Edward (Chapitre 91)
— Aileen -sa majesté c'est un peu conventionnel entre amis n'est-ce pas ?-, bref, ta p'tite sœur, est enceinte et en a fait l'annonce à la télévision.
Edward aurait entendu que Sagan était une planète de nouveau viable, sa surprise n'aurait pas été plus grande.
— Pardon ? Aileen attend un enfant !...
Si la nouvelle avait été annoncée par tout autre que Carlys, le prince n'y aurait pas cru. Mais lui avait un don pour toujours tout savoir et n'avait aucune raison d'inventer une chose pareille d'autant que malgré ses plaisanteries douteuses il savait où s'arrêter.
Tiny et Gueric étaient beaucoup moins sous le choc mais surpris quand même. Edward demanda soudain sans toujours bien comprendre :
— Qui est le père ?
— Apparement le commandant de sa garde, un certain Andrei La-54.
Edward n'interrogea pas plus Carlys mais fronça les sourcils. Il avait dit "apparemment". Comme s'il doutait que ce soit la vérité... Il hésita à lui poser de nouvelles questions mais Gueric le tira de ses doutes en se levant de son siège et en venant poser sa main sur l'épaule de Tiny pour l'entraîner vers la porte.
— Cette histoire ne nous concerne pas Edward. Discute autant que tu veux avec Carlys, nous nous retrouvons d'ici une heure à la réunion avec les envoyés de la ville.
Le prince ne refusa pas cette proposition et acquiesça au contraire, remerciant des yeux son ami pour son doigté et sa finesse d'avoir deviné qu'il ne tenait pas à discuter devant tout le monde, même ses plus proches collaborateurs, des problèmes de sa sœur.
Tiny murmura simplement avant de s'en aller :
— Félicite là de ma part. Mis à part le fait que c'est légèrement inattendu, l'AM.Erica devrait être contente de bientôt avoir un nouvel héritier. Cela renforce votre monarchie.
Elle l'avait dit d'un ton de simple analyste et Edward ne répliqua rien. La porte de bois sculptée était à peine refermée qu'il se retournait vers Carlys adossé au mur et demandait d'un ton neutre :
— Tu doutes du fait qu'Andrei soit le père de l'enfant d'Aileen ?
Le prince n'arrivait pas à y croire non plus malgré tous ses efforts. D'abord parce que ce n'était pas le genre de sa sœur d'avoir une liaison sans lendemain et sans plus réfléchir. Ensuite parce que connaissant le commandant... Il voyait la reine presque comme sa fille, certainement pas comme une amante.
Mais tout avait pu changer ces derniers temps... Et pourtant, Carlys semblait partager ses doutes sans pourtant rien connaître des deux protagonistes. Le jeune homme reprit alors la parole à l'intention d'Edward.
— Personne n'avait soupçonné une liaison entre eux sinon toute la presse people s'en serait emparée et j'aurais été au courant. Je ne vois aucune raison pour qu'ils aient pris tant de soin à cacher toute relation entre eux pour ensuite calmement annoncer à l'univers qu'Aileen attend un enfant. Je ne vois qu'une possibilité dans tout cela... Un savant montage pour distraire l'attention du véritable père. Mais qui pourrait-il être pour que l'on prenne tant de précaution pour cacher son identité ?...
Edward grimaça, automatiquement protecteur en tout ce qui concernait sa petite sœur malgré le fait qu'elle l'exaspérait bien souvent.
Il y avait quelque chose qui sonnait terriblement juste dans les paroles de Carlys néanmoins et le prince secoua la tête sans saisir.
— Je ne comprends rien à toute cette histoire absurde... Mais à ton avis combien de personnes se poseront ce genre de questions ?
— Peu de monde. Car même moi je n'arrive pas à comprendre qui peut être dangereux au point de prendre tant de précautions. Donc cela ne semblera qu'une théorie loufoque... Ta sœur a bien fait d'annoncer officiellement un nom pour le père de son enfant, presque personne ne se posera de questions et je doute que quiconque fasse des recherches plus poussées.
Edward ne répondit rien, le regard rêveur et posé sur le flamme envoûtante qui dansait dans la cheminée, éclairant et réchauffant la pièce.
Il murmura enfin :
— Je n'arrive pas à imaginer qu'Aileen puisse devenir mère en mettant de côté le problème du père... Et que j'ai un neveu de plus.
— Pourtant tu n'as pas eu trop de mal à intégrer la nouvelle pour Liam.
Le jeune prince haussa les épaules avant de se laisser tomber dans un siège et d'expliquer :
— Je crois mon jumeau capable d'à peu près tout donc ce n'était pas si étonnant. Tu as des nouvelles de lui ?
Carlys hocha la tête avant de répondre en regardant lui aussi le feu qui crépitait entre les murs de pierre.
— Oui, un message privé que j'ai visionné.
— Ça fait partie de nos accords que tu m'espionnes ?
— Ça ne devrait pas te surprendre.
Edward ne parvint pas à se fâcher. De toute façon il aurait dû s'y attendre de la part de Carlys.
Il esquissa un sourire amusé avant de demander :
— Et alors que dit mon message personnel ?
— Oh Liam te demande si ça te plairait d'être le parrain de son fils et il te prévient que sa femme compte l'appeler Ivan. L'avantage avec ton frère c'est qu'il va toujours droit au but et qu'il ne s'embarrasse pas de formules de politesse... Il a ajouté que ça allait plutôt bien sur Mars et qu'il était content de savoir que tu tenais Egrabe.
Ça ressemblait effectivement à Liam... Edward n'était pas plus surpris que cela que son frère ait pensé à lui pour son fils.
Ils avaient beau être d'exacts opposés (tout en étant des copies conformes au point de vue physique), ils s'étaient toujours merveilleusement entendu.
— Je vais lui répondre que j'accepte. Tu me passes l'écran s'il te plaît ?
Carlys répondit avec sa nonchalance habituelle.
— Pas la peine j'ai répondu pour toi. En mettant plein de jolies formes de politesse parce que je suis certain que tu n'as pas du tout le style de ton frère. J'ai dit que tu étais très heureux d'être le parrain de son fils et que tu le remerciais chaleureusement d'avoir pensé à toi pour cette charge dont tu saisissais toute l'importance, etc...
— Là tu vas trop loin Carlys !...
Edward s'était levé, exaspéré de nouveau, mais son responsable des communications resta de marbre évidemment et demanda avec un sourire ironique :
— Une minute. Est-ce que ce n'est pas exactement ce que tu aurais répondu ?
Argh. Mais c'était qu'il avait raison en plus. Edward baissa les armes avant de laisser échapper un soupir de lassitude.
— Je crains que je n'aurais jamais le dernier mot avec toi. Ça marche mais à l'avenir laisse-moi rédiger mes réponses quand même. Je t'ordonnerai bien aussi d'éviter de lire mes messages privés mais cela ne servirait qu'à mettre en évidence mon cruel manque d'autorité sur toi...
Carlys ne prit pas la peine de le contredire.
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