Rodolphe (Chapitre 87) + Question !

Hello tout le monde !

Cela fait au moins une semaine que je prévois de vous en parler et que j'oublie systématiquement au moment de la publication de mon chapitre, c'est assez catastrophique. xD

Est-ce que vous prévoyez d'aller au salon du livre de Paris ? Parce que j'y serais présente tout le samedi pour tenir le stand de ma maison d'édition et que j'adorerais vous voir.

Sinon le dimanche je suis aussi à Paris au salon de l'Autre livre, si ça vous dit. J'espère que quelques uns d'entre vous au moins pourrons venir, car ça sera un plaisir de discuter. ;)




Lorsque Sibylle se tut, il y eut un grand moment de silence dans la salle. La jeune femme se tourna vers Rodolphe et ils échangèrent un franc sourire où se percevait leur complicité.

Mais un garçon prit sur lui de crier, au milieu de la petite foule :

— Vous pouvez vous transformer en loup et vous nous demandez de l'accepter comme ça ? Montrez nous !

Puis, s'apercevant qu'il avait probablement trop montré ses doutes et sa colère, le jeune homme aux cheveux caramels ajouta d'un ton adouci, rougissant légèrement :

—... Votre majesté. S'il vous plaît.

Rodolphe sentit son poul accélérer de façon significative et il dû faire un violent effort sur lui-même pour conserver son calme. Exposer son secret ainsi aux yeux de tous ? Alors qu'il le cachait depuis si longtemps...

C'était une chose de le dire, s'en était une bien différente d'accepter de se métamorphoser devant tous ces jeunes. D'un autre côté, Rodolphe comprenait que la vérité soit pratiquement impossible à croire.

— Je peux le faire si tu veux mais...

Rodolphe se tourna vers sa sœur qui venait de parler et ôta sans répondre tout de suite sa veste et sa paire de botte pour les lui tendre d'un geste résigné.

— Non, je suppose qu'être né empereur engendre certaines responsabilités...

Il avait tenté de prendre un ton ironique et drôle mais sa voix dérailla effroyablement sur ses dernières paroles. Il jeta un coup d'œil à l'organisatrice et demanda dans le plus complet des silences qui s'était installé :

— Vous avez des vêtements de rechange quelque part ?

— Oui. Au cas où il faudrait fuir de nouveau, votre majesté...

Il hocha la tête, regardant plus attentivement les jeunes gens devant lui. La plupart avaient un sac à dos sur les épaules. Il inspira alors fortement, tentant de se détendre, et s'assit à terre avant de toiser l'assistance d'un regard sombre.

Ce n'était pas si facile d'accepter ainsi de se transformer devant eux...

Tant pis pour le pantalon qu'il portait, ce ne serait pas le premier à voler en éclat dans une transformation de ce genre.

Alors, se concentrant pour oublier tous les visages tournés vers lui, Rodolphe baissa la tête et commença à ressentir l'habituel léger picotement tandis que ses yeux viraient complètement au doré avant que tout son corps entier ne commence à se transformer.

Ses ongles s'allongèrent, se changeant en de fines griffes noires et en un instant il fut recouvert d'une chaude fourrure argentée tandis que ses vêtements volaient en éclat.

Deux minutes plus tard, il n'y avait plus sur l'estrade à côté de l'organisatrice du jour et de Sibylle, qu'un énorme loup grondant.

Rodolphe saisissait mieux les bruits les plus infimes sous cette autre forme de lui-même et pourtant, fait révélateur, personne ne bougeait dans la pièce. Seul un petit enfant au loin cria tout à coup avec surprise l'évidence :

— Il... Le monsieur il s'est transformé en chien !

Les jeunes enfants ne savaient pas toujours ce qu'était un loup, espèce disparue depuis des centaines d'années sur Astra. Et pourtant, c'était l'animal dont se rapprochait le plus Rodolphe et Sibylle, même s'ils avaient quelques différences notoires. Leur fourrure avait une couleur totalement impossible si l'on s'en référait aux notes archéologiques concernant les loups et ils avaient la particularité d'être bien plus grands.

L'avantage de la transformation était que Rodolphe n'avait plus vraiment à parler... Remarquant qu'il grondait toujours et ne devait pas vraiment paraître rassurant, il reprit le contrôle de lui même pour reculer légèrement et laisser s'avancer sa sœur de nouveau sur l'estrade.

Sibylle posa une main sur les oreilles du loup, le caressant doucement, sachant que ce geste, il ne le tolérait que de sa part, avant de sourire et de relever les yeux vers la foule.

