Son parapluie rouge s'envole. Elle l'a lâché. Elle le regarde se faire malmener dans le vent. C'est tellement beau, tellement poétique. Dans sa tête les mots se forment déjà. Elle se sent libre quand elle écrit. Elle saute dans une flaque. Son pantalon est taché de boue. Son cœur bat. Très fort. Ces tâches sur son vêtement, ça la fait sourire. Ses chaussures en toiles sont fichues. Son père ne lui en voudra pas. Elle joue sur le minuscule trottoir, se tenant en équilibre sur le bord. Quelqu'un la pousse, elle est dans le chemin. Elle rigole, et agite sa main vers l'inconnu pour s'excuser. Un bus passe, et puis encore un autre. Elle ne les prend pas, alors qu'ils pourraient la mener chez elle. Le parapluie est loin maintenant, et ces cheveux trempés. Les gouttes coulent sur son visage par centaines. Elles sont vivifiantes.

Elle se sent en vie.

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Le jeune homme est sorti sans sa veste. Il voulait sentir les larmes du ciel. Dans ses yeux se reflétaient l'immensité, et dans son sourire, son bonheur. La pluie lui torture la peau, s'abattant avec force sur son être. Il se sent libéré. Libéré des cris, libérés de la misère humaine. Il lève ses bras vers le ciel, comme une prière. Sa voix déchire le silence. Il parle, il se livre. Ses secrets et ses peurs sont libérés de son âme. La pluie les ont lavés. Ses yeux se ferment, et il tremble.

Il se sent en vie.