27. Vérité choquante
Les yeux clos, je me sens portée dans des bras. Je suis plaquée contre un torse puissant et des bras sont enroulés autour de mon corps. Je tente de respirer l'odeur mais ne reconnais pas le parfum de la personne. J'ouvre péniblement les yeux en émettant un petit gémissement :
- Mmh...
C'est la voix de Spenter qui répond :
- Chuut, beauté. Je t'ai ramené chez James... Maintenant, il faut que tu fasses un beau dodo...
Je suis doucement posée sur une surface moelleuse, un lit probablement. Sans me retenir, je tends le bras et attrape le bas de la veste de mon ami en murmurant :
- Non... S'il te plaît... Reste avec moi. Je ne veux pas rester seule...
Après plusieurs secondes d'hésitation, je sens le matelas s'affaisser à côté de moi. Encore dans les vapes de l'alcool je suppose, je me colle contre le corps de Spenter. J'ai l'impression que c'est mon homme...
• • •
Des éclats de voix me parviennent de l'extérieur de la chambre, me faisant émerger de mon sommeil. Je mâche l'air et frotte énergiquement mes yeux. Un mal de crâne me broie la tête et ma bouche est terriblement pâteuse. J'ouvre finalement les yeux en clignant plusieurs fois des paupières, la lumière naturelle qui traverse les rideaux m'aveuglant. Cela me prend un moment avant de me rendre compte d'où je suis : Chez James.
Je fronce les sourcils alors que des flashs de la veille me reviennent en tête. Je me souviens d'avoir été en soirée avec Myriam, Nalha et James. Je le cherchais et je l'ai retrouvé avec une femme. Je me rappelle être partie pour au final croiser Spenter qui m'a emmenée avec lui. Depuis, je ne me souviens plus de rien. Je geins péniblement en me redressant et constate que je suis en sous-vêtements. Mais comment j'ai pu atterrir ici, surtout en sous-vêtements ?!
Je me hisse hors du lit et fouille dans la garde robe à la recherche d'un vêtement que je pourrais mettre. J'attrape une vieille chemise avant de saisir mon téléphone et sors discrètement de la chambre, sous la conversation qui se déroule dans le salon. Le ton commence à monter dangereusement d'ailleurs. Je longe le couloir en me tenant au mur d'une main, titubant encore légèrement. Lorsque je suis plus près, je perçois enfin les propriétaires des voix : James et Spenter ! Je n'hésite pas à débarquer, les deux hommes remarquant immédiatement ma présence. Alors que Spenter me lance un regard désolé, James fronce les sourcils.
- Ah, tient, voilà la fameuse traitresse !
À mon tour, je fronce les sourcils. Qu'est-ce qu'il lui prend ?!
- Pardon ? La "traitresse" ?
En croisant les bras, James reprend :
- Tu m'as bien entendu, poupée hein ? Tu t'es bien foutu de ma gueule !
Spenter dit :
- Euh... Je crois que je vais vous laisser...
- Non. Tu bouges pas d'ici toi.
Je suis sidérée par cette haine dans la voix de James. Je ne comprends plus rien... Je dis :
- Tu rigoles, là ? Mais c'est l'hôpital qui se fout de la charité !! Ce n'est pas moi qui me suis retrouvée pendue aux lèvres d'une salope de première, hier soir ! Je me suis juste amusée alors que tu m'avais parlé comme à une putain de chienne !!!
Le visage de James exprime à présent la surprise. Il lance à son tour :
- Hein ? Mais de quoi tu parles ?
- Tu ne te souviens pas ? Alors, laisse moi te rafraîchir la mémoire... Hier soir, je te cherchais. Le fiancé de Myriam m'a dit que tu étais aux toilettes. J'y suis allée et devine quoi ? Tu embrassais à pleine bouche une rousse que je connais même pas ! Ensuite, tu m'as lâchement demandé de vous foutre la paix, qu'on parlera quand tu auras fini ! TU TE RENDS COMPTE ?! TU M'AS TROMPÉ !!
J'ai hurlé et James est ahuri. Il ne semble pas se souvenir de sa soirée... Cependant, son expression surprise est de courte durée puisque son regard redevient aussi froid qu'un iceberg.