— Voilà vous avez la preuve de notre différence devant vos yeux. Vous avez la preuve que nous avons un handicap ou peut-être un avantage aux yeux de certains... En tout cas, quoi qu'il en soit, mon frère comme moi avons besoin de votre réponse maintenant. Nous savons tous ici présent que les autres enfants d'Astra a priori se fieront à votre jugement. Que dites vous en leur nom ?...

Rodolphe, pour la première fois de sa vie, aurait aimé pouvoir prendre la parole pour s'adresser au public. Pour tenter de les convaincre, pour avoir l'impression d'agir à ce tournant que représentait ce moment... Il oscillait toujours entre deux parties de sa personnalité, celle qui n'avait que le plan 439 à quoi se raccrocher et celle qui rêvait de ne plus porter de couronne.

À cet instant précis c'était la première qui dominait son esprit et lui donnait envie de tous les convaincre.

Le garçon aux cheveux en broussaille qui s'était déjà exprimé reprit alors la parole, se frayant un chemin dans la foule jusqu'à rejoindre l'estrade et à se poster en face d'eux.

À l'air à la fois hésitant et résolu qu'affichait son visage, Rodolphe sut immédiatement qu'il n'allait pas aimer ce que l'autre allait dire et un grognement s'échappa de sa gorge tandis qu'il retroussait instinctivement ses babines, geste que mît l'autre à profit pour le désigner et commencer d'une voix forte :

— J'étais prêt à me battre pour l'empereur. Pas pour un homme qui est en fait une bête... C'est un monstre...!

Mais alors sur l'estrade tandis que Sibylle s'agenouillait près de Rodolphe pour entourer son cou de ses bras sans craindre la douleur, trouvant simplement dans ce geste le réconfort de leur enfance, l'organisatrice prit à son tour la parole :

— Je ne suis pas d'accord. C'est un enfant d'Astra ! C'est l'un des nôtres et c'est notre chef !...

Le loup sentit que s'il avait été sous forme humaine, un léger sourire de gratitude lui aurait échappé. Même dans cette attitude de la jeune femme se reconnaissait la main de son oncle Saedor... Il avait choisi les organisateurs en fonction de leur loyauté comme principal critère, et cette fille ne semblait pas faire exception.

Elle avait les cheveux courts, plus encore que Sibylle et coupés à la garçonne. Ses traits se tendirent d'un fol enthousiasme lorsqu'elle leva ses poings en l'air pour crier, couvrant la voix du garçon en bas de l'estrade qui tentait de répliquer.

— IL N'Y AURA PAS DE TENSION ENTRE NOUS ! Qui est avec moi et l'empereur ?

Alors, en entendant l'annonce de son titre, il y eut dans la salle comme une envolée d'enthousiasme et une écrasante majorité répondit :

— Pour l'empereur et Astra !

Mais le loup à la vue si aiguisée remarqua que, pour la première fois, tous les enfants d'Astra ne s'étaient pas exprimés d'une même voix et que quelques rares jeunes le contemplaient d'un regard noir.

***

Rodolphe, de nouveau humain et habillé, serrait la main de plusieurs adolescents, hommes, femmes et enfants, ne pouvant s'empêcher de sourire devant l'effervescence de la foule.

Une heure plus tard seulement il put rejoindre sa sœur qui l'attendait près de la porte et il murmura en passant près d'elle :

— C'est une dangereuse victoire que celle-ci.

Elle hocha la tête, comprenant parfaitement ce qu'il voulait dire, et ils sortirent dans la rue suivis de leurs GC. Rodolphe remarqua, sans le souligner cependant, que l'un des gardes du corps manquait et son cœur se serra.

C'était la première fois que les enfants d'Astra n'étaient pas unanimement d'accord... Et pourtant, le jeune homme se sentait incapable de regretter la soirée.

Pour la première fois depuis des années, il avait été accepté par des gens qui savaient tout de lui et de ses particularités, et qui ne l'avaient pas rejeté...

C'était une sensation fantastique et nouvelle, qui donnait à cette nuit étrange une saveur particulière, lui faisant oublier pendant quelques magiques secondes tous les soucis qui pesaient sur lui.

Pour la première fois depuis longtemps, il envisageait de se faire confiance, d'oublier tous les doutes qui le dévoraient sur ses capacités à diriger.

Mais une petite partie de lui-même semblait s'amuser à lui chuchoter une pensée qu'il ne pouvait s'avouer. Il aurait tant aimé qu'Aileen (qu'il devait détester pour tout ce qu'elle lui avait fait) fut de ceux qui venaient de l'acclamer avec un sourire...

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