avait envie de donner des baffes à cet idiot d'Isaac qui avait encore une main posée sur son épaule, comme pour l'empêcher de tomber. Cet homme était un immense connard. Quand elle aurait récupéré Juan, elle se ferait un plaisir de le mettre par terre en passant.
— Isaac encore ça va, mais il a toujours été doué pour faire des discours. Je trouve sa voix presque hypnotisante. J'ai tellement envie de lui faire confiance à chaque fois. Mais Juan... Il a l'air tellement à bout. Je me sens si mal pour lui. Si tu savais comme il me manque Hope. Je n'imagine pas comment ça doit être dur pour lui. Il est à deux doigts de s'effondrer.
Hope hocha la tête avant de dire.
— D'ici la fin de la semaine, je me ferai prendre pour enfin sauver Juan de toutes cette mascarade. Mais faut d'abord qu'on finisse de m'entraîner et que je sois sûre de mon pouvoir... Tu verras on y arrivera Raquel. On le sauvera.
Elle hocha doucement la tête. Abattue d'avoir vu Juan dans un tel état.
— On mange et on va s'entraîner dans ma chambre après ?
C'était aussi une excuse pour rester avec Hope. Dans cette période difficile, elle lui donnait le sourire et de l'énergie. En résumé, elle s'était trouvé une amie.
Hope hocha la tête avant d'accompagner Raquel jusqu'à la cafétéria. Elles mangèrent en compagnie de Sarah, Charlie et Meï. Ils faisaient leur petite vie ici. Après manger, Hope et Raquel remontèrent dans les dortoirs.
Hope faisait partie des rares personnes à avoir pu entrer autant dans l'intimité de la jeune lieutenante. A part Juan et Sarah, personne ne connaissait ses faiblesses ici et personne n'avait eut la chance de partager des moments avec elle comme cela. Des moments où elle oubliait un peu son rang et la guerre que les rebelles menaient contre le Général pour devenir une jeune femme sensible et très douce.
— Alors... On... Parle de mon pouvoir... Tu veux savoir quelque chose en particulier ?
— Eum... non, enfin si, il y a plein de choses qui m'intéressent. Mais j'aimerai qu'on continue de s'entraîner peu importe la vision.
Elle lui fit un petit sourire.
— Tu veux un carré de chocolat ? Faut bien qu'être Lieutenante offre quelques avantages.
Hope hocha la tête en prenant le carré de chocolat dans sa main.
Raquel elle, attrapa un album photo sur la table de nuit. Il était plutôt épais et il y avait différentes sortes de photos de son enfance.
— Je te laisse choisir. Lui dit-elle alors. Prend quelque chose qui t'inspire.
Hope tourna les pages, avant d'apercevoir une photo d'une jeune femme et d'une petite fille toute rousse. Hope posa alors son doigt sur la photo et un fin sourire prit place sur les lèvres de Raquel.
— Cette photo, c'était le jour de mon anniversaire, mes parents avaient préparé une surprise.
Hope attrapa la photo d'une main et de l'autre elle attrapa la main de Raquel.
— Tu es prête ?
Raquel hocha la tête avant que les deux jeunes femmes n'expire puis inspire et se mire à bloquer leur respiration en même temps...
Elles se retrouvèrent dans la cafétéria du bunker. Raquel était assise sur les genoux de sa mère.. Elle mangeait tranquillement lorsque les lumières se baissèrent. Une Sarah de quelques années plus jeune entra dans la pièce avec un gâteau au chocolat tout allumé de sept jolies bougies. La petite fille la regarda avec un grand sourire avant de souffler ses bougies et de les éteindre toutes d'un coup sous les applaudissements des rebelles. Elle fit un grand sourire à sa maman.
— T'es trop forte Raquel ! Et tu sais quoi ? J'ai une petite surprise comme c'est ton anniversaire.
— C'est quoi ? demanda tout de suite la petite fille très curieuse.
— Tu vas voir... Lui répondit doucement sa mère alors que la porte de la cafétéria s'ouvrait sur un homme en habits militaires rebelles.
Il avait les mêmes yeux verts que sa fille. Sur son uniforme était brodé "Colonel Hernandez" en fil doré. Cela faisait quatre mois qu'il était parti en mission. Il portait un bouquet de fleurs dans les mains. Raquel sauta des bras de sa mère pour se jeter dans ses bras.
— Papa !
Elles s'approchèrent de la petite fille qui courrait dans les bras du Colonel Hernandez...
— Tu était très mignonne, fini par dire Hope en regardant les yeux brillant de Raquel
Elle lui fit un petit sourire et posa sa tête contre elle en regardant la scène.
— Merci... c'était des bons moments. Ça fait du bien de voir ça. Même si c'est un peu triste.
Elle regarda son père la prendre dans ses bras et la serrer fort contre lui avant de sourire à sa femme qui alla l'embrasser.
Les deux jeunes filles ouvrirent les yeux juste après.
Lorsque Hope partit après deux autres visions, elle se laisser tomber sur son lit. Voir Juan si mal en point mais en même temps sentir son cœur s'emballer en écoutant les paroles d'Isaac comme si elle était une de ses nombreuses fans l'avait mise dans tous ces états. Sans compter les multiples visions avec Hope. Elle enfila donc le pull de sa mère qu'elle portait la veille et resta calée dans son lit à se reposer.
Hope
Hope étouffa un bâillement. Il était six heures et elle était déjà devant un sac de frappe, des bandes blanches soigneusement enroulées autour des mains. L'entrainement qu'elle s'imposait était dur, mais à chaque fois qu'elle avait envie d'abandonner, rien que repenser aux moments qu'elle avait partagé avec Juan lui donnait la fougue nécessaire pour continuer.