- Je ne me souviens pas de ma nuit. Mais par contre, quelle ne fut pas ma surprise, en rentrant, de voir MA supposée copine, presque nue dans mon lit avec mon putain de frère !!
À mon tour, je reste sans voix, me tournant vers Spenter.
- Spenter ?
- Je te l'ai déjà expliqué, James. J'ai retrouvé Lucy au beau milieu de la rue, en pleurs. Je l'ai emmenée dans une fête à un de mes potes, à sa demande. Elle est tombée dans les pommes après une cuite et, vu que je ne savais pas où elle habitait, je l'ai ramenée chez toi.
- Ouais, c'est facile à dire ça. Elle était en sous-vêtements ! Me dis pas que c'est le bon Dieu qui l'a fait, hein !!
- Putain... Elle s'est vomi dessus. Elle en avait partout. Je l'ai juste changé. T'en fais pas, mec. Je l'ai pas touché. Je... Je dois m'être endormi à côté d'elle.
Soudain, avec les paroles de Spenter, toute ma soirée d'hier me revient. Oh putain... Je devrais vraiment arrêter de me saouler autant... Je fais toujours n'importe quoi. Je lance soudainement à James, agressive :
- Toute façon, tu n'as rien à dire toi. Tu t'es jeté dans les bras de la première venue dès que j'ai eu le dos tourné ! C'est tromper, ça ! Il n'y a même pas d'excuses valables ! Je ne sais même pas si je pourrai te pardonner... T'es qu'un connard, James.
- Bah, toi c'est dans les bras de mon propre frère que tu t'es réfugiée ! Mon frère, putain !
- Je...
J'allais continuer, mais une soudaine nausée me prend l'estomac. Je plaque une main contre ma bouche en courant me réfugier dans les toilettes, claquant la porte derrière moi. J'ai tout juste le temps de m'accroupir près du trône sur je régurgite douloureusement de la bile. Une fois mes nausées calmées, je relève la tête puis me redresse, venant me passer de l'eau fraîche sur le visage après avoir tiré la chasse.
J'observe mon reflet dans le miroir puis, soudain, quelque chose attire mon attention. Une petite ouverture dans le mur, derrière moi, recouverte d'un petit battant. Je fronce les sourcils en m'approchant de l'ouverture.
Je tends la main et pousse la petit porte. Je perçois seulement la lanière d'un gros sac noir. Je tire dessus et, mes mouvements menés par pure curiosité, ouvre le sac. Mon sang se glace et mes yeux s'écarquillent lorsque je vois ce qui se trouve à l'intérieur. Des couteaux ensanglantés, des aiguilles, des gants et des serviettes. Mes yeux se remplissent de larmes alors que j'en extirpe une feuille.
C'est un cercle enroulé de serpents.
(Ce n'est pas possible... James ne peut pas être le meurtrier que Damien traque... Non...)
Pourtant, je dois me rendre à l'évidence : Toutes les preuves sont là. Je recule vivement du sac et plaque une main contre mon bouche, choquée. Non, choquée n'est même pas le mot correct pour décrire mon état d'esprit du moment. Je prends mon téléphone que j'avais posé sur le lavabo et écris un rapide message à Spenter :
- Enfuis-toi. Sors de la maison et ne reviens pas. Rejoins moi dans le parc. Fais-moi confiance.
J'ouvre délicatement la porte de la salle de bain et la referme derrière moi, tout aussi silencieusement. Je me dirige à pas de louve vers la porte d'entrée. Tant pis pour ma tenue ; je dois à tous prix sortir de la maison. J'espère que Spenter m'écoutera. Soudain, une voix que je reconnaîtrais entre milles se fait entendre derrière moi :
- Lucy ? Qu'est-ce que tu fous ?
Je ne prends même pas la peine de me retourner vers James et n'hésite pas à courir en direction de la sortie. Pieds nus, je m'élance à grandes enjambées dans la rue, sous le regard médusé des passants.
Je n'en ai rien à faire.
Je perçois des pas derrière moi et accélère ma course, tournant dans une ruelle étroite. Les roches sur lesquelles je marche m'égratignent les pieds mais je ne sens rien, probablement grâce à l'adrénaline. Tout à coup, un grand homme musclé apparaît devant moi...
***
Voilà ! J'espère que ce chapitre vous a plu... On en apprend, des choses, hein ?
Luv
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