Il y avait déjà un peu de monde dans la salle. Des agents s'entrainaient sur les machines ou au combat. Il y avait aussi un cours mené par un officier.
Après deux heures d'entrainement le matin, elle passa son après midi à l'armurerie, comme presque tous les jours.
Le soir, elle discutait avec Sarah et Raquel au self.
— Tu as vraiment besoin de sommeil Raquel, dit-elle en voyant son visage fatigué.
La Lieutenante avait encore trop forcé sur l'entrainement elle en était sûre.
— D'ailleurs Sarah, reprit-elle, on est plutôt pas mal sur les visions.
— C'est génial ça. Ça serait top si tu arrivais à le faire contre la volonté de Raquel. Parce que je ne pense pas que Juan coopérera facilement.
Elle leur sourit et posa doucement sa main sur celle de Raquel. Hope eut un sourire. Elle se comportait vraiment comme une mère avec elle.
— Toi tu te reposes. Tu en as besoin, ne culpabilise pas. Le monde ne va pas s'effondrer si tu ne t'entraines pas. Et tu sais que tu peux tout me dire ma chérie.
La jeune femme hocha doucement la tête.
— C'est un peu la déprime en ce moment. Mais ça va le faire. Dès que je vais mieux je vais commencer une nouvelle opération. J'ai réfléchi à un plan déjà.
Hope regarda les yeux de Raquel qui pétillaient. Puis elle demanda
— Quel est ce plan Lieutenant ?
— Une chose sur laquelle j'ai travaillé tout l'après-midi : une campagne de propagande contre le régime du Général. Il faut qu'on contre sa propagande stupide à la télé avec nos propres spots publicitaires. C'est l'effet de la déclaration de Juan avant de perdre la mémoire qui m'a donné l'idée. Même au bout, avec un pistolet sur la tempe, il m'a permis de retrouver foi en notre cause et de continuer à me battre. Il m'a permis de ne pas céder à la torture. Il faut qu'on touche la population pour qu'ils se liguent de notre côté.
Elle leur fit un petit sourire.
— J'ai déjà des idées de mise en scène. J'ai même déjà des témoignages, des images choc. On peut s'en servir.
Hope hocha la tête doucement avant de dire.
— Abat la révolution du Général, à nous de montrer de quel bois on se chauffe. S'il croit que nous laisserons faire ça. Il se fourre le doigts dans l'œil. Bon je vous laisse, j'ai un entraînement...
Elle embrassa le front de Charlie et de Meï avant de saluer Sarah et Raquel d'un hochement de tête et de partir jusqu'à la salle d'entraînement où attendait l'officier Simpson. Il avait pris en charge tous ses entrainements lorsque Raquel n'était pas disponible et qu'elle avait besoin d'un prof.
L'officier l'attendais tranquillement, une arme b lanche à la main. Ils passèrent une partie de la soirée à s'entraîner.
Le lendemain matin, Raquel alla frapper à la porte de sa chambre avant de passer la tête par l'ouverture.
— Hope ? J'aurai besoin de toi pour un truc. En fait j'ai surtout besoin de ton avis.
Hope sortit de la salle de bain, les cheveux encore enroulé dans une serviette et son corps dans un vieux jogging et un t-shirt long. Elle sourit à Raquel en la regardant rentrer.
— Hey coucou, je t'écoute ? finit par dire Hope en venant s'assoir sur son lit.
Raquel lui tendit une tablette où une vidéo avait été mise sur pause.
— Dit moi ce que tu penses de ça.
Elle lança la vidéo. Au début, on entendait une musique joyeuse et des enfants jouaient gaiement. Mais d'un coup, le ton devint plus grave et on vit des soldats du Général attaquer la place et braquer des flingues sur les enfants. Hope ne put s'empêcher de retenir son souffle. Elle avait envie de détourner le regard tant c'était horrible et violent. La musique changea à nouveau et un chant de la résistance commença doucement puis de plus en plus fort avec des images décrivant des actions rebelles. La vidéo se termina sur une ancienne image de la petite famille Hernandez : la vidéo du souvenir que Hope avait vu à travers la photo.
Hope regarda la vidéo avant de tendre la tablette à Raquel qui attendait patiemment un retour. Hope la regarda avant de dire.
— C'est très... Ça fait peur quoi... Et c'est bien pour alerter les citoyens... C'est toi qui l'as faite ? demanda-t-elle en se levant et en détachant la serviette. Elle secoua sa crinière brune avant de regarde Raquel avec un sourire. Tu comptes la diffuser quand ?
— Ouais, j'y ai passé la soirée et le début de la matinée. Je vais rajouter un petit slogan et elle sera prête pour ce soir. Je compte la diffuser au milieu des infos. J'ai trouvé un contact qui pourra pirater leur système durant le temps de ma vidéo. C'est là que tout le monde est censé être devant sa télé donc on touchera un max de monde.
La Raquel combattante était encore là, pensa Hope. Elle lui fit un clin d'œil accompagné d'un sourire.
— Si tu veux t'entrainer pour montrer ses souvenirs à Juan, je suis à ta disponibilité. Je compte passer la journée à m'entraîner sur mon pouvoir moi aussi donc je serais dans ma chambre.
Hope hocha la tête avant de dire d'une voix douce.
— Je passe en fin de journée, il faut encore que j'imprime les photos dans mon crâne. Puis le temps que tu puisses t'entraîner sur ton pouvoir.
Elle regarda Raquel s'approcher de la porte avant de l'interpeller.
— J'ai hâte de voir la vidéo diffusée en plein milieu du journal... sourit alors Hope. Je me demande bien ce que fera le Général...
Raquel rigola légèrement.
— On verra ça, moi aussi j'ai hâte de voir. Il va être furieux.
..............
Prochain chapitre point de vue de Juan. Voili voilà...
